Cette frontière est exceptionnelle dans le sens qu’elle comporte un grand nombre d’étapes à franchir, dues partiellement à l’altitude. Un premier poste pour contrôler l’existence de visas chinois se trouve à plus de 70km du col. Ensuite, la route est exclusive jusqu’au sommet du col de Torugart.
20Km plus loin nous doublons une deuxième file de camions, sortie du Kyrghizstan. Le stylo de Françoise fait des patés sur les papiers à remplir. Nos passeports sont tamponnés. Les fils de fer barbelés apparaissent mais il y a encore des campements de nomades de l’autre coté.
Les Kyrgyzes auront été plus sympas aux frontières que ce qu’on avait pu anticiper des différents blogs et guides.
A partir de ce poste frontière, bizarrement, la route ne monte plus : nous sommes à 3600m, altitude du col. C’est très beau, nous sommes entourés de montagnes. L’horizon est fait sur 180° de sommets élevés couverts de neige. Pendant de longs kilomètres, nous longeons le lac Chatyr Kul, impressionnant à cette altitude. Mais nous n’avons pas le droit à l’arrêt, et il y des miradors de temps en temps. Pas question de provoquer les douaniers et de se faire retarder.
Troisième file de camions pour le passage du col. Nous doublons le tout et nous trouvons en tête. Mais interdiction de franchir la barrière : nous devons attendre le guide qui doit arriver de l’autre côté. Il est 9h, heure du Kyrgyzstan. Et brusquement, nous nous rendons compte que le guide n’arrivera pas avant au moins 3h, car le RV a été fixé au plus tôt à 11h locales, c’est à dire la même heure qu’au Kyrgyzstan, et 2h plus tard qu’à Pékin. Des groupes commencent à arriver de Chine et franchissent la barrière pour rejoindre le taxi ou le bus qui les attend de notre côté. Nous commençons à nous demander pourquoi notre guide qui est seul ne se présente pas. Nous sympathisons avec un jeune couple hollandais en 4×4 Toyota qui va passer un mois en Chine (7000€ quand même, joli cadeau de mariage). A 10h45, un Chinois nous informe qu’un guide cherche des Français. JL va voir et joint notre guide qui mélangeait nos noms avec ceux du groupe qu’il avait monté côté chinois. Les douaniers nous poussent vigoureusement à franchir le col immédiatement avant qu’ils ne ferment la frontière pour leur déjeuner. Notre guide perd du temps à discuter avec les douaniers au sujet d’un Serbe qui mendie une place dans une voiture pour aller à Kashgar. JL doit le rappeler à l’ordre, mais le mal est fait, au bout des 6km de route pour le 1er chck-point, les douaniers mettent la chaîne devant nous, et nous devons attendre dans le K6 dans un environnement sale sans que nous sachions combien cette pause allait durer. Finalement, le guide nous avoue que nous en avons pour 3h. Déjeuner donc, mais la moutarde commence à monter au nez. A la fin de la pause, la chaîne est enlevée et nous passons en quelques secondes. 100Km plus loin, le poste de douane réel nous attend.
Les camions d’un côté, nous de l’autre dans un hall totalement vide. Les formalités vont assez vite, nous avons toujours au moins 3 personnes pour nous aider dans les paperasses. Puis c’est le passage du K6 au scanner. Un passage, c’est 10mn, nous sommes en 8e position. Une heure et demi plus tard donc, nous attendons le résultat. Là, nous sommes informés que, pour des raisons de lutte contre la corruption, le cliché est envoyé à Urumqi qui renvoie ses commentaires ou une acceptation. Il faut attendre une autre heure et demi qu’un officiel vienne et demande à JL des explications sur le cliché. Il y a une zone d’ombre à l’arrière du K6 qui a suscité des questions. Réservoir d’eau ? Batterie du frigo ? C’est dans la struture. Finalement, le douanier abandonne et signe le papier. Entretemps, les Hollandais nous ont rejoints et F discute avec la jeune femme, apprend qu’ils vont quitter Kashgar vendredi matin, soit le 3e jour du séjour. Nous, nous sommes bloqués jusqu’à lundi matin, car nos procédures vont durer 3 jours. La moutarde continue à monter…Le Serbe descend à Kashgar dans la voiture du guide des Hollandais en échange de 100$ au chauffeur. Nous laissons le K6 dans une zone hors douane et partons dans le minibus de l’agence de voyage locale pour Kashgar. En cours de route, nous réservons une chambre dans un hôtel à Kashgar qui accepte les voyageurs couchant dans leur véhicule sur le parking. Nous devons passer au moins 6 nuits sur place, nous choisissons de passer les 3 premières dans une chambre et le reste dans le K6. Le guide nous transmet le dossier car ce n’est pas lui qui fera la suite. Dans ces papiers, notre itinéraire en chinois. Après explications, nous comprenons qu’il est prévu une excursion dans le désert lundi, ce que nous n’avons pas demandé. Maintenant, le schéma de ce passage à Kashgar ressemble vraiment à du service forcé. De 4 jours à l’origine, les formalités sont passées à 6 jours et il y a un risque d’avoir à payer une prestation non demandée. L’hôtel n’est pas récent, mais il est typique, c’est amusant, et la plomberie est à peu près en bon état. La connection wifi ne suit pas, ou la censure, mais impossible d’atteindre gmail.