J114 10/09/2017 Remise à la route indienne

Au moment de payer, les Indiens ont toujours une petite surprise désagréable pour le client. C’est souvent les taxes, non mentionnées nulle part et surtout pas incluses dans le prix d’origine, c’est parfois des trucs non inclus, la bouteille d’eau ou autre. Ce matin, c’est une commission de 3 % parce que nous payons par carte de crédit. En tous les cas, il faut être préparé à négocier, car sinon, cela casse l’ambiance. Dix petites minutes de coups de téléphone ici et là, de conciliabules, et finalement, nous arrivons à lever cet obstacle. Le paiement effectué, nous voilà repartis.

L’Inde, c’est probablement les pires conditions de circulation que nous ayons connues. Il n’y a pas de règle, même non écrites. C’est du « SCP » partout. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un terme d’hôtellerie qui signifie « si c’est possible ». Alors, des dépassements en triple position, des circulations à l’envers, même sur l’autoroute, et même par des tracteurs, ou par des chars à bœufs, il faut être préparés à les confronter.

Par exemple, nous arrivons à un péage de l’autoroute. Apparemment, la barrière est cassée, il y a un préposé pour faire signe de s’arrêter. Mais c’est possible de passer à côté, il ne va pas se faire tuer pour quelques roupies. Et donc la moitié des véhicules ignorent ses gestes et passent. C’est tellement possible qu’au moment où nous passons, il se préoccupe déjà de la voiture qui suit. Là, nous avons quand même économisé 30 roupies (moins d’un demi Euro). Bon, comparé à ce que nous avons payé hier…

Notre ambition était d’aller jusqu’à Lucknow pour visiter les palais des maharadjahs, mais il a fallu ce contenter de Shahjahanpur, petite ville sans intérêt aux 2/3 du chemin.

Nuit dans un hôtel sans charme avec le bruit des klaxons des camions en toile de fond, dans une chambre sans fenêtre.

J113 09/09/2017 Sans commentaires

Pour notre dernier jour à Dehli, nous avons décidé que, quelque soit le sort du K6, nous allons quand même faire un peu de tourisme et visiter le fort rouge. En 2013 nous avions manqué de temps et seulement fait le tour. Nous voilà donc partis en tuctuc pour la place Connaught afin de poster les cartes postales et de prendre le métro. JL fait une tentative de conduite mais le chauffeur est trop mal à l’aise.

Et là, il se passe un truc incroyable, JL se fait harponner par un soit-disant agent de sécurité (il montre sa carte) qui lui explique que le fort n’est ouvert qu’à partir de midi, et qu’il y a un bien meilleur plan que de prendre le métro. Il commande un tuctuc qui doit nous emmener pour une somme modique dans un grand centre commercial près du fort où nous pourrons perdre notre temps puis aller à pied jusqu’au fort. En fait, le tuctuc nous ramène à proximité de notre hôtel, ce qui n’est pas précisément dans la région du fort. Et le centre commercial est évidemment une boutique de souvenirs plus ou moins antiques et très chers. Il faut croire que 15 ans d’Asie ne nous a pas encore guéri de la naïveté naturelle…Métro donc, et ballade dans la cohue de l’avenue qui mène au fort.

Visite d’un temple sikh et du temple jaïn en face du fort où se trouve un hôpital pour les oiseaux. On n’en visite qu’une partie, mais c’est édifiant. Majorité d’ailes cassées, de pattes manquantes, de morsures. Ils sont en bien piteux état, chacun dans une cage de 40x40x40. Il y en a plusieurs milliers. La religion jaïn mériterait plus de développements, mais là encore, nous n’avons pas la place. Disons que en gros, c’est la compassion pour le règne animal, homme compris.

Le fort rouge, c’est le château de Versailles de Dehli. Nous avons trouvé beaucoup d’analogies avec le palais Topkapi à Istamboul. C’est un grand parc avec des bâtiments répartis sans connections entre eux. Il y a une grande sérénité dans ces lieux, même avec les foules de touristes plus ou moins respectueux des lieux, grâce à l’éloignement. Chaque bâtiment a sa fonction propre, et a sa propre architecture. On trouve beaucoup de pierre rouge, d’où le nom du fort, mais aussi du marbre, des granits colorés. Tous ces matériaux sont sculptés, engravés, polis, c’est magnifique.

Après un déjeuner rapide dans un fast-food indien dans l’enceinte du fort, nous voilà de nouveau dans le métro pour une bonne heure pour rejoindre le garage VW où nous attend le K6. Ce n’est pas l’heure de pointe, donc on nous cède des places.

A l’arrivée au garage, nous sommes reçus avec de grands sourires, visiblement les nouvelles sont bonnes. Effectivement, le K6 est lavé et astiqué à l’intérieur, et les voyants sont éteints. Un test routier confirme que la panne est résolue, tout le monde est content, nous payons sans trop râler 13500 roupies (environ 200€, oui), et repartons tous contents. ..pour 9km seulement. Le voyant du filtre à particules se rallume. Pas d’autre symptôme, mais il n’est que 17h, nous retournons au garage. Le technicien nous propose un test routier plus sévère pour voir si quelque chose se passe. Nous malmenons le K6 sur un bout de route pas encore en service, sans changement. Mine déconfite du technicien qui nous explique qu’il y a peu de chances que la réparation dure plus de 2000km. En tous cas, VW Dehli ne peut rien faire de plus à court terme, changer le filtre prendrait du temps (attention!). Nous repartons donc en appréciant le plaisir de pouvoir suivre dans les embouteillages. Et paf, à 2 pas du parlement indien, en sortie d’un rond-point, un Indien accroche l’arrière du K6. JL le coince, et demande compensation, ils veulent « effacer » la rayure. Un flic arrive pour nous faire dégager et l’Indien en profite pour se barrer. Nous décidons de reprendre la route et de réfléchir au cas K6 plus tard.

Un bon dîner dans un restaurant sympa de la place que nous aimons bien nous remet les idées en place, et bonsoir. La rue du Jyoti Mahal est toujours complètement défoncée et impraticable par aucun véhicule, ce qui n’empêche pas les habitants du quartier d’y dormir sur leurs châlits et les prêtres de psalmodier leurs prières.

J111 07/09/2017 Rebelote

Il faut croire que de temps en temps, cela ne veut pas fonctionner. Nous avons passé suffisamment de temps en Asie pour devenir un peu fatalistes et accepter les revers. Mais dans notre situation actuelle, il y a des aspects vitaux qu’il faut sauvegarder. Nous ne pouvons pas rouler indéfiniment avec un véhicule sans puissance. Donc, pleins d’espoir, nous repartons dans les rues de New Dehli vers ce nouveau concessionnaire qui doit trouver une solution au problème du filtre à particules surchargé. Une fois de plus, problème d’adresse illisible, erreur d’interprétation, sollicitation de mauvais interlocuteurs sur la route nous font perdre un temps fou et ce n’est que vers 12h30 que nous atteignons la cible idéalement située dans un champ de boue derrière une boutique de vente d’alcools et bières. Pause déjeuner (nous mangeons dans le K6 dans la cour du garage devant les Indiens surpris), reprise. Et là nous pouvons constater les dégâts de l’assurance qualité mal comprise. Il faut une heure au préposé à l’accueil des véhicules pour noter des choses aussi intéressantes qu’essentielles pour l’analyse technique de notre problème que notre adresse en France, la couleur de la voiture, etc d’abord sur papier (nous ne nous comprenons pas bien, il a un accent très prononcé et un gros défaut de prononciation qui s’accentue violemment sous stress) puis dans l’ordinateur. Ensuite, on entre le K6 dans l’atelier, et 3 à 4 opérateurs tous aussi compétents les uns que les autres bataillent avec la « valise ». JL constate avec effarement que le véhicule le plus proche du nôtre qu’ils souhaitent utiliser pour le diagnostic est une Caravelle de 2003. Le K6 n’est pas un véhicule de transport en commun et date de 2014, n’a pas la même cylindrée… Finalement, une autre heure plus tard, ils admettent que l’outil n’est pas adapté. Discussion houleuse, car on nous donne le choix entre partir ou changer des pièces importantes (par ailleurs non disponibles) sans diagnostic. On finit par nous dire qu’un autre outil de diagnostic est envoyé chercher, et qu’il devrait être à jour. Mais « cela va prendre du temps » (à ce moment-là, nous n’avons pas encore compris la signification précise de cette affirmation). Attente donc. Et à 17h30, il devient évident que l’outil arrivera trop tard, et comme ce garage refuse les heures supplémentaires, nous repartons avec un rendez-vous pour le lendemain. Non sans avoir attendu que le préposé à l’accueil ait imprimé le document de sortie et l’ait fait signer à sa hiérarchie. Moment intéressant où le K6 a servi à bloquer le portail d’accès au garage pour faire pression afin qu’il s’ouvre. Il nous faut 2h pour retourner à l’hôtel dans les embouteillages infernaux de New Dehli. Nous ne savons pas pourquoi, mais nous n’avons pas pris de photo ce jour-là…

J110 06/09/2017 Encore une galère d’orientation

Les priorités du jour permettent de s’immerger dans la vie trépidante de Dehli : obtenir de l’argent d’un ATM HSBC parce que nous pensons que nous pourrons en tirer plus à la fois et diminuer la commission, déposer notre demande de visas au consulat népalais, faire remettre en état le K6. Pour les deux premiers, un tuctuc suffira, pas question de se déplacer dans la ville avec le K6 qu’un employé de l’hôtel est en train de laver. Et comme d’habitude, ça ne se passe pas comme prévu. La limite du distributeur HSBC est universelle, la carte de F ne peut pas obtenir plus de 10000 roupies, ce qui ne représente que 130 €, peut-être trop peu pour les visas. En plus, la banque appelle sur son portable dans la journée pour confirmation de la transaction. Au consulat du Népal, il nous faut une copie du visa indien et des photos d’identité oubliées à l’hôtel. Trouver les boutiques, se faire prendre en photo, aller et venir. Bonnes surprises cependant : les visas ne coûtent que 2400IR chacun pour un séjour de maximum 30 jours, et ils seront rendus dans l’après-midi. Nous profitons du fait que la banque et le consulat sont voisins de Connaught place pour nous promener dans la coin très peuplé.

Sur les murs des bâtiments élégants autour de la place, des jets de salive au bétel ressemblent aux giclures de sang du Pakistan.

 

 

Déjeuner dans la rue commerçante qui mène à la gare. Beaucoup de touristes étrangers déambulent, cela nous change du Pakistan.

L’après-midi est consacré à une galère comme nous savons les organiser et qui partent en spirale toutes seules. Nous partons de l’hôtel avec uniquement la carte sur l’écran de la tablette et qui disparaît après 2 ou 3 km faute de connection internet. Nous savons à peu près où cela nous menait. Demandes aux passants y compris la police, pataugeage, finalement deux militaires nous font un wifi local avec leur téléphone, et l’adresse indiquée apparaît sur le GPS, à 180° de là où nous allions, et bien plus loin. Nous remercions, pensons qu’ils se sont trompés, et finissons par entrer dans un café hyper sélect (valet, piscine, etc) pour bénéficier du wifi en échange d’un cappuccino. Le point sur le plan fourni par VW ne correspondait pas à l’adresse exacte, seulement au centre de la ville, près du parlement indien. Il faut aller au nord-ouest. A ce moment, il est déjà plus de 16h, cela devient compliqué. Nous y allons quand même, dans le trafic qui se densifie. A l’arrivée, l’adresse non plus n’est pas exacte. Allers et retours de nouveau sur des axes à chaussées séparées… Finalement, il est 17h30 quand nous sommes reçus avec le sourire par les employés d’un concessionnaire VW. Mais ils n’ont pas l’autorisation de traiter ce type de véhicule, trop gros. Il faut aller dans un autre garage, dans une autre direction et encore plus loin. Problèmes de connection, de cartes manquantes, il faut maintenant retourner bredouilles à l’hôtel, re-parquer le K6 dans la petite rue… Dîner sur la place très commerçante en allant vers la gare, et au lit.

J109 05/09/2017 New Dehli, le chaos circulatoire

La matinée se passe à traiter divers problèmes à distance, ce qui démultiplie les tâches à effectuer. Les impôts autistes qui ne se parlent pas d’une porte à l’autre, le treck au Népal qui commence à prendre tournure. Comme de plus, il reste quelques achats alimentaires à faire avant de partir, nous ne prenons la route qu’en fin de matinée. Et nous allons payer ce retard au prix fort à l’arrivée. La sortie d’Amritsar est congestionnée, et nous ne progressons que difficilement.

Les Indiens se déplacent dans tous les véhicules possibles.

 

 

 

 

 

Arrêt déjeuner dans un petit village. Les entrées de village sont signalées pae des monuments parfois très étranges.

 

 

 

 

 

L’autoroute est correctement protégée contre les véhicules locaux, mais il faut l’atteindre, elle ne commence qu’à plusieurs dizaines de km d’Amritsar. Mis à part quelques tronçons en travaux, la qualité de la chaussée est correcte, le K6 peut rouler dans le flot, la vitesse de croisière est de 100km/h (limite officielle à 90). Mais en fin de journée, la nuit tombée et à l’approche de Dehli, le trafic est très dense, devient plus compliqué, et c’est l’embouteillage. Nous voudrions nous arrêter, il y a de grands hôtels au bord de l’autoroute. Ils sont tous pleins, entièrement réservés pour des réceptions privées ! Retour dans l’embouteillage et entrée dans New Dehli absolument chaotique. Il y a 5 véhicules de front sur seulement 3 voies, et d’autres qui arrivent en face, tous en pleins phares. Concert de klaxons. Au bout d’une bonne heure après l’entrée dans l’agglomération, nous finissons par entrer dans la rue de l’hôtel pour lequel nous avons une réservation le 9 au soir…Le K6 se faufile entre les scooters, les motos, les voitures, les vaches et les gens qui dorment sur des châssis dans la rue. Personne ne bouge. Finalement, JL va à pied confirmer que l’on peut dormir là cette nuit et garer le K6 devant la porte. Incroyable, c’est possible, et brusquement, plusieurs personnes déplacent des scooters, guident la voiture, et nous arrivons à ranger le K6 exactement devant l’hôtel, au cm près. Nous retrouvons l’ambiance de cette petite rue encombrée le soir par les gens qui y vivent. Les voisins viennent nous parler, visiter la voiture, proposer leur aide. L’hôtel est en cours de rénovation, mais nous y sommes accueillis chaleureusement, et passons une nuit assez calme, malgré les bruits du chantier qui continue toute la nuit dans l’entrée de l’hôtel.