Dernier jour à Islamabad puisque nous devrions pouvoir récupérer les passeports à l’ambassade d’Inde et que nous avons abandonné l’idée de demander les visas népalais au Pakistan. Sajjad, le réceptionniste de la guesthouse, accepte gentiment de nous imprimer des documents urgents pour la retraite de F, et nous voilà partis pour l’enclave diplomatique. Nous entrons par l’arrière, instruits de notre dernière expérience. Mais déception, les passeports ne sont pas prêts, il faut attendre. Et cela dure une bonne heure et demie. Enfin, il est quasiment midi lorsque nous sommes enfin autorisés à aller en Inde.
Avant de repartir, nous voulons voir Islamabad de haut, et poussons le K6 sur la route tortueuse du belvédère où se trouvent 2 restaurants. Nous choisissons le plus exposé d’entre eux et déjeunons à la terrasse. Restaurant de bonne tenue, la nourriture est très bonne, la carte bien fournie, les prix internationaux. La vue est extraordinaire sur la ville, dommage qu’il fasse un peu brumeux.
Et nous voilà partis direction plein sud sur la « Trunk road nb1 », route mythique. Nous avons laissé l’autoroute parce que nous voulions voir cette route ancienne et pour aller visiter le château de Rohtas, à côté de Jhelum. Eh bien nous avons pu expérimenter ce qu’est un embouteillage à la pakistanaise, une heure et demie de touche-touche infernal, cela nous a rappelé quelques souvenirs de Chine. Nous finissons quand même par en sortir, il y a des restes d’un accident, mais impossible d’évaluer les dégâts, il y avait probablement des blessés, beaucoup de personnes attendent sur le bord de la route.
Le château de Rohtas est une enceinte énorme qui devait probablement protéger une grande ville. De la ville, il ne reste rien, de l’enceinte, de grands pans de murs serpentent dans la campagne. IL faut payer un droit d’entrée à un grand escogriffe venu nous relancer loin du portail officiel, nous étions partis sur la route faire des photos à la lumière du soleil couchant. Sur le parking, un géant nous attend avec des salutations en français. Ali, réfugié politique en France depuis 7 ans, souhaite absolument nous aider. Il paye l’entrée, nous fait escorter par un garde armé, et nous invite pour le soir à Jhelum. Nous ne pouvons pas refuser cette gentillesse. Le fort est intéressant à voir, surtout dans cette lumière rasante.
Il y a une vue de 360° sur la campagne environnante, et peu de monde sur le site. Pourtant, d’autres Franco-Pakistanais nous hélent, ils habitent Marne-la-vallée. Un groupe de jeunes filles font un selfy avec F, mais refusent que JL les prenne en photo, autre qu’en contre-jour. Dans un coin du fort se trouve une construction particulière : il s’agit d’un puits. Profondeur 100m dit le garde. Mais seulement 138 marches à descendre pour atteindre l’eau, donc environ 27m. Peut-être que le trou descend 75m plus bas…Ce qui est curieux, c’est cet escalier monumental pour aller à l’eau.
Il fait nuit quand nous quittons le site et nous allons rejoindre Ali à Jhelum, à une dizaine de km. RV pris via le téléphone d’un marbrier, il dit 15/20mn. Nous attendons 1h40. Comme JL avait dit, à 1h45, nous partons, Ali arrive. Il a été retardé par la sœur de sa femme. Nous comprenons plus tard qu’il nous a invités sans se souvenir qu’ils devaient aller chez cette sœur pour le dîner. Bref, de fil en aiguille, comme nous ne sommes plus en position de chercher un endroit pour la nuit, nous acceptons non seulement l’apéritif (sans alcool, bien sûr) chez les parents d’Ali,
mais aussi le dîner avec sa femme Rabia et son fils ainsi que le coucher dans l’hôtel de réception-mariage tenu par un ami d’Ali. Le dîner est excellent, la chambre toute neuve et nous apprécions que le K6 soit à l’abri dans le parking couvert de l’hôtel. Il pleut à seaux dans la nuit, mais nous n’entendons rien, la chambre est sans fenêtre car tournée vers l’intérieur de l’hôtel.