J112 08/09/2017 La galère VW

Peu confiants dans les capacités du concessionnaire à régler notre problème, nous essayons une autre voie.

En fait, nous sommes perplexes devant cette situation : si nous nous présentons dans un petit garage qui ne paye pas de mine, on s’occupe de nous tout de suite, et avec les moyens du bord, les mécanos trouvent assez rapidement une solution et la mettent en œuvre. Si on se présente dans les garages censés être les plus compétents sur notre véhicule, nous sommes souvent mal reçus (Kashgar, ici), les moyens mis en œuvre sont mal adaptés, et les marges de manœuvre des opérateurs sont très limitées. Il est à peu près clair que les petits garages ont l’habitude de tricher avec l’électronique des voitures, ce qui est interdit à un concessionnaire. Nous avons donc utilisé une publicité pour un garage indépendant travaillant sur des grosses voitures qui nous paraît plus adapté à notre demande : nous ne tenons aucun compte des voyants lumineux, nous voulons simplement que la voiture retrouve sa puissance.

Là encore, nous pataugeons pour trouver l’endroit, mais comme nous sommes partis tôt pour éviter les embouteillages, nous sommes finalement en avance d’une demi-heure sur l’ouverture. Ensuite, il faut attendre le technicien compétent. « Cela prend du temps ». Une heure. Une bonne demi-heure d’explications réciproques qui se termine dans le bureau du chef. En gros, ils ne sont pas trop chauds pour s’occuper de ce véhicule qu’ils n’ont jamais vu, et ils ne savent pas s’ils sont capables de gérer le cas. Mais ils veulent bien faire un diagnostic si on le paye (2000IR, à peu près 30€). JL part dans la zone rouge et explique que ce qu’il veut, ce n’est pas un diagnostic, mais retrouver la puissance du véhicule. Donc on ne paye que si on a la puissance (il me semble avoir déjà écrit quelque chose comme cela à Kashgar…). Fin abrupte de la conversation. Nous repartons vers le concessionnaire VW de la veille. Arrivée pendant la pause déjeuner. Décidément…Les choses vont plus vite. Mais là où un garagiste qui n’a jamais vu de VW est capable de faire tourner son PC portable sur le cas exact du K6, ce concessionnaire VW fait tourner sa « valise » officielle sur un Multivan de 2013. Bon, c’est le même moteur…Finalement, nous avons le choix entre 3 solutions cette fois : repartir comme nous sommes venus (oui, cela ne les fait pas frémir), attendre un filtre à particules venant d’Allemagne « cela va prendre du temps » (on parle d’une semaine, donc nous savons où cela risque de nous mener) ou accepter un nettoyage dudit filtre manuellement, puisque la régénération pratiquée n’a pas été suffisante. Cela aussi « va prendre du temps », mais on devrait y arriver dans l’après-midi. Oui, en commençant immédiatement, mais le préposé à l’accueil doit modifier son ordre de travaux, l’imprimer, le faire signer à son chef (qui n’a pas que ça à faire), et à JL. Une heure. On n’y arrivera pas dans l’après-midi, surtout qu’ils viennent de découvrir une résistance posée en catimini en remplacement d’un capteur pour tromper le système. On nous demande de revenir le lendemain récupérer le K6. Pas de voiture de prêt (ça nous arrange, pas fanas des embouteillages). Un chauffeur va nous déposer à la station de métro, mais « cela va prendre du temps », il est dans les embouteillages. Une heure. Après, c’est la métro de New Dehli à l’heure de pointe. Odeurs, contacts. La cohabitation hommes/femmes pose des problèmes en Inde. Même chose pour Indiens/étrangers. Là, comprimés comme des sardines en boîte, nous nous demandons où est parti notre projet de voyage en liberté sur les routes lointaines dans des paysages fantastiques.

Nous n’avons pas pris de photo aujourd’hui. Ah, si, une de l’entrée de l’hôtel pratiquement finie. Cela sent encore très fort les solvants.

J111 07/09/2017 Rebelote

Il faut croire que de temps en temps, cela ne veut pas fonctionner. Nous avons passé suffisamment de temps en Asie pour devenir un peu fatalistes et accepter les revers. Mais dans notre situation actuelle, il y a des aspects vitaux qu’il faut sauvegarder. Nous ne pouvons pas rouler indéfiniment avec un véhicule sans puissance. Donc, pleins d’espoir, nous repartons dans les rues de New Dehli vers ce nouveau concessionnaire qui doit trouver une solution au problème du filtre à particules surchargé. Une fois de plus, problème d’adresse illisible, erreur d’interprétation, sollicitation de mauvais interlocuteurs sur la route nous font perdre un temps fou et ce n’est que vers 12h30 que nous atteignons la cible idéalement située dans un champ de boue derrière une boutique de vente d’alcools et bières. Pause déjeuner (nous mangeons dans le K6 dans la cour du garage devant les Indiens surpris), reprise. Et là nous pouvons constater les dégâts de l’assurance qualité mal comprise. Il faut une heure au préposé à l’accueil des véhicules pour noter des choses aussi intéressantes qu’essentielles pour l’analyse technique de notre problème que notre adresse en France, la couleur de la voiture, etc d’abord sur papier (nous ne nous comprenons pas bien, il a un accent très prononcé et un gros défaut de prononciation qui s’accentue violemment sous stress) puis dans l’ordinateur. Ensuite, on entre le K6 dans l’atelier, et 3 à 4 opérateurs tous aussi compétents les uns que les autres bataillent avec la « valise ». JL constate avec effarement que le véhicule le plus proche du nôtre qu’ils souhaitent utiliser pour le diagnostic est une Caravelle de 2003. Le K6 n’est pas un véhicule de transport en commun et date de 2014, n’a pas la même cylindrée… Finalement, une autre heure plus tard, ils admettent que l’outil n’est pas adapté. Discussion houleuse, car on nous donne le choix entre partir ou changer des pièces importantes (par ailleurs non disponibles) sans diagnostic. On finit par nous dire qu’un autre outil de diagnostic est envoyé chercher, et qu’il devrait être à jour. Mais « cela va prendre du temps » (à ce moment-là, nous n’avons pas encore compris la signification précise de cette affirmation). Attente donc. Et à 17h30, il devient évident que l’outil arrivera trop tard, et comme ce garage refuse les heures supplémentaires, nous repartons avec un rendez-vous pour le lendemain. Non sans avoir attendu que le préposé à l’accueil ait imprimé le document de sortie et l’ait fait signer à sa hiérarchie. Moment intéressant où le K6 a servi à bloquer le portail d’accès au garage pour faire pression afin qu’il s’ouvre. Il nous faut 2h pour retourner à l’hôtel dans les embouteillages infernaux de New Dehli. Nous ne savons pas pourquoi, mais nous n’avons pas pris de photo ce jour-là…

J110 06/09/2017 Encore une galère d’orientation

Les priorités du jour permettent de s’immerger dans la vie trépidante de Dehli : obtenir de l’argent d’un ATM HSBC parce que nous pensons que nous pourrons en tirer plus à la fois et diminuer la commission, déposer notre demande de visas au consulat népalais, faire remettre en état le K6. Pour les deux premiers, un tuctuc suffira, pas question de se déplacer dans la ville avec le K6 qu’un employé de l’hôtel est en train de laver. Et comme d’habitude, ça ne se passe pas comme prévu. La limite du distributeur HSBC est universelle, la carte de F ne peut pas obtenir plus de 10000 roupies, ce qui ne représente que 130 €, peut-être trop peu pour les visas. En plus, la banque appelle sur son portable dans la journée pour confirmation de la transaction. Au consulat du Népal, il nous faut une copie du visa indien et des photos d’identité oubliées à l’hôtel. Trouver les boutiques, se faire prendre en photo, aller et venir. Bonnes surprises cependant : les visas ne coûtent que 2400IR chacun pour un séjour de maximum 30 jours, et ils seront rendus dans l’après-midi. Nous profitons du fait que la banque et le consulat sont voisins de Connaught place pour nous promener dans la coin très peuplé.

Sur les murs des bâtiments élégants autour de la place, des jets de salive au bétel ressemblent aux giclures de sang du Pakistan.

 

 

Déjeuner dans la rue commerçante qui mène à la gare. Beaucoup de touristes étrangers déambulent, cela nous change du Pakistan.

L’après-midi est consacré à une galère comme nous savons les organiser et qui partent en spirale toutes seules. Nous partons de l’hôtel avec uniquement la carte sur l’écran de la tablette et qui disparaît après 2 ou 3 km faute de connection internet. Nous savons à peu près où cela nous menait. Demandes aux passants y compris la police, pataugeage, finalement deux militaires nous font un wifi local avec leur téléphone, et l’adresse indiquée apparaît sur le GPS, à 180° de là où nous allions, et bien plus loin. Nous remercions, pensons qu’ils se sont trompés, et finissons par entrer dans un café hyper sélect (valet, piscine, etc) pour bénéficier du wifi en échange d’un cappuccino. Le point sur le plan fourni par VW ne correspondait pas à l’adresse exacte, seulement au centre de la ville, près du parlement indien. Il faut aller au nord-ouest. A ce moment, il est déjà plus de 16h, cela devient compliqué. Nous y allons quand même, dans le trafic qui se densifie. A l’arrivée, l’adresse non plus n’est pas exacte. Allers et retours de nouveau sur des axes à chaussées séparées… Finalement, il est 17h30 quand nous sommes reçus avec le sourire par les employés d’un concessionnaire VW. Mais ils n’ont pas l’autorisation de traiter ce type de véhicule, trop gros. Il faut aller dans un autre garage, dans une autre direction et encore plus loin. Problèmes de connection, de cartes manquantes, il faut maintenant retourner bredouilles à l’hôtel, re-parquer le K6 dans la petite rue… Dîner sur la place très commerçante en allant vers la gare, et au lit.

J109 05/09/2017 New Dehli, le chaos circulatoire

La matinée se passe à traiter divers problèmes à distance, ce qui démultiplie les tâches à effectuer. Les impôts autistes qui ne se parlent pas d’une porte à l’autre, le treck au Népal qui commence à prendre tournure. Comme de plus, il reste quelques achats alimentaires à faire avant de partir, nous ne prenons la route qu’en fin de matinée. Et nous allons payer ce retard au prix fort à l’arrivée. La sortie d’Amritsar est congestionnée, et nous ne progressons que difficilement.

Les Indiens se déplacent dans tous les véhicules possibles.

 

 

 

 

 

Arrêt déjeuner dans un petit village. Les entrées de village sont signalées pae des monuments parfois très étranges.

 

 

 

 

 

L’autoroute est correctement protégée contre les véhicules locaux, mais il faut l’atteindre, elle ne commence qu’à plusieurs dizaines de km d’Amritsar. Mis à part quelques tronçons en travaux, la qualité de la chaussée est correcte, le K6 peut rouler dans le flot, la vitesse de croisière est de 100km/h (limite officielle à 90). Mais en fin de journée, la nuit tombée et à l’approche de Dehli, le trafic est très dense, devient plus compliqué, et c’est l’embouteillage. Nous voudrions nous arrêter, il y a de grands hôtels au bord de l’autoroute. Ils sont tous pleins, entièrement réservés pour des réceptions privées ! Retour dans l’embouteillage et entrée dans New Dehli absolument chaotique. Il y a 5 véhicules de front sur seulement 3 voies, et d’autres qui arrivent en face, tous en pleins phares. Concert de klaxons. Au bout d’une bonne heure après l’entrée dans l’agglomération, nous finissons par entrer dans la rue de l’hôtel pour lequel nous avons une réservation le 9 au soir…Le K6 se faufile entre les scooters, les motos, les voitures, les vaches et les gens qui dorment sur des châssis dans la rue. Personne ne bouge. Finalement, JL va à pied confirmer que l’on peut dormir là cette nuit et garer le K6 devant la porte. Incroyable, c’est possible, et brusquement, plusieurs personnes déplacent des scooters, guident la voiture, et nous arrivons à ranger le K6 exactement devant l’hôtel, au cm près. Nous retrouvons l’ambiance de cette petite rue encombrée le soir par les gens qui y vivent. Les voisins viennent nous parler, visiter la voiture, proposer leur aide. L’hôtel est en cours de rénovation, mais nous y sommes accueillis chaleureusement, et passons une nuit assez calme, malgré les bruits du chantier qui continue toute la nuit dans l’entrée de l’hôtel.

J108 04/09/2017 Le temple d’or

Amristar, c’est la ville sainte des Sikhs. On y trouve quantité de mausolées et lieux de prière, mais le plus important, c’est le temple d’or. Nous nous devons d’aller voir ce monument et ce qui s’y passe. Un tuctuc à l’entrée de la guesthouse accepte de nous emmener au plus proche distributeur de billets (ATM), ce qui prend plus de temps que prévu, car nous devons nous arrêter 4 fois avant d’en trouver un qui accepte notre carte ou simplement qui fonctionne. Et nous voilà repartis vers le centre d’Amritsar. A quelques centaines de mètres de l’enceinte du temple dans laquelle le riskshaw ne peut pas pénétrer, la pluie commence à tomber. D’abord petite pluie peu impressionnante, à l’arrivée, nous ne pouvons pas descendre de notre engin pourtant peu abritant.

De grosse pluie, on passe à pluie diluvienne et aux gros seaux, le vent s’en mêle et nous sommes trempés. Il ne fait pas froid, mais c’est assez inconfortable. Tant qu’à être mouillés, autant traverser la rue et aller dans un café. Il faut se déchausser car la hauteur avoisine les 15cm. Et nous constatons notre erreur : le café est climatisé et cela ne fait pas bon ménage avec nos vêtements dégoulinants. Heureusement, l’abondance de la pluie provoque une coupure d’électricité. Au total, l’épisode pluvieux a duré une bonne heure et demie. Les rues sont impraticables pour les piétons, la boue envahit tout, les égouts débordent…

Nous n’avions jamais expérimenté les pluies de mousson, c’est très impressionnant. Dans la zone où nous sommes, les balayeurs sont à l’oeuvre dès l’arrêt de la pluie. 2H après, il n’y a plus trace de l’inondation. Ce n’est pas le cas ailleurs dans la ville, la circulation est perturbée jusqu’au soir.

 

 

 

Dans la cour carrée qui entoure le temple d’or, les fidèles se pressent, effectuent le tour et font la queue sur la jetée qui permet de rejoindre le temple en traversant le bassin

Il y a une majorité d’hommes, mais aussi des femmes et des enfants. Comme il se doit, les eaux du bassin sont curatives et purificatrices, il y a donc des baigneurs. Les hommes (en caleçon) ont un emplacement aménagé, les femmes bénéficient d’une enceinte.

Après un déjeuner pris dans un restaurant local (mais où se trouvaient déjà 3 Français), nous visitons d’autres monuments liés aux Sikhs, y compris un restaurant où la nourriture est distribuée gratuitement aux pélerins. Nous profitons du centre ville et faisons des courses au marché.

Retour en tuctuc, une vache sacrée nous attend à l’entrée de la guesthouse.

 

 

 

Et nous n’avons plus qu’à nettoyer les dégâts de la pluie dans Le K6 puisque nous avions laissé le toit levé et la fenêtre latérale ouverte. Pas de bain dans la piscine ce soir.