J89 16/08/2017 A nous, la Chine !

Cette frontière est exceptionnelle dans le sens qu’elle comporte un grand nombre d’étapes à franchir, dues partiellement à l’altitude. Un premier poste pour contrôler l’existence de visas chinois se trouve à plus de 70km du col. Ensuite, la route est exclusive jusqu’au sommet du col de Torugart.

20Km plus loin nous doublons une deuxième file de camions, sortie du Kyrghizstan. Le stylo de Françoise fait des patés sur les papiers à remplir. Nos passeports sont tamponnés. Les fils de fer barbelés apparaissent mais il y a encore des campements de nomades de l’autre coté.

Les Kyrgyzes auront été plus sympas aux frontières que ce qu’on avait pu anticiper des différents blogs et guides.

A partir de ce poste frontière, bizarrement, la route ne monte plus : nous sommes à 3600m, altitude du col. C’est très beau, nous sommes entourés de montagnes. L’horizon est fait sur 180° de sommets élevés couverts de neige. Pendant de longs kilomètres, nous longeons le lac Chatyr Kul, impressionnant à cette altitude. Mais nous n’avons pas le droit à l’arrêt, et il y des miradors de temps en temps. Pas question de provoquer les douaniers et de se faire retarder.

Troisième file de camions pour le passage du col. Nous doublons le tout et nous trouvons en tête. Mais interdiction de franchir la barrière : nous devons attendre le guide qui doit arriver de l’autre côté. Il est 9h, heure du Kyrgyzstan. Et brusquement, nous nous rendons compte que le guide n’arrivera pas avant au moins 3h, car le RV a été fixé au plus tôt à 11h locales, c’est à dire la même heure qu’au Kyrgyzstan, et 2h plus tard qu’à Pékin. Des groupes commencent à arriver de Chine et franchissent la barrière pour rejoindre le taxi ou le bus qui les attend de notre côté. Nous commençons à nous demander pourquoi notre guide qui est seul ne se présente pas. Nous sympathisons avec un jeune couple hollandais en 4×4 Toyota qui va passer un mois en Chine (7000€ quand même, joli cadeau de mariage). A 10h45, un Chinois nous informe qu’un guide cherche des Français. JL va voir et joint notre guide qui mélangeait nos noms avec ceux du groupe qu’il avait monté côté chinois. Les douaniers nous poussent vigoureusement à franchir le col immédiatement avant qu’ils ne ferment la frontière pour leur déjeuner. Notre guide perd du temps à discuter avec les douaniers au sujet d’un Serbe qui mendie une place dans une voiture pour aller à Kashgar. JL doit le rappeler à l’ordre, mais le mal est fait, au bout des 6km de route pour le 1er chck-point, les douaniers mettent la chaîne devant nous, et nous devons attendre dans le K6 dans un environnement sale sans que nous sachions combien cette pause allait durer. Finalement, le guide nous avoue que nous en avons pour 3h. Déjeuner donc, mais la moutarde commence à monter au nez. A la fin de la pause, la chaîne est enlevée et nous passons en quelques secondes. 100Km plus loin, le poste de douane réel nous attend.

Les camions d’un côté, nous de l’autre dans un hall totalement vide. Les formalités vont assez vite, nous avons toujours au moins 3 personnes pour nous aider dans les paperasses. Puis c’est le passage du K6 au scanner. Un passage, c’est 10mn, nous sommes en 8e position. Une heure et demi plus tard donc, nous attendons le résultat. Là, nous sommes informés que, pour des raisons de lutte contre la corruption, le cliché est envoyé à Urumqi qui renvoie ses commentaires ou une acceptation. Il faut attendre une autre heure et demi qu’un officiel vienne et demande à JL des explications sur le cliché. Il y a une zone d’ombre à l’arrière du K6 qui a suscité des questions. Réservoir d’eau ? Batterie du frigo ? C’est dans la struture. Finalement, le douanier abandonne et signe le papier. Entretemps, les Hollandais nous ont rejoints et F discute avec la jeune femme, apprend qu’ils vont quitter Kashgar vendredi matin, soit le 3e jour du séjour. Nous, nous sommes bloqués jusqu’à lundi matin, car nos procédures vont durer 3 jours. La moutarde continue à monter…Le Serbe descend à Kashgar dans la voiture du guide des Hollandais en échange de 100$ au chauffeur. Nous laissons le K6 dans une zone hors douane et partons dans le minibus de l’agence de voyage locale pour Kashgar. En cours de route, nous réservons une chambre dans un hôtel à Kashgar qui accepte les voyageurs couchant dans leur véhicule sur le parking. Nous devons passer au moins 6 nuits sur place, nous choisissons de passer les 3 premières dans une chambre et le reste dans le K6. Le guide nous transmet le dossier car ce n’est pas lui qui fera la suite. Dans ces papiers, notre itinéraire en chinois. Après explications, nous comprenons qu’il est prévu une excursion dans le désert lundi, ce que nous n’avons pas demandé. Maintenant, le schéma de ce passage à Kashgar ressemble vraiment à du service forcé. De 4 jours à l’origine, les formalités sont passées à 6 jours et il y a un risque d’avoir à payer une prestation non demandée. L’hôtel n’est pas récent, mais il est typique, c’est amusant, et la plomberie est à peu près en bon état. La connection wifi ne suit pas, ou la censure, mais impossible d’atteindre gmail.

J88 15/08/2017 Encore un pont coupé

Encore une vingtaine de km de piste et de poussière avant de rejoindre la route goudronnée qui mène à Naryn. Mauvaise surprise le pont est coupé juste avant Ak Tal. Et vu le débit du torrent il n’y a pas de gué. Nous faisons 4km de piste à contre sens de notre direction avant d’arrêter une voiture et de comprendre que nous nous fourvoyons. Demi tour donc et nous nous engageons sur une route qui est un cul de sac sur notre GPS. Mais les habitants de villages que nous traversons nous confirment que nous sommes dans la bonne voie.

80km de piste poussiéreuse plus loin, un pont et de l’autre coté la route goudronnée enfin.

Le K6 n’a pas aimé ce dernier épisode de poussière et ses voyants d’alerte sont de nouveau allumés.

Naryn. Nous mangons devant une école à l’ombre d’un arbre. Le bazar est sans intérêt, mais nous pouvons trouver des fusibles pour l’éclairage de notre salon, et une poste pour envoyer une dizaine de cartes postales. Achat de pain, de fruits (ah, si nous avions su!) lavage du K6 pour présenter bien à la frontière, plein de gazole et d’eau potable à une des pompes à main qui alimente la ville, et nous partons à l’ascension du col le plus difficile à franchir des frontières chinoises. Frontière sino-kyrghize à laquelle nous sommes attendus demain.

Un autre col et un autre plateau en altitude. La route est belle lisse et évite les village qui se trouvent sur ce plateau, mais elle est souvent bordée par les cimetières. Les troupeaux de chevaux et aussi ceux de moutons la traversent sans embarras. Un camion finit de brûler sur le bas côté, les autres roulent dans la même direction que nous.

Dans l’après-midi nous atteignons l’embranchement de la piste qui mène à Tash Rabat. Monastère chrétien du XXII ou caravansérail les historiens s’interrogent. En pierre sèche, il est posé au creux d’un vallon herbeux à 3200m d’altitude. Un ruisseau coule dans le creux du vallon. Ce lieu pousserait à la méditation si ce n’est les campements de yourtes à touristes installés à proximité avec les nuisances qui les accompagnent principalement la musique.

Sans prendre le temps de méditer mais seulement celui d’en faire le tour nous ressortons de la vallée pour nous rapprocher de la route qui mène en Chine. Une fois de plus nous nous arrêtons à l’écart dans une prairie, ce soir en compagnie des marmottes.

Comme souvent au Kyrghizstan nous entendons des voitures circuler sur la piste tard le soir.

J87 14/08/2017 Nous piétinons les edelweiss

Nous déplaçons le K6 pour nous mettre à pied d’œuvre pour une montée à un sommet choisi au hasard. Celui-ci a un névé juste sous le sommet. Montée dans les alpages, il n’y a aucun sentier. De temps en temps, une yourte et le campement avec beaucoup d’enfants jouant dans les champs qui nous interpellent dans des langues que nous ne pouvons pas comprendre.

A un moment, nous repérons un cheval qui se découpe à contre jour sur le ciel au dessus de nous. Un peu plus tard, alors que nous croyons le rejoindre, nous le voyons monter exactement dans la trajectoire que nous avons choisie. C’est un cavalier avec 2 chiens. Pause déjeuner, puis nous atteignons le sommet.

Il ne fait pas très beau, les nuages s’accrochent aux sommets. Le panorama est grandiose, nous voyons le cirque complet à 360°, il y a de la neige tout atour. En bas, le lac est une grande étendue plate et brillante. Nous décidons de redescendre par la même itinéraire vers le K6 qui ne représente plus qu’un pixel dans le paysage. Et nous croisons le cavalier qui de loin nous demande de quel pays nous venons, et qui passe sans s’arrêter après nous avoir souhaité bon voyage. Dans le vallon voisin, les troupeaux commencent la descente.

Les bergers à cheval les poussent, sans chien. Deux grands troupeaux de plus de 100 bêtes. La descente sera longue. Nous atteignons le K6 en fin d’après-midi. Il faut déjà songer à trouver un endroit pour la nuit. Comme nous ne souhaitons pas dormir à 3000m, nous prenons le chemin de la descente ; via le col Moldo Ashuul.

Route non asphaltée, descente rapide sur elle-même et vertigineuse dans un paysage alpin très escarpé. Nous trouvons un coin très sympa un peu à l’écart de la route, dans un pré près du petit torrent qui ne fait pas trop de bruit. Toilette facile et nuit calme. Des voitures et des camions descendent du lac dans la soirée.

J86 13/08/2017 Ah, les yourtes !

Le père de la famille du guesthouse de Koshkor est seul pour nous dire au-revoir, mais il a un grand sourire, et nous montre un pouce en l’air quand nous partons. Visite obligatoire au bazar pour acheter des fruits et du pain, et nous voilà en route. L’objectif n’est pas clair, mais la direction est donnée : le lac de Song Kul pour une journée ou deux de randonnée. Sur la route qui nous y mène et qui n’est pas goudronnée, un embranchement retient notre attention, vers Tar Cyy. C’est un chemin de montagne, probablement utilisé uniquement par les 4×4. On peut le suivre depuis la crête où nous sommes montés pour voir la vue. Il suit la ligne de crêtes et se perd loin dans les chaînes qui se succèdent. Le panneau dit 16km pour Tar Cyy. Alors nous y allons en pensant pouvoir nous faire héberger ou seulement nourrir par des bergers dans les alpages. Le chemin est très aérien et les pentes sont rudes, mais le K6 avance vaillamment. Au bout des 16km, comme prévu, un campement de plusieurs yourtes disséminées dans un vallon. A la première yourte, une jeune femme parlant un peu l’anglais nous répond qu’ils ont déjà des hôtes pour la nuit.

Pas moyen de lui faire comprendre que nous pourrions nous contenter d’un emplacement à côté de la yourte pour la nuit, ou simplement elle ne souhaite pas nous voir autour, la conversation dérive sur le reste de la route qui continue jusqu’à Song Kul sur 30km. Le mari nous dit que la qualité de la route est pire que ce que nous avons vécu pour venir jusque là. Nous rebroussons donc chemin et reprenons la route normale, dite « du sud ». C’est assez cabossé, mais roulable jusqu’au pied du col qui monte au lac. La route monte sur elle-même, les lacets sont serrés.

Nous trouvons un emplacement pour la nuit au dessus du lac, avec un panorama fantastique. Nuit fraîche et super calme.

J85 12/08/2017 On descend de la montagne à cheval

Au petit matin, nous pensons qu’en fin de compte, il n’a plu que quelques minutes vers 6h. Mais en sortant de la yourte, nous pouvons constater qu’il a neigé toute la nuit à 50m au dessus de nous. Le ciel est totalement bouché vers le verrou que nous devons passer à cheval pour monter au deuxième lac, et de gros nuages noirs ont tout envahi. Décision est rapidement prise d’abandonner la randonnée vers le 2e lac, de redescendre et d’aller voir le marché aux bestiaux qui est le plus grand du pays, mais qui se termine vers 14h. Il fait froid, sauf dans la yourte principale où Aïnouka prépare le petit déjeuner. « Petit », car en fait, c’est une repas complet qui nous attend, avec notamment du poisson grillé fraîchement pêché dans le lac.

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Le harnachement des chevaux prend du temps, tout est trempé et froid. Nous repartons encapuchonnés finalement vers 10h, sous un ciel toujours plombé. Les chevaux mettent un peu de temps à se réveiller, et le passage le long du lac est plus impressionnant à la descente qu’à la montée.

Nous arrivons à Koshkor trop tard pour le marché aux bestiaux et devons nous contenter de visiter rapidement le village de Stalbek, avec la statue de Lénine (Lénine d’hiver, parce qu’il a son manteau) comme principale attraction. Nous passons un peu de temps à tirer les photos pour les faire passer à Aïnouka via Ali rencontré dans la rue.

Dîner dans la guesthouse avec un couple de jeunes français sympathiques comme nous en rencontrons beaucoup en vacances au Kyrgyzstan.

J84 11/08/2017 A cheval ! Il va grêler.

Après un peu de préparation, les sacs et les chaussures à pied d’oeuvre, nous attendons avec quelque anxiété notre guide Stalbek qui doit nous emmener au point de départ de la randonnée. Une magnifique Audi 100 rouge de 30 ans d’âge conduite par un fou furieux nous monte à la bergerie où nous attendent les chevaux, à 2000m d’altitude. Nous avions rencontré Stalbek dans le bureau de l’AFKE à Bishkek, c’est un jeune sportif de 20 ans, toujours souriant et attentif, parfaitement à l’aise en anglais. Il habite Koshkor et y connaît tout le monde. Nous rejoignons Ali qui a le même âge et pèse dans les 120kg. Il joue le rôle de palefrenier, c’est lui qui s’occupe des chevaux. Il est le fils du couple qui va nous héberger à l’alpage. Les chevaux sont prêts, il ne reste plus qu’à attacher les sacs aux selles et en route. Pour F comme pour JL, l’expérience du cheval se limite à une balade datant d’au moins 20 ans. Mais la confiance est là, et les chevaux sont fins, tout va bien. Nous remontons le lit d’un torrent jusqu’à l’alpage à 3000m. Un peu de panique de la part de F lorsque Ali décide de nous faire galoper, des étriers réglés un peu courts pour JL, mais globalement, l’expérience est très positive, nous avons beaucoup apprécié de pouvoir monter sans avoir à regarder nos pieds.

Après 4h, évidemment, le fondement est un peu talé, les genoux coincés et le dos raide, mais il y a beaucoup moins de fatigue que si nous étions montés à pied. Nous sommes accueillis à la yourte qui doit nous abriter pour la nuit par Aïnouka, 44 ans, gros gabarit, très joviale et directe, qui lie immédiatement amitié avec F.

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Après le déjeuner de riz brun dans un plov arrosé de thé brûlant, nous repartons à pied pour suivre la vallée vers le col. Nous montons pendant 3/4h environ, admirant les alpages et les troupeaux disséminés, la vallée est encore très large. Et brusquement, c’est l’orage violent de pluie et de grêle pendant tout le temps que dure notre redescente. Nous arrivons évidemment complètement trempés et transis. F a pris un pantalon de rechange, mais JL doit se promener le reste de l’après-midi en pantalon de pyjama. Nous assistons à la traite des vaches par le mari et des juments par Aïnouka, mais souvent, il faut se cantonner à l’intérieur de la yourte, car les pluies se succèdent sans arrêt, et la température descend très rapidement.

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Le dîner, une sorte de lasagne à l’oignon, est pris dans la yourte d’Aïnouka et nous filons au lit à 20h. Le lit, c’est une pile de couvertures épaisses en laine dans une housse de tissu chamarré. 2 en dessous pour le matelas, et nous finirons la nuit avec 5 couches sur nous. C’est très lourd, mais nous avons chaud. Dans notre yourte dorment aussi Aïnouka et Stalbek, et dans la yourte principale, le mari et 4 randonneurs passagers. Les gamins et Ali ont dû trouver refuge dans d’autres yourtes de la famille plus loin dans les alpages.

Dans la nuit, un cheval nous réveille en essayant de passer entre les deux yourtes et s’empêtrant dans une petite tente qui était dressée là, juste derrière nos têtes.

J83 10/08/2017 Françoise et la police

Départ direction la route de Koshkor où nous devons nous arrêter le soir pour enclencher le circuit acheté auprès de l’AFKE. F au volant, nous prenons l’ancienne route qui passe par Kant. Tout se passe très bien jusqu’à Kemin où nous rejoignons la nouvelle autoroute. Un premier contrôle routier, examen des papiers, une remarque « Vous ne devriez plus conduire à votre âge, madame » (vérifié plus tard, totalement inexact, il n’y a pas de limite dans ce pays), et nous repartons. Moins de 2km plus loin, nouveau contrôle routier. « Vous devez rouler en code, madame ». Sérieux doute là encore, le K6 est équipé de feux de jour, allumés en permanence. Environ 10km plus loin, contrôle de vitesse, plus sérieux qu’au Tadjikistan, avec un appareil spécifique monté sur pied et qui prend la photo avec la vitesse : 83km/h en agglomération.

Seulement, comme souvent dans ce pays, il n’y avait pas de panneau de fin d’agglomération et F a commencé à reprendre de la vitesse au panneau d’entrée d’agglomération de l’autre côté de la route, ce que le policier conteste, puisqu’il y a encore une maison de notre côté. Arguties, discussions, les voix montent…JL va voir la situation sur place et constate l’absence de panneau avant et après le poste de contrôle. F est sur le point de payer l’amende de 1000soms lorsque les policiers se décident à laisser tomber, bien que JL ait un défaut majeur : il ne joue pas au foot. F refuse de reprendre le volant et JL conduit jusqu’au lac d’Orto-Tokoy à proximité duquel nous déjeunons.

Au moment de reprendre la route de Naryn, nous décidons finalement d’aller voir le lac d’Yssik-Kul où nous prenons un bain normal, en maillots de bain. Sauf qu’il n’y a pas de fond, et qu’il est difficile de nager, mais l’eau est propre. Les autres femmes sont en burkini.

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Nous reprenons la route pour Koshkor, obtenons le contact avec un bureau de tourisme local et logeons à la guesthouse indiquée par l’AFKE. Bonne nuit malgré les lits un peu petits.

J82 09/08/2017 Retour à Bichkek

Réveil encore un peu chahuté de matin, les engins qui se trouvent sur le parking où nous avons dormi sont en train de démarrer. Il y a une pelle mécanique qui charge des camions à partir du tas de graviers qui est juste à côté du K6. Nous avons quand même le temps de faire notre toilette dans le torrent à côté tranquillement sans être vus et de prendre un petit-déjeuner rapide avent de leur laisser le champ libre. Retour à Bichkek pour faire des courses au bazar et organiser la suite du séjour au Kyrgyzstan.

Au bazar, nous ne savons pas juste « faire des courses ». Il y a tellement de choses à voir et à regarder que le temps passe très vite sans se faire remarquer. Nous décidons de déjeuner dans un restaurant correct et retournons où nous étions allés un soir. Puis nous allons changer une carte achetée à la librairie, aidé par une guide d’un groupe de Français râleurs (pléonasme, là?) de passage. Rencontre de nouveau avec Philippe, le président de l’AFKE, et nous lui demandons de nous organiser une randonnée à cheval du côté de Koshkor, sur la route de Naryn. Et il est l’heure de chercher un endroit pour dormir, ce qui devient difficile, car il faudrait sortir de Bichkek, et cela va nous mener comme souvent à errer dans le noir. Décision de retourner à l’hôtel Salut. D’autres motards, mais toujours le même patron qui nous accueille avec une bière bien fraîche. Dîner dans la chambre et nous passons un bonne nuit avec douche et connection.

J81 08/08/2017 Le glacier d’Adygène

Départ rapide ce matin, nous avons été réveillés par une jeune femme dont la voiture avait un pneu à plat. Un peu furieux, JL l’envoie paître, il sent venir l’embrouille avec une voiture plus ou moins en mauvais état, pas d’outil ou pas de roue de secours, bref un problème à régler entre Kyrgyzes. 1/2h plus tard, la même revient avec un homme en expliquant en français (foutus téléphones connectés) qu’ils n’ont pas la bonne clef, et est-ce que par hasard nous aurions une bonne clef ? Le problème à ce moment-là, c’est que F est toute nue en train de faire sa toilette dans le torrent, 15m et en pleine vue des 2 zigotos. Heureusement, ils lui tournent le dos, et repartent frustrés (pas de n’avoir pas vu F, mais que JL a répondu niet à leur demande). Une autre 1/2h plus tard, le petit déjeuner pris, JL va aux nouvelles avec son jeu de clefs plates. Une autre voiture du même acabit s’est arrêtée, et ils sont au moins 8 à tourner autour de la 1e voiture posée sur une roue, et il semble qu’il n’y ait pas qu’un seul problème et que JL n’ait pas la solution. Fin de l’incident, et du coup, nous partons en randonnée à 9h30.

Le but aujourd’hui est d’aller voir le glacier Adygène et le lac qui se trouve à son pied. Les paysages sont lunaires, il y a peu de monde aujourd’hui : nous croisons un homme et son fils et sommes presque rattrapés par 2 hommes. Encore un troupeau de 40 chevaux dans les alpages, alors que nous croyions que le bétail était interdit dans le parc.

Nous nous arrêtons à quelques centaines de mètres du refuge pour ne pas franchir une 3e moraine, et admirons ce glacier qui se termine par 2 bras qui s’écartent.

Les montagnes sont magnifiques dans le soleil et F prend des photos de toutes les fleurs le long du chemin, notamment de pleins bouquets d’edelweiss.

La descente est un peu acrobatique dans un pierrier très pentu, mais tout se passe bien. Retour au K6 à 18h30. Les données techniques des randonnées sont sur Movescount.com, dans le profil de JL.

Nous décidons de laisser le K6 à l’emplacement du départ de la randonnée et passons une nuit calme, le torrent un peu éloigné cette fois.

J80 07/08/2017 Parc National Ala-Archa

Philippe Boizeau nous a recommandé le parc naturel de l’Ala-Archa qui est dans la vallée voisine. Nous redescendons jusqu’à l’entrée de Bichkek faire quelques courses et remontons cette vallée un peu à l’ouest. Entrée du parc payante, et tout le monde semble payer le même tarif. Dans le parc, pas de bétail. Un panneau déclare qu’il existe dans le parc des lynx et des léopards des neiges, ainsi que des aigles. Nous n’avons rien vu de tel, mais il faut dire que nous avons rencontré beaucoup de monde, et notamment, beaucoup de Français. Au point qu’un Polonais, sans même nous avoir beaucoup parlé, nous a dit que nous étions Français. « statistiquement » a-t-il précisé.

Aujourd’hui encore, nous avons eu trop d’ambition, notre objectif était de monter au-dessus du refuge de Ratsek, mais cela faisait 1500m de dénivelée, et nous ne sommes partis une fois de plus qu’à 11h. Nous avons calé après 1200m d’ascension à 3200m d’altitude, 300m sous le point de vue. Cela s’améliore, mais ce n’est pas encore la grande forme. Une grande paroi de glace nous faisait face de l’autre côté de la moraine que nous avons grimpée, mais les glaciers étaient cette fois encore trop haut pour nous.

Il a donc fallu redescendre et trouver un emplacement pour la nuit dans le bas du parc, car nous voulons faire une autre balade le lendemain. Nuit dans le lit du torrent, avec le bruit furieux des eaux blanches.