J110 06/09/2017 Encore une galère d’orientation

Les priorités du jour permettent de s’immerger dans la vie trépidante de Dehli : obtenir de l’argent d’un ATM HSBC parce que nous pensons que nous pourrons en tirer plus à la fois et diminuer la commission, déposer notre demande de visas au consulat népalais, faire remettre en état le K6. Pour les deux premiers, un tuctuc suffira, pas question de se déplacer dans la ville avec le K6 qu’un employé de l’hôtel est en train de laver. Et comme d’habitude, ça ne se passe pas comme prévu. La limite du distributeur HSBC est universelle, la carte de F ne peut pas obtenir plus de 10000 roupies, ce qui ne représente que 130 €, peut-être trop peu pour les visas. En plus, la banque appelle sur son portable dans la journée pour confirmation de la transaction. Au consulat du Népal, il nous faut une copie du visa indien et des photos d’identité oubliées à l’hôtel. Trouver les boutiques, se faire prendre en photo, aller et venir. Bonnes surprises cependant : les visas ne coûtent que 2400IR chacun pour un séjour de maximum 30 jours, et ils seront rendus dans l’après-midi. Nous profitons du fait que la banque et le consulat sont voisins de Connaught place pour nous promener dans la coin très peuplé.

Sur les murs des bâtiments élégants autour de la place, des jets de salive au bétel ressemblent aux giclures de sang du Pakistan.

 

 

Déjeuner dans la rue commerçante qui mène à la gare. Beaucoup de touristes étrangers déambulent, cela nous change du Pakistan.

L’après-midi est consacré à une galère comme nous savons les organiser et qui partent en spirale toutes seules. Nous partons de l’hôtel avec uniquement la carte sur l’écran de la tablette et qui disparaît après 2 ou 3 km faute de connection internet. Nous savons à peu près où cela nous menait. Demandes aux passants y compris la police, pataugeage, finalement deux militaires nous font un wifi local avec leur téléphone, et l’adresse indiquée apparaît sur le GPS, à 180° de là où nous allions, et bien plus loin. Nous remercions, pensons qu’ils se sont trompés, et finissons par entrer dans un café hyper sélect (valet, piscine, etc) pour bénéficier du wifi en échange d’un cappuccino. Le point sur le plan fourni par VW ne correspondait pas à l’adresse exacte, seulement au centre de la ville, près du parlement indien. Il faut aller au nord-ouest. A ce moment, il est déjà plus de 16h, cela devient compliqué. Nous y allons quand même, dans le trafic qui se densifie. A l’arrivée, l’adresse non plus n’est pas exacte. Allers et retours de nouveau sur des axes à chaussées séparées… Finalement, il est 17h30 quand nous sommes reçus avec le sourire par les employés d’un concessionnaire VW. Mais ils n’ont pas l’autorisation de traiter ce type de véhicule, trop gros. Il faut aller dans un autre garage, dans une autre direction et encore plus loin. Problèmes de connection, de cartes manquantes, il faut maintenant retourner bredouilles à l’hôtel, re-parquer le K6 dans la petite rue… Dîner sur la place très commerçante en allant vers la gare, et au lit.

J109 05/09/2017 New Dehli, le chaos circulatoire

La matinée se passe à traiter divers problèmes à distance, ce qui démultiplie les tâches à effectuer. Les impôts autistes qui ne se parlent pas d’une porte à l’autre, le treck au Népal qui commence à prendre tournure. Comme de plus, il reste quelques achats alimentaires à faire avant de partir, nous ne prenons la route qu’en fin de matinée. Et nous allons payer ce retard au prix fort à l’arrivée. La sortie d’Amritsar est congestionnée, et nous ne progressons que difficilement.

Les Indiens se déplacent dans tous les véhicules possibles.

 

 

 

 

 

Arrêt déjeuner dans un petit village. Les entrées de village sont signalées pae des monuments parfois très étranges.

 

 

 

 

 

L’autoroute est correctement protégée contre les véhicules locaux, mais il faut l’atteindre, elle ne commence qu’à plusieurs dizaines de km d’Amritsar. Mis à part quelques tronçons en travaux, la qualité de la chaussée est correcte, le K6 peut rouler dans le flot, la vitesse de croisière est de 100km/h (limite officielle à 90). Mais en fin de journée, la nuit tombée et à l’approche de Dehli, le trafic est très dense, devient plus compliqué, et c’est l’embouteillage. Nous voudrions nous arrêter, il y a de grands hôtels au bord de l’autoroute. Ils sont tous pleins, entièrement réservés pour des réceptions privées ! Retour dans l’embouteillage et entrée dans New Dehli absolument chaotique. Il y a 5 véhicules de front sur seulement 3 voies, et d’autres qui arrivent en face, tous en pleins phares. Concert de klaxons. Au bout d’une bonne heure après l’entrée dans l’agglomération, nous finissons par entrer dans la rue de l’hôtel pour lequel nous avons une réservation le 9 au soir…Le K6 se faufile entre les scooters, les motos, les voitures, les vaches et les gens qui dorment sur des châssis dans la rue. Personne ne bouge. Finalement, JL va à pied confirmer que l’on peut dormir là cette nuit et garer le K6 devant la porte. Incroyable, c’est possible, et brusquement, plusieurs personnes déplacent des scooters, guident la voiture, et nous arrivons à ranger le K6 exactement devant l’hôtel, au cm près. Nous retrouvons l’ambiance de cette petite rue encombrée le soir par les gens qui y vivent. Les voisins viennent nous parler, visiter la voiture, proposer leur aide. L’hôtel est en cours de rénovation, mais nous y sommes accueillis chaleureusement, et passons une nuit assez calme, malgré les bruits du chantier qui continue toute la nuit dans l’entrée de l’hôtel.

J108 04/09/2017 Le temple d’or

Amristar, c’est la ville sainte des Sikhs. On y trouve quantité de mausolées et lieux de prière, mais le plus important, c’est le temple d’or. Nous nous devons d’aller voir ce monument et ce qui s’y passe. Un tuctuc à l’entrée de la guesthouse accepte de nous emmener au plus proche distributeur de billets (ATM), ce qui prend plus de temps que prévu, car nous devons nous arrêter 4 fois avant d’en trouver un qui accepte notre carte ou simplement qui fonctionne. Et nous voilà repartis vers le centre d’Amritsar. A quelques centaines de mètres de l’enceinte du temple dans laquelle le riskshaw ne peut pas pénétrer, la pluie commence à tomber. D’abord petite pluie peu impressionnante, à l’arrivée, nous ne pouvons pas descendre de notre engin pourtant peu abritant.

De grosse pluie, on passe à pluie diluvienne et aux gros seaux, le vent s’en mêle et nous sommes trempés. Il ne fait pas froid, mais c’est assez inconfortable. Tant qu’à être mouillés, autant traverser la rue et aller dans un café. Il faut se déchausser car la hauteur avoisine les 15cm. Et nous constatons notre erreur : le café est climatisé et cela ne fait pas bon ménage avec nos vêtements dégoulinants. Heureusement, l’abondance de la pluie provoque une coupure d’électricité. Au total, l’épisode pluvieux a duré une bonne heure et demie. Les rues sont impraticables pour les piétons, la boue envahit tout, les égouts débordent…

Nous n’avions jamais expérimenté les pluies de mousson, c’est très impressionnant. Dans la zone où nous sommes, les balayeurs sont à l’oeuvre dès l’arrêt de la pluie. 2H après, il n’y a plus trace de l’inondation. Ce n’est pas le cas ailleurs dans la ville, la circulation est perturbée jusqu’au soir.

 

 

 

Dans la cour carrée qui entoure le temple d’or, les fidèles se pressent, effectuent le tour et font la queue sur la jetée qui permet de rejoindre le temple en traversant le bassin

Il y a une majorité d’hommes, mais aussi des femmes et des enfants. Comme il se doit, les eaux du bassin sont curatives et purificatrices, il y a donc des baigneurs. Les hommes (en caleçon) ont un emplacement aménagé, les femmes bénéficient d’une enceinte.

Après un déjeuner pris dans un restaurant local (mais où se trouvaient déjà 3 Français), nous visitons d’autres monuments liés aux Sikhs, y compris un restaurant où la nourriture est distribuée gratuitement aux pélerins. Nous profitons du centre ville et faisons des courses au marché.

Retour en tuctuc, une vache sacrée nous attend à l’entrée de la guesthouse.

 

 

 

Et nous n’avons plus qu’à nettoyer les dégâts de la pluie dans Le K6 puisque nous avions laissé le toit levé et la fenêtre latérale ouverte. Pas de bain dans la piscine ce soir.

J107 03/09/2107 Wagah poste frontière historique entre Inde et Pakistan

Avant de quitter Lahore, nous voudrions visiter la cathédrale qui se trouve non loin de l’hôtel. Ce matin, les cloches ont sonné 2 fois, annonçant qu’il y a de l’activité là-bas. C’est un peu difficile à trouver, et quand on s’en rapproche, les barrages de police se font plus sérieux. A l’entrée du jardin, fouille au corps. A l’entrée de l’enceinte de kla cathédrale, fouille au corps. Les motos sont garées très loin, et la rue est interdite à tous véhicule, des barrages physiques sont en place. Et nous découvrons qu’il y a une célébration en cours, avec des communiants, majoritairement des filles, toutes de blanc vêtues. Musique, chœurs, et grands discours dans les haut-parleurs, l’église est pleine et il y une atmosphère de fête.

Un passage à une pompe à essence Total qui prend les cartes visa, et nous voilà partis en direction de la frontière. En route, nous cherchons un vendeur de gaz, imaginant que les 500 roupies qui nous restent pourraient passer dans une charge de notre bouteille vide. En fait, tous ceux que nous avons consultés ont la même réponse ; la bouteille est importée, ils n’ont pas le raccord pour le remplissage. Mais le gaz vendu est du GPL, et le détendeur 30mb du K6 est compatible avec ce gaz. Donc, il ne nous reste plus qu’à faire fabriquer un raccord permettant de connecter la bouteille à leurs installations et le remplissage est une affaire de minutes, car ils utilisent une pompe pour transférer le gaz liquide. La sécurité est assurée par une balance sur laquelle est posée la bouteille à remplir, le poids est mesuré en direct. Nous entrons dans le poste frontière sans avoir résolu ce sujet. La sortie se fait rapidement, mais le fonctionnaire nous fait remarquer que notre CPD n’est pas correctement visé par le poste d’entrée au Pakistan, il manque un tampon. Mais il nous accorde une faveur ; il va mettre une mention expliquant la situation en échange de nos 500 roupies qu’il va nous changer en roupies indiennes. Il applique un taux inconnu pour nous, et nous repartons vers l’Inde. Il n’y a pas d’espace entre les 2 barrières, il ne serait pas possible de dormir dans le K6 entre les 2 postes. C’est là que va se dérouler la parade de clôture de la frontière ce soir. C’est F qui se charge de superviser la fouille du K6 côté indien. Le passage en Inde est un peu plus long, mais globalement, tout se déroule en moins de 2h. Nous devons ressortir du poste et accéder à un « parking » pour pouvoir assister à la parade. Encore une occasion de mettre de la boue partout sur le K6. Déjeuner rapide dans la voiture. Bain de foule pour aller sur les gradins attendre le début de la parade 1h30 avant l’heure. Ensuite, c’est l’hystérie. Il y a un animateur qui fait crier les gens, et ce, de chaque côté de la frontière. Et de la musique à très haut volume

A un moment, les femmes sont invitées à venir danser sur la route.

La parade elle-même dure 1/2h pendant laquelle les soldats des 2 côtés se font des mines et agitent les jambes.

La foule suit et hurle en rythme. Finalement, les drapeaux sont rangés et les grilles fermées, nous pouvons repartir vers Amristar, à condition évidemment de pouvoir sortir du parking, ce qui nécessite un peu d’aide des Indiens. Rouler la nuit à gauche, en Inde…cela demande pas mal de concentration, et avec le manque du puissance du K6, il faut vraiment être attentif. F trouve une guesthouse avec piscine, et avec l’aide de la police, nous arrivons à dîner, prendre un bain et nous coucher pas trop tard.

J106 02/09/2107 Lendemain de fête

Hier soir, c’était l’Asie telle que nous la connaissons, exubérante, gouailleuse, bruyante, extrêmement mobile. Ce matin, c’est fini. Plus de voitures ou motos garées dans tous les sens, plus de coups de klaxon, de bruits de moteurs. Le calme, étrange, inhabituel. Seuls les muezzins se répondent à grands coups de haut-parleurs durant de longues minutes. Le fête est finie ? Nous prenons notre petit déjeuner sur la terrasse de l’hôtel, appréciant un niveau de bruit reposé. Après avoir fait quelques travaux d’écriture, toilette et rangement, nous partons pour la visite du château de Lahore. Il nous faut repasser par les mêmes rues que la veille au soir.

Elles sont désertes. Seuls des hommes de service, sales, à l’air fatigué, nous regardent passer. Nous finissons par accepter l’offre d’une moto-taxi pour éviter de faire tout ce chemin dans ce désert. Ce qui nous fait comprendre en passant la différence entre une moto-taxi et un rickshaw : le conducteur de la première cherche d’autres clients pour compléter sa charge et le second va directement et exclusivement au but indiqué. La moto-taxi est donc moins chère mais moins rapide et confortable. Au passage, malgré une négociation serrée, le conducteur nous indique les noms des monuments, et fait des commentaires que nous comprenons à moitié, à cause du bruit du moteur et d’un accent incompréhensible. Nous ramassons une passagère supplémentaire qui nous tourne le dos et voyage à l’envers.

Le fort de Lahore, c’est un peu la tour Eiffel du lieu. Tout le monde y va. Surtout les gamins, qui nous tournent autour en réclamant (ou non) des selfies que nous finissons par refuser sans distinction, agacés par ces mouches qui nous tournent autour, nous regardent avec insistance à 30cm et ricanent bêtement quand nous leur parlons.

Du fort, il ne reste que des squelettes de bâtiments. Aucune décoration n’a passé les étapes de l’histoire mouvementée de Lahore, et les irrespects récents des visiteurs. Il y a des tags partout, et surtout sur les marbres blancs. Le fort est sous juridiction des parcs de la ville, les jardins sont donc bien tenus et propres. Il y a des bâtiments qui retiennent l’attention, comme un petit hall avec un toit en forme de coque de bateau retournée constituée de plaques fines de marbre agrafées, magnifique de pureté de lignes.

Il y a des restes d’aménagements luxueux comme une immense vasque superbe au centre d’une cour avec des formes arrondies et souples, toute en marbre blanc. Il y a des rénovations en cours avec l’aide de pays étrangers, les miroirs de la salle d’audience par exemple. Il faudrait plus d’efforts, plus de contraintes au public pour sauvegarder et restaurer. Par endroits, on arrive à imaginer quel pouvait être le luxe de ce qui était plutôt un palais qu’un fort.

Déjeuner d’un hamburger local juste à la sortie du fort.

Nous ressortons en direction de la vieille ville où nous n’avons pas eu l’audace de pénétrer la veille au soir. Là aussi, les bazars sont déserts, les rideaux de fer baissés. Peu de gens, peu de circulation. Les rues étroites nous livrent des ouvertures aveugles, absentes d’activité. Nous nous rendons compte que les seuls métiers que nous rencontrons sont les équarrisseurs dont le travail n’est apparemment pas fini.

L’abattage continue. Seulement, nous ne voyons rien, tout se déroule maintenant dans les cours, derrière les façades fermées. Ce que nous pouvons voir, c’est que les rues ont été balayées et les trottoirs arrosés d’une poudre blanche que nous pouvons imaginer être du désinfectant pour éviter la prolifération des parasites. Il y a eu un réel effort de propreté. Les bennes à ordures sont cachées derrière des tentures. Cependant, quelques traces subsistent çà et là. Taches de sang ; peaux s’échappant de sacs en plastiques ; viscères débordant sur le trottoir ; l’odeur surtout de la viande, insistante, permanente. Nous nous fendons de jus de fruits frais délicieux pour nous rafraîchir. Finalement, nous profitons un peu de ce lendemain de fête : les rares passants que nous rencontrons nous sourient et acceptent ou demandent des photos.

Une petite sieste pour nous reposer de la chaleur, et nous repartons vers 17h pour aller à la frontière voir la relève de la garde. Embouteillage monstre dans les travaux du métro. Nous arrivons au bout des 25km 1h après être partis de l’hôtel. Le douanier nous informe navré que la cérémonie était à 17h30. Demain, ce sera 16h30, et pas pour nous, car la barrière ferme une heure plus tôt. Comme nous voulons passer la frontière demain, nous devons y être avant 15h30 ! Le plan sera de voir la cérémonie du côté indien.

Retour vers l’hôtel et embouteillage dans l’autre sens évidemment. Quelle galère. Où est notre voyage dans les paysages magnifiques du Karakorum ?

Un peu écœurés par cet aller et retour inutile, nous allons manger une pizza dans le fast-food du coin (pas local) et au lit. Le garde est de nouveau assis au pied du K6.

J105 01/09/2017 Eïd el Kebir à Lahore

Notre première cible de ce jour est la mine de sel de Khewra à l’ouest de Jhelum. Ali, venu prendre le petit déjeuner avec nous, va nous conduire sur la route militaire qui fait raccourci mais qui nécessite une autorisation. Photo d’adieu devant l’hôtel, et nous voilà partis.

Nous avons du mal à le suivre, il connaît bien la route, n’a pas peur des obstacles et a la puissance intacte de sa voiture. Nous traversons des villages très peuplés de gens très occupés sur la route. Nous traversons aussi des campagnes de culture et d’élevage. La route n’est pas dans un état fantastique, et comme il a beaucoup plu dans la nuit, le K6 est de nouveau couvert de boue. Enfin, au bout de 60km, nous quittons Ali qui va à un RV et nous prenons la route de la mine. Nous nous arrêtons 2 fois pour nous renseigner sur le gaz que des revendeurs transvasent d’une bouteille dans une plus petite. La réponse est toujours la même : c’est du LPG, il n’y a qu’une qualité au Pakistan, et ce n’est pas un problème de remplir votre bouteille. Le problème, c’est qu’en France, le GPL est un mélange de Butane et Propane compatible avec notre détendeur. Mais nous ne savons pas ce qu’est ce LPG, ni quelle est la pression de détente nécessaire. Manque de réflexe, car dans la 2e boutique consultée, il y avait des réchauds à vendre, donc des détendeurs…Affaire à suivre, mais nous approchons de la solution.

La mine de sel. En fait, on ne visite pas d’exploitation. Une partie inutilisée du site a éé transformée en attraction et on peut entrer dans des galeries aménagées pour le public à pied ou avec un petit train.

Le prix du ticket est exorbitant, même en termes européens : 20$. Nous payons donc 4000PR, à comparer aux 400PR payées par un couople pakistanais. Nous avions déjà vu un rapport de 2,5, mais là c’est un rapport de 10 ! Et franchement, c’est intéressant de voir ce qu’est le sel et les filons.

Mais la prestation est décevante. Il n’y a aucune explication correcte, une galerie censée montrer des cristaux de sel est fermée, c’est sale. Le plus décevant, c’est l’absence totale d’outils ou de photos permettant d’imaginer les méthodes de travail. Rapport qualité/prix déplorable.

Déjeuner dans le K6 sur le parking de la « mine » avec les restes du dîner de la veille.

Autoroute jusqu’à Lahore, très bonne chaussée totalement protégée, sans problème cette fois.

Après quelques essais infructueux, nous optons pour un hôtel sur le Mall, avenue majeure de Lahore, où un garde restera à côté du K6 toute la nuit car le parking est dans la rue devant l’hôtel. Nous partons dîner dans une des « food streets » de Lahore. Comme souvent, le repas est découpé en autant de « restaurants » que de plats. Un restaurant de riz au curry et poulet pour F, et un restaurant de brochettes pour JL. Nous mangeons dehors et pouvons admirer le défilé incessant d’animaux préparés pour la fête de l’EID comme ils en parlent au Pakistan. Beaucoup de chèvres, des vaches et même des chameaux, en majorité mâles.

Nous nous demandons si tous ces animaux ont été sélectionnés pour être abattus cette nuit. En tous cas, la fête bat son plein,il y a du monde partout dans les rues, le ballet des motos, scooters à trois roues, voitures est infernal. Nous ne ressentons aucune animosité, juste de la curiosité à notre égard. Nous ne voyons aucun autre touriste occidental.

Nous rentrons à l’hôtel en scooter à 3 roues (appelés tuktuk comme à Bangkok, mais ce ne sont pas les mêmes, ou rickshaw comme à ShangHai, mais il y a un moteur) pour 1,5€ et rejoignons notre chambre sur le toit de l’hôtel. L’hôtel est quasi vide, il n’y a qu’une autre chambre occupée par un japonais. La terrasse est à nous.

J104 31/08/2017 Les Franco-Pakistanais

Dernier jour à Islamabad puisque nous devrions pouvoir récupérer les passeports à l’ambassade d’Inde et que nous avons abandonné l’idée de demander les visas népalais au Pakistan. Sajjad, le réceptionniste de la guesthouse, accepte gentiment de nous imprimer des documents urgents pour la retraite de F, et nous voilà partis pour l’enclave diplomatique. Nous entrons par l’arrière, instruits de notre dernière expérience. Mais déception, les passeports ne sont pas prêts, il faut attendre. Et cela dure une bonne heure et demie. Enfin, il est quasiment midi lorsque nous sommes enfin autorisés à aller en Inde.

Avant de repartir, nous voulons voir Islamabad de haut, et poussons le K6 sur la route tortueuse du belvédère où se trouvent 2 restaurants. Nous choisissons le plus exposé d’entre eux et déjeunons à la terrasse. Restaurant de bonne tenue, la nourriture est très bonne, la carte bien fournie, les prix internationaux. La vue est extraordinaire sur la ville, dommage qu’il fasse un peu brumeux.

Et nous voilà partis direction plein sud sur la « Trunk road nb1 », route mythique. Nous avons laissé l’autoroute parce que nous voulions voir cette route ancienne et pour aller visiter le château de Rohtas, à côté de Jhelum. Eh bien nous avons pu expérimenter ce qu’est un embouteillage à la pakistanaise, une heure et demie de touche-touche infernal, cela nous a rappelé quelques souvenirs de Chine. Nous finissons quand même par en sortir, il y a des restes d’un accident, mais impossible d’évaluer les dégâts, il y avait probablement des blessés, beaucoup de personnes attendent sur le bord de la route.

Le château de Rohtas est une enceinte énorme qui devait probablement protéger une grande ville. De la ville, il ne reste rien, de l’enceinte, de grands pans de murs serpentent dans la campagne. IL faut payer un droit d’entrée à un grand escogriffe venu nous relancer loin du portail officiel, nous étions partis sur la route faire des photos à la lumière du soleil couchant. Sur le parking, un géant nous attend avec des salutations en français. Ali, réfugié politique en France depuis 7 ans, souhaite absolument nous aider. Il paye l’entrée, nous fait escorter par un garde armé, et nous invite pour le soir à Jhelum. Nous ne pouvons pas refuser cette gentillesse. Le fort est intéressant à voir, surtout dans cette lumière rasante.

Il y a une vue de 360° sur la campagne environnante, et peu de monde sur le site. Pourtant, d’autres Franco-Pakistanais nous hélent, ils habitent Marne-la-vallée. Un groupe de jeunes filles font un selfy avec F, mais refusent que JL les prenne en photo, autre qu’en contre-jour. Dans un coin du fort se trouve une construction particulière : il s’agit d’un puits. Profondeur 100m dit le garde. Mais seulement 138 marches à descendre pour atteindre l’eau, donc environ 27m. Peut-être que le trou descend 75m plus bas…Ce qui est curieux, c’est cet escalier monumental pour aller à l’eau.

Il fait nuit quand nous quittons le site et nous allons rejoindre Ali à Jhelum, à une dizaine de km. RV pris via le téléphone d’un marbrier, il dit 15/20mn. Nous attendons 1h40. Comme JL avait dit, à 1h45, nous partons, Ali arrive. Il a été retardé par la sœur de sa femme. Nous comprenons plus tard qu’il nous a invités sans se souvenir qu’ils devaient aller chez cette sœur pour le dîner. Bref, de fil en aiguille, comme nous ne sommes plus en position de chercher un endroit pour la nuit, nous acceptons non seulement l’apéritif (sans alcool, bien sûr) chez les parents d’Ali,

mais aussi le dîner avec sa femme Rabia et son fils ainsi que le coucher dans l’hôtel de réception-mariage tenu par un ami d’Ali. Le dîner est excellent, la chambre toute neuve et nous apprécions que le K6 soit à l’abri dans le parking couvert de l’hôtel. Il pleut à seaux dans la nuit, mais nous n’entendons rien, la chambre est sans fenêtre car tournée vers l’intérieur de l’hôtel.

J103 30/08/2017 Saidpur

Pas de visa indien aujourd’hui donc. Il nous faut passer d’abord à la banque pour tirer de l’argent une fois de plus, car la guesthouse n’accepte que du cash. Chou blanc, les distributeurs ne fonctionnent pas (un comble, avec les commission que nous laissons dans le circuit). Passage chez l’opticien pour récupérer les nouvelles lunettes de soleil de F. Les anciennes s’étaient cassées en Croatie, avaient été réparées, re-cassées en Grèce, réparées par JL et définitivement fichues en Iran. F en a profité pour s’équiper d’une paire de rechange avec vision lointaine seulement, très classe.

Passage à l’ambassade du Népal pour savoir s’il sont capables de sortir des visas en 24h, la réponse est fermement non, donc nous repartirons d’Islamabad demain, car sinon, nous perdons 2 jours de plus ici.

Déjeuner dans une bicoque devant le zoo. Elle est tenue par Jalal (?) qui est le père de 2 garçons et 2 filles et accessoirement le gardien de l’éléphant du zoo. Très rébarbatif au départ, il s’anime, nous fait cadeau d’un plat de riz supplémentaire, et refuse finalement d’être payé. Il nous faut insister et nous arrivons à payer en échange d’une boisson supplémentaire en canette. Le tout pour moins de 3€.

Nous allons visiter un must d’Islamabad d’après le guide : le village ancien reconstitué de Saidpur. Autant l’écrire tout de suite, la réputation faite à ce village est largement usurpée. Il y a bien une maison de maître ancienne, et quelques bâtiments refaits, mais rien qui vaille le détour. Par contre, il y a 2 attractions qui nous ont retenus : le marché aux bestiaux à l’entrée du village, avec ses chèvres et des vaches bariolées :

Et dans la grande salle de la maison de maître, une exposition de photos montrant le début d’Islamabad, en 1963. Il n’y avait pas d’arbres. Et aujourd’hui, on peut voir dans les rues des arbres dont on dirait qu’ils ont toujours été là. Ces arbres ont été mis en place par des équipes australiennes et japonaises.

Retour chez l’opticien pour récupérer une facture pour les lunettes de F, faire ajuster les lunettes de soleil de JL, et finalement acheter un kit lunettes de sport avec écrans interchangeables très tendance. Un peu cher pour une copie…

Dîner dans un restaurant afghan de brochettes, aubergines grillées et yaourt.

Bonne dernière nuit à Islamabad.

J102 29/08/2017 Course aux visas indiens et népalais

Les demandes de visas pour l’Inde ont dû être transmises hier lundi, et nous allons à l’ambassade pour pousser sur le dossier, un peu anxieux car on nous promet 2 semaines de traitement. Il faut pour cela entrer dans l’enclave diplomatique, ce qui ne devrait pas poser de problème, nous y sommes déjà allés 2 fois. Eh bien, c’est sans compter avec la susceptibilité de l’un des gardes à l’entrée qui ne se laisse pas impressionner par les lettres CD à la fin de notre plaque d’immatriculation et nous bloque. Le chef confirme que nous ne pouvons pas entrer, du moins en voiture. JL fait le tour du rond-point, se gare en pleine interdiction et nous voilà partis pour entrer à pied. Le truc joue son rôle, immédiatement, on nous réoriente vers une autre porte où se trouve le chef des chefs qui pourra trancher. Et nous entrons sans trop de tracasserie. A l’ambassade (on dit « High Commission »), nous sommes cantonnés hors du guichet de base, puis devant un guichet spécial pour les cas urgents, et enfin admis à l’intérieur. Deux hommes en costume nous reçoivent et expliquent qu’ils ne peuvent délivrer les visas immédiatement, parce qu’un document bancaire manque (mentionné nulle part). Je propose de montrer l’état actuel de nos comptes, pourvu que l’on me rende mon téléphone. Mais ils veulent un document papier ou électronique. Et les passeports seront rendus avec les visas dès réception du document. Dans l’après-midi, le document est envoyé, mais JL reçoit un email demandant que les passeports ne soient pas collectés avant jeudi 30/8. Nous nous demandons si l’ambassade du Népal pourra attribuer les visas en 24h…

Nous déjeunons dans une cantine surpeuplée, mais de bonne qualité.

Retour à la guesthouse pour remplir les documents pour l’entrée au Népal. Contact pris avec l’agence à Kathmandu, tentative avec Tendi en France. Les formulaires sont difficiles à obtenir, le site de l’ambassade du Népal à Islamabad est classé « menaçant » par le navigateur de l’ordinateur, nous devons passer par un proxi en Allemagne pour les obtenir. Ensuite, le format n’est pas pratique à remplir, une vraie galère. Enfin, la réservation de l’hôtel de Kathmandu (obligatoire) refuse d’être confirmée, et ne peut être utilisée pour la demande de visa. Nous arrivons au dîner sans être arrivés à boucler tous les papiers.

Dîner dans le centre commercial Jinnah dans un restaurant de « Fine Pakistani food ». Effectivement bien tenu, propre et avec un service impeccable, classe internationale. Les plats sont fins, un peu trop épicés pour F, mais bien servis. Pas de vin évidemment, mais un très bon jus de mangue et du yaourt maison, avec du pain spécial pakistanais.

Tout est presque parfait, la seule fausse note est un peu bizarrement du retard à servir une tasse de thé vert à F. Le tout pour un peu plus de 20€.

Nous rentrons ravis à la guesthouse et passons une très bonne nuit, il pleut à torrent dehors.

J101 28/08/2017 Barbier, banque, lunettes et Club 21

Aujourd’hui, c’est le jour des services. Nous commençons par la lessive. Un grand sac à provisions plein de linge sale est transmis à l’accueil. Un prestataire viendra s’en occuper avec la machine à laver de la maison.

JL a la flemme de se raser, et il doit aussi se faire couper les cheveux. Nous voilà en chasse d’un barbier indiqué par l’hôte d’accueil de la guesthouse. Nous ne sommes pas très sûrs, mais finalement nous optons pour le plus propre des 2 salons de l’endroit indiqué. Le barbier est ravi de s’occuper d’un étranger si tôt le matin, et les choses vont bon train, coupe au millimètre, barbe taillée, poils enlevés dans le nez et les oreilles, et enfin massage de la tête, un luxe. 6€, c’est cher, mais cela valait le coup.

Nous passons à la banque pour demander à tirer de l’argent au guichet, parce que le distributeur automatique limite les montants et que le commission en devient chère : plus de 1 % ! Chou blanc : il faut se contenter du distributeur (qui marche, ce n’est déjà pas mal).

Déjeuner dans un centre commercial ultra moderne, avec des salades pakistanaises servies dans des coupes en croûte de pain, délicieux, arrosé avec du jus de mangue ou de pamplemousse fraîchement pressé. Le tout pour environ 7€, quand c’est propre, le Pakistan, c’est top !

Nous trouvons l’ambassade du Népal, ouverte seulement le matin, trop tard pour nous. Il faut télécharger le document de demande de visa sur internet, et nous découvrirons dans la soirée que le problème est le même que pour l’Inde, l’ordinateur refuse énergiquement d’aller sur le site.

F a cassé ses lunettes de soleil en Croatie, nous les avions fait réparer, elles avaient récidivé et JL avait usé de colle époxy pour essayer de les maintenir ensemble, mais la branche avait fini par se séparer définitivement des verres. Un opticien moderne se trouve dans le même centre commercial où nous évoluions ce matin, F lui apporte ses lunettes, ils s’y mettent à 3 et finissent par trouver une monture à peu près compatible avec les verres. Le lunetier insiste pour que F s’équipe d’une paire de rechange, avec une monture-copie, et des verres standard. L’affaire se termine avec la monture nouvelle pour les verres anciens, la nouvelle monture et les nouveaux verres pour un total de 120€. Est-ce que la mutuelle voudra bien rembourser cette dépense somptuaire ?

Nous décidons d’aller manger français au Club 21, un restaurant branché de l’enclave diplomatique. C’est vraiment très français haut de gamme, avec une piscine immense ! Nous reviendrons. Mais le dîner est bon, c’est propre et bien servi, on se croirait en France. Sympa, pour une fois sur le parcours.

Retour à la guesthouse dans le K6 qui a rechuté dans les couinements et craquements maintenant qu’il est sec.

Nuit tranquille.

Il faudra penser à prendre des photos demain. Islamabad est très peu connue en Europe. C’est une ville agréable, avec de larges avenues, où la circulation est à peu près fluide et civilisée, contrairement à ce que nous avons vécu sur la route du Karakorum. Par contre, il n’y a aucun bâtiment ancien, la ville date des années 1950.