J40 28/06/2017 Kounia-Ourgentch et la sortie du Turkménistan.

 

Lever tôt, réveillés par le muezzin. En route pour le site archéologique qui est dispersé sur une assez grande surface. Nous décidons de marcher car il ne fait pas encore très chaud.

De mausolée en ruines de mosquées et un minaret impressionnant de hauteur et en virgule au sommet, nous essayons de nous figurer ce qui a fait que cette ville a été rasée 2 fois et que les habitants l’ont reconstruite à chaque fois. Il y a de l’eau, c’est un peu la porte nord du désert du Karakoum. Ce n’est pas une ville, il n’y a aucune infrastructure, un seul hôtel minable, une mosquée en reconstruction.Du caravansérail du 13e siècle ne reste que le portail d’entrée, bien abîmé et squatté par les chauve-souris et les hirondelles. Les dimensions du lieu semblent avoir été importantes, mais il n’y a plus que de vagues tas de terre. Tout le site abrite des tombes. Gengis Khan avait liquidé là les habitants qui n’avaient pas voulu laisser leur ville et avaient brûlé les barbes des émissaires du chef mongol. A partir de 10h, le site se peuple de Turkmènes qui vont en pèlerinage et prient près de tous les monuments. Pour les aider dans leurs prières, un diseur de textes religieux se trouve toujours là pour réciter des versets du Coran et récolter quelques manats. Nous partons en quête de gazole, d’eau pour le réservoir et d’air pour les pneus avant qui ont bien souffert la veille. Pour ces trois consommables que l’on trouve dans un même lieu en France, il nous faut trouver le fournisseur adequat. Le gazole est à la station hors la ville. L’air chez un « vulkanizer » qui pour 1 manat regonfle nos pneus. Pour l’eau, c’est à la Police que se trouve le tuyau d’eau buvable, test à l’appui. Au retour, en passant devant le site, nous retrouvons nos amis de la veille.

Puis nous visitons le marché et déjeunons dans un tchaïkana pour 4 manats (1€).

Ensuite, force est de constater que nous n’avons plus rien à faire ici et nous nous acheminons vers le lieu de notre nuit : la frontière. Nous allons dormir dans la zone franche dont un policier nous a dit la veille qu’elle comporte tout ce dont on a besoin, toilettes, eau, etc.

Le K6 est fouillé cette fois-ci de fond en comble, il a fallu tout sortir. La raison est que le douanier a trouvé un Coran qui nous a été donné en Turquie et qu’il soupçonne que nous sommes des porteurs de propagande islamique, ce qui nous surprend. Ils cherchent donc des armes et des bouquins. Finalement, cela se termine comme d’habitude, avec des sourires, tout va bien. Sauf qu’en passant la barrière vers l’Ouzbékistan, pour éviter le trou énorme à droite, JL tourne le volant légèrement à gauche et érafle le bas de caisse du K6 avec une grosse borne qui dépassait du trottoir. 50m plus loin, il faut s’arrêter, les douaniers Ouzbèques consultés refusent le passage, il faut bel et bien dormir dans ce marécage de 100m de large qui constitue la zone franche et où, bien entendu, il n’y a rien, que 3 épaves de voitures russes qui n’ont pu aller plus loin, et nous.

Nous aurons la visite d’un chien qui passe la frontière sans passeport et sans visa puis d’un lapin, itou, tout gris un peu effarouché, vers 20h un ouzbèque nous interpellera, nous venons juste d’ouvrir le toit, il échangera quelques mots avec JL Est-ce le gardien de nuit ? Sans doute et il s’ennuie déjà mais une grande grille nous sépare. Des chiens jappent ils semblent enfermés dans un enclos, bienvenue au club les chiens, pourvu que cela ne dure pas toute la nuit. Le soleil se couche il est temps de préparer un repas.

J39 27/06/2017 La route du désert du Karakoum

Lever tôt le matin (6h), nous sommes bien décidés à profiter du 4×4 de remorquage des Allemands pour nous assurer la remontée d’une côte un peu raide et très brassée. Surprise, ils sont déjà partis. Nous nous lançons donc immédiatement, il reste 2 4×4 autour du cratère. Ensablement à 20m du haut de la côte. Un camion s’arrête et s’engage à nous aider à son retour (il est plein d’eau). UnTurkmen à moto s’arrête et commence à négocier. Si nous pouvons redescendre, il peut nous montrer un autre chemin moins raide. On fait le deal pour 50 manats, environ 13€. Effectivement, en poussant un peu, le K6 redescend, et nous faisons un grand tour sans problème.

Sur le reste de cette route du Karakoum, la seule chose à rapporter, c’est que si le cratère s’appelle la porte de l’enfer, c’est sur la route qu’est l’enfer. Elle est défoncée et il faut zigzaguer entre les trous pour passer sans rien casser. Déjeuner au milieu du désert, sur la « chaussée » non goudronnée de droite.

Environ 140km avant Kounia-Ourgentch, un embranchement sur la gauche signalé par une arche improbable dans ce paysage désolé nous attire, et nous nous rendons à un mausolée où un couple (?) se séparant d’un groupe nous accueille et demande d’être pris en photo.

De fil en aiguille, nous sommes invités à prendre le thé et rencontrons toute la famille. Enesh (?) est le cœur du groupe qui est là en pèlerinage à ce sanctuaire célébrant un musicien culte au Turkménistan car elle est chanteuse-danseuse. Ils ont bien pris une centaine de photos avec nous. Communication très difficile sans langue commune. JL se retrouve avec le chapeau turkmène de l’homme sur la tête sans pouvoir refuser. Visite et au revoir. Nous les reverrons le lendemain avant de quitter Kounia-Ourgentch. Grosses bises chaleureuses.

Le tronçon entre l’embranchement vers Dashoguz et Kounia-Ourgentch est le pire. 50Km/h maxi sous peine de tout casser, poussière et sable car nous utilisons la plupart du temps des pistes en terre qui longent la route. Nous arrivons fourbus et recherchons l’hôtel. On nous annonce 40$ pour une chambre à la campagne, et nous reculons. Cet hôtel n’a aucun intérêt pour nous. Un militaire rencontré sur la route de la frontière nous indique que nous pouvons loger gratuitement dans une des mosquées de la ville. Erreur, nous ne sommes ni musulmans, ni migrants, on nous refoule. Nous dormirons donc sur le parking de cette mosquée, profitant des toilettes. Dîner sur la terrasse d’un restaurant turkmène tenu par un Russe de Moscou, 13€ pour 2, avec les bières locales (moins bonnes qu’à Ashgabat).

Nuit très calme à part un combat de chiens à 2h et le Muezzin de 5h. Un peu perturbés cependant car nous venons de découvrir que le Turkménistan nous a rabioté un jour, et que le visa de l’Ouzbékistan n’est donc valable que le lendemain de notre dernier jour autorisé au Turkménistan…

J36 24/06/2017 Frontière Iran – Turkménistan

Lever tôt, le soleil est là, le paysage étant plat, les montagnes on disparu à l’horizon. Petit déjeuner dans le K6, nous sommes au bord d’un chemin et il y a beaucoup de poussière. Un homme à moto s’approche, puis fait demi-tour. Évidemment, quelques minutes plus tard, un gros 4×4 militaire fait son apparition. Passeports, etc. Il faut les suivre. Cette fois-ci, nous disons non. Si nous n’avons rien fait d’illégal, nous voulons terminer notre petit déjeuner. Et ils attendent, tous les 3, dont l’un avec une mitraillette. Lavage de dents, vaisselle, nous bouclons tout tranquillement. Et finissons par suivre le 4×4 qui nous emmène…à la station service à l’entrée de la route de la frontière et nous quitte avec un grand sourire. Quelques fois, il vaudrait vraiment mieux que l’on puisse se comprendre !

Sortie d’Iran, 2,5h de palabres, attentes, vas-et-vients, c’est long mais tout se passe bien, dans l’environnement habituel : bâtiment plus tout jeune, absence de mobilier, informalité des uniformes. Juste un problème, JL est enfermé dans un bureau avec un homme sans uniforme qui se prend très au sérieux, et un interprète. Beaucoup de questions sur notre itinéraire, puis viennent des questions plus gênantes. Avons-nous des contacts en Iran ? Où ? Et finalement qui ? Là, JL se lève et déclare qu’il ne veut pas répondre à ces questions, qu’il ne sait pas qui est en face de lui et que si l’on veut continuer, il veut appeler l’ambassade de France pour savoir quels sont ses droits. Immédiatement, il est poussé hors du bureau et une bonne heure d’attente commence, qui finira dans les bureaux de la police, où les mêmes questions seront posées, sauf les demandes de noms. Et nous sommes libres. Il s’agissait probablement d’un gardien de la révolution qui cherchait à se faire mousser en fournissant quelques noms de personnes en contact avec des étrangers.

Nous franchissons le pont métallique sur la rivière et nous engageons dans le chemin pour aller à la douane turkmène. Ce chemin est défoncé, les camions avancent au pas, et nous aussi. En fait, il y aune nouvelle route toute neuve avec un nouveau pont, mais elle n’est pas finie, ou pas encore inaugurée, et nous passons à côté.

Au Turkménistan, le bâtiment est neuf, moderne et propre. Administratif et vide. Très peu de gens passent là, car les chauffeurs de poids-lourds discutent ailleurs. On ne s’adresse qu’à JL. Il semble que le système est moderne, écrans plats, caméras de prise de photo d’identité, capteur d’empreintes digitales,etc. Mais l’opérateur en face de JL semble ne pas savoir se servir du logiciel, il passe un temps fou à taper sur son clavier. Puis in va s’occuper de passagers dans l’autre sens, revient, hésite. Il a fallu déjà passer 2 fois à la banque, 38$ pour « immigration », puis 100$ (?), puis 10$, probablement pour usage du GPS. Enfin, nous avons les visas sur les passeports, remplaçant la lettre d’invitation obtenue via le consulat à Paris. On fait signe de passer au guichet suivant. Là, on découvre qu’il y a des fonctionnaires où tout était vide auparavant. C’était l’heure du déjeuner ! Nous aurions bien aimé manger, mais pas dans le K6 planté devant la porte en plein soleil. JL veut le déplacer à l’ombre. Interdit. JL passe de guichet en guichet, le long d’un comptoir, en faisant glisser ses papiers d’un fonctionnaire au suivant. C’est comique. IL s’agit d’enregistrer le K6 au Turkménistan et de l’assurer 5 jours. Dernier guichet, passage à la case banque de nouveau, 126$ cette fois-ci, et des beaux, pas froissés, pas déchirés, pas annotés. C’est fini. On peut avancer le K6 derrière un camion qui lui est à l’ombre sous un toit. Il y a 6 voies sous le toit, mais nous devons attendre au soleil. JL râle, le chef vient, on lui montre le thermomètre de la montre de JL (tu vois Fabien, finalement, cela sert) qui indique 46°C en hausse régulière depuis que nous sommes sortis du bâtiment. Il comprend, nous fait passer à côté, une équipe de 5 ou 6 bonshommes tournent autour du K6, les portes sont ouvertes, le chef monte dedans, JL dit sans les chaussures, il redescend et c’est fini.

6h15 en tout, c’est un record pour nous. Évidemment, pas de photo pour montrer tout cela.

Au Turkménistan, il y a des dromadaires (ils n’ont qu’une seule bosse). Nous n’avons pas compris exactement à quoi ils peuvent servir, mais il y en a.

Pas de pain, il nous faut changer vite de l’argent. La gare de Mary semble être le bon endroit pour trouver un changeur le samedi. C’est le désert. La gare est grandiose, mais il semble n’y avoir aucun train. Un homme se présente, et veut bien changer des Euros en Manats. Le guide dit 1€=3,85TM. L’homme dit 100€=3300TM. JL ne retient que les chiffres significatifs, proteste, obtient 3400. Nous partons sans changer, cette situation est incompréhensible. Dans un hôtel, le gardien veut aider et nous renvoie au même homme. Nous changeons 50€ pour 340TM. Dans les stations service, le GO est à 0,94, ce qui le met à 0,14€, conforme à ce que nous attendions avec le change appliqué par l’homme. Si vous avez compris, vous nous expliquez.

Le pain est à 1TM.

Dans les procédures d’immigration, notre séjour autorisé s’est réduit d’un jour : nous devons ressortir le 28 au lieu du 29. Et sur l’enregistrement du K6, l’itinéraire est mentionné, Mary n’y figure plus. Nous somme donc là probablement illégalement. Nous faisons en sorte de ne pas nous faire contrôler aux nombreux barrages routiers rencontrés, et allons jusqu’à Merv pour trouver un coin pour dormir. Nous suivons un chemin qui mène à des arbres, et entrons dans un endroit où se trouvent 3 bâtiments pratiquement identiques et une cabane de gardien au fond du terrain. Le gardien est là et nous accepte pour la nuit, nous invite à dîner. Sa femme est là, le dîner est rapidement servi sur le lit en bois à l’extérieur de la cabane. Deux autres femmes viennent avec un peu de nourriture pour compléter le menu, nous apportons des courgettes, des saucisses turques et un oignon, et on commence à discuter avec l’aide d’un simili dictionnaire de russe. Françoise sympathise immédiatement avec la moins jeune qui doit avoir à peu près notre âge. Les 2 femmes repartent et nous finissons à la lumière d’une ampoule, dévorés par les moustiques. Ensuite, le gardien nous montre ce que nous prenons pour son domaine, les lieux semblent peu utilisés, et nous avons compris que les 2 femmes sont des « locataires » dans l’un des bâtiments. Le domaine est utilisé comme une ferme, avec 5 vaches et 2 veaux, des poules, et beaucoup d’arbres fruitiers, abricotiers, pruniers, pommiers, etc. Il y a aussi un drôle de bassin avec des monuments (fontaines?) figurant des dauphins) Nous allons dormir après ablutions tous nus sous les arbres avec l’eau d’un tuyau.Il fait totalement nuit. C’est très calme.

J35 23/06/2017 Manifestation du dernier vendredi du ramadan

Après avoir discuté avec Vali de choses et d’autres, et rangé toutes nos affaires, nous repartons vers le complexe religieux avec la ferme intention de visiter le bazar qui est à côté. Mais d’une part, dans la rue l’ambiance a changé, les gens nous regardent de côté et ne nous sourient plus, et il y a beaucoup de voitures garées dans les avenues et sur les trottoirs. Certains portent des casquettes bizarres et d’autres des drapeaux jaunes dont nous finissons par voir les slogans en farcie t en anglais : « down with Isarel, USA and Great Britain ». Arrivés au grand rond-point Khomeni où nous devons tourner à gauche, nous voyons que l’avenue est bondée de gens en marche criant des slogans en réponse à des haut-parleurs hurlant. Nous rebroussons prudemment chemin. Questionné, Vali s’excuse de ne pas nous avoir déconseillé notre sortie. Ces gens manifestent pour « OUDS », c’est à dire « Liberté pour Jérusalem ». Peut-être, mais « down with… » pourait bien se traduire par « mort à… ». Mashhad à soi seul attendait plus de 3 millions de participants « spontanés » à cette manifestation annuelle qui a lieu le dernier vendredi du ramadan. Toutes les grandes villes sont concernées.

JL n’en veut pas à Vali puisqu’il lui achète quand même une carpette de soie faite par des nomades turkmens (220€). Sur ce, nous partons, laissons nos compagnons de chambrée enfermés chez Vali pour la matinée.

Nous allons manger devant le mausolée de Hâruniyeh à Tüss en attendant l’ouverture. Le ticket est à 150000IR, environ 4€. Nous jugeons que c’est trop cher et rebroussons chemin, mais le garde nous rappelle et nous fait entrer pour un billet pour deux.

Cela ne vaut pas plus, il n’y a pas grand’chose à voir. Quelques explications intéressantes sur la ville de Tüss, et la coupole du mausolée. Au bout de l’avenue, la tombe de Ferdowsi, poète d’avant les Arabes qui a écrit « le livre des rois », livre classique de la culture perse. Le ticket est encore plus cher, et nous ne voyons pas l’intérêt de cette visite dans le détail. Nous passons et nous mettons en route pour Saraghs.

Sur la route, le caravansérail Robât-e Mâhi, près de l’endroit où le chemin de fer franchit la rivière (quasi sèche). Un gendarme du poste de contrôle voisin nous montre comment y aller à pied, et propose de nous escorter ! Il n’y a plus que des ruines, de la terre qui s’effondre et quelques briques. Juste quelques sculptures dans l’iwan d’entrée.

Plus loin, et à 6km de la route, un caravansérail royal, Robât-e Sharaf, qui a l’air très restauré. Malheureusement, nous ne pouvons voir que l’extérieur, il y une enceinte grillagée tout autour, et personne dedans pour nous ouvrir.

Nous arrivons tard près de Saraghs, à bout de réservoir, et nous installons près d’une bergerie, accueillis par un gardien. Mais nous sommes presque couchés quand le berger qui vient d’arriver avec son troupeau nous signale que l’un de ses chiens mord les inconnus, il a déjà sévi 4 fois et cela nous interdit de sortir du K6 dans la nuit… Nous plions bagage et allons nous installer un peu à l’écart de la route de l’aéroport qui ne semble pas très fréquenté. Pas d’eau évidemment, mais nuit très calme.

J34 22/06/2017 Mashhad, ville sainte

 

Nuit confortable, le ventilateur nous aidés à garder une température agréable. Le petit déjeuner nous rassemble, l’Espagnol et l’Allemand ont vu leurs demandes de visa pour le Turkmenistan refusées. L’un va voler vers l’Inde et l’autre vers le Tadjikistan tous deux accompagnés par leur vélo, emballés dans des cartons spécifiques dont l’un provient d’un Belge qui va arriver dans la journée, et l’autre reçu d’un vendeur local de vélos neufs. Grande flexibilité pour ces voyageurs solitaires. L’Australien va revoir sa compagne arrivée par train avec son vélo, et le Français s’envole vers le Tadjikistan avec son sac à dos après avoir demandé beaucoup de conseils sur les choses à voir en Chine sur la route de la soie.

Pour nous, c’est logistique en vacances ce jour, car nous restons une nuit de plus pour nous permettre de visiter le complexe religieux construit autour du mausolée de l’imam Reza. C’est assez extraordinaire, il y a là plusieurs lieux de prière (on nous dit pas des mosquées), une clinique, une crèche, deux écoles coraniques, une université, deux restaurants, etc. La fondation qui est propriétaire de tout cet ensemble possède encore beaucoup de biens immobiliers dans Mashhad et ailleurs. Le plus gros des revenus de cette fondation provient des dons effectués continûment par les fidèles. Le guide qui nous accompagne (pas moyen d’être seul à l’intérieur du complexe) nous explique que 22000 personnes travaillent quotidiennement dans et autour du complexe. Seulement 2000 d’entre elles sont rémunérées. Les autres sont bénévoles, y compris lui.

La visite commence très mal, puisque nous arrivons à 11h pour être sûrs de pouvoir visiter le musée anthropologique situé dans l’ancien Hammam du mausolée. Mais on nous fait attendre à l’entrée parce que le guide est obligatoire. Il met 25mn à arriver et quand nous nous présentons à l’entrée du musée (qui n’est pas dans l’enceinte du complexe), les gardiens veulent fermer. Devant notre irritation, le chef des gardiens accepte de nous laisser entrer et met un point d’honneur à nous montrer les meilleurs aspects du musée qui a des aspects intéressants. Un seul exemple réside dans les peintures murales représentation de scènes du livre des rois de Ferdowsi, et l’on peut voir des faunes enlacer des femmes aguichantes. Une grande série de photos des métiers d’antan et de la vie populaire est instructive aussi. Bien entendu, l’agencement du hammam fait que le lieu est chaleureux, le fonctionnement est détaillé.

Le grand musée est plus étendu, mais pas aussi intéressant pour des étrangers. Mais on y trouve par exemple les médailles gagnées à différents jeux internationaux par les athlètes de Mashhad, notamment une mention de la victoire de l’Iran sur les USA lors des championnats du monde de football de 1998. C’était au stade de Gerland à Lyon. Le rez-de-chaussée présente une série de portes ouvragées qui ont servi dans le mausolée, ainsi que 2 des 5 cages successives de protection du cercueil de l’imam.

Nous avons visité aussi une partie du mausolée, avec notamment une entrée majestueuse dont les stalactites sont totalement recouvertes d’or. Dans la cour, 2 enterrement se succèdent, le cercueil présenté devant le mausolée de l’imam puis repris par 8 hommes qui repartent en psalmodiant.

La chaleur, le voile et le tchador obligatoire rendent la visite très éprouvante pour Françoise et nous ressortons de ce lieu épuisés, mais après avoir eu une présentation vidéo du complexe, de ses œuvres, etc, suivie d’un entretien avec un soufi en anglais « sur les sujets de votre choix ». JL l’entreprend sur l’existence de Dieu, on parle de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, le soufi montre même une video de la NASA sur la comparaison de la taille des planètes. Nous recevons aussi un « cadeau » constitué de littérature sur la vie de l’imam et une présentation de la fondation.

Dîner différent de celui d’hier, la moitié des participants ayant changé. Ceux qui étaient présents la veille sont des anciens, et les nouveaux posent les questions qui roulent beaucoup sur les procédures de passage de frontières, les transports, les lieux d’intérêt. Et l’on peut voir que ces voyageurs ont tous des intérêts différents. Pourtant le moteur de leur mouvement est la curiosité.

J33 21/06/2017 La Police, cela nous manquait

A 5h30 exactement au lever du soleil, on frappe au carreau. C’est la Police. Il y a 2 hommes dont un équipé d’une mitraillette. Passeports…On nous fait comprendre que JL doit monter dans la voiture et ils laissent le mitrailleur en faction près du K6 où Françoise se demande bien ce qui se passe. Quelques km plus loin, le flic constate que son téléphone a du réseau, il communique brièvement et on revient au K6. Là, on nous fait comprendre que nous devons tout ranger, et les suivre avec le K6. On commence à la trouver un peu lourde, parce que nous étions en train de dormir. Plus de km plus loin, poste de Police, la voiture reste dehors, mais nous devons entrer. Passons sur les palabres, affirmations répétées que nous n’avons rien fait de mal, rapports en 5 exemplaires rayé puis refait, copies multiples des passeports, etc. Nous commençons à fulminer, assis sur des chaises dans l’entrée de ce poste campagnard. Au bout de 2h d’attente, il est 7h30, on nous tend sans un mot nos passeports, nous sommes libres de partir.

Un peu éberlués, nous allons petit-déjeuner dans un autre lit de ruisseau à sec.

Il reste encore plus de 100km pour Mashhad, et nous piquons au Sud pour passer voir un caravansérail à Neisharbur qui a été refait et contient 2 musées sans grand intérêt, sauf une maquette en terre de la ville il y a quelques centaines d’années.

Il faut dire à ce sujet que les constructions de l’époque des caravanes étaient en pisé, c’est à dire de la terre assemblée avec de la paille, pour les murs et le toit plat. Sans entretien attentif, ces constructions se détériorent très vite dans le temps et finissent par disparaître. Nous voyons au bord de la route à plusieurs reprises des villages entiers en cours de retour à la nature, et quelques caravansérails isolés. Par conséquent, toute tentative d’utilisation d’un de ces bâtiment garantissant une maintenance ne serait-ce que du toit comme à Piche-Bon est à saluer et encourager parce qu’elle permet la conservation de ce patrimoine mémoire de l’humanité.

Comme nous cherchons du pain à Neishabur, le boutiquier voisin qui vend des colifichets nous offre 2 pains qu’il est allé chercher en moto chez lui uniquement pour nous. Comment refuser ? Il n’accepte que d’être pris en photo avec JL en échange. De plus ce pain contient des légumes et est délicieux.

Un petit caravansérail joliment refait pas loin de la route ne permet qu’une rencontre avec 2 gamins, dont une petite fille espiègle de 7ans qui bouscule son dadet de frère plus âgé. Pas de clef, pas de visite de l’intérieur.

Nous repartons et arrivons à Mashhad vers 17h à la guest-house Vali’s très justement recommandée par le Lonely Planet. Vali fait tout, de la vente et de la réparation de tapis, guide, changeur,etc, le tout en 5 ou 6 langues, et ce n’est pas une vantardise, son français est très évolué, il supporte une discussion abstraite facilement. Sec et nerveux, il nous explique que le soir, la famille est de visite, nous serons au moins 30 pour dîner, femmes et hommes séparés. JL avec les routards, où l’on trouve 1 Allemand très barbu (jamais rasé?) peu bavard, un Hollandais très sympathique, un Espagnol très bavard, un Autrichien discret, un Australien bizarre que bizarrement nous comprenons et finalement un docteur Français de Toulouse d’une trentaine d’année, tout juste diplômé avec sa spécialité de maladies infectieuses. Tous ces jeunes hommes sont soit en vélo, soit en transports locaux et font la route Ouest-Est tant bien que mal. Comme ils sont lents, il doivent demander les visas au fur et à mesure, ce qui leur pose bien des problèmes. F passera la soirée avec les femmes, communiquant principalement par gestes, dans une ambiance festive. A noter que les femmes se servent après les hommes de ce dîner très copieux et délicieux.

La guest-house est constituée d’une grande chambre avec 6 lits d’une personne répartis autour, et d’une chambre avec un grand lit. Nous avons payé pour la grande chambre un peu plus cher que 2 lits dans le dortoir. Tous les murs sont recouverts de tapis.

Reza, le fils de Vali a bien voulu nous attribuer une grosse partie de la bande passante du serveur, et nous pouvons télécharger vers la maison 90 photos en 1,5h, un record jusqu’ici.

J23 11/06/2017 Village troglodyte et caravansérails turcs

 

Après cette nuit calme dans la campagne, nous filons vers Gökyurt, village troglodyte très ancien puisque le Pape Benoît XVI est venu célébrer là les 2000 ans du passage de St Paul. De la trace du saint, point, de la trace du Pape, quelques pavés, poubelles renversées et grilles de protection plus ou moins bien scellées. Mais le village, et les habitations troglodytes valent la visite.

C’est probablement bien plus vieux que 2000 ans, parce que les gens qui se sont installés là essayaient de se protéger des bêtes sauvages. Ils grimpaient dans leurs logements avec des cordes. Certaines ouvertures pourraient être atteintes en grimpant le long de la paroi, mais il aurait fallu que nous nous équipions pour y aller. Nous nous contentons d’une balade dans les falaises en imaginant la vie des gens de l’époque. Le site où le saint a séjourné, là où le Pape a dit la messe, est plus majestueux. Le village comporte un grand nombre de maisons très vieilles, avec des murs en pierre quasi sèche. Le fait que coexistent là des habitations troglodytes, des maisons en pierre sèche et des maisons modernes fait comprendre comment fonctionne l’urbanisation : on construit sur l’ancien, en récupérant ce qui est possible, et en agrandissant avec du moderne. 

 

La démolition, c’est l’œuvre de la nature, après que l’homme soit venu récupérer les portes et les fenêtres, les poutres, la couverture et quelques pierres. Une vieille femme nous regarde passer du haut de sa terrasse où elle est montée par une échelle. Les toits sont plats.

Les étapes suivantes consistent à repérer et visiter les caravansérails de la série du Sultan. Le premier n’est pas mentionné dans notre guide, pourtant il en fait partie, Zazadin Hani.

Nous nous arrêtons pour déjeuner dans le champ d’en face, car il y a une clôture grillagée. Clôture qui n’empêche pas des gougnafiers turcs de sauter par dessus pour aller se prendre en photo devant la porte et s’en aller sans même avoir regardé de bâtiment. Un paysan passe à travers un trou du grillage pour aller voir les vaches qu’il a mises à paître. Nous l’arrêtons au retour et par gestes, il nous fait comprendre qu’il peut aller chercher la clef. Et nous voilà à l’intérieur. Le bâtiment a été restauré en 2008 et il est en relativement bon état. C’est un caravansérail mixte : il a une partie couverte, mais la cour est à ciel ouvert. Il pouvait donc être utilisé en hiver comme en été. Les fenêtres meurtrières sont en pierre noble et sculptées. La partie couverte a perdu sa coupole remplacée par un dôme transparent. M. Kursé (?) nous fait les honneurs, visiblement ravi de pouvoir montrer ce bâtiment à des étrangers. Il accepte d’être pris en photo avec JL, mais refuse tout argent. Il n’accepte un chewing-gum que pour le mettre dans sa poche (le ramadan…).

Un peu plus loin (30km), Sultan Hani un peu plus décoré, dans un village, bénéficie d’un gardien et donc fait payer la visite. Un curieux escalier en pierres saillantes du mur d’enceinte est interdit aux visiteurs. Le plan est approximativement le même que pour Zazadin, la construction et la conservation aussi.

Toujours dans le même espacement de lieu, un autre un peu écarté de la route est en cours de restauration, et l’on peut y voir des vestiges d’autres bâtiments en face dans la même rue.

Encore un autre, de restauration privée probablement, est utilisé comme restaurant et boutique à touristes. D’ailleurs au moment où nous descendons du K6 pour jeter un coup d’œil, un car d’Allemands débarque, avec le guide braillard habituel. Nous fuyons.

Nous atteignons Göreme où nous allons passer la nuit dans le camping « Panorama » d’où nous jouirons de la vue sur la ville au coucher du soleil pratiquement depuis le K6. Göreme, c’est le coeur de la Capadoce, de là partent toutes les vallées où l’on navigue entre les cheminées, les demoiselles plus ou moins coiffées, les habitations troglodytiques, les églises creusées dans la roche, et tous ces clichés que l’on trouve dans les guides touristiques. Mais cela vaut le voyage. Le paysage au coucher du soleil est vraiment unique.

Ali, le propriétaire du camping nous explique que depuis 2 ans, il n’y a plus de touristes, notamment français. Il attribue ce fait aux attentats d’Istamboul et Ankara. De fait, nous ne sommes pas nombreux. Le soir, nous faisons connaissance avec Martin, Allemand circulant avec son ami Australien dans un Land Cruiser espagnol. Il vont à Vladivostock et nous échangeons des tuyaux sur le CPD entre autres.

J32 20/06/2017 Des kilomètres dans le Nord de l’Iran

La préoccupation du jour est la transmission de photos et la connection avec la France où quelques sujets réclament un peu d’attention. Nous roulons en cherchant un coffe-shop où l’on pourrait utiliser le WiFi pour accéder à l’internet avant de nous faire expliquer par une Iranienne sympa que trouver un coffe-shop ouvert dans la journée, c’est juste impossible car inacceptable socialement. Bon, alors un internet-café ? Et là, nous nous heurtons aux ordinateurs dont le système parle farci. Pas de WiFi dans les rares cafés internet qui par ailleurs sont totalement bondés. Les clients nous regardent arriver d’un œil torve, car en tant qu’étrangers, c’est sûr que nous allons griller toute la queue. Ils sont donc ravis de nous voir repartir.Nous avons déjà eu la déception hier d’être dans un hôtel avec une connection limitée, nous voulons arriver à trouver une solution. Arrêt à Gorgand et sa tour funéraire millénaire, les coffee shops sont fermées.

A Gonbad, nous arrivons juste à trouver un trombone pour essayer de passer la carte SIM du téléphone vintage de Corentin dans l’iPhone de Françoise. D’ailleurs, cela ne marche pas, carte SIM trop rustique.

Le parcours du jour a été départ de Kordkuy, déjeuner dans un petit bois quasi propre après nettoyage JL qui s’est fait une mission de laisser toujours le lieu de séjour plus propre en partant qu’à l’arrivée. Arrivée vers Bojnurd où nous trouvons une petite route tranquille à l’écart de la grande route. Au moment où nous nous installons, un 4×4 étranger (hollandais?) repart d’un peu plus loin dans le lit du ruisseau (à sec) et passe sans s’arrêter en faisant coucou. Dîner au calme, première nuit sans la couette, il fait 26°C dehors, après les 40 que nous avons atteints dans la journée.

J22 10/06/2017 Konia

Au petit matin, il y a jusqu’à 5 chiens qui tournent autour du K6, très débonnaires, se prélassant dans l’herbe.

Une fois le petit déjeuner avalé, toilette de chat effectuée (manque d’eau, on s’adapte), nous repartons vers Konia. Cette ville est le lieu où le poète Mevlana a fondé la secte des Soufis, et plus particulièrement le mouvement des Derviches Tourneurs. De son temps, ce groupe était confidentiel, et peu représenté. Aujourd’hui, mis en lumière par les media, les danses des derviches sont connues dans le monde entier et drainent un public mélangé. Ce qui nous intéresse, c’est l’essence du mouvement, et la raison de cette danse.

On pourrait croire que cette étape est un détour. Mais en fait, il y a plusieurs routes de la soie en Turquie. Safranbolu est sur une route nord, et Konia sur une route sud. De plus, il y a, à partir de Konia, une série de caravansérails construits sur demande d’un sultan du 13e siècle s’échelonne le long de la voie. Nous comptons voir ces caravansérails en passant.

Arrivée à Konia en fin de matinée. Nous vérifions que la représentation a bien lieu le soir même, et malheureusement, il n’y a pas de conférence. Donc, nous devons attendre 21h.

Nous déjeunons sur le parking du centre culturel Mevlana, à côté du Hilton. Discrètement, car nous sommes à Konia, les gens sont très religieux, et nous sommes en plein ramadan.

Plus tard, nous verrons quelques personnes manger, mais discrètement aussi. Aujourd’hui par exemple, la règle de ne rien absorber, ni solide, ni liquide, s’étend de 3h08 à 20h19. D’où la représentation à 21h. Il faut que les derviches aient mangé.

Ensuite, chasse à l’adaptateur. L’ordinateur ne peut fonctionner sur le 230V du K6 que par l’intermédiaire d’une fiche bipolaire, ce qui implique donc de passer par un adaptateur. Et celui qui venait de Chine a lâché. Déjà pas très simple à trouver en France, c’est un gros challenge ici. Au 5e marchand, on nous propose un adaptateur similaire au nôtre, mais un peu plus encombrant. Cher, en plus : 6€. Puis le marchand a un trait de génie et me propose un adaptateur Japon/Europe bipolaire. Bingo.

Nous pensions avoir du mal à trouver du pain, puisque les gens ne peuvent pas manger dans la journée. Eh bien non. Sans problème. Allez comprendre.

Nous faisons le tour de la colline Salaadin qui domine Konia, mais la mosquée est en réparations, les arbres ont poussé, on ne voit rien. Par contre, en redescendant, nous voudrions boire un thé, mais c’est fermé pour cause de ramadan, nous explique Ali Osman Sabanci, un Turc bavard qui a vécu longtemps en Italie, parle 5 ou 6 langues et baille à se décrocher la mâchoire (le ramadan…). Nous passons une heure très agréable avec lui avant de comprendre qu’il est épuisé par cette conversation, et ne pense qu’à rentrer chez lui attendre le dîner.

Un tour au musée Mevlana, pour essayer de voir qui était ce monsieur. Nous n’avons pas pu voir des tapis annoncés dans le guide. Disparus ? En tous cas, c’est un lieu de pélerinage, il y avait foule.

Dîner sur le parking de nouveau.

Et voici l’heure des Derviches Tourneurs. Le monument qui leur est dédié est immense et grandiose. Il semble d’ailleurs, comme beaucoup d’édifices représentatifs en Turquie, qu’il ait été surdimensionné. La salle où se déroule la danse est un théâtre rond d’un peu moins de 2500 places. Nous sommes environ 1/10e de cette capacité aujourd’hui. Le ramadan ? Il paraît que les attentats d’Istamboul et Ankara ont fait fuir les touristes étrangers. En tous cas, cette cérémonie est impressionnante. Elle dégage une grande sérénité. 25 derviches, majoritairement dans la force de l’âge, mais il y avait aussi un jeune de 12/13 ans.

Il y a un maître de cérémonie et un chef des danseurs. Tous dansent 4 fois en tournant autour de la piste, en suivant la musique de l’orchestre, en majorité des flûtes et des tambours. Un récitant lit des versets du Coran au début et à la fin de la cérémonie. Tout est calme. La seule fausse note dans cette représentation, c’est la technologie des éclairages puissants et changeant de couleur violemment.

 

 

 

 

Mais nous sommes ici dans une représentation, pas seulement une cérémonie. Il y a à Istamboul des lieux beaucoup plus petits où la cérémonie garde tout son sens.

Il est largement 22h30 lorsque nous nous mettons en route pour un camp sauvage sur la route en direction de Goyürt, un village troglodyte au sud-ouest de Konia. Pas de mosquée en vue, pas d’animaux non plus.

J31 19/06/2017 La mer Caspienne

Petit déjeuner triste dans notre hôtel de montagne. Pas de produits locaux, et beaucoup de produits style bouffe d’avion (hein Fabien). Le propriétaire (dont nous ne connaissons toujours pas le nom, il a oublié de nous donné la carte qu’il nous a promise) nous explique longuement que tout est plus cher, parce qu’il faut faire venir les produits de loin. En France, nous connaissons ce couplet chanté au sujet des DOM-TOM. JL signe le livre d’or.

Et nous voilà partis à la montée pour passer le col à 3200m sur la route non asphaltée qui doit nous mener jusqu’à la mer Caspienne. La montée faite hier ne nous impressionne plus. Par contre, la descente vue du dessus fait réfléchir.

Mais nous avons croisé quelques minibus Mercedes et des pick-ups locaux qui nous font penser que l’épreuve est à notre portée. Le K6 supporte bien les cahots, nous avons tout fermé pour éviter la poussière. Les virages se prennent au pas, car on est alors face à la pente. Pas question de s’emballer ou de glisser, il n’y a évidemment aucune protection, et l’on peut voir alors le résultat d’une erreur de pilotage.

Voie unique, on se croise comme on peut, mais la taille de notre véhicule fait que l’on nous laisse assez facilement passer. De toutes façons, nous avons dû croiser 5 voitures en tout.

Au niveau d’un village, rencontre insolite : 3 Européens marchent dans le même sens que nous. A la question « Où allez-vous ? », la réponse fuse : « A la plage ! ». 3 jeunes Berlinois bien sympathiques, un peu rougis par le soleil de la veille.

Au bas de la pente, il y a des velléités de faire une vraie route, nous alternons les portions goudronnées étroites et les chantiers de tunnels, le tout sillonné à fond la caisse par les camions. Il y a de la boue partout, le K6 est crépi jusqu’au toit.

Au bord de la mer, nous partons plein Ouest, direction Mashad qui est encore à plus de 600km. Nous espérions trouver un camping à Bandar e Gaz, mais plusieurs Iraniens viennent nous voir pour nous dissuader de rester au bord de la mer. Il est vrai que l’odeur n’est pas ragoûtante. Peut-être des algues qui se putréfient ? Pourtant, nous étions persuadés d’être sur la bonne route.

Nous visons alors un hôtel à Kordkuy, pour bénéficier du WiFi. Il y a bien un hôtel, qui a bien un WiFi. Nous découvrirons trop tard que la connection est limitée en volume de données, et cela ne permet même pas de transmettre une photo complète au serveur de la maison. Pas de liaison non plus avec ShangHai pour savoir ce qu’est devenue la demande concernant le compte en banque pour le paiement du passage à Kashgar. Cela devient une priorité.