Départ peu après 7h, après un joli lever de soleil. Je roule bien, vent travers arrière. Depuis quelques jours, de temps en temps et de plus en plus souvent, le pédalier grogne. Je n’arrive pas à déterminer s’il s’agit d’une bille cassée ou d’usure des chemins de roulements. Déjeuner dans une cabane et sieste à l’ombre d’un arbre, pas très confortable. La suite est moins drôle, la route que je suis serpente autour de l’autoroute. On remonte à 350m. Par contre, le paysage est magnifique, la garrigue et les incidentes sur la mer très belles. Arrivée à Alexandroupoli vers 15h30. Je m’arrête au camping municipal qui est à l’entrée. Je dois déloger la voiture du Slovaque d’en face qui squattait l’ombre de l’emplacement que l’on vient de m’attribuer. Bain dans l’eau peu profonde de la plage du camping. Grande lessive (et probablement dernière) du cuissard, des tee-shirts et du sac à viande. Je m’accorde un Coca au bar et une douche. Après avoir attendu le temps réglementaire de repos (c’est elle qui pilote), la femme de l’accueil prend contact avec une super boutique pour vélos pour que je puisse faire un état des lieux du pédalier. Je peux m’y rendre, le gars essaie le vélo et me dit qu’il faut ouvrir le boîtier pédalier, il ne sait pas ce qu’il y a. Je dois laisser mon vélo et venir le reprendre le lendemain à midi. J’avance une autre hypothèse : la chaîne. Il sort la jauge et le verdict tombe, sec, la chaîne est morte, trop longue. La changer seulement est possible immédiatement, mais c’est une source sûre d’ennuis rapides. Il faut aussi changer plateaux et pignons. Nous tombons d’accord pour dire que cela devrait aller jusqu’à Istamboul, mais que les derniers km vont être pénibles. Un coup de compresseur, et je repars. Courses du soir dans un supermarché et une vraie boulangerie, dîner au camping et dodo malgré les buveurs de bière voisins qui se transformeront en ronfleurs sonores.
Quelques bruits dans la nuit, dont des compétitions violentes de motos sur la grande route, mais pas de dancing comme la dernière fois en revenant du Népal.
J198 03/12/2107 La Grèce d’Est en Ouest
La nuit s’est bien passée, le vent très violent a amené de grosses vagues qui ont fait un bruit de fond cachant la musique venant du restaurant où les Grecs sont venus se distraire après 22h.
C’est une journée à 600km sans pratiquement s’arrêter, sauf pour le déjeuner dans les marais à l’Ouest de Thessalonique. Les paysages du nord de la Grèce, avec les oliviers et les montagnes se succèdent. Le temps est avec nous, pas de pluie. Beaucoup de nuages et de vent. C’est une autoroute tout du long maintenant, un parcours aisément faisable dans la journée. Pourtant, nous nous débrouillons pour nous tromper de route 2 fois, et perdre du temps qui nous manque à l’arrivée pour choisir le lieu de campement avec la lumière du jour. Un tour sur le port pour vérifier les données du départ de mardi matin, et attraper les horaires des bacs pour Corfou où nous voulons aller passer la journée de demain, et nous voilà installés pour la nuit sur la corniche faisant face à Igoumenista, en espérant que la police ne trouvera rien à redire à notre stationnement.
Joli coup d’œil sur la baie où les reflets de la lune concurrencent ceux de la ville.
La soirée est animée par le ballet incessant des bacs pour Corfou.
J197 02/12/2017 Les Troiens
Le gardien qui nous avait refusé l’accès la veille avait dit : ouverture à 8h30. Nous arrivons à 8h45, certains d’être les premiers et seuls sur le site. Il y avait 8 cars sur le parking. Nous pensons que ce parking est utilisé comme stockage de cars pour la nuit. Eh bien non, ce sont bien 8 cars de Chinois (les mêmes qu’à Ephèse?) que l’on peut voir déambuler et prendre des photos sur les ruines. C’est surprenant, est-ce comme cela tous les jours ? Personne pour nous répondre. Nous passons 2h sur ce site historique passionnant, il faudrait y passer 2 jours pour comprendre, car les ruines ne sont pas aménagées, il n’y a pas de zone refaite pour que nous puissions nous faire une idée et avoir des images dans la tête de ce qu’était cette ville à son apogée.
Il faut reconnaître que les 9 niveaux différents recensés par les archéologues ne facilitent pas la tâche, il faudrait faire 9 maquettes différentes pour se figurer l’agencement et les fonctions des bâtiments. Bref, il faut avoir beaucoup d’imagination ou de connaissance des constructions de chaque époque pour voir les étapes de développement de cette ville. Elle a été détruite plusieurs fois, par des ennemis et par des tremblements de terre. A chaque fois reconstruite, elle a été finalement abandonnée au moyen-âge.
Plus loin vers le nord, dans la péninsule de Gallipoli, se trouvent quantité de sites liés à la 1e guerre mondiale.
Les batailles qui se sont déroulées là ont fait 1/2 million de morts. Nous visitons le musée dédié à cette guerre, liée très étroitement à l’indépendance de la Turquie.
Le détroit des Dardanelles est un passage stratégique pour la Russie pour l’accès à la Méditerranée. Aujourd’hui encore, on peut voir un flux important de bateaux dans les deux sens.
Après un déjeuner rapide dans le K6 au bord de la mer Égée, nous filons vers la frontière. Comme en 2015, nous pensons passer 4h au moins dans ce franchissement sensible entre l’Asie et l’Europe. Cette fois-ci cependant, tout est bouclé en moins de 2h, pas de fouille ni d’un côté ni de l’autre, c’est surprenant. Le plus étonnant, c’est que les voitures devant et derrière nous sont des véhicules turcs qui passent aussi rapidement que nous. Nous ne nous en plaignons pas, mais sommes surpris. Nous rejoignons le camping d’Alexandroupoli pour la 2e fois cette année, au bord de la mer, avec le vent du sud déchaîné.