Ce matin, c’est parti avant 7h, nous étions sur le chemin du bazar qui est le plus animé le dimanche. Il n’y a pas de frontière entre le bazar et le marché. Il s’agit juste de zones différentes d’un même espace commercial organisé par secteurs et produits. A l’entrée, les producteurs apportent leurs fruits et légumes, soignent leur étalage et interpellent les clients. Les allées sont très resserrées, on se côtoie, se bouscule joyeusement en tâtant les fruits, argumentant. Ici, c’est le domaine des femmes. Et les femmes ouzbèkes tiennent de la place. On pense à Georges Brassens…Nous sommes souvent identifiés comme Français, les gens ont de grands sourires, les références citées sont, dans l’ordre, Zidane, Macron, Miterrand. Ensuite, on trouve les graines et épices, plus loin les viandes et dans un bâtiment séparé les produits laitiers. Une grande zone abrite les quincailleries, les outillages, tous les produits non périssables. C’est immense, l’activité est intense, tout Samarcande se retrouve au bazar, y compris des profs de français qui font leurs courses pour aller fêter le 10e anniversaire de l’université dans la montagne.
Le petit déjeuner n’en a que plus de saveur.
Ensuite, il est temps de s’occuper du K6. Chaqir m’accompagne pour aller faire réparer la jante cabossée. Nous nous retrouvons dans une rue de Samarcande où l’on trouve des mécaniciens et tout le nécessaire pour l’entretien des voitures sur au moins 2 km. Chaqir se renseigne, choisit finalement un petit garage. En quelques minutes, la roue est déposée, et redressée en 2 coups de masse directement sur la jante. L’étanchéité du pneu est vérifiée, et la roue remontée sur le K6. Le tout n’a pas duré 10mn et coûte 0,70€.
Chaqir tient à ce que le K6 soit lavé immédiatement. Là, cela dure plus longtemps, lance à eau sous pression, shampoing, rinçage et essuyage, 1/2h et 2,5€. Là, nous comprenons que Chaqir est très fier de cette grosse voiture élégante devant son hôtel. Effectivement, le K6 attire les badauds maintenant qu’il est propre. Le voisin patron de la buvette du coin, va même jusqu’à nous offrir un verre d’une décoction fleurant le coca, la cerise, l’abricot.
Mais sur notre chemin, un restaurant très kitsch fait beaucoup de bruit, nous entrons pour voir, et tombons en pleine fête de mariage. Tout le monde danse, c’est très joyeux, et nous sommes immédiatement invités. Nous ne sommes pas habillés pour cette circonstance et devons refuser une nouvelle fois cette occasion de vivre un événement local (en plus, JL a cassé une bride de ses sandales).
Nous poursuivons nos visites par le mausolée de Tamerlan. Très fin, décoration sobre, c’est la dignité et la grandeur. C’est très beau, surtout lorsque l’on compare à l’état dans lequel il était à la fin du XIXe siècle.
Pas de déjeuner aujourd’hui, nous sommes décalés. Une tasse de thé prise dans le hall de l’hôtel nous met en contact avec le dernier client de Chaqir arrivé le matin, un Allemand en vélo venant de Boukhara en 3 jours (280km). Épuisé par la chaleur et une dysenterie tenace, il va directement se coucher après avoir mangé 3 bananes.
Nous allons voir une nécropole dans le nord de Samarcande. Cela passe par le bazar, bonne occasion de faire réparer la bride de sandale.
Au dessus de la nécropole, face au Régistan, un nouveau bâtiment est en construction, c’est le futur mausolée de Karimov, le président Ouzbek qui a proclamé l’indépendance du pays, décédé fin 2016. Le chantier montre comment l’architecture « ancienne » est ravivée par l’activité touristique. La partie réellement ancienne de la nécropole comporte un grand nombre de tombes de personnalités célèbres dans l’histoire de l’Ouzbékistan. Ces tombes sont en fait de grands mausolées plus ou moins bien alignés, et l’ensemble sous la lumière du soleil couchant a une grande allure.
Dîner léger d’une salade dans la chambre après une grande discussion avec Roger Michel, le cycliste arrivé plus tôt qui se remet rapidement.