15/08/21018 J12 Karolbag – Benkovac, 117km, 1151m+

La nuit n’a pas été bonne, il y a eu un vent terrible, la tente a cherché à s’envoler plusieurs fois, j’ai mal dormi.
Au moment où je replie la tente, ce qui veut dire que je suis pratiquement prêt à partir, une voiture de police remonte du port. On se regarde, c’est tout. Je les retrouve plus loin, embusqués au bord de la route. Petit signe de la main, pas de réponse.

La côte croate sous la Mursa (grand vent de terre)

 

Le vent n’est pas tombé, au vu de l’eau arrachée à la surface de la mer, je dirais un bon 10 Beaufort, qui descend de la montagne, perpendiculairement à la route.

 

 

Sauf que la route fait des tas de virages, et j’ai plusieurs fois du mal à avancer. J’ai même réussi à continuer à monter sans pédaler. Mais ce qui a été le plus fréquent, c’est debout sur les pédales sans bouger. Très fatigant. J’étais parti tôt pour finir la journée à midi, c’est raté, à 11h j’ai fait à peine 50km. Je décide de quitter la côte et la longer en suivant une ligne de crêtes. A un carrefour, rencontre avec Nils, jeune Flamand, qui roule comme Zoran, vélo de course chargé haut sur l’avant. Nils a essayé comme moi de suivre l’eurovélo 8 (théoriquement Cadix – Athènes, en longeant la Méditerranée), mais de bout en bout. Il est parti de Séville un mois plus tôt. Je commence à me demander si ce n’est pas eux qui sont dans le vrai de l’organisation. Mais 200km/jour, ce n’est pas dans mes possibilités. Je pose le bivouac, exténué, après avoir fait les courses du soir 10km après Benkovac dont les murs sont abondamment tagués de slogans « Turists free zone ». Charmant. Je n’ai dit à personne que je suis Français…Pour la nuit, j’avais repéré un cours d’eau au bord de la route, mais évidemment il est à sec. Donc campement dans les bois, bien caché et hors d’un champ ou d’un enclos, mais sans eau, donc encore pas de toilette ce soir.