25/08/2018 J21 Lin – Viglia-Pissoderi 124km, 1240m+

Départ tôt à 6h40, il a fallu attendre le réveil du patron pour payer. Je m’arrête à Bilisht avant la frontière pour acheter un dernier Coca et finir ma monnaie. Deux kilomètres plus loin, je rattrape Sally qui a dû passer pendant mon arrêt au supermarché.

Sally Allen

On prend un pot ensemble et je pars devant, elle n’a pas déjeuné. Je passe la frontière et file vers mon objectif : Antartiko où j’espère coucher dans une guesthouse. Mais pas de boutiques sur la route, et la guesthouse ne fait pas à manger. Je dîne donc dans un restaurant où j’ai commandé du riz avec un assaisonnement comportant de la viande. Sally qui me rattrape ici essaie de manger la même chose, puis sort un paquet de chips de ses sacoches. Le patron veut nous faire peur et parle d’ours et de loups. Sally décide de s’arrêter là et essaie de me convaincre de planter ma tente à côté de la sienne,

Tout cela m’agace et je décide de monter jusqu’au col où devrait se trouver une station de sport d’hiver (1250m), donc des hébergements. Il y a un village avant la station, et un petit restaurant très sympathique, équipé d’un bar avec un grand écran pour les matches de foot. Nous nous trouvons des points communs avec ce patron de « la Pisaderi » : il fait de la montagne et de la randonnée, et il a grimpé le pic Karapater 3 semaines avant nous l’année dernière. Il téléphone à un gîte qui veut bien m’héberger pour 30€ sans repas. Je trouve que c’est trop cher.

La Pisoderi, bien à l’abri de l’orage de la nuit

D’accord avec moi, il me prête l’abri de sa voiture. Bien vu, il pleut dans la soirée. En reconnaissance, je lui achète une soupe de champignons délicieuse. Encore une fois, je couche à la dure, mais à l’abri. Vacation téléphone avec F via la wifi du restaurant au dessus de ma tête.
Nuit très calme après le départ des spectateurs du foot.

J199 04/12/2017 Corfou

Nous préparons le K6 pour le lendemain, c’est-à-dire que nous le faisons laver pour la dernière fois dans ce voyage (la plus chère, de très loin, à 10€ l’extérieur seulement) et faisons le plein, le gazole étant en principe plus cher qu’en Grèce. Nous prenons le bac à pied pour aller passer la journée à Corfou, l’île d’en face. La traversée dure 1h30, et nous amène juste pour le déjeuner dans le centre-ville.

Déjeuner dans les petites rues, au milieu des gens du cru. A notre grande surprise, l’horloger de l’autre côté de la rue ferme boutique à 14h30. La journée est finie. Quand nous retournons dans les grandes rues commerçantes, nous constatons qu’il n’est pas le seul. Les épiceries et les grands magasins restent ouverts, mais tout le reste est fermé. Corfou nous rappelle Arles, où la ville appartient aux locaux dès la saison terminée. De la même façon qu’en Arles, il y a un centre commercial moderne et bien entretenu dans des immeubles anciens réhabilités, qui rapidement cède la place à des maisons abandonnées et tombant en ruines, puis à des quartiers moins riches où vivent les habitants.

On trouve aussi des ruelles de moins de 2m de large où le linge sèche sur des cordes tendues entre poulies d’un côté à l’autre de la rue pour essayer d’attraper un peu de soleil. En décembre, nous ne rencontrons pas d’autres touristes. Il faut dire que nous ne pouvons rien visiter, tout est fermé.

 

On nous laisse entrer librement dans la citadelle, mais l’intérieur est fermé, y compris la boutique du musée. Nous passons donc l’après-midi à déambuler dans la ville, appréciant de ne pas être pressés par des vendeurs de souvenirs, jouissant de la vue des rues tranquilles, du beau temps et des cafés. A 17h45, bac vers Igoumenista, retour sur l’emplacement de la dernière nuit, en face de la rade.

La lune cette fois-ci n’est pas cachée par les nuages et autorise une photo romantique. De la même façon que la nuit précédente, une voiture vient faire une ronde en pleine nuit, mais pas de visite, il y a moins de vent et pas de pluie. Nuit calme mais courte, il faut être au départ du ferry à 5h.

J198 03/12/2107 La Grèce d’Est en Ouest

La nuit s’est bien passée, le vent très violent a amené de grosses vagues qui ont fait un bruit de fond cachant la musique venant du restaurant où les Grecs sont venus se distraire après 22h.

C’est une journée à 600km sans pratiquement s’arrêter, sauf pour le déjeuner dans les marais à l’Ouest de Thessalonique. Les paysages du nord de la Grèce, avec les oliviers et les montagnes se succèdent. Le temps est avec nous, pas de pluie. Beaucoup de nuages et de vent. C’est une autoroute tout du long maintenant, un parcours aisément faisable dans la journée. Pourtant, nous nous débrouillons pour nous tromper de route 2 fois, et perdre du temps qui nous manque à l’arrivée pour choisir le lieu de campement avec la lumière du jour. Un tour sur le port pour vérifier les données du départ de mardi matin, et attraper les horaires des bacs pour Corfou où nous voulons aller passer la journée de demain, et nous voilà installés pour la nuit sur la corniche faisant face à Igoumenista, en espérant que la police ne trouvera rien à redire à notre stationnement.

Joli coup d’œil sur la baie où les reflets de la lune concurrencent ceux de la ville.

La soirée est animée par le ballet incessant des bacs pour Corfou.

J197 02/12/2017 Les Troiens

Le gardien qui nous avait refusé l’accès la veille avait dit : ouverture à 8h30. Nous arrivons à 8h45, certains d’être les premiers et seuls sur le site. Il y avait 8 cars sur le parking. Nous pensons que ce parking est utilisé comme stockage de cars pour la nuit. Eh bien non, ce sont bien 8 cars de Chinois (les mêmes qu’à Ephèse?) que l’on peut voir déambuler et prendre des photos sur les ruines. C’est surprenant, est-ce comme cela tous les jours ? Personne pour nous répondre. Nous passons 2h sur ce site historique passionnant, il faudrait y passer 2 jours pour comprendre, car les ruines ne sont pas aménagées, il n’y a pas de zone refaite pour que nous puissions nous faire une idée et avoir des images dans la tête de ce qu’était cette ville à son apogée.

Il faut reconnaître que les 9 niveaux différents recensés par les archéologues ne facilitent pas la tâche, il faudrait faire 9 maquettes différentes pour se figurer l’agencement et les fonctions des bâtiments. Bref, il faut avoir beaucoup d’imagination ou de connaissance des constructions de chaque époque pour voir les étapes de développement de cette ville. Elle a été détruite plusieurs fois, par des ennemis et par des tremblements de terre. A chaque fois reconstruite, elle a été finalement abandonnée au moyen-âge.

Plus loin vers le nord, dans la péninsule de Gallipoli, se trouvent quantité de sites liés à la 1e guerre mondiale.

Les batailles qui se sont déroulées là ont fait 1/2 million de morts. Nous visitons le musée dédié à cette guerre, liée très étroitement à l’indépendance de la Turquie.

Le détroit des Dardanelles est un passage stratégique pour la Russie pour l’accès à la Méditerranée. Aujourd’hui encore, on peut voir un flux important de bateaux dans les deux sens.

Après un déjeuner rapide dans le K6 au bord de la mer Égée, nous filons vers la frontière. Comme en 2015, nous pensons passer 4h au moins dans ce franchissement sensible entre l’Asie et l’Europe. Cette fois-ci cependant, tout est bouclé en moins de 2h, pas de fouille ni d’un côté ni de l’autre, c’est surprenant. Le plus étonnant, c’est que les voitures devant et derrière nous sont des véhicules turcs qui passent aussi rapidement que nous. Nous ne nous en plaignons pas, mais sommes surpris. Nous rejoignons le camping d’Alexandroupoli pour la 2e fois cette année, au bord de la mer, avec le vent du sud déchaîné.

J17 05/06/2017 Tekirdag/Istamboul

Départ du camping d’Alexandroupoli un peu tardif, pour cause de mauvaise nuit, il y avait un mariage dans le bar de la plage, avec une sono digne des concerts de rock. Bain rituel du matin, petit déjeuner, et nous voilà partis pour sortir du cash, faire des courses alimentaires et acheter des cartes postales. C’est pour les cartes postales que c’est devenu intéressant. L’idée de Françoise était d’aller dans un musée pour trouver des cartes plus authentiques que dans les boutiques. Le choix se porte sur le musée ethnologique d’Alexandroupoli. C’est un ancien hôtel particulier, et à première vue, bien que ce soit ouvert, il n’y a personne. Ce n’est même pas éclairé. Mais suite à notre appel, une petite femme arrive et nous explique que c’est elle qui possède le musée, qui l’a créé et qui l’entretien, le fait visiter, paie pour tout, bref, vit sa vie dans le musée. Nous discutons un grand moment, comparant nos expériences de vie dans différents pays, et en général. Une vraie personnalité, très riche d’expérience et de générosité. Malheureusement, nous n’avons plus de temps pour visiter le musée, et promettons de le faire au retour si nous passons par là. Nous n’acceptons pas le cadeau des cartes et payons 0,5€ symboliquement.

Il faut ensuite rouler un peu pour atteindre la frontière turque avant le déjeuner. File interminable de camions. Camionneurs sympas qui nous font la circulation pour passer plus vite, policiers et douaniers sans problèmes. En une demi-heure c’est plié, derrière un cycliste bien chargé qui ne nous jette pas un coup d’œil. Et un kilomètre après la frontière, nouvelle rencontre sympathique, 2 jeunes femmes cyclistes avancent lentement le long de la route en travaux.

Ce sont des Françaises, de Savoie et Haute Savoie, parties en septembre et ayant fait un break de 6 mois en Grèce. Elles sont de nouveau en route depuis 2 jours. Échange de points de vue, évidemment nous ne courons pas dans les mêmes catégories. Le vent est fort de face aujourd’hui, la progression doit être difficile. Nous les laissons pédaler et doublons un peu plus loin un autre cycliste seul. Il y en aura encore un autre plus tard dans l’après-midi. C’est le jour des cyclistes.

La route s’est améliorée depuis 2 ans, mais il y a toujours des travaux. Globalement, c’est devenu une 2 chaussées 4 voies très roulante. Nous sortons à Tekirdag pour déjeuner, ce que nous ferons sur un parking au bord de la mer, sur une promenade fort agréable. Ensuite, c’est la visite rapide de la ville, orientée vers le change, et l’achat d’une carte SIM pour le téléphone local que nous mettons en place à partir de la Turquie. Après une heure de manipulations, j’obtiens ma carte SIM qui fonctionne bien pour la voix (500 unités si j’ai bien compris), les sms (1000) et 5GB de données. Le vendeur me garantit que je peux appeler l’étranger, ce qui s’avère faux. Pas de sms vers la France non plus.

 

Tekirdag s’enorgueillit de l’existence de plusieurs maisons en bois datant de la fin du 18e siècle. Quelques-unes célèbres par les personnages illustres qui y ont habité, sont transformées en musées. Mais beaucoup sont en ruines et menacent de s’écrouler.

 

 

L’arrivée sur Istamboul est très embouteillée, et sous un ciel plombé. Nous nous attendons en permanence à recevoir une bonne averse qui ne vient pas. Après avoir tourné et retourné pendant une bone demi-heure dans la vieille ville, nous atterrissons dans un parking informel sur le site d’immeubles démolis proche de la mosquée Shezad, où nous pourrons passer la nuit et être tranquilles. Dîner rapide, et nous partons à la découverte d’Istamboul nocturne. Beaucoup de magasins sont encore ouverts à 22h, et nous pouvons faire du shopping, JL s’achète un portefeuille pour remplacer celui datant du Japon et qui rend l’âme.

J16 04/06/2017 Stratoni/Amphipolis/Alexandroupoli

Le bon point de la plage publique, c’est les douches. Après le bain du matin, la douche avant le petit déjeuner, un vrai luxe. Cela nous réveille, après cette dure nuit.

Nous ne nous éternisons pas, et allons voir ce qu’est l’installation industrielle qui descend jusqu’au port. Et cela nous amène dans la montagne, il s’agit d’une énorme carrière, doublée au niveau du port d’une usine de traitement, probablement du minerai de fer.

Nous visons Amphipolis, un site archéologique de grande importance. Cette ville ancienne a existé depuis la profondeur des temps, puisqu’on y a retrouvé des outils de pierre taillée. Le village existe toujours. Mais les ruines et surtout le très intéressant musée attenant montre l’ampleur qu’avait cette cité à son apogée. Le site est créé grâce à une boucle dans la rivière, juste en travers de la voie de communication Est-Ouest. Trop tentant d’installer là un pont et de taxer les marchands ! Bref, la présence de mines, notamment d’or et d’argent, facilite la montée en puissance et la prospérité. Ce bijou retrouvé dans une tombe a été réalisé au 4e siècle avant J.-C.:une petite idée de la qualité des artistes et de la richesse du propriétaire.

 

Le diamètre de la chaînette est d’environ 2mm.

Les archéologues ont trouvé aussi des vases en verre travaillé, et d’autres objets qui semblent invraisemblables de technologie et de finesse à nous, descendants des Gaulois. On peut comparer avec les objets trouvés dans la tombe de Vix en Bourgogne.

Amphipolis était la capitale de la première des 4 provinces créées par les Romains après leur conquête de la Macédoine. Pella était la capitale de la plus occidentale. Ces 2 villes jalonnaient la via Egnatia mise en place pour relier Rome à Bizance, cette même route que nous suivons aujourd’hui avant de passer le Bosphore et continuer sur la route de la soie.

 

Il est temps de s’acheminer vers la Turquie, et nous roulons jusqu’au camping d’Alexandroupoli où nous nous étions déjà arrêtés il y a 2 ans au retour d’Iran. Temps aussi pour la lessive de fond avant d’entrer en zone où ce sera plus compliqué.

J15 03/06/2017 Presqu’île de Kasandria / Entrée du mont Athos

Il faut dire que se réveiller sur une plage vide, tomber de son lit pour aller se baigner nu comme un ver dans la mer à 10m, et prendre son petit déjeuner les pieds dans l’eau, cela ne pousse pas à l’effort.

De plus, l’eau est transparente, c’est superbe.

Nous avons des travaux d’écriture à effectuer, cela tombe bien, au calme sous les pins, nous y passons la matinée. Et quand nous voulons reprendre un bain avant de repartir, nous découvrons que nous n’avons plus de maillots de bains. Nous les avons laissés dans les douches du camping après les avoir rincés.

Comme c’est plus ou moins sur la route en sortant de la presqu’île de Kasandria, nous repassons au camping pour les récupérer, personne n’a été intéressé. Il est l’heure du déjeuner, nous allons donc buller au bord de la mer dans les dunes, après avoir testé le K6 dans le sable sans problèmes.

Direction l’entrée du mont Athos. Bien entendu, il n’est pas question d’essayer de pénétrer ce sanctuaire, mais simplement de comprendre comment font les moines pour se protéger des intrus, et vivre en suivant leurs propres règles. C’est simple, il y a une clôture pas très haute, mais qu’il faudrait escalader pour passer à pied. Il y a aussi un portail fermement cadenassé derrière lequel sont stationnés quelques véhicules, principalement utilitaires vétustes.

Et comme on ne peut pas avoir tous les jours de la chance, nous nous arrêtons sur la plage de Stratoni pour passer la nuit, alors qu’il aurait suffit de quelques km de plus pour pouvoir bivouaquer sur des plages à peu près vides et suffisamment éloignées de la route. Une chienne vient nous tenir compagnie pour le dîner et la balade jusqu’au port qui a suivi. Là, un couple d’Australiens est en train de projeter sur la digue le dessin de frise qu’ils vont réaliser avant que les gamins viennent taguer. Un bout de discussion nous informe que des chiens comme celui qui nous colle, il y en a une cinquantaine en ville, ils ont des colliers, sont stérilisés et libres d’aller et venir.

Nuit difficile : un bar sur la plage commence la fête à 23h, et cà a duré…longtemps.

J14 02/06/2017 Thessalonique

Nous voilà partis à la découverte de Thessalonique, que j’avais abordée il y a une vingtaine d’années professionnellement avec Cerca lorsque j’avais découvert qu’il existait un réacteur de recherche inconnu de l’AIEA en Grèce, et que ce réacteur avait même été déménagé de Thessalonique à Athènes (ou l’inverse, je ne me rappelle plus bien). A l’époque, la ville hébergeait déjà 70000 étudiants.

Nous avons abandonné le K6 sur le parking IKEA à côté de l’aéroport avec un petit serrement de cœur, et pris un bus urbain direct pour le centre. Thessalonique pourrait être appelée la ville aux cent dômes de la même façon que Dijon est appelée la ville aux cent clochers. On découvre de magnifiques petites églises orthodoxes à tous les carrefours. Et il est possible d’y entrer, il y a des gardiens.

Certaines sont bien enchâssées dans un environnement envahissant. D’autres sont bien fatiguées. Mais en général, elles sont chaleureuses, semblent fonctionnelles et bien entretenues.

 

Nous déjeunons « local » avec des galettes fourrées au fromage, à la crème et aux épinards dans une boutique près de l’arche de Galérius.

 

La rotonde de Galérius nous impressionne par ses dimensions et ses mosaïques dorées. Puis nous visitons une exposition sur l’évolution de la ville de Thessalonique dans la Tour Blanche sur le port. 6 étages qu’il faut gravir par une rampe circulaire. Nous avons pu voir beaucoup de documents d’archive sur la ville, et notamment moult cartes postales écrties en français, langue internationale à la mode à l’époque.

Fourbus, nous reprenons notre bus n°3 vers IKEA, trajet de 20′. Courses au supermarché AB voisin et nous voilà repartis pour un gîte au bord de la mer, dans la presqu’île de Kasandria. Nous trouvons notre bonheur avec une plage déserte à Nea Fokea. Bon, des voitures sont venues un peu plus tard, mais ne sont pas restées toute la nuit…

L’endroit idéal que l’on recherche dans notre façon de voyager, et qu’il est rare de trouver.

J13 01/06/2017 Grèce

Edessa, cascade

Pella, déjeuner chemin, site archéologique musée

Thessalonique, guide LP Greece

Nuit Epanomi

Pas de bain juste une douche froide. L’eau du lac est trop verte et chargée de particules douteuses, c’est bien pour les grenouilles et les martinets mais pas pour nous. Plusieurs personnes viennent nettoyer le site dans l’eau et sur la rive il semble qu’un événement se prépare. Il faudra poursuivre les efforts pour rendre le site attractif pour les touristes.

Arrêt programmé à Edessa qui semble une grande ville sur la carte. L’arrivée sur la ville donne l’impression que la ville flotte sur un plateau. Elle est effectivement située sur un plateau et domine une plaine cultivée quelque 30 mètres plus bas. Nous ne trouvons pas de librairie mais un marchand de fruits. Une cascade est indiquée comme site remarquable. Ce qui est exact. L’eau de la rivière canalisée se précipite dans le vide et forme une magnifique cascade ; le site devait être différent autrefois. La cascade devait être beaucoup plus étalée et donner l’impression d’un débordement.

Petite balade dans les escaliers qui bordent la cascade pour s’émerveiller de la puissance de l’eau, passer derrière le rideau d’eau et donner notre obole en visitant une grotte qui s’enfonce derrière la cascade où l’eau ne coule plus.

 

La préposée de l’office du tourisme avenante et souriante nous parle de sa région et nous conseille un arrêt au site archéologique de Pella qui est sur notre route.

Arrêt à Pella. Nous visitons le site archéologique sous le soleil. Vaste étendue dégagée où nous n’avons pas de mal à imaginer les dimensions de la ville grecque puis romaine. Agora, villas décorées de très grandes mosaïques au sol avec des scènes de la vie ou à caractère historique.

Toutes les dimensions et la qualité des décorations suggèrent l’opulence et la grandeur. C’est en parcourant des sites comme celui-ci que l’on se rend compte de la puissance de certaines villes de l’antiquité. Et pourtant, Pella meurtrie par un tremblement de terre a été abandonnée par ses habitants il y a mille ans environ, et la réputation de cette ville s’est perdue. Il est dommage qu’un site comme Pella ne soit pas plus développé. Bientôt ne resteront sur place que des tas de cailloux dont il sera difficile de comprendre l’organisation.

 

 

Le musée adjacent est aussi très intéressant puisqu’il rassemble les objets retrouvés lors des fouilles et permet de comprendre l’organisation de la ville, son évolution et les meurs de ses habitants.

 

 

En fin d’après-midi, nous arrivons à Thessalonique, la grande ville du Nord de la Grèce. Première impression négative, nous sommes pris dans un embouteillage monstre dû à un accident dans une partie du centre déjà en travaux. Pourtant il nous faut trouver une librairie internationale pour acheter un guide de la Grèce en anglais ou français, trouver un endroit pour imprimer un document et le scanner puis la poste pour l’envoyer à Tiphaine. Bien que cette poste ferme à 20h30, nous n’arriverons pas à temps pour acheter les timbres et jeter la lettre dans la boîte, parce que la recherche de la librairie nous a pris trop de temps.

La seconde impression est bien meilleure, la ville est très active, les gens souriants. Nous repartons coucher dans un camping à une trentaine de kilomètres au Sud, vers Epanomi, sur la plage de Potamos. Accueil très convivial, mais on ne nous laisse pas choisir l’emplacement, nous nous retrouvons entre un couple de Bavarois très sympathiques et un couple de Français peu causants dont nous découvrirons le lendemain pourquoi ils se parlent en anglais.

J12 31/05/2017 Albanie/Grèce

La nuit a été calme, mais nous avons senti que chaque voiture passant sur le chemin ralentissait beaucoup à notre proximité, et que notre présence était remarquée. Au petit matin, lorsque je sors de la voiture, un paysan est en train de descendre le chemin vers nous. C’est Anton qui vient aux nouvelles. Il m’explique (pas un mot autre qu’albanais) que ses fils sont aux USA, à Chicago et à Brooklyn. Très sympathique, il voit bien que je suis en pyjama, et que quelqu’un attend son départ pour sortir de la voiture. Il se retire donc à bonne distance, mais reste attentif à tout ce qui se passe.

En fait, il attend le minibus qui va l’emmener à Miras.Une fois notre petit déjeuner avalé, la toilette faite discrètement dans le torrent, et après une nouvelle discussion avec un homme qui mène son cheval au vétérinaire (à moins que lui ne soit vétérinaire? En tous cas, son fils à lui est à Manhattan) nous décidons d’aller voir le village perché de ce dernier.

Il s’agit de Qyteze, un hameau semi abandonné, sans route ni voiture, mais pourvu d’une petite chapelle en pierres magnifique. Dans un jardin travaille un homme qui nous hèle, et nous engageons la conversation en anglais laborieux, bientôt rejoints par sa femme. De fil en aiguille (c’est le cas de le dire, car Françoise et cette femme font des concours de couture et tricot), nous sommes invités à prendre un verre à l’intérieur de la maison. On me propose un whisky albanais (à 09h du matin!), nous acceptons un jus de fruits, et nous visitons la maison, pourvue de tout le confort, mais rustique. Le fils qui est professeur aux USA (nous n’avons pas su où) doit alimenter un peu les finances. Ce monsieur était instituteur, et sa femme au foyer est très fière de cette position et de celle de leur fils et de son frère à elle, tous professeurs. Elle nous fait les honneurs de la maison, et montre à Françoise tous les tapis (il y en a partout), les napperons, les tableaux qu’elle a fabriqués elle-même, en partant de la matière première sur le mouton. Nous pouvons voir le rouet et aussi le berceau datant de son enfance. Ces gens (lui 81 ans, elle 75 ans) sont réllement charmants, fiers de leur vie et de leurs choix. Nous nous quittons avec de grands sourires, mais sans photo, car ils n’étaient pas assez bien habillés.

Retour sur le chemin infernal, pour rejoindre Bilisht. En fait, à partir de l’embranchement où nous avons couché, la condition est bien meilleure, et la route est goudronnée à partir de Miras.

A Bilisht, notre objectif est d’acheter un peu de nourriture, de faire laver le K6, poster les cartes postales pour Tiphaine, Ombeline et Basile, et évacuer nos derniers leks en prenant de l’essence. Trouver la poste n’a pas été une petite galère, l’avenue principale de la ville étant barrée en travaux. A la fin, il nous reste 5850leks qui se transforment en 46l de gasole. Le temps de prendre en photo les transports locaux, nous voilà partis pour la frontière avec la Grèce.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

40′ pour franchir, le côté albanais alors que nous avons bénéficié d’un passe-droit, les policiers ne sachant pas trop comment interpréter le CD à le fin de l’immatriculation du K6. Passage au scanner obligatoire pour les véhicules plus gros que simple berline. RAS, nous pouvons repartir. Du côté grec, c’est beaucoup plus simple. « Salut les Français, bonne route ! ».Nous déjeunons dans le lit d’un ruisseau le long de la route qui va vers Thessalonique par le nord. Nous ambitionnons de coucher au bord du lac Vegoritida et donc nous filons vers le sud pour le longer. Après 2 essais infructueux (non littéral, car nous nous sommes gavés de cerises dans une plantation) nous allons à Arnessa où il y a tout ce qu’il faut, nous dit-on. Il y a effectivement une aire organisée où 2 camping-cars français stationnent déjà. C’est à dire 4 douches sur une dalle en béton, un WC de chantier sans verrou, et surtout le lac eutrophisé n’invite pas à la baignade. Mais le paysage est sympa, et après le départ des jeunes fêtards, nous passons une bonne nuit.