J121 17/09/2017 La route infernale vers la frontière népalaise

Nous voulons essayer de rallier Kathmandu dans la journée, alors nous sommes à l’heure au petit déjeuner du temple. Mais au moment du départ, notre hôte a un doute sur le fait que nous puissions franchir la frontière à Birgunj. Discussion animée avec les ouvriers du temple, tous nous disent que ce n’est pas possible. Nous finissons donc sur internet, et la frontière est ouverte tous les jours de 6h à 22h. Nous sommes soulagés, car cela nous permet de couvrir un tiers du parcours sur l’autoroute. Encore un adieu un peu ému, nous avons bien aimé le lieu et l’homme. Peut-être repasserons-nous par là au retour ?

En tous cas, la route se déroule rapidement comme prévu jusqu’au moment de quitter la NH27 pour obliquer vers l’ouest puis le nord. 10km après la bifurcation, c’est Motihari que l’on contourne par l’est.

Ce contournement traverse les décharges d’ordures de la ville sur plusieurs km. L’odeur est épouvantable et il faut slalomer entre les tas qui débordent sur la chaussée. La route continue, assez bonne entre les zones de travaux inévitables et certaines traversées de village visiblement abandonnées des cantonniers. Nous trouvons même un endroit agréable à l’ombre d’un petit bois, pas trop sale pour déjeuner, environ 10km avant la frontière. Les gamins du coin qui doivent travailler dans la boue si l’on en croit l’odeur qu’ils dégagent, nous considèrent de près et finissent par se mettre d’accord sur l’origine de notre plaque d’immatriculation : nous venons de Darjeeling. Petite constatation sur le fait que les résultats trouvés sont étroitement fonction de l’étendue de nos connaissances…

Après ce déjeuner rapide, nous déchantons.

La route se dégrade complètement et devient un champ de poussière, bordé sur le côté gauche de 2 files de camions arrêtés. Sur 10km. Il y a des moments, il faut s’arrêter, il est tout bonnement impossible de voir à 2m devant la voiture. La progression est difficile, la place laissée par les camions arrêtés tellement étroite qu’on ne peut pas se croiser. Nous roulons au pas. Et soudain, quelqu’un tape sur la voiture. C’est un douanier qui nous fait signe que nous venons de passer la frontière sans nous arrêter. Marche arrière. Peu d’uniformes. Il faut attendre le chef. Et l’on nous dit que nous ne passerons pas parce qu’il y a des élections au Népal. Curieux, nous avons déjà entendu cela en 2013. En fait, la frontière sera ouverte pour nous seulement, et certains camions sensibles. La paperasse prend du temps…Arrivés à 13h30 à la frontière, nous en repartons après 17h, il n’est plus question d’atteindre Kathmandu dans la soirée.

La route n’est pas bonne, la nuit tombe rapidement, les voitures, motos et camions roulent souvent en pleins phares, et il y a un trafic monstre. Nous trouvons un hôtel à Hetauda un peu éloigné de la route et bonne nuit.

J120 16/09/2017 Kushinagar, pélerinage bouddhiste

Réveil à 5h du matin par les pèlerins vietnamiens. Nous pensons qu’ils vont prier avec notre ami californien, mais en fait, ils s’en vont. Ce sont des agences de voyage qui vendent une ville par jour, comme les japonais qui « font » une capitale par jour.

A propos du multiculturalisme, nous avons appris hier soir que la maison-mère de notre temple sino-vietnamien établi en Inde se trouve à Joinville-le-pont dans la banlieue parisienne. Nous prenons plus tard notre petit déjeuner dans le K6 devant les yeux ébahis des jardiniers du temple. La ville n’est pas là. Nous sommes dans la partie religieuse et c’est très calme. La visite commence par le portail voisin qui nous ouvre le site archéologique de Kushinagar.

On a retrouvé là des bases de stupas et de pagodes très anciennes. Il en reste un stupa en forme de lingam (pénis) et une nef contenant une statue de Bouddha couché très belle. Ces bâtiments sont dans un parc bien soigné (pelouses tondues à la main, si, si) et aménagé avec un chemin ombragé menant à une cloche impressionnante commandée par le Dalaï-lama. 15cm d’épaisseur, inscriptions en relief, très beau travail, on a vraiment envie de la faire sonner…

 

Nous continuons à pied pour voir les temples au long de la route qui emmène au stupa qui aurait servi de sépulture à Bouddha, mais où l’on n’a pas retrouvé de restes humains (bah, c’était un dieu, non?).

On trouve là des temples d’origine birmane, thaïlandaise, japonaise, et d’autres à venir car le site est en plein développement.

Au bout de la route, le site du stupa est aussi très bien tenu et invite à la méditation. Le stupa ne vaut pas le détour, mais c’est un monument important dans la culture bouddhique, et même tôt le matin,les pèlerins se bousculent pour venir se recueillir. Beaucoup de collégiens en groupes défilent aussi, téléphone en main, et nous sommes mitraillés abondamment.

Retour vers le temple en riskshaw égoïstement, car c’est le pédaleur qui transpire. Nous calmons notre conscience en ne négociant pas trop le prix de la course.

Après-midi de repos à cause de la chaleur et qui permet de mettre à jour le blog, voilà qui est fait !