J48 06/07/2017 Comment la Chine nous a empêchés de visiter le minaret Kalon

 

Nous sommes encore à Boukhara qui devient plus attachante avec le temps. Les Ouzbeks sont très curieux et nous arrêtent beaucoup pour être pris en photo avec nous. Il y a aussi de moins en moins de touristes étrangers. Ce qui fait que nous rencontrons pour la 3e fois un jeune couple d’Anglais rencontré à Noukous au départ.

Le matin, après le cimetière juif, nous visitons la maison khodjaiev, très intéressante par sa disposition, mais aussi pour le petit musée du propriétaire qui a été un communiste de la première heure en Ouzbékistan, président du pays, et qui a fini par être décapité par Staline.

Suite au bazar, nous recherchons le caravansérail indien, mais il n’existe plus (bulldozers, poussière…). Pour la première fois, nous faisons le plein d’eau en achetant des bonbonnes, nous n’avons pas confiance dans les eaux proposées pour la boisson au bout d’un tuyau. Enfin, avant de partir, nous ne pouvons pas manquer d’aller voir la tour Eiffel de Boukhara, le mausolée d’Ismaël Samani , un cube dont l’architecture, compte tenu de son âge, a montré la voie à de nombreuses réalisations ultérieures.

C’est l’occasion de faire la rencontre d’Israéliens venus voir la maison de leur grand-mère en famille.

Déjeuner dans un restaurant voisin de salade de pâtes, brochettes, arrosées de coca, à côté d’une maman allaitante.

Notre dernière visite est pour les médersas de Modar-i-khan (où JL monte sur la toiture) et Abdullah Khan, un peu délabrées.

 

Une centaine de km plus à l’Est, nous dînons d’un melon, salade et yaourt et posons le camp près d’un canal d’irrigation proche d’une ruine de caravansérail dont il ne reste que le porche d’entrée et le puits de l’autre côté de la route. Des gamins nous ont repérés, ils ont droit à quelques Carambars, les ados qui leur succèdent à des sourires, les adultesà des remerciements, et nous nous couchons. Mais évidemment, le policier de service veut montrer à ses copains ce qu’il est capable de faire et vient nous « contrôler ». Il veut que nous allions ailleurs parce que les gens du coin pourraient venir nous boxer et frapper le K6. Nous ne savons qu’un seul mot compréhensible pour lui : niet. Et if finit par s’en aller avec ses copains et un grand sourire. La bonne blague !

Nuit très calme, avec le bruit de l’eau qui coule à côté.

J47 05/07/2017 Boukhara, grande étape de la route de la soie

Bien que Abdul nous ait recommandé de nous lever tôt, d’aller faire un tour en ville et de revenir pour le petit déjeuner, nous n’avons pas pu nous extraire du lit avant 7h, et donc, nous sommes allés directement profiter du petit déjeuner préparé par la mère d’Abdul. A retenir, les crêpes impeccables (technique russe, dit-elle, nous sommes désolés pour les Bretons). Et donc ensuite, au lieu de paresser sur les tapis d’Abdul, nous nous sommes immergés dans la fournaise de Boukhara. 2e jour, c’est un jour chaud. Comprendre, la température montera au dessus de 43°C. A l’ombre bien sûr. Nous déplaçons le K6 pour qu’il soit à l’ombre le matin au moins. Les monuments de Boukhara sont nombreux et tous intéressants pour l’histoire de la ville, l’architecture originale, les évènements de la vie politique de la région.

Avant de de pouvoir consacrer notre temps à la visite de la ville, nous devons encore envoyer un fax à Paris pour la partie chinoise du voyage, et poster des cartes postales. Ce type d’activité triviale en France prend un temps fou à l’étranger si l’on ne connaît pas le langage et les coutumes.

Je laisse de côté des descriptions dignes des guides touristiques que l’on peut trouver partout. Notre hôtel était près du complexe Liab-i-Haouz qui semble être le centre de la ville, au moins de la vieille ville. Il y a là tout autour une mosquée, un mausolée, des bazars, et beaucoup de restaurants et de boutiques pour les touristes.Il y a aussi le bassin alimenté par le Chah Roud, un canal qui alimente la ville. L’ambiance est là, s’il n’y avait pas les voitures sur les parkings, on pourrait imaginer voir les chameaux au repos, les marchands discuter.

On peut s’installer au bord du bassin dans la chaïkana, siroter son thé en regardant les joueurs de dominos et les gamins qui escaladent joyeusement la statue de Nasredin (Tartarin version ouzbek)

Matin : forteresse, prison, jardin, la mosquée Bolo Haouz,

Pour refroidir une peu, déjeuner dans un restaurant high class dont la patrone, jeune blonde dynamique parle plusieurs langues : lasagnes au chou, salades.

Après-midi  : médersas Abdul Aziz Khan, et Ouloug beg. Nous avons aussi pu visiter l’ensemble Po-i-Kalon, 2 médersas se faisant face, l’une étant probablement la Normale Sup. de l’enseignement islamique.

Est-il utile de dire que ces monuments sont magnifiques, et laissent une impression de richesse. Il y a quelques fois peu de différence entre une médersa, une mosquée ou un caravansérail. La structure de base est la même, une enceint avec de hauts murs, une seule porte, un plan carré avec des tours aux angles, et tous les espaces intérieurs ouvrant sur la cour. Certains bâtiments ont même eu des fonctions variés au fil des siècles. Ce qui impressionne aussi, c’est le nombre de ces bâtiments qui reflète le rayonnement qu’ils avaient sur la région.

Nous avons fait la connaissance d’un musicien pratiquant une foultitude d’instruments, y compris certains qu’il a inventés et fabriqués. Un brodeur d’or travaillant pour le musée, un miniaturiste inventant lui aussi les histoires que ses œuvres racontent, et Timur le vendeur de cartes postales (8 ans).

En fin de journée, les couleurs chatoyantes et chaudes, c’est féérique.

Dîner chambre melon, petits gâteaux

J45 03/07/2017 Pourquoi les muezzins ne montent plus dans les minarets

 

Debout dès le matin, nous sommes en route pour visiter le minaret. 44M de haut, on peut monter dedans par un escalier de 118 marches. Oui, mais (vous avez fait le calcul) des marches de 40cm. 60Cm de large. C’est très étroit, et il n’y a pratiquement pas de lumière, juste un petit fenestron de 20x20cm tous les demis tours. Voilà. Vous avez compris pourquoi les muezzins se sont équipés de haut-parleurs, et font l’appel à la prière depuis le bas. Et à la descente, c’est pire, car on a la tête dans les marches du dessus, il faut se contorsionner pour y arriver. Pas question de tomber, la pente est telle que l’on ne pourrait pas s’arrêter. Mais il faut le dire, la vue d’en haut vaut cet effort.

Le volume du WiFi utilisé toute la nuit n’a pas permis le chargement des 67 photos prévues. Il faudra recommencer. Le volume du petit déjeuner semble être prévu pour compenser. Œufs sur le plat, pancakes, pain, croissants locaux, confiture, fromage, jus de fruits, thé, nous n’arrivons pas à finir.

La forteresse est un lieu qui permet de s’imaginer dans la vie des dirigeants de l’époque. Il y a plus de 100 pièces, la plupart fermées au public et à l’état d’abandon. Mais on peut y voir de beaux plafonds et des céramiques toujours époustouflantes : chaque carreau est unique puisque les motifs ne se répètent pas. Ils sont d’ailleurs numérotés.

Il est l’heure de reprendre la route, en commençant par le lavage du K6 car des gamins l’ont tagué dans la poussière avec des petits cœurs et des inscriptions incompréhensibles.

A la sortie de Khiva, la route est barrée, il y a des travaux routiers. Les routes de contournement sont épouvantables, pleines de nids de poule. Nous naviguons une heure pour visiter un mausolée sans intérêt, puis la maison Chadra Khouli de 4 étages en pleine campagne, accompagnés de 2 gamines délurées qui courent partout.

Nous déjeunons sur place avant de reprendre l’enfer des routes défoncées de cette région. Le raccord avec l’autoroute A380 est particulièrement défoncé et déprimant : nous faisons une douzaine de km en longeant un canal sachant que l’autoroute est juste derrière. Mais il faut aller chercher le pont !

Une fois sur l’autoroute, c’est la surprise : qualité internationale, la chaussée est parfaite, des glissières de protection existent. Manquent cependant la signalisation et les pompes à essence. Pour nous, le prochain plein est à Boukhara, nous avons même 100km d’autonomie en plus. Il faut seulement faire attention, car les troupeaux sont prioritaires dans ce pays.

Le paysage est désertique, il n’y a rien autour. Le fleuve Amou Darya est à notre droite, il fait des méandres qui ne sont pas pris en compte par les frontières, il est donc de temps en temps entre la frontière et nous, de temps en temps c’est l’inverse. Nous ne le voyons pas, il est dans un creux de terrain en permanence.

Nous nous arrêtons et progressons dans le désert en direction du fleuve pour voir la situation. F hésite à lancer le K6 dans un chemin en sable mou, nous terminons donc à pied pour constater que de toutes façons, nous ne pourrons pas accéder au fleuve, il y a une marche à franchir. Nous décidons de camper entre l’autoroute et l’Amou Darya, dans une zone où la frontière est sur l’autre rive. Nous sommes cachés de l’autoroute par une dune, et personne n’est en vue. Nuit calme avec le bruit lointain des camions.