J178 13/11/2017 Les procédures administratives du Balouchistan

Il a plu dans la nuit et la température s’est rafraîchie. C’est lundi matin, et nous pouvons repartir en chasse aux documents administratifs. La police appelée est bien instruite que nous souhaitons aller d’abord au consulat d’Iran, puis au gouvernement local. Donc on nous conduit d’abord au gouvernement local où, comme il fait froid dehors, les fonctionnaires se chauffent. Ils sont à 10 par bureau, bien carrés dans les fauteuils d’où invariablement nous les délogeons quand nous arrivons. Car nous suivons notre demande de NOC (Non Objection Certificate) d’un bureau à l’autre, religieusement. Un motard italien en panne de visa nous accompagne. Le marathon dure 2h, nous en sortons peu après midi, et commençons à nous dire que pour le visa iranien, cela commence à sentir le roussi, parce que la prière a lieu de 13h à 14h30. Nous secouons l’escorte qui avait tendance à la nonchalance, et arrivons à 12h40 devant le consulat. Là, nous passons en priorité, et ressortons 10mn plus tard avec 2 bons à payer sur la banque HBL pour le prix des visas (6350PR chaque, un peu plus de 100€ pour 2). Évidemment, nous ne trouvons pas d’ATM (DAB en français) capable d’accepter notre carte bancaire, et devons finalement mettre à contribution des dollars US.

Le tout, avec un déjeuner sur le pouce dans un faux McDo, nous a pris encore 2h, mais Munir, notre ange-gardien nous assure que de toutes façons, le consulat ne rouvre en fait qu’à 16h. Et il avait raison. Là, on nous échange nos documents contre un reçu valable pour le retrait des visas le lendemain. Nous protestons et obtenons de rencontrer le consul. Après délibérations, il nous promet les passeports pour 17h. Nous les recevons avec beaucoup de gratitude (sinon, il fallait recommencer le marathon du NOC le lendemain) à 18h15. En tout, nous avons passé plus de 9h à courir après 2 papiers.

Cela nous a permis de faire quelques courses alimentaires escortés par une Kalachnikov et d’avoir des conversations intéressantes avec Munir, d’apprendre par exemple qu’un officier de police de 38 ans, 16 ans de service, parlant anglais et qualifié pour le contact avec les étrangers gagne 38000PR par mois, soit un peu plus de 300€. Une moto standard coûte 42000 cash et 60000 si elle s’appelle « cash deposit » (achat à crédit). Munir a une seule femme qui est professeur, et 3 filles. Il est très chaleureux, évite la langue de bois, et souhaite nous offrir le dîner qu’il apporterait de sa maison après son service, ce que nous avons beaucoup de mal à refuser. Enfin, le résultat est que nous sommes prêts pour la traversée du Balouchistan et que nous pourrons partir dès demain matin.

J176 11/11/2017 Bloqués à Quetta

Nous avons eu tort d’y croire. Le consulat n’est jamais ouvert le samedi, il suffit d’aller sur son site internet pour le savoir. Et donc, petite balade avec l’escorte pour constater que rien ne se fera avant lundi matin. Et c’est pire que cela : le NOC délivré hier ne vaut plus rien, il en faut un nouveau qui sera rédigé lundi et ne sera valable qu’à partir de mardi matin. Nous sommes bloqués à Quetta 4 jours. Autre balade avec escorte pour aller tirer de l’argent d’un ATM.

Chou blanc, les ATM refusent obstinément de sortir un petit billet. Il paraît que ce sera meilleur lundi… La seule chose que nous puissions faire, c’est acheter des fruits et du pain. Retour dans la cour de l’hôtel, parce que nous avons décidé de ne pas payer 4000 roupies par nuit (36€) et que nous allons vivre dans le K6. Il parait qu’il y a 2 mois, un couple de Parisiens de notre âge a passé 4 jours dans la cour dans un Mercedes très semblable à notre K6.

Ce « camping » coûte quand même 18€ la nuit, en pleine lumière, sans petit déjeuner et avec douche froide. Nous passons le temps comme nous pouvons, F fait du nettoyage, JL du bricolage. Il s’est lancé dans une quête consistant à trouver un usineur capable de fabriquer un raccord permettant de relier nos bouteilles de gaz à celles du Pakistan. Tâche difficile…