Rendez-vous avait été pris la veille pour départ à 8h, et le planning est à peu près respecté, nous voilà sur la route de nouveau à 8h15. Mais quelques km plus loin, au relais, de nouveau on nous demande de prendre le garde à bord, ils n’ont pas de voiture. Et cette fois, nous acceptons, le calcul étant que le garde ne pouvant maîtriser la vitesse, nous sommes libres de rouler plus vite que les escortes. Et cela marche. Nous pouvons monter à 100km/h sans recevoir de protestations autres que lorsque nous abordons des passages dégradés. La situation est un peu comique, nous avons exigé que l’arme soit posée au sol, sécurité engagée, et que le garde attache sa ceinture de sécurité, ce que visiblement il n’avait jamais fait de sa vie. Il s’ennuie, et nous avons droit à un concert grinçant de musique orientale à travers son téléphone.
Le décor est très désertique, la route est ponctuée de fortins plus ou moins décorés. Nous atteignons Taftan en milieu de matinée, et sommes immédiatement dirigés vers la sécurité de la frontière, engageant le processus de passage.
Le K6 fait des siennes en défonçant une bouche d’égoût en plein devant le bureau des douanes pakistanaises. Tout va relativement vite de ce côté-là, et nous retrouvons les fonctionnaires iraniens de l’autre côté. Fouille du K6 un peu plus poussée, mais sans trop d’insistance. Un délégué au tourisme s’empare de nos papiers, comme d’habitude, et nous mettons bien au clair que nous n’avons rien demandé, et que nous n’avons aucunement besoin de ce monsieur. Finalement, on nous demande d’attendre devant le bâtiment administratif pendant que nos passeports sont examinés. Le comique de l’histoire, c’est que les passeports sont déjà tamponnés, et que l’escorte iranienne est déjà là. Nous en profitons pour déjeuner. On finit par nous laisser aller, et nous sommes tout contents de voir que l’escorte roule à 12km/h, jusqu’à la sortie du poste frontière, quelques km plus loin. Là, on nous fait attendre « pendant l’examen de nos passeports ». L’escorte nous fait signe de partir devant, JL en profite pour partir à 95km/h, limite légale. Et bien entendu, l’escorte nous double et nous oblige à rouler à 50. En fait, nous sommes en convoi avec 3 bus pour quelques km. Là, pendant qu’on « examine nos passeports », les bus nous quittent et nous attendons. Une nouvelle escorte prend le relais et le cirque recommence, à 140km/h cette fois jusqu’à l’entrée de Zahedan. Là nous attendons la nouvelle escorte 45mn. et au moment où nous repartons, un fonctionnaire qui n’a rien fait tout le temps de l’attente décide d' »examiner nos passeports ». Un peu d’énervement commence à se faire jour. Finalement, on nous convoie jusqu’à un hôtel où personne ne parle anglais, c’est un client qui nous sert d’interprète. Il est photographe professionnel, à Zahedan avec son équipe pour réaliser un livre sur le musée.
De fil en aiguille, nous passons la soirée avec l’équipe très sympathique qui finit par nous inviter à dîner et même nous prêter une de leurs chambres le temps d’une douche chaude avant que nous rejoignions le K6 pour la nuit.