Les premiers véhicules passent vers 5h, mais le soleil se lève bien plus tard dans ce fond de vallée. Et nous aussi. Finalement, nous attaquons la montée vers le col. Dans la montée, Une autre jeune cycliste peine un peu, la chaussée est très dégradée. Nous nous arrêtons à sa hauteur, c’est une Française de Chambéry. Elle est partie en février de France et a suivi avec son copain le même itinéraire que nous. Un 3e larron les a rejoints à Samarcande et leur intention est de parcourir la route du Pamir et d’entrer en Chine par le col d’Irkeshtam pour rejoindre Pékin et rejoindre Hong-Kong en un mois. Les deux copains sont plus loin, et nous discutons un peu, le temps qu’elle les rejoigne. Quelques km plus loin, c’est un camion d’essence qui a failli partir dans le ravin en prenant un virage un peu court.
La chargeuse qui refait la route au dessus de lui pour le ressortir nous laisse gentiment passer. Impressionnant, et probablement plus encore pour le chauffeur. Plus haut, un 4×4 Toyota nous croise, avec une immatriculation dans la Loire. C’est un couple de notre âge qui vient du Pamir. Apparemment, la route du Pamir n’est pas pire que celle-ci. Bon, nous sommes rassurés, car le K6 a touché 2 fois, et c’était un peu juste dans 2 passages critiques. Nous passons le col à 3258m sans encombre. En bas de la descente, au barrage de police, nous rencontrons un autre couple de Français du Périgord qui voyage dans un Land-Rover avec cellule. Encore discussion sur l’état des routes, les solutions techniques adoptées, au point que les flics sont obligés de nous demander de dégager le barrage, d’autres voitures ayant la prétention de passer.
Nous nous arrêtons un peu plus avant Kalai Khum, dans un petit coin idyllique au bord du torrent. Toilette du K6, déjeuner et bain dans le torrent pour JL. L’eau est très froide évidemment, mais très propre.
A Kalai Khum, nous revoyons nos Français cyclistes et 4X4 qui nous ont doublés lors de notre arrêt déjeuner. Nous partons directement sur la M41 qui doit nous emmener jusqu’à Osh au Kirghistan. A partir de là, et pour au moins 2 jours compte tenu de la qualité de la route, nous longeons la frontière avec l’Afghanistan. Un peu émus quand même au début, nous nous étonnons du manque de communication entre les deux rives de la rivière.
Une trentaine de km de chaos et nids de poule plus loin, dans un village, un camion Renault immatriculé en Gironde est arrêté capot ouvert. C’est un couple de jeunes qui voyage depuis quelques années avec leur 2 chiens. Ils espèrent aller jusqu’en Mongolie, mais très lentement, probablement l’an prochain. Leur problème actuel est le support du vérin de commande de l’embrayage dont les vis de fixation ont cassé et qui doit donc être soudé. Peut-être tout-à-l’heure, peut-être demain. Les 2 Français en 4×4 nous ayant rejoints, la discussion se fait alors à 6.
Il est 18h30 quand nous entrons dans Laksh et trouvons rapidement le mécanicien du village pour nous aider à traiter un problème de vilain bruit à l’avant gauche.
Après 1/2h de démontage et sondage du train avant, Françoise suggère que le bruit pourrait provenir des manilles attachées à la sangle de remorquage que JL a placée sur la batterie. Bon, nous nous en tirons avec 20TJS, environ 2€. Nous verrons bien demain si c’était la solution.
Comme nous avons terminé l’investigation à 20h30, le camp est dressé dans le village, sur la place principale et unique. Il y a pas mal de vent.
Nous avons fait 138km de route défoncée.