Petits déjeuner, ablutions, nous démarrons le K6 et nous apprêtons à partir. C’est quand le K6 commence à bouger que les policiers de la voiture à côté se rendent compte que nous partons. Ils manœuvrent rapidement leur voiture et nous barrent le chemin de la sortie de la station service. De nouveau, conflit, discussions…Il nous faut accepter l’« escorte ». Alors que nous pensions être tranquilles au moins jusqu’à l’entrée au Balouchistan, cela nous tombe dessus 500km plus tôt.
Nous suivons donc cette voiture. Au bout de quelques km, une station essence nous tente, nous nous arrêtons, après avoir fait des appels de phares aux pandores qui n’ont rien vu. La pompe ne prend pas les cartes de crédit, il faut aller plus loin. Les policiers qui sont revenus nous assurent que la prochaine pompe à 2km prend les cartes, ce qui n’est évidemment pas vrai.
Nous changeons de véhicule d’escorte. Les nouveaux ont des idées différentes des nôtres sur l’itinéraire, il nous faut bloquer le système une fois de plus pour être entendus. Ils oublient le besoin en carburant. Cela se termine évidemment dans une autre marque de carburant que celle que nous souhaitions, et paiement en cash. Les policiers changent une nouvelle fois notre itinéraire. Cette fois, nous cédons.
Mal nous en a pris, la nouvelle route passe dans les villages, alors que nous privilégions l’autoroute, même avec un détour de plusieurs dizaines de km. La route est défoncée. Nous changeons de véhicule d’escorte pour une moto.
Puis une autre, puis une autre voiture, puis encore des motos, et nous arrêtons de faire le compte. En gros, nous changeons d’escorte tous les 7 à 8km. Rapidement, les policiers ne savent pas qui nous sommes, ni même où nous allons ! Arrêt déjeuner, à l’ombre dans un petit chemin. Cela ne plaît pas à nos accompagnateurs qui veulent nous voir aller au restaurant. On nous met la pression pour terminer notre repas plus vite. A la fin de la journée, nous avons parcouru 425km et donc changé d’escorte environ 50 fois en 10h. Il est 18h quand nous nous rendons compte que nous n’atteindrons pas Quetta aujourd’hui. Nous sommes à côté de Sibi. Les policiers nous « invitent » à dormir là et nous installent dans la cour du commissariat. Nous ne pouvons même pas sortir pour aller acheter du pain.