J174 09/11/2017 La « sécurité » policière

Petits déjeuner, ablutions, nous démarrons le K6 et nous apprêtons à partir. C’est quand le K6 commence à bouger que les policiers de la voiture à côté se rendent compte que nous partons. Ils manœuvrent rapidement leur voiture et nous barrent le chemin de la sortie de la station service. De nouveau, conflit, discussions…Il nous faut accepter l’« escorte ». Alors que nous pensions être tranquilles au moins jusqu’à l’entrée au Balouchistan, cela nous tombe dessus 500km plus tôt.

 

 

Nous suivons donc cette voiture. Au bout de quelques km, une station essence nous tente, nous nous arrêtons, après avoir fait des appels de phares aux pandores qui n’ont rien vu. La pompe ne prend pas les cartes de crédit, il faut aller plus loin. Les policiers qui sont revenus nous assurent que la prochaine pompe à 2km prend les cartes, ce qui n’est évidemment pas vrai.

Nous changeons de véhicule d’escorte. Les nouveaux ont des idées différentes des nôtres sur l’itinéraire, il nous faut bloquer le système une fois de plus pour être entendus. Ils oublient le besoin en carburant. Cela se termine évidemment dans une autre marque de carburant que celle que nous souhaitions, et paiement en cash. Les policiers changent une nouvelle fois notre itinéraire. Cette fois, nous cédons.

Mal nous en a pris, la nouvelle route passe dans les villages, alors que nous privilégions l’autoroute, même avec un détour de plusieurs dizaines de km. La route est défoncée. Nous changeons de véhicule d’escorte pour une moto.

Puis une autre, puis une autre voiture, puis encore des motos, et nous arrêtons de faire le compte. En gros, nous changeons d’escorte tous les 7 à 8km. Rapidement, les policiers ne savent pas qui nous sommes, ni même où nous allons ! Arrêt déjeuner, à l’ombre dans un petit chemin. Cela ne plaît pas à nos accompagnateurs qui veulent nous voir aller au restaurant. On nous met la pression pour terminer notre repas plus vite. A la fin de la journée, nous avons parcouru 425km et donc changé d’escorte environ 50 fois en 10h. Il est 18h quand nous nous rendons compte que nous n’atteindrons pas Quetta aujourd’hui. Nous sommes à côté de Sibi. Les policiers nous « invitent » à dormir là et nous installent dans la cour du commissariat. Nous ne pouvons même pas sortir pour aller acheter du pain.

J173 08/11/2017 Invités par le Khan, arrêtés par la police

Objectif le maximum de km dans la journée, nous repartons dès le petit déjeuner avalé. Il n’y a pas grand-chose à dire de la route, c’est une 2 chaussées semi-fermée. Il faut être attentif aux traversées de villages et aux connections entre les 2 chaussées qui permettent aux locaux de communiquer d’un côté à l’autre de la route.

 

 

On côtoie tous les types de transports routiers, des vélos aux gros poids-lourds de transport de carburant, en passant par les tracteurs agricoles, les charrettes à âne, les camions de transport de voitures très longs, même un troupeau de chameaux.

 

 

 

 

Arrêt à midi à Multan pour visiter un mausolée et un musée. Le temps est terriblement brumeux, on ne voit pas grand-chose de la ville. La curiosité, c’est nous. Aucun touriste. Nous faisons des courses dans un supermarché qui vend de l’eau en bonbonnes de 20l consignées. En repartant, JL explose une nouvelle fois le rétroviseur droit en traversant le bazar. F prend le volant et roule jusque dans la région de Bahawalpur, arrêt à la traversée de la rivière Sutlej sur le chemin d’accès à une propriété. Pendant notre déjeuner, le propriétaire arrive et propose des plats que nous nous sentons obligés d’accepter. Nous finissons pas accepter aussi une invitation à prendre le thé et visiter la maison, et voir les antiquités de la famille : un gros coffre-fort anglais et une caravane.

C’est un gros propriétaire terrien, tout fier de nous montrer son domaine, et présenter sa famille, 2 femmes, 4 fils et 3 filles. Un neveu est aussi présent , il parle anglais et vit en Arabie Saoudite. 2 des filles reviennent de l’école et prennent des photos avec F, on échange des cadeaux. Nous reprenons la route en direction de Khanpur, et nous choisissons un chemin qui s’écarte de la route pour nous installer dans les champs de canne à sucre à la nuit tombante. Évidemment, quelques minutes plus tard, des motos passent dans le chemin, et un peu plus tard, un paysan ouvre la portière de la voiture, créant un incident. La police arrive ensuite et nous retire nos passeports. S’ensuit un chantage aux passeports. Et au bout de 2h de tractations visant comme d’habitude à montrer que la police a l’autorité, nous finissons par atterrir dans une station service au bord de l’autoroute. Le bruit est énorme, avec les moteurs des camions, les klaxons extrêmement stridents, et l’odeur de carburant. Au moment où nous arrivons plus ou moins à nous endormir, une voiture de police vient se mettre à côté du K6 et reste là, tous phares allumés et moteur en route. Il faut que JL aille protester pour que les policiers arrêtent le moteur et éteignent les phares. Le vacarme se calme étrangement vers 5h du matin.

J171 06/11/2017 Au revoir, Inde

C’est notre dernier jour en Inde, demain nous passerons la frontière et retournerons au Pakistan via la porte Wagah. JL passe le K6 sur la fosse de la guesthouse dans l’espoir de trouver quelle est l’articulation qui grogne de sécheresse. Un peu de graisse sur les supports de la barre stabilisatrice, le reste semble propre. Il en profite pour remettre un fil de fer sur la tôle de protection du chauffage stationnaire perforée par une pierre et déjà « réparée » par Toyota à Islamabad. F fait un gros travail de nettoyage intérieur avant la traversée du désert du Balouchistan. Nous allons de nouveau vivre 100% dans le K6, et il y a vraiment trop de poussière dans l’habitacle. La boîte à médicaments perdue il y a 2 mois refait soudainement surface. Lessive de tout le linge en attente, tentative de séchage, mais le soleil est très voilé aujourd’hui, il faudra tendre un fil dans le K6 pour finir la nuit avant le départ, et même peut-être rouler un peu avec, ce qui fait très Bohême. Le personnel nous permet de visiter la maison de Mme Bhandari, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Mme Bhandari est décédée il y un peu plus d’un an à 103 ans, et la maison est restée dans l’état où elle l’a laissée. C’est une grande et vieille maison, avec des plafonds de 5 ou 6m, grandes pièces de réception, bibliothèque, cuisine immense, très agréable. La guesthouse ne loue que rarement les 3 chambres de la vieille maison, il y a des annexes avec des chambres beaucoup plus petites mais modernes à l’extérieur.

Nous partons une partie de l’après-midi pour aller faire quelques achats de cadeaux indiens, tremper dans un bazar et se faire promener par un rickshaw.

 

 

 

Au milieu des boutiques se trouve un petit moulin électrique en plein bazar.

 

 

Dîner tranquilles dans le K6, nos amis allemands sont toujours là, tout le monde a un peu bricolé son véhicule dans la journée. Au soir, un brouillard épais recouvre la ville et brouille les lumières des lampadaires.

J170 05/11/2017 En route vers la frontière

Cette fois, c’est la bonne, nous repartons de bon matin (tellement bon que nous n’avons pas eu de petit déjeuner, service inexistant dans cet hôtel) et filons bon train, le K6 en pleine forme. Arrêt dans un petit bois pour le petit déjeuner maison, rapidement entourés par une famille qui ne fait pas mystère qu’elle veut nous voir déguerpir et vite. Ils ne sont probablement pas très en règle, ou nous sommes sur un territoire qu’ils sont chargés de garder ? Nous ne saurons pas, et finissons tout de même notre repas devant ce public improvisé et impatient. L’autoroute se déroule bien, sauf des portions en travaux à cause de réfection de ponts et de carrefours. Arrivée à Amritsar en début d’après-midi, nous découvrons un magasin Métro à l’entrée de la ville, nous y faisons quelques courses de produits difficiles à trouver dans les magasins indiens et en profitons pour prendre un déjeuner sur le pouce dans un fastfood local.

 

Nous retrouvons le jardin de la guesthouse de Mme Bhandari avec plaisir, et apprécions de pouvoir reprendre nos nuits dans le K6. C’est l’automne, et même en Inde, les arbres perdent leurs feuilles. La température a fraîchi, et nous ne nous trempons même pas dans la piscine.

J169 04/11/2017 …cela donne une éclipse !

Tous guillerets de bon matin, nous sommes pleins de bonnes intentions pour remettre le K6 en état propre à rentrer à la maison. Il s’agit de trouver un rétroviseur extérieur pour le côté droit, et le faire laver. Dans le quartier des mécanos, il ne faut pas faire dans la dentelle : là où Taimoor avait annoncé 80 roupies pour un bout de miroir à coller directement sur les débris de l’ancien, le « spécialiste » de Chandigarh exige 1500. Comme d’habitude, il faut trouver la bonne extrémité de la ficelle pour débobiner et arriver à quelque chose d’acceptable : 400 roupies, rétro collé. Il y en a pour un peu plus d’une heure, ce qui suffit pour le lavage.

Avant de visiter la ville dessinée par Le Corbusier, nous partons nous tremper dans la foule indienne du jardin de pierres, un « Palais Idéal » à la taille de l’Inde.

 

 

 

 

Puis nous acheminons alors vers un bon restaurant au club house du parcours de golf local. C’est bon et le lieu est magnifique, mais le service est nul. Enfin, nous reprenons la route direction Amritsar, à la frontière du Pakistan. Et 10mn plus tard, en pleine ville, la cata. Voyant batterie allumé, plus de direction assistée, le K6 est inconduisible. Nous progressons un peu en direction des mécanos du matin, puis changeons d’idée. Nous appelons Taimoor. Une heure plus tard, il envoie un n° de téléphone. Il nous faut un interprète pour comprendre l’anglais du garagiste. Pb : l’interprète comprend ce qu’on lui dit au téléphone, mais ne sait pas où c’est. Finalement, nous arrivons au garage vers 17h, le K6 rend l’âme en entrant dans la cour : plus de batterie. Diagnostic immédiat : courroie d’alternateur rompue à cause de la poussière accumulée dans les gorges. Une chance : sur les débris retrouvés dans la tôle de protection, on peut lire la référence de la courroie. 2 courroies sont rapidement approvisionnées et l’une mise en place.

A 21h, le K6 redémarre, prêt à la route, mais il est trop tard, il fait nuit, il nous faut coucher de nouveau à Chandigarh. Ashok Kumar ne nous lâche pas : il nous accompagne à la station service puis à l’hôtel. Nuit réparatrice bien gagnée. Nous sommes vraiment contents que cette panne soit arrivée là et maintenant plutôt que la semaine prochaine…