J53 11/07/2017 Apprentissage du Tadjikistan

Réveil matinal, il semble qu’il y a du bruit alentour. Un coup d’œil à l’extérieur confirme que les lieux ne sont pas aussi inhabités qu’ils paraissaient la nuit. Cette zone est en fait un lotissement en cours de développement, et il y a des maisons en construction sur les terrains. Des ouvriers sont à l’œuvre dans une maison un peu plus loin et un camion arrive dans la maison voisine, il va nous falloir bouger. Nous prenons quand même le temps du petit déjeuner pendant que les voisins commencent à installer des fenêtres, et nous voilà partis. Les routes sont apparemment bien meilleures ici qu’en Ouzbékistan, et le K6 file. Nous revenons vers le sud pour accéder à la vallée du Zerafshan où nous comptons faire quelques balades dans la montagne.

Déjeuner dans un restaurant au bord de la route avant les grandes montées d’un col. Les clients de la table voisine qui voyagent dans une grande Mercedes (c’est un peu comme en Albanie ici, on trouve tout un tas de Mercedes assez âgées) et une grosse Nissan nous offrent de la viande, de la salade et de la pastèque. Il faut se laisser prendre en photos et accepter ces cadeaux, c’est un peu embarrassant. A la fin, ils semblent abandonner leur demande d’une lettre d’invitation pour un voyage en France, et nous pouvons repartir.

La route monte en grands virages avec un grand tunnel mal éclairé et très étroit. Nous pensons à nos amis cyclistes ou motards qui sont comme nous obligés d’emprunter cette route pour rejoindre Douchanbé.

Nous montons vers Iskander Kul, le lac envisagé pour la nuit qui est un lieu apprécié de l’élite Tadjik : la présidence y a une villa au bord de l’eau.

Nous nous demandons comment alors se fait-il que la route soit si mauvaise, jusqu’au moment de découvrir le site de la villa et son héliport…En tous cas, le site vaut le détour, car nous sommes à 2000m d’altitude, et les sommets avoisinants nous semblent très hauts, c’est impressionnant. Les montagnes sont désertiques et abruptes. Nous posons le K6 au bord du torrent pour la nuit, après avoir acquitté un péage pour entrer aux abords du lac.

J52 10/07/2017 Une boucle, un trou, une boucle, un trou (MP.Belle)

Aujourd’hui, il faut s’occuper de faire le plein du K6 avant de s’engager plus loin. Nous n’avons que 300km d’autonomie, et ne savons pas quelle est la situation au Tadjikistan. Chaqir, sournoisement consulté, offre 2 solutions : la pompe utilisée par la société de transport du groupe familial, ou directement l’atelier du groupe. Nous voilà donc partis pour la pompe où nous sommes refusés. L’atelier est juste à côté, le chef d’entretien accepte de nous céder 40l à 5000TJS/l. Il faut comprendre que ces 40l font partie d’une réserve transportée par l’un de leurs cars pour ses propres besoins. JL n’en négocie pas moins et obtient 4500TJS/l. Et nous voilà dans la rue, à 3 pour porter cette nourrice et la vider dans le réservoir du K6 sans problème, on voit que les Ouzbeks ont l’habitude de cette gymnastique. Nous apprenons à l’occasion que les stations affichent des prix obligatoires, mais que si l’on demande à payer ce prix, il n’y a plus de carburant dans la cuve…L’essence normale, affichée 2800TJS/l est en fait vendue couramment 6000TJS/l !

Nous prenons congé de notre sympathique et très serviable Chaqir après avoir dûment rempli le livre d’or, et allons voir le dernier monument à notre programme : l’observatoire d’Ulug Beg, du moins ce qu’il en reste. Pas grand-chose, en fait, mais le musée d’à côté renferme des trésors de miniatures et de photos et documents concernant l’astrologie.

 

 

 

 

 

 

 

Quant à l’observatoire, il reste un double rail courbe en marbre gradué taillé dans la roche directement.

Déjeuner local dans un petit restaurant à proximité.

Départ vers la frontière.

Arrivés à Bekobod qui est une ville très industrielle, nous errons dans les faubourgs proches de la frontière dans des rues pleines de trous pour trouver le passage. Il se trouve au fin fond de la ville, et nous comprenons rapidement qu’il est réservé aux locaux. En fait, pour nous, il faut encore remonter 42km plus au nord pour passer à Chanak. Le détour fera en fait au moins 84km de plus…

A Chanak, on nous fait poireauter 1/2h devant la grille, mais nous savons que la frontière est ouverte 24h/24. Les Ouzbeks ne sont pas intéressés d’examiner en détail la voiture, et veulent aller vite (un douanier vient même chercher dans nos papiers le document dont il a besoin et que nous ne trouvions pas). Entre les 2 postes-frontières, il y un magasin duty-free assez folklorique.

Du côté Tadjik, le plus long est l’inspection du véhicule, plus par curiosité comme d’habitude, que par soupçon. On nous fait ouvrir le toit, et un teckel renifleur vient monter partout dans le K6. Tous les papiers sont remplis en cyrillique par les fonctionnaire, et JL signe tout sans rien comprendre. 27$ plus tard, nous sommes dehors, il fait nuit et nous avons faim. Les fonctionnaires nous font comprendre que nous pouvons coucher n’importe où, il n’y a aucun problème ni risque.

25km plus loin, nous trouvons une zone en développement et nous cachons au bout d’une avenue dans un chemin. Il n’y a personne, nous n’entendons que le bruit lointain des camions sur la grande route.