28/08/2018 J24 Thessalonique – Ofrinou 122km, 786m+

Il a plu au moins 2 fois dans la nuit, et je m’inquiète pour le départ. Petit déjeuner chez les chats, toilette rapide dans les communs où l’on trouve les restes des autres. Je récupère un fond de tube dentifrice, ce qui m’évitera d’en porter un plein. Et à 7h30, c’est parti.

Le fort de Thessalonique, en haut de la ville

 

Pas pour longtemps : les côtes sont très raides et j’en fais une bonne part à pied. Sortir de Thessalonique par mon itinéraire, c’est 10km de côtes abruptes et des meutes de chiens plus ou moins agressifs. Cela me prend 2h et de l’énergie.

 

Il faut dire un mot de ces chiens qui traînent dans les faubourgs de Thessalonique. Ils attendent au bord de la route, et se jettent sur le cycliste au moment où il passe au plus près, en aboyant furieusement. C’est très impressionnant, surtout qu’à cet endroit-là, ils sont nombreux, et que si l’un se lève et commence à aboyer, tous les autres s’y mettent. La technique que j’avais mise au point jusque là, c’est à dire ralentir et parler au chien, ne marche que s’il y en a un, maximum deux. Quand ils sont dix ou quinze, il faut pour s’en débarrasser utiliser les voitures en se mettant au milieu de la route, obligeant les voitures à venir au contact. Les chiens ont peur des voitures, pas des cyclistes. Et contrairement à ce que m’avait dit un Albanais, ils sont dangereux : l’un deux a raté mon mollet et a mordu la sacoche, l’arrachant du porte-bagages. J’ai plusieurs fois shooté dans le chien pour m’en débarrasser. J’en ai vu depuis le sud de la Croatie jusqu’en Grèce.

Le lac Limni Koronia à l’est de Thessalonique

 

Une fois sorti de la ville, c’est un parcours en crêtes, et la descente vers le premier lac. Au bout d’une trentaine de km, je rejoins la route « normale », et cela roule beaucoup plus vite.

 

Finalement, la météo est bonne et tout se passe bien. Déjeuner vers midi au bord du lac Limni Volvi, sieste impossible pour cause de mouches. En fin d’après-midi, j’arrive à la station balnéaire d’Ofrinou, but de la journée. Je m’offre un gâteau (le premier du voyage) dans une pâtisserie, et la gentille patronne me donne des petits pains pour 2 jours.

Coucher de soleil sur la mer Egée

 

Je continue quelques km, et trouve un endroit superbe au bord de la mer pour poser la tente. Un terrain plat un peu au-dessus de la mer, il y a bien quelques camping-cars, mais tout va bien, je me trouve un coin tout seul.

 

La route est loin, la nuit est calme avec juste le bruit de la mer.

27/08/2018 J23 Edessa – Thessalonique 76km, 165m+

A 5h15, il fait encore noir ici. J’attends un peu. A 6h, je me lève, le plafond est très bas, et il y a des éclairs. Puis il pleut, assez fort pour que je puisse prendre une douche sous une gouttière. A 8h30, je me décide et c’est parti. Pas pour longtemps. 1km plus loin, c’est le déluge. Je continue sous la cape. Il y a 75km à faire. J’en fais les 2/3 sous une pluie diluvienne. Tout est trempé par les giclures des camions et des voitures, il va falloir trouver un endroit pour faire sécher. Arrivé à Thessalonique vers 12h30, je dois aller au centre, les vélos sont interdits sur tous les grands axes. Je déjeune à la terrasse d’un café de la rue Egnatia, la grande avenue bruyante du centre. La météo n’est pas bonne pour la fin de journée et la nuit. Je prends la décision de trouver un abri pas cher pour la nuit. A peu de distance, je repère un « hôtel » proposant des hébergements décalés : l’Urban Donkey. Je prends un lit dans un dortoir pour 21€ sans repas. Il faut descendre le vélo au sous-sol où se trouve le dortoir, par l’ascenseur. Chacun des 6 lits est équipé de son rideau d’isolement, c’est très propre. Les autres occupants sont dehors, je peux faire sécher mon barda et prendre une grande douche. Comme la pente de la rue est très raide, ce sous-sol est en fait à niveau côté jardin, et je bénéficie de la proximité d’une grande fenêtre sur le garage d’à côté. Je ressors pour me promener dans Thessalonique et faire les courses pour le dîner.

Le wifi me permet d’acheter mon billet d’avion pour le retour. Il me restera à aménager la solution pour faire accepter mon vélo à bord : emballage et transport vers l’aéroport. La technologie ne suit pas ces temps-ci. Mon cardiofréquencemètre indique n’importe quoi (j’ai pourtant changé la pile au début du voyage), et l’appareil photo a quelques soucis avec l’écran tactile. Pas de photo aujourd’hui de toutes façons, à cause de la pluie.

L’hôtel n’accepte pas que les occupants fassent leur cuisine. Je vais donc dans le parc en face tenir compagnie aux chats. Curieux de voir le réchaud à gaz, des gamins viennent me tourner autour jusqu’à ce que leur mère les appelle pour le dîner.
Nuit dans un lit, je n’entends même pas les autres occupants rentrer.

J198 03/12/2107 La Grèce d’Est en Ouest

La nuit s’est bien passée, le vent très violent a amené de grosses vagues qui ont fait un bruit de fond cachant la musique venant du restaurant où les Grecs sont venus se distraire après 22h.

C’est une journée à 600km sans pratiquement s’arrêter, sauf pour le déjeuner dans les marais à l’Ouest de Thessalonique. Les paysages du nord de la Grèce, avec les oliviers et les montagnes se succèdent. Le temps est avec nous, pas de pluie. Beaucoup de nuages et de vent. C’est une autoroute tout du long maintenant, un parcours aisément faisable dans la journée. Pourtant, nous nous débrouillons pour nous tromper de route 2 fois, et perdre du temps qui nous manque à l’arrivée pour choisir le lieu de campement avec la lumière du jour. Un tour sur le port pour vérifier les données du départ de mardi matin, et attraper les horaires des bacs pour Corfou où nous voulons aller passer la journée de demain, et nous voilà installés pour la nuit sur la corniche faisant face à Igoumenista, en espérant que la police ne trouvera rien à redire à notre stationnement.

Joli coup d’œil sur la baie où les reflets de la lune concurrencent ceux de la ville.

La soirée est animée par le ballet incessant des bacs pour Corfou.