Lever tôt. Nous n’avons pas envie de traîner dans cet environnement. Pas de petit déjeuner à la tchaïkhana à côté de l’hôtel ou au restaurant de la veille. Rien n’ouvre avant 09h. Décision est prise d’aller se rouler dans le luxe du Sofitel (dont nous apprendrons qu’il a été cédé au gouvernement). Nous payons le même prix que pour la nuit, mais l’environnement est très différent. C’est le 5 étoiles international, buffet bien garni, et surtout WiFi très performant puisqu’une fois compris qu’il marchait à droite de la table et pas à gauche, JL a pu transférer 70 photos en quelques minutes sur le NAS de la maison, une performance. Les emails à Corentin sont partis, les estomacs sont pleins, nous pouvons prendre la route du Karakoum. C’est une traversée du désert d’environ 500km pour rejoindre le site de Kounia-Ourgentch à la frontière de l’Ouzbékistan. Sortant de l’hôtel, à côté du K6, se trouve une Transalp attelée à un side-car immatriculée en Allemagne.
C’est un couple qui a pris son petit déjeuner avec nous, elle assez élégante nous regardant de façon ostensiblement méprisante. Surprise, ce sont de vrais baroudeurs voyageant de toutes les manières possibles et ayant déjà beaucoup de pays à leur tableau de chasse, inscrits sur la tablier du side-car. Ceci mis à part, ils sont très sympathiques et communiquent assez volontiers en anglais (nous saurons plus tard que le mépris provenait du fait que JL s’occupait de son ordinateur au petit déjeuner au lieu de s’occuper de sa femme, et qu’elle n’a compris ce qu’est le K6 qu’en nous revoyant le soir). Sortie d’Ashgabat, emplettes au marché de gros où on essaie de nous vendre des cerises au double du prix (dire qu’on nous en a offert 2kg en Iran !).
Retour à l’aéroport magnifique (bravo Bouygues) pour changer 50€ et découvrir que la première fois que nous avions changé, le changeur s’était roulé lui-même. Enfin, passage à la station essence pour garantir le plein au départ, au cas où il n’y aurait pas de gazole sur le parcours du désert (mauvaise info, il y a plusieurs stations). Sortie d’Ashgabat, route à 2 chaussées bien polie et signalée, avec même des réverbères kitsh en accord avec la ville. Au fur et à mesure des km, la prestation se dégrade. Déjeuner au bord de la route, sous un arbre et même avec de l’eau, une vanne d’un tuyau fuyant pas loin. Amusant, la route traverse un lac où il y a vraiment de l’eau, parce que des lacs signalés sur les GPS, il y en a eu, mais de l’eau, point. Arrivée dans la région des cratères de Darzava, la route n’est déjà plus qu’une « chaussée » pas mal déformée et largement ponctuée de nids de poule. Pour accéder au cratère principal (celui qui brûle), il faut partir dans le désert, sur une piste de sable. Le K6 se débrouille très bien, même à la montée assez raide d’une dune. Quand on arrive au bord du cratère, c’est un peu la déception. Il n’y a rien à voir. Il faut se pencher pour voir des flammes au fond.
C’est quand la nuit tombe que la magie commence.
Le trou s’éclaire en orange, parfois rouge. C’est très spectaculaire. Ces cratères ont semble-t-il été créés par les Russes lors d’exploration pétrolière mal conduites. Les Allemands de ce matin arrivent peu après le coucher du soleil, une panne et l’ensablement inéluctable du side-car les ayant retardés. Un 4×4 les a tirés et les retirera le lendemain pour 20$. La présence du K6 les étonne. Il y a dans les environs du cratère quelques touristes, moins de 10, et tout le monde se tient assez loin, il y a des émanations de gaz toxiques inodores qu’il faut éviter d’inhaler trop longtemps.