J57 15/07/2017 L’eau du Tadjikistan

 

Ce matin, c’est la frénésie afin de terminer les posts du blog pour que Corentin puisse les mettre en ligne. Nous allons partir sur la route du Pamir, et ne savons pas quand nous pourrons nous connecter de nouveau. Donc, piscine d’abord, petit déjeuner excellent ensuite, en compagnie d’un Allemand et d’un Chinois sismologues que nous n’avions pas remarqués au dîner la veille à la table voisine. Discussion très intéressante sur notre voyage et la route du Pamir. Confirmation nette que la route du Sud est coupée par des inondations et ne sera pas en état avant plusieurs jours. Confirmation aussi que la route de l’Est comprend une portion non asphaltée dangereuse en temps de pluie, car il y a alors des chutes de pierres en plusieurs endroits (fonds de vallées, d’après ce que nous avons compris). En, gros, sauf à faire un détour de plusieurs centaines de km -et encore- il n’y a qu’une alternative : prendre la route de l’Est ou abandonner le projet. L’Allemand, qui vient d’acheter le même véhicule que le nôtre, garantit que nous pouvons passer sans problème, avec précautions. L’Américain de la veille, rencontré sur la terrasse, reprend les mêmes discours. Au Sud, pas de passage pour l’instant, à l’Est c’est bon, mais il faut être prudent. Pour la suite, après Khorog, Il y a 2 pompes à essence à Murgob, mais personne ne sait si elles ont du gazole. Il faut demander à Khorog.

Après toilette et envoi à Corentin des posts à jour, chargement des photos à jour, et paiement de la note (CB), nous voilà repartis.

Petit tour à Auchan pour faire des courses nécessaires pour 2 jours et ce qu’on ne trouvera pas ailleurs (confiture). Le parking couvert est payant, dehors c’est gratuit. Et finalement il est midi, nous déjeunons dans une des cafeterias dans le centre commercial. Amusant de voir des parents arriver avec des enfants n’ayant jamais vu un escalator.

Un dernier tour des grandes avenues de Douchanbé pour prendre quelques photos, et nous voilà en train de chercher une pompe à essence. Nous payons nos 82 litres de gazole 6 TS/l, l’équivalent de 0,61€/l, 15 % plus cher que 100km plus au Nord. Combien paierons-nous dans le Pamir ?

Nous filons vers la retenue de Nourek, un peu en dehors de l’itinéraire, mais qui semble sympa. Arrivés dans le village de Nourek, c’est la déception, il y a bien un lac, mais sans grand intérêt et les maisons ex-soviétiques du village sont des repoussoirs. En regardant plus attentivement, nous voyons un geyser en amont du lac.

Il s’agit du déversoir du barrage. Quelle énergie perdue ! JL en revient tout trempé. Et nous découvrons qu’il y a un grand lac au dessus du petit. Au 3e essai, nous trouvons un chemin très poussiéreux qui descend jusqu’au lac, la vue est magnifique. Il y a là des pêcheurs, dont un parlant anglais parce qu’il a effectué une mission de 2 ans pour les Nations Unies dans le Darfour. Des troupeaux viennent s’abreuver et un berger vient nous parler avec sa mère. Anglais un peu hésitant, mais nous nous comprenons. Photo obligatoire avec un de ses amis de passage. La mère, 49 ans, n’a plus de dents de devant, et ne vient pas pour la photo.

Nuit calme, bercée par les grenouilles.

J56 14/07/2017 Les musées, pour une fois

Puisqu’il n’y a pas de réception à l’ambassade, nous regardons une partie du défilé à la télévision, sevrés que nous sommes depuis presque 2 mois, nous attrapons aussi une partie de la conférence de presse Trump-Macron, très intéressante pour le choix des termes de la langue de bois. Macron apprend vite…

Matinée dans le musée d’anthropologie de Douchanbé, guidé par une jeune femme parlant anglais et souhaitant pratiquer. Très intéressant, beaucoup d’originaux et surtout la discussion avec cette jeune femme montrant facilement le nationalisme dans le pays, l’aide de certains pays étrangers, l’histoire chahutée du siècle dernier.

 

 

 

 

 

 

 

Déjeuner dans une pizzeria ouvrière voisine tenue par Marcia, une Brésilienne très dynamique.

Après-midi repos au bord de la piscine (comment avons-nous pu faire sans durant tout ce temps?)

Dîner dans un restaurant de classe, très smart pour une fois.

Nuit calme sous la couette chez Marian.

J55 13/07/2017 Allons enfants…

 

Debout dès l’aube, nous sommes réveillés par les voitures qui montent la route pour le probable établissement de repos qui se trouve là-haut et que nous n’irons pas voir. Les camions sur la route dans la vallée se sont calmés, nous n’entendons plus rien. Nous redescendons et faisons faire une toilette au K6 crotté jusqu’au toit. Haha, très bien, il commence à pleuvoir, vous imaginez la suite, car il reste une bonne cinquantaine de km jusqu’à la capitale, et les camions qui transportent de la terre, cela fait de la boue. Douchanbé, quelques objectifs à remplir. Trouver l’ambassade pour s’enregistrer sur Ariane car nous n’avons pas pu le faire par téléphone. Nous enregistrer à l’OVIR et trouver du gazole dont le prix n’a pas cessé d’augmenter au fil des km de la veille. Trouver un hôtel acceptable pour 2 nuits que nous voulons passer ici, Françoise ayant besoin de repos (légère tourista). Ambassade (nous avions le secret espoir d’être invités pour la garden party du 14/07) : chou blanc. Il n’y a là que 2 Français, pas de réception le lendemain pour les Français, et pas de communauté française à laquelle se rattacher. Quant à Ariane, comme il n’y a plus de consulat, il faut simplement oublier. OVIR : chou blanc. Nos infos étaient erronées, puisque nous bénéficions d’un visa électronique, rien à faire avant 45 jours. Nous décidons de laisser le problème du gazole pour le départ et jetons notre dévolu sur la guesthouse Marian’s pour le séjour (piscine et lessive incluses dans le prix négocié de 75€/nuit, y compris wifi et petit déj). C’est les vacances, nous ne ressortons que pour les courses avant le dîner dans la chambre. Les courses à Auchan voisin (tout neuf, bizarre dans son environnement) pour une salade grecque et des yaourts, dîner rapide et nuit confortable dans un lit de 200 et l’air conditionné.

J54 12/07/2017 Douchanbé

Aujourd’hui, nous avons décidé de nous dégourdir les jambes, et de découvrir un peu plus le pays et les gens en profondeur. C’est parti de bon matin, nous allons voir le village en haut de la vallée. Et cela démarre très fort, juste à côté du K6, par une ancienne route abandonnée pour cause de glissements de terrain. Une jolie vue sur le lac Iskander, puis le passage du col nous amène à un curieux lotissement de bâtiments que l’on dirait militaires. En fait, il s’agit de baraquements pour le logement d’ouvriers à la mine qui était exploitée plus haut, beaucoup plus haut. Notre route remonte en effet haut dans la montagne et nous découvrons les crassiers en étage sur le flanc de la montagne. Tout est arrêté maintenant, et ne restent ici que deux paysans qui veulent nous vendre du miel. Nous continuons vers le village envisagé au départ, en franchissant le torrent sur un pont routier plus branlant encore que celui d’hier avec le K6. Au village, il y a quelques maisons pauvres, et un magasin paraît-il.

L’accueil est froid, voire hostile, sauf des gamins espérant quelque gain. JL donne ses habituels chewing-gums, et l’un de ces gamins se colle à lui, bricole sa montre et doit être repoussé vigoureusement pour comprendre qu’on ne veut pas de lui. Le retour vers le K6 se fait par la « route » normale. Il fait maintenant chaud et c’est l’heure du déjeuner. Nous nous décidons pour un restaurant, il faut donc redescendre dans la vallée.

Un restaurant au bord de la rivière fait l’affaire, le patron nous invite dans la cuisine et nous choisissons dans les gamelles sur le feu.

Quelques km plus loin, nous quittons de nouveau la route pour remonter une vallée vers Anzob où nous laissons le K6 de nouveau pour monter vers Margheb à pied.

Le paysage est magnifique, nous suivons par l’ancienne route de Douchanbé le torrent et nous rencontrons même des ponts de neige au pied des couloirs d’avalanche.

A Margheb, nous sommes accueillis par le patron de la guesthouse Veterok, très déçu que nous ne soyons pas des grimpeurs venus d’exercer sur la paroi de 1200m qui domine le village. Nous lui achetons une tasse de thé et des petits gâteaux et redescendons vers le K6 dans la poussière de la route. Nous aurons fait quand même une trentaine de km à pied aujourd’hui, cela nous manquait.

Direction Douchanbé par la nouvelle route. Il fait maintenant nuit, la route est ponctuée de tunnels mal chaussés et il y a énormément de camions mal éclairés qui se doublent sauvagement alors qu’ils roulent à 40km/h maximum. Les conducteurs des voitures s’impatientent et doublent aussi n’importe comment, ce serait un joyeux chaos si ce n’était pas si dangereux, la route n’ayant aucune protection contre les chutes dans les ravins. De plus, entre les tunnels, il y a des travaux sous forme de grands rectangles de revêtement enlevés, attendant 5cm plus bas que le reste de la route que quelqu’un vienne pour remettre du goudron, ce qui fait faire des écarts importants aux véhicules le tout dans le noir avec des véhicules pas ou trop éclairés, bref, l’enfer.

Nous abandonnons l’idée d’arriver à Douchanbé le même jour et quittons la grand route pour remonter vers un sanatorium (?) dans la montagne. Un virage avec un terre-plein plat nous accueille pour la nuit, calme et sans trafic, avec les étoiles dans le ciel.