C’est dimanche. Le dimanche à Kashgar, c’est le jour où les Kyrgyzes passent la frontière et viennent vendre les animaux sur pied au marché aux bestiaux. C’est aussi le jour du grand bazar. Nous voulons voir les deux, et le problème tient dans la localisation à chaque bout de la ville. Les Chinois nous demandent pourquoi nous ne prenons pas tout bonnement un taxi. Évidemment, ce que nous recherchons, c’est un peu d’exercice après tous ces km assis dans la voiture. Nous allons donc louer deux vélos à Abdul, et nous voilà partis.
Le marché aux bestiaux, c’est bestial. Pour nous mettre dans l’ambiance, dès l’entrée, nous tombons sur un mouton égorgé et laissé au milieu du chemin par terre. Peu de gens s’intéressent à cette scène qui leur semble normale. Mais nous, nous ne comprenons pas pourquoi ce mouton est là dans cet état-là. Et personne ne peut nous expliquer. Il y a très peu de Chinois ici, tout le monde parle Ouïgour ou Kyrgyze.
Ensuite, c’est passionnant. Le marché est organisé par séquences, puis par nature. Les séquences, c’est l’arrivée, la zone de négociation, le parc, la zone de départ puis les restaurants. Les natures, c’est les moutons, les vaches (plutôt les taureaux) et les chevaux où l’on trouve aussi les ânes et les mulets. Et les tractations vont bon train. Nous arrivons à choper quelques prix. Un veau pour 75RMB, un taureau pour 1500 et pour un bel âne, l’offre de 400 faite par l’acquéreur ont été refusées à 400. Rappel : 1€=7,5RMB. Nous sommes bien avancés, nous n’y connaissons rien, et surtout pas les prix européens.
En tous les cas, ces situations sont passionnantes, et l’ambiance très chaude. Après avoir bien tourné dans le marché, nous mangeons encore une fois comme les locaux. Et là, c’est forcément de la viande. Nous nous asseyons après avoir payé un prix forfaitaire, et on nous sert sur une table crasseuse deux gros morceaux de mouton sur un pain rond. C’est délicieux, mais on s’en met partout.
Traversée de Kashgar en vélo pour rejoindre le bazar. C’est bondé. Il faut enjamber les scooters pour pouvoir garer les vélos. Il y en a des milliers. Le bazar est plein, les gens des environs viennent vraiment faire leurs courses là. Nous demandons si un JiaLeFu existe à Kashgar, et il y en a un, dans la ville nouvelle. Et Carrefour ne peut pas vendre tout ce qui se vend au bazar. Au bazar, on trouve tout. Du riz à la perceuse à colonne, du stylo au scorpion grillé.
Tout se qui se mange bien sûr, mais aussi tout ce qui est utilisé dans la vie quotidienne ou professionnelle. C’est épuisant. Il y fait chaud, on se bouscule.
Le point commun entre ces deux endroits, c’est les Ouïgours.