J175 10/11/2017 Sur la route de Quetta

La nuit a été frustrante dans la cour du poste de police. D’abord, il nous a fallu nous équiper d’un officier de police et d’un porte-flingue pour aller acheter du pain et une bouteille de coca. Mais surtout, nous avions vu dans le guide que le jeudi soir dans la région du Singh, les fidèles soufis se rassemblent pour chanter et danser accompagnés par des tambours, jusqu’à tomber en transe et s’évanouir. Dans la mosquée voisine, après l’appel strident et long de la prière du soir, nous entendons les tambours battre toute la nuit. Cela dure jusqu’à 5h du matin. Et pas moyen de nous déplacer pour aller voir. Il ne reste que le gardien au portail, inutile de rien lui demander. Et humiliation ultime, nous finissons par nous endormir, et c’est un policier qui nous réveille et nous demande le programme de la journée ! Il reste 170km pour rejoindre Quetta. Le paysage change plusieurs fois, pendant quelques km, nous naviguons même plein sud, alors que notre direction générale est nord-ouest.

Nous suivons le lit d’une rivière, et les montagnes sont apparues autour de nous. Nous montons vers Quetta, l’altimètre dépasse les 2000m.

 

Les camions ont du  mal à grimper les côtes, même les derniers Hino, modernes mais toujours décorés de la façon très kitsch pakistanaise.

 

 

Nous arrivons à l’entrée de la ville vers 11h30, dans les fumées des usines. Mais d’embouteillage à attente de l’escorte urbaine, nous arrivons à l’hôtel seulement une heure après. Déjeuner dans le K6, puis nous attendons notre nouvelle escorte pour aller au consulat iranien récupérer les visas, et au département de l’intérieur pour obtenir le certificat de non-objection à notre traversée du Balouchistan pour rejoindre la frontière à Taftan. L’escorte arrive vers 15h15, nous sommes furieux car les bureaux ferment à 16h. Nouveau mode d’escorte : nous allons dans les bureaux du gouvernement en tuktuk, escortés par une moto. Le certificat est rapidement obtenu, le fonctionnaire comprend l’urgence. Nouveau mode d’escorte : nous sommes dans la voiture d’escorte, et là nous comprenons que ce n’est pas un job agréable : dans la benne du pick-up, nous respirons tous les gaz d’échappement, et il n’y a ni filtre à particules ni pot catalytique ! Au consulat iranien, on nous dit qu’il a été fermé toute la journée pour cause de jour férié. Mais nous pouvons revenir demain samedi, il sera ouvert à partir de 10h. Il nous faut y croire, parce que sinon, il nous faudra attendre lundi…

J174 09/11/2017 La « sécurité » policière

Petits déjeuner, ablutions, nous démarrons le K6 et nous apprêtons à partir. C’est quand le K6 commence à bouger que les policiers de la voiture à côté se rendent compte que nous partons. Ils manœuvrent rapidement leur voiture et nous barrent le chemin de la sortie de la station service. De nouveau, conflit, discussions…Il nous faut accepter l’« escorte ». Alors que nous pensions être tranquilles au moins jusqu’à l’entrée au Balouchistan, cela nous tombe dessus 500km plus tôt.

 

 

Nous suivons donc cette voiture. Au bout de quelques km, une station essence nous tente, nous nous arrêtons, après avoir fait des appels de phares aux pandores qui n’ont rien vu. La pompe ne prend pas les cartes de crédit, il faut aller plus loin. Les policiers qui sont revenus nous assurent que la prochaine pompe à 2km prend les cartes, ce qui n’est évidemment pas vrai.

Nous changeons de véhicule d’escorte. Les nouveaux ont des idées différentes des nôtres sur l’itinéraire, il nous faut bloquer le système une fois de plus pour être entendus. Ils oublient le besoin en carburant. Cela se termine évidemment dans une autre marque de carburant que celle que nous souhaitions, et paiement en cash. Les policiers changent une nouvelle fois notre itinéraire. Cette fois, nous cédons.

Mal nous en a pris, la nouvelle route passe dans les villages, alors que nous privilégions l’autoroute, même avec un détour de plusieurs dizaines de km. La route est défoncée. Nous changeons de véhicule d’escorte pour une moto.

Puis une autre, puis une autre voiture, puis encore des motos, et nous arrêtons de faire le compte. En gros, nous changeons d’escorte tous les 7 à 8km. Rapidement, les policiers ne savent pas qui nous sommes, ni même où nous allons ! Arrêt déjeuner, à l’ombre dans un petit chemin. Cela ne plaît pas à nos accompagnateurs qui veulent nous voir aller au restaurant. On nous met la pression pour terminer notre repas plus vite. A la fin de la journée, nous avons parcouru 425km et donc changé d’escorte environ 50 fois en 10h. Il est 18h quand nous nous rendons compte que nous n’atteindrons pas Quetta aujourd’hui. Nous sommes à côté de Sibi. Les policiers nous « invitent » à dormir là et nous installent dans la cour du commissariat. Nous ne pouvons même pas sortir pour aller acheter du pain.

J173 08/11/2017 Invités par le Khan, arrêtés par la police

Objectif le maximum de km dans la journée, nous repartons dès le petit déjeuner avalé. Il n’y a pas grand-chose à dire de la route, c’est une 2 chaussées semi-fermée. Il faut être attentif aux traversées de villages et aux connections entre les 2 chaussées qui permettent aux locaux de communiquer d’un côté à l’autre de la route.

 

 

On côtoie tous les types de transports routiers, des vélos aux gros poids-lourds de transport de carburant, en passant par les tracteurs agricoles, les charrettes à âne, les camions de transport de voitures très longs, même un troupeau de chameaux.

 

 

 

 

Arrêt à midi à Multan pour visiter un mausolée et un musée. Le temps est terriblement brumeux, on ne voit pas grand-chose de la ville. La curiosité, c’est nous. Aucun touriste. Nous faisons des courses dans un supermarché qui vend de l’eau en bonbonnes de 20l consignées. En repartant, JL explose une nouvelle fois le rétroviseur droit en traversant le bazar. F prend le volant et roule jusque dans la région de Bahawalpur, arrêt à la traversée de la rivière Sutlej sur le chemin d’accès à une propriété. Pendant notre déjeuner, le propriétaire arrive et propose des plats que nous nous sentons obligés d’accepter. Nous finissons pas accepter aussi une invitation à prendre le thé et visiter la maison, et voir les antiquités de la famille : un gros coffre-fort anglais et une caravane.

C’est un gros propriétaire terrien, tout fier de nous montrer son domaine, et présenter sa famille, 2 femmes, 4 fils et 3 filles. Un neveu est aussi présent , il parle anglais et vit en Arabie Saoudite. 2 des filles reviennent de l’école et prennent des photos avec F, on échange des cadeaux. Nous reprenons la route en direction de Khanpur, et nous choisissons un chemin qui s’écarte de la route pour nous installer dans les champs de canne à sucre à la nuit tombante. Évidemment, quelques minutes plus tard, des motos passent dans le chemin, et un peu plus tard, un paysan ouvre la portière de la voiture, créant un incident. La police arrive ensuite et nous retire nos passeports. S’ensuit un chantage aux passeports. Et au bout de 2h de tractations visant comme d’habitude à montrer que la police a l’autorité, nous finissons par atterrir dans une station service au bord de l’autoroute. Le bruit est énorme, avec les moteurs des camions, les klaxons extrêmement stridents, et l’odeur de carburant. Au moment où nous arrivons plus ou moins à nous endormir, une voiture de police vient se mettre à côté du K6 et reste là, tous phares allumés et moteur en route. Il faut que JL aille protester pour que les policiers arrêtent le moteur et éteignent les phares. Le vacarme se calme étrangement vers 5h du matin.

J172 07/11/2017 Wagah border dans l’autre sens

Il est 09h quand nous franchissons le portail de la guesthouse de Mme Bhandari en direction de la frontière directement. La circulation est plutôt fluide, et nous atteignons la barrière rapidement.

Nous reconnaissons l’endroit : il n’y a qu’une seule salle pour accueillir les passagers dans les 2 sens, et la situation est confuse. Priorité est donnée au carnet de passage en douane, puis à l’inspection de sécurité, l’immigration et enfin les douanes. Les fonctionnaires nous considèrent avec bienveillance, le passage se fait assez rapidement, le chef des douaniers monte dans le K6 après avoir retiré ses chaussures.

 

Après une heure environ, nous sommes invités à passer à travers la porte double entre les 2 pays qui vient juste d’être repeinte. Moment émouvant, lieu historique.

Les Pakistanais nous accueillent aussi avec le sourire, nous sommes les bienvenus, d’autant qu’ils nous retrouvent rapidement dans les registres. Recherche habituelle maintenant du n° de moteur, rapidement abandonnée. Le K6 n’est même pas inspecté, les formalités vont vite. Un fonctionnaire nous pousse vigoureusement à changer les roupies indiennes pour des roupies pakistanaises, il donne son taux qui est inférieur de moitié à ce qu’il nous a offert à l’aller. Déclinaison polie…
Nous voilà donc partis à Lahore sur la route encore non finie qui se promène sous l’autoroute urbaine en construction. Recherche d’un changeur, et il s’avère que c’était à l’aller que nous nous étions fait rouler, car on nous propose le même taux qu’à la frontière, ce que nous finissons pas accepter.

 

Un restaurant « familial » au look intéressant se trouve à côté, nous en profitons pour déjeuner, avec du poulet ! Cela faisait 2 mois que nous n’avions pas mangé de viande. A 3h, nous reprenons la route en direction de Sukkur qui se trouve bien trop loin pour être atteint aujourd’hui, voire même demain.

 

 

Ce n’est pas l’autoroute, mais une route à 2 chaussées très fréquentée, camions, buses, voiture, le K6 déroule…

Vers 17h, allumage du voyant du pot catalytique, sans perte de puissance, c’est agaçant à la fin. Nous continuons, nous verrons demain si le défaut persiste, il nous semble que ce défaut s’était produit une fois et avait disparu de lui-même. A 18h, autour de Chichawatni, un site de développement d’une ville-modèle nous tente, nous nous faufilons et nous installons tout au fond. Le propriétaire vient assez rapidement se rendre compte de qui sont les squatters, et nous laisse dormir là sans problème.

J171 06/11/2017 Au revoir, Inde

C’est notre dernier jour en Inde, demain nous passerons la frontière et retournerons au Pakistan via la porte Wagah. JL passe le K6 sur la fosse de la guesthouse dans l’espoir de trouver quelle est l’articulation qui grogne de sécheresse. Un peu de graisse sur les supports de la barre stabilisatrice, le reste semble propre. Il en profite pour remettre un fil de fer sur la tôle de protection du chauffage stationnaire perforée par une pierre et déjà “réparée” par Toyota à Islamabad. F fait un gros travail de nettoyage intérieur avant la traversée du désert du Balouchistan. Nous allons de nouveau vivre 100% dans le K6, et il y a vraiment trop de poussière dans l’habitacle. La boîte à médicaments perdue il y a 2 mois refait soudainement surface. Lessive de tout le linge en attente, tentative de séchage, mais le soleil est très voilé aujourd’hui, il faudra tendre un fil dans le K6 pour finir la nuit avant le départ, et même peut-être rouler un peu avec, ce qui fait très Bohême. Le personnel nous permet de visiter la maison de Mme Bhandari, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Mme Bhandari est décédée il y un peu plus d’un an à 103 ans, et la maison est restée dans l’état où elle l’a laissée. C’est une grande et vieille maison, avec des plafonds de 5 ou 6m, grandes pièces de réception, bibliothèque, cuisine immense, très agréable. La guesthouse ne loue que rarement les 3 chambres de la vieille maison, il y a des annexes avec des chambres beaucoup plus petites mais modernes à l’extérieur.

Nous partons une partie de l’après-midi pour aller faire quelques achats de cadeaux indiens, tremper dans un bazar et se faire promener par un rickshaw.

 

 

 

Au milieu des boutiques se trouve un petit moulin électrique en plein bazar.

 

 

Dîner tranquilles dans le K6, nos amis allemands sont toujours là, tout le monde a un peu bricolé son véhicule dans la journée. Au soir, un brouillard épais recouvre la ville et brouille les lumières des lampadaires.

J170 05/11/2017 En route vers la frontière

Cette fois, c’est la bonne, nous repartons de bon matin (tellement bon que nous n’avons pas eu de petit déjeuner, service inexistant dans cet hôtel) et filons bon train, le K6 en pleine forme. Arrêt dans un petit bois pour le petit déjeuner maison, rapidement entourés par une famille qui ne fait pas mystère qu’elle veut nous voir déguerpir et vite. Ils ne sont probablement pas très en règle, ou nous sommes sur un territoire qu’ils sont chargés de garder ? Nous ne saurons pas, et finissons tout de même notre repas devant ce public improvisé et impatient. L’autoroute se déroule bien, sauf des portions en travaux à cause de réfection de ponts et de carrefours. Arrivée à Amritsar en début d’après-midi, nous découvrons un magasin Métro à l’entrée de la ville, nous y faisons quelques courses de produits difficiles à trouver dans les magasins indiens et en profitons pour prendre un déjeuner sur le pouce dans un fastfood local.

 

Nous retrouvons le jardin de la guesthouse de Mme Bhandari avec plaisir, et apprécions de pouvoir reprendre nos nuits dans le K6. C’est l’automne, et même en Inde, les arbres perdent leurs feuilles. La température a fraîchi, et nous ne nous trempons même pas dans la piscine.

J169 04/11/2017 …cela donne une éclipse !

Tous guillerets de bon matin, nous sommes pleins de bonnes intentions pour remettre le K6 en état propre à rentrer à la maison. Il s’agit de trouver un rétroviseur extérieur pour le côté droit, et le faire laver. Dans le quartier des mécanos, il ne faut pas faire dans la dentelle : là où Taimoor avait annoncé 80 roupies pour un bout de miroir à coller directement sur les débris de l’ancien, le “spécialiste” de Chandigarh exige 1500. Comme d’habitude, il faut trouver la bonne extrémité de la ficelle pour débobiner et arriver à quelque chose d’acceptable : 400 roupies, rétro collé. Il y en a pour un peu plus d’une heure, ce qui suffit pour le lavage.

Avant de visiter la ville dessinée par Le Corbusier, nous partons nous tremper dans la foule indienne du jardin de pierres, un “Palais Idéal” à la taille de l’Inde.

 

 

 

 

Puis nous acheminons alors vers un bon restaurant au club house du parcours de golf local. C’est bon et le lieu est magnifique, mais le service est nul. Enfin, nous reprenons la route direction Amritsar, à la frontière du Pakistan. Et 10mn plus tard, en pleine ville, la cata. Voyant batterie allumé, plus de direction assistée, le K6 est inconduisible. Nous progressons un peu en direction des mécanos du matin, puis changeons d’idée. Nous appelons Taimoor. Une heure plus tard, il envoie un n° de téléphone. Il nous faut un interprète pour comprendre l’anglais du garagiste. Pb : l’interprète comprend ce qu’on lui dit au téléphone, mais ne sait pas où c’est. Finalement, nous arrivons au garage vers 17h, le K6 rend l’âme en entrant dans la cour : plus de batterie. Diagnostic immédiat : courroie d’alternateur rompue à cause de la poussière accumulée dans les gorges. Une chance : sur les débris retrouvés dans la tôle de protection, on peut lire la référence de la courroie. 2 courroies sont rapidement approvisionnées et l’une mise en place.

A 21h, le K6 redémarre, prêt à la route, mais il est trop tard, il fait nuit, il nous faut coucher de nouveau à Chandigarh. Ashok Kumar ne nous lâche pas : il nous accompagne à la station service puis à l’hôtel. Nuit réparatrice bien gagnée. Nous sommes vraiment contents que cette panne soit arrivée là et maintenant plutôt que la semaine prochaine…

J168 03/11/2017 Et quand les planètes sont alignées…

Lever de bon matin, études de cartes dans tous les sens avec tous le logiciels disponibles, nous arrivons à cerner le quartier, mais pas l’adresse exacte. Sur place, nous comprenons que l’adresse donnée est surabondante et probablement décrit 2 endroits distincts. Le quartier, c’est en fait un vaste ensemble  d’anciennes fermes rachetées par des particuliers qui en ont fait des domaines clos très fermés sur lesquels ils ont fait construire de grandes villas luxueuses bien gardées dans leurs murs. Nous sommes perplexes. Où est ce garage ? Un voiture de police est au bord de la route, ils veulent bien nous emmener. Au bout de quelques centaines de mètres, on nous ouvre un grand portail, et nous découvrons une autre résidence dans la résidence, c’est des poupées russes ! L’adresse est au fond. Perdu. Le gardien qui nous a vus arriver nous informe qu’il y a 2 adresses avec les mêmes coordonnées, c’est l’autre la bonne, elle est juste en face du grand portail, à l’extérieur. Nous nous y présentons, un peu anxieux : toujours pas de garage. Mais à travers le portail, on peut voir quelques grosses Mercedes, des BMW, une Porsche…On nous ouvre, le jeune regarde notre voiture, un peu surpris : “c’est pour cette voiture ?” Le père, visiblement sortant de sa douche, nous accueille avec le sourire, prend les choses en main immédiatement. Une prise est branchée, et il s’installe dans un fauteuil à l’ombre avec son appareil de contrôle ; le fils est au volant du K6 et suit les instructions du père.

 

Le chat Jaguar s’est déjà installé sur le siège arrière, il parait que c’est bon signe, il adore les belles voitures. JL suit de près. 20mn et quelques redémarrages plus tard, plus de clignotants, le père a le sourire, débranche la prise et demande, pourquoi n’allez-vous pas essayer ? Essai avec le fils, la puissance est bien là, elle ne demande qu’à sortir, nous n’étions plus habitués.

 

Tout le monde a le sourire, le père s’est visiblement bien amusé. Il explique que son champ de compétence, c’est les voitures importées exclusivement et uniquement le haut de gamme : Ferrari, Maserati, Lamborghini, Bentley, etc Mais il aime bien le concept de notre K6 et nous trouve sympas. Il ne demande rien pour des babioles comme celle-là. La seule chose qu’il accepte, c’est une petite tour Eiffel que nous avons un peu honte de lui offrir, mais nous n’avons rien d’autre. En fait, il a un atelier officiel ailleurs (l’autre partie de l’adresse ?) et là, nous sommes chez lui, nous avons été reçus avec thé, café, très agréablement. Nous repartons tout guillerets, directement sur la traversée de Delhi de part en part qui nous prend 2h avant de nous arrêter pour le déjeuner. La conduite du K6 est redevenue normale et très confortable, tout va bien. En fin d’après-midi, nous atteignons le but de la journée : Chandigarh. Hôtel moderne pas trop cher et propre, et au repos.

J167 02/11/2017 Les planètes s’alignent sans prévenir

JL a un peu honte de réquisitionner la ligne principale de l’hôtel et l’ordinateur du patron, mais il faut arriver à une solution avec l’iPad ou il faudra en racheter un (plus de 600€ pour un 32GB avec SIM). Il décide donc de remettre le couvert avec Apple Care au téléphone. La communication s’établit à 09:00 environ. C’est un conseiller cette fois. Pas d’accent, très compétent. Au bout d’une demi-heure, le diagnostic est définitif : pas de réactivation possible, la machine ne répond pas. Dernière solution : restauration, comme il n’y a pas de sauvegarde, les données seront perdues. Françoise avertie avait donné le feu vert, et en une heure, la machine est repartie comme neuve. Déjeuner dans un restaurant sur le toit d’un immeuble de la petite place de Paharganj, toujours léger et occidental. Entretemps, le cousin de Mohammed a finalement choisi un autre expert, au sud de la capitale. Cela tombe bien (haha), parce que F veut visiter le mausolée de Humayum, aussi au sud.

Sans savoir si nous sommes bien en train de nous rapprocher de notre homme, nous quittons notre hôtel bruyant pour le mausolée. Ce qui est intéressant là, c’est la taille du parc et la propreté impeccable. L’endroit est magnifique et très agréable. Il y a en fait plusieurs bâtiments dans le même parc, le plus impressionnant étant bien entendu le mausolée d’Humayum.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous trouvons un hôtel avec un parking pas trop loin, dînons dans un autre hôtel avec restaurant occidental et au  lit, non sans avoir reçu l’adresse de l’expert pour le lendemain.

J166 01/11/2017 Histoire de pomme, ou comment perdre son temps bêtement

On parle souvent de la loi de Murphy, l’empilage des emm…dements. Mais on oublie souvent de dire qu’il y a peu de hasard là. Le nez dans le guidon, nous ne voyons pas venir l’obstacle et buttons dedans tête baissée.

Expérience malheureusement intéressante que cet échange avec le service Apple Care au téléphone en Inde. On obtient immédiatement un conseiller qui est disponible longtemps et qui connait bien les produits. Comme l’iPad est bloqué, il nous faut le connecter à un PC qui fait tourner iTunes et qui va faire le boulot pour lui. La jeune femme (dans notre cas) ne peut pas voir l’iPad et nous demande donc l’autorisation de voir notre écran d’ordinateur. Nous installons un petit logiciel de communication et là, cela commence à se gâter. Elle découvre que notre machine est en français et elle ne peut pas comprendre ce qui se passe à l’écran. De plus, elle a un accent indien épouvantable et JL ne comprend pas la moitié de ce qu’elle dit, d’autant qu’il utilise la ligne du lobby de l’hôtel, les chambres n’ayant pas accès à l’extérieur. Elle exige un PC indien. Le patron de l’hôtel prête son appareil. Pendant plus de 2h, JL monopolise la seule ligne externe de l’hôtel (combien ont-ils perdu de réservations pendant ce temps ?) et le PC du patron. Jusqu’au moment  où il faut redémarrer l’iPad, la conseillère découvre que la carte SIM est verrouillée, il faut la déverrouiller, JL fait stupidement 3 fois un code erroné, la carte est bloquée, nous n’avons pas le code PUK, game over. Personne ne s’énerve, le patron de l’hôtel recommande l’achat d’une autre carte SIM locale. Rapidement fait, mais l’activation de la carte SIM va prendre toute l’après-midi. Fin de l’histoire pour aujourd’hui (on ne parle pas de la désolidarisation de la carte dans son logement qui a imposé un peu de force pour être extraite). Pendant ce temps, Mohammed et son cousin courent après des spécialistes de la reprogrammation moteur, l’expert retenu ayant soudainement disparu. En fin de journée, 2 contacts annoncés, et un trouvé par nous sur internet. Il faut patienter…

Nous sommes pas mal patraques, nous prenons tous nos repas dans des restaurants où l’on peut trouver des plats occidentaux sans épices. Coucher tôt. Pas de photo aujourd’hui, cela reflète peut-être notre état d’esprit, face à ces tracas introduits par les systèmes électroniques censés nous aider dans nos projets et qui deviennent parfois de vrais boulets à traîner. Les ingénieurs nous prennent vraiment pour des handicapés du cerveau. Ou peut-être, au contraire, ont-ils peur d’avoir fait des erreurs qui peuvent leur être reprochées, et verrouillent-ils toutes les possibilités de réglage.