J191 26/11/2017 La frontière Iran-Turquie

Il fait assez froid, bien que nous ayons laissé le chauffage stationnaire du K6 en route toute la nuit, mais au plus bas niveau. Nous repartons dès le petit déjeuner avalé, objectifs : faire le plein de gaz dans la 2e bouteille, faire laver le K6, prendre du gazole pour la dernière fois en Iran et passer la frontière. Nous roulons donc vers Maku que nous atteignons vers 11h30.

En route, nous avons pu faire remplir la bouteille de gaz, une fois de plus, il faudra faire attention en la mettant en service, elle est quasi pleine, bien que JL ait vidé une partie du liquide avec le vendeur. Au sud de Maku, la dernière pompe des camions nous fait le plein, et à l’entrée de la ville, nous faisons laver la « machine » (nom donné par les Iraniens à leur voiture). Puisqu’il nous reste des Rials que nous aurons du mal à changer, nous nous offrons notre dernier déjeuner iranien dans un petit restaurant de Maku. Menu fixe, pas d’embarras du choix, sauf pour le plat principal pour lequel le patron nous impose des khebabs. Nos voisins prennent des shashliks. Quelques achats de nourriture, et nous voilà partis pour Bazargan, car les banquiers de Maku nous ont assuré que c’est là-bas que l’on peut changer avantageusement. Nous avons des doutes, parce que nous avions déjà eu des problèmes dans le même sens en 2015. Nous faisons nos calculs et décidons que nos 2085000Rials doivent nous donner au moins 225 lyres turques. Pas moins. Le changeur (qui était plus ou moins officiel en 2015, et qui maintenant a une belle enseigne) nous en offre 195 lyres, pas plus. Discussion houleuse, JL se retire. F est d’accord pour tenter les pirates à la frontière, et là, évidemment, le résultat est encore plus faible, il y en a même un qui offre 95 lyres. Il semble que pendant notre voyage, la monnaie iranienne ait subi une forte dévaluation. Nous décidons que ces rials seront mieux remis à nos enfants pour leur prochain voyage que bradés à des gougnafiers. A l’entrée dans l’enceinte de la douane, comme lors de nos précédents passages, un « guide » vient offrir ses services, que nous refusons poliment mais fermement. Comme nous connaissons les démarches, le passage se fait assez vite du côté iranien, sans fouille. Un petit cafouillage se produit qui fait que nous attendons un peu devant la partie turque du portail de passage. Un conducteur de voiture en attente nous aide à contourner toutes les barrières, et nos passeports européens nous donnent un droit de passer devant les queues, la partie turque est rapide aussi, avec juste une ouverture des portes, sans fouille. En 3h, le passage est bouclé, nous pouvons prendre une photo des monts Arrarat depuis le côté turc sans les poteaux télégraphiques.

Le ciel est clair, la vue est magnifique. Nous nous arrêtons pour admirer le coucher du soleil sur le mont Arrarat qui est en train de disparaître dans le lointain.

Nous passons à Dogubeyazit prendre un peu d’argent à un distributeur et trouvons un emplacement pour la nuit quelques km avant Agri. La température est de nouveau négative.

J185 20/11/2017 Et donc nous faisons le plein de gaz

Il y a quelque chose de curieux, mais qui nous arrange bien, c’est que le gaz distribué en bouteilles est du butane et non du gaz naturel liquéfié, comme on pourrait le penser en voyant tous les tuyaux courir au sol et les installations gazières dans tout le sud de l’Iran.

Et donc, nous décidons de régler le problème de notre réapprovisionnement en butane. Le problème réside dans le fait qu’il n’y a pas de distribution de bouteilles Camping gaz hors de l’Europe. Notre bouteille de secours étant vide, il nous faut la remplir sous peine de tomber en panne de gaz en route. Nous avons vu qu’il y a des vendeurs de gaz au bord de la route. Essentiellement, ils transfèrent le gaz des grosses bouteilles vers les réservoirs de voiture, ou les petites bouteilles, très semblables aux nôtres…à la différence essentielle près du connecteur. JL a discuté déjà) plusieurs fois avec ces distributeurs, mais pas trouvé de solution simple. Cette fois, nous nous arrêtons devant l’un de ces marchands et JL commence à parlementer. Le jeune lui indique qu’il n’a qu’à prendre son raccord à lui, et l’apporter avec le nôtre à un mécano qui possède un tour 1 km plus loin. Mais le mécano n’a pas les compétences ou la machine pour effectuer des pas de vis fins à gauche. Retour à la case départ, et décision rapide et radicale. Puisque le vendeur utilise des flexibles raccordés à des connections par des canules serrées par des colliers de serrage, il suffit de supprimer un connecteur sur notre flexible pour le rendre compatible. Sacrifice du raccord à 20€ immédiatement amorti par le prix de la recharge effectuée séance tenante : 1€ au lieu de plus de 20€ en France. Et nous voilà repartis, rassérénés, pas de soupe froide en perspective.

La route continue, ici, on peut acheter le même jour des melons (délicieux et juteux) et des oranges locaux (ha, j’en entends déjà discuter des accords en français…).

 

 

 

 

Et nous pouvons constater que le claps de Luc n’est pas unique au monde, il a un grand frère en Iran !

J184 19/11/2017 Dans les champs de gaz

Nous ne restons pas à Shiraz, nous ne voulons pas polluer l’image que nous en avons des jardins en fleurs au printemps, et de la ville verte. A l’automne, la poussière envahit tout, et la ville semble grise. Nous repartons donc en direction de Ahvaz, sur la route de la Turquie.

Cet itinéraire traverse des déserts, et passe dans les champs de gaz du sud de l’Iran. Les torchères commencent à apparaître, et les tuyauteries courent sur le sol. Peu de zones fertiles, mais le relief change, avec des alternances de grandes plaines très plates bordées de montagnes arides, ou de passage de cols dans des paysages lunaires.

Une singularité : en plein désert tout sec, une cascade dégringole de la falaise, créant une zone à touristes au milieu de nulle part.
Petite aventure avec l’approvisionnement en gazole. Nous n’avons pas de carte d’approvisionnement, donc nous payons plein tarif, à 6000 Rials/litre, ce qui représente le plein des 80 litres pour 10€. Mais pour cela, il faut que quelqu’un prenne ce débit à son compte, soit le pompiste avec une carte à lui, soit un camionneur de passage. Les cartes permettent de ne payer que moitié prix. La différence est généralement partagée entre le camionneur et le pompiste. Aujourd’hui, lorsque nous nous arrêtons pour faire le plein , le pompiste n’a pas de carte, il emprunte donc la carte d’un camionneur, mais il ne reste que 17 litres sur cette carte. Discussion, le camionneur pressé s’en va, et nous ne payons finalement que 3000R/l pour cette courte livraison, obligés de repartir prendre 80 litres 200 km plus loin, avec la carte du pompiste cette fois. Nous nous arrêtons trop tard, il fait nuit, et nous nous sommes trompés de route, bernés par le GPS. Nous avons trouvé un chemin le long d’un canal qui longe une route parallèle à la nôtre. Nous entendons le bruit des véhicules sur la route principale. Peu de photos ce jour passé sur la route.