J28 16/06/2017 Vallée de la rivière Aras

Nous avons pour objectif de monter voir le château de Babak au dessus du village de Kaleybar. Et pour l’atteindre, il nous fait longer la frontière Nord-Ouest de l’Iran avec l’Azerbaïdjan, puis l’Arménie, puis l’Azerbaïdjan. En effet, il y a une enclave de l’Azerbaïdjan en Arménie. Cette rivière serpente dans une gorge très spectaculaire dans des roches rouges arides. On pense à ce que devait être les idées des caravaniers passant par là avec leurs chameaux. La route est bonne mais très sinueuse. Les paysages sont très beaux, mais pas de photos, il y a des miradors partout. Nous nous arrêtons pour jeter un coup d’œil à l’église saint Maryam, immédiatement rappelés à l’ordre par un militaire dans un fort. Pas question de quitter la route. D’ailleurs, en y regardant bien, le village qui entourait cette église a été complètement rasé, pas un mur debout. Plus loin, nous arrivons au monastère de Saint Stephanos, en haut d’un raidillon impressionnant. Parking à l’ombre, il n’y a pas grand monde. Bien sûr, c’est fermé ! On nous explique que c’est l’anniversaire de la mort de « quelqu’un de célèbre » en Iran. Au moment où nous arrivons devant la porte, un homme sort sa moto du monastère. 4 Iraniens qui discutent avec nous demandent à pouvoir entrer. Refus. J’explique que nous avons fait beaucoup de km pour venir visiter ce lieu. L’homme accepte finalement de nous laisser entre et appelle le préposé aux tickets qui ne vient pas. Le monastère est très bien restauré, et il y a des plans expliquant clairement les fonctions des pièces. La visite est intéressante. Mais au moment de partir, l’homme nous demande de payer le prix des tickets, mais ne peut pas donner de tickets. Discussion houleuse, compliquée par le fait qu’un Néo-Zélandais a profité de notre passage pour s’infiltrer et se promener plus loin que nous. Nous payons finalement le prix demandé.

Il y a d’autres églises le long de la route, notamment une toute petite chapelle, la chapelle des bergers.

Déjeuner sans charme le long de la route sous un mûrier.

Arrivée tardive à Kaleybar, village tout en pentes raides. Après nous être un peu perdus, nous arrivons au parking de départ du sentier vers 18h, et commençons à grimper les escaliers. Un couple d’Iraniens croisé nous informe que l’objectif envisagé se trouve à 2 ou 3h de marche…Hésitations puis décision de continuer. Bien nous en fait, car nous avons eu droit au coucher de soleil sur le fort à 2400M (en partant de 1800m, montée en 1h20mn). Retour à la voiture à 20h30. Il s’agit d’un fort construit dans les années 800 au sommet d’une montagne par un Azeri nommé Babak qui s’est battu pour défendre l’Azerbaïdjan contre les Arabes. Nous avons raté de peu l’anniversaire de Babak (dernière semaine de juin), évitant du même coup les soupçons de la police envers les étrangers assistant à ces festivités.

Il est tard, difficile de trouver une place horizontale au calme. Nous optons pour un « camping » à l’iranienne avec de petits abris disséminés sur un terrain qui a dû être accueillant, mais qui est très malpropre. Dîner, coucher rapide, perturbé un temps par des gêneurs venant réclamer des dollars.

J27 15/06/2017 Passage de Turquie en Iran à Dogubayazit/Bazargan

Journée tranquille : des km, des formalités, des achats rapides.

Partis de bon matin de l’hôtel, après avoir acheté des timbres et rédigé 2 cartes postales, nous filons à la frontière. Déjeuner avant la frontière, histoire de na pas faire la queue l’estomac vide. Arrivés à 13h50. Sortie de Turquie relativement rapide, nous vérifions que nos passeports sont bien tamponnés cette fois-ci. Traversée du pont bien gardé des deux côtés, la ligne de chemin de fer n’est toujours pas réouverte. Du côté iranien, les choses se déroulent mieux qu’il y a 2 ans, les fonctionnaires acceptent de me faire des signes pour aller d’un guichet à un fonctionnaire, d’un fonctionnaire à un chef, dans un sens, dans l’autre. Au bout d’un moment, je découvre que le même homme me suit et parle pour moi. A la fin, il veut prendre les passeports, je refuse, mais tout va bien. Un chef vient vérifier le n° du châssis du K6, n’ouvre pas le capot, fait vaguement ouvrir les portes latérale et arrière, tamponne, et nous fait signe d’y aller. L’homme qui me suivait engage la conversation en anglais. Il est chef douanier en vacances, et fait ce service pour gagner un peu d’argent. Je n’ai rien demandé, a priori pas besoin d’aide non plus. Cela se termine par un chewing-gum dans la poche, ramadan…Un changeur se présente. Le chef douanier nous le recommande. Nous nous laissons faire pour 200€, et recevons en échange une liasse énorme de billets très usés. 78 billets de 100000 rials exactement, donc 7800000 rials. Je pense que le chef douanier touche sa commission dessus, tout va bien.

A 16h10 nous sommes libres. Premier achat : une carte SIM car je ne trouve pas l’ancienne dans la boîte dédiée aux cartes SIM. Je la rachète au même agent qu’il y a 2 ans.

Passage à la pompe, le K6 est vide. Nous mettons 78l de GO pour 475000 IR, soit environ 12€, même en recomptant 3 fois, cela ne fait décidément pas cher.

Nous avions pris l’habitude d’utiliser le tuyau des laveurs de voitures pour faire le plein d’eau. Mais on nous indique que cela ne convient pas, et nous vend 15 litres d’eau en bidon pour 10000 IR, soit 0,25€.

Dans l’atelier voisin, on nous lave le K6 à la lance sous pression, savonnage, brossabe, rinçage pour 100000 IR, soit 2,5€.

Quelques km plus loin, nous trouvons un endroit sans eau ni ombre, mais parfaitement calme dans un chemin agricole, avec une très belle vue sur le lac de la rivière Aras que nous suivrons le lendemain. Pas de moto, de voiture, de muezzin, TVB.

J-10

La tension s’accroît. Le visa iranien traîne par incompréhension mutuelle entre l’intermédiaire iranien et nous : il ne veut pas solliciter les codes de référence permettant d’obtenir les visas avant un mois précédant notre entrée en Iran, mais  le consulat nous demande de démarrer la procédure 2 mois avant. Cela nous a bloqués pour le visa pakistanais que nous ne sommes plus du tout certains d’obtenir dans les temps. Nous allons demain à Paris pour renvoyer la bille dans le jeu.

Côté CPD, on a fait tilt. Défaut de la SG et du LCL, il a fallu sortir l’argent. 45k€ dehors de nouveau jusqu’au retour.

Pour la logistique, nous pensons être au point. Kit de réparation de pneu, filtre gazole de secours, sangle de remorquage.

Le parcours est à peu près figé maintenant, le planning un peu moins. Passage en Chine prévu pour mi-août, et en route à travers le Pakistan et l’Inde pour rejoindre le Népal. Il y aura donc 2 parenthèses montagne, au Kirghizstan et au Népal.

Au niveau des dépenses, à part la caution du CPD, il y a aussi un problème de billets d’avion remboursables non complètement remboursés par voyages-sncf.com. LR/AR déjà en route, je prévois un passage au tribunal de Romans pour récupérer le reste (200€).

(à suivre)