Nous sommes au cœur de la plus belle région du Pakistan, et aimerions bien rester quelques jours ici pour faire un peu de montagne et en profiter.
Mais nous sommes préoccupés par la situation du K6 et nous ne savons pas combien de temps va prendre l’obtention du visa indien. Notre stratégie est donc d’aller rapidement à Islamabad, de demander immédiatement le visa et pendant l’attente, de profiter du délai pour obtenir les pièces détachées éventuellement nécessaires. Nos informations nous avaient fait croire qu’il y a un centre de service de classe internationale VW à Islamabad, mais comme depuis 2 jours que nous sommes au Pakistan, nous n’avons vu aucune VW, nous savons que c’est faux. Par contre, Toyota occupe 90 % du parc avec notamment des véhicules d’occasion en provenance directe du Japon. Il doit donc bien y avoir un gros centre de service, car nous voyons de beaux Land Cruiser récents. Rapidement, cela veut dire à une vitesse de 50 km/h. Et là, ce n’est pas le K6 qui est en cause, mais la circulation. On trouve toutes sortes de véhicules sur les routes ici.
Les Pakistanais ne respectent aucune des règles internationales de sécurité automobile. On voit des dépassements en sommets de côte, en 3e position, avec un véhicule en face voire 2, il faut être très attentif. Et ce manque de discipline résulte en un manque de fluidité du trafic qui ralentit considérablement la vitesse de croisière. Sans parler des troupeaux.
Nous sommes vendredi, et nous savons que les consulats n’ouvrent souvent le service des visas que le matin. Nous essayons donc d’arriver à Islamabad avant midi. Mais c’est mission impossible. Bien qu’il soit près de 14h quand nous sommes à l’entrée de l’enclave diplomatique, nous tentons notre chance. Entrée de l’ambassade, fouille, confiscation des téléphones, nous passons, mais à l’intérieur de la clôture, dans un interphone, nous apprenons que l’entrée consulaire est à l’arrière du bâtiment. Rebelote de l’autre côté, fouille etc. Au guichet, l’employé nous informe que les demandes de visas ne peuvent pas être faites à l’ambassade, mais chez un prestataire à l’extérieur de l’enclave. Le tout a duré près d’une heure. Il est plus de 15h quand nous arrivons chez le prestataire qui nous dit que nous devons remplir un document sur internet, mais que ce document est inaccessible du Pakistan ce jour-là sine die. Vérification faite, c’est exact. Le truc pour nous consiste donc à faire remplir le document à l’étranger et à se le faire envoyer par email. C’est fichu pour aujourd’hui. Le seul bon point, c’est que nous pouvons revenir le lendemain, car ils travaillent le samedi. Nous passons chez Toyota. Le chef du service maintenance nous appelle le technicien formé pour le « passage à la valise » qui arrive avec une mauvaise nouvelle : ce centre n’est équipé que pour les véhicules de la marque. Mais il peut obtenir une valise universelle pour le lendemain. Décidément, tout se passera le samedi. Il faut remarquer que le Pakistan est une république islamique, et bien que le jour chômé de la semaine soit officiellement le dimanche, beaucoup de commerces sont fermés le vendredi jour de prière.
Reste à trouver une guesthouse confortable et pas trop chère. Il ne faut pas se montrer trop difficile, car celles indiquées par le guide sont toutes fermées. Nous en trouvons une grâce au GPS de la tablette de F, et nous pouvons enfin nous reposer.
Nous partons à pied vers le centre commercial Jinnah voisin, et choisissons d’aller dans un restaurant de pizzas pour changer de l’alimentation « sur la route ». Euh, mauvaise pioche, il y la dedans une trentaine de mâles qui regardent F bizarrement car elle n’est pas correctement voilée. Un Pakistanais sympa nous oriente vers un autre restaurant un peu lointain et nous prenons un « taxi » (Suzuki Cuore) pour y aller. Grandes jambes s’abstenir. Le restaurant est beaucoup plus moderne, ce n’est pas le même standard. Nous étions en train de nous demander comment nous y prendre, car il faut payer d’abord et attendre pour être servi. JL entend parler français derrière lui, se retourne et fait face à 4 jeunes Pakistanais. En fait, ce sont des Français immigrés de 2e génération qui sont en vacances ici. Grande discussion pour comprendre la situation exacte de ces jeunes, 3 femmes légèrement voilées et un homme. Très sympathiques, ils sont tous plus ou moins étudiants et passent leurs vacances chez des parents qui sont d’ailleurs avec eux dans le restaurant. F, un peu surprise, apprend que contrairement à ce que nous pensions, les jeunes femmes ne sont pas frustrées d’être légèrement voilées ici, parce qu’en France, elles portent le tchador. Photo souvenir, puis elles nous aident à commander notre (énorme) pizza.
Pizza que nous mangeons à l’extérieur sur la terrasse. Mais elle est trop grande, il faut se résigner à en laisser la moitié (Fabien et Corentin devraient penser à Bondi beach à ce sujet…). Pas de problème, on nous met le reste dans une belle boîte que nous emportons… et donnons une dizaine de mètres plus loin à un travesti qui mendie de la nourriture et la reçoit, ravi, car c’est encore chaud. Des travestis au Pakistan, nous en avons vus déjà quelques-uns, généralement mendiant et très méfiants du contact avec nous. Apparemment, ils n’ont pas la vie facile.
On nous rappelle notre chauffeur de taxi qui nous remmène à la guesthouse. Nuit confortable sans trouble.