J181 16/11/2017 Le musée archéologique de Zahedan

Comme promis la veille à notre mentor, nous allons visiter le musée de Zahedan avant de repartir. A notre arrivée, nous sommes pris en charge par une jeune femme parlant très correctement anglais qui nous explique que le musée est normalement fermé à cause de travaux, mais qu’elle comprend bien que nous ne pouvons pas revenir plus tard, elle nous guide un peu, puis un garde prend le relais. Effectivement, un grand nombre de vitrines sont mal rangées, nous comprenons que nos amis les photographes sont à l’œuvre et génèrent des problèmes.

Le contenu de ce musée est intéressant, il y a beaucoup d’objets trouvés dans les environs et le Balouchistan en général. Majoritairement, ces objets datent de 3000 ans, et on peut apprécier l’avancement de la technique dans la région à l’époque. Les poteries sont fines, décorées et peintes, souvent monochromes. Les bijoux sont riches, on trouve de l’or et des pierres précieuses.

Il y a des outils en bronze, et 2 objets attirent notre attention : un œil en métal pour cacher un problème à un œil d’une jeune femme de 25/30 ans, et des forets manuels en bronze. L’étage supérieur anthropologique présente moins d’intérêt, avec les scènes utilisant des mannequins pour illustrer la vie quotidienne, les pièces de monnaie, les armes et la vaisselle plus récentes.Pour les photos, il n’est pas question de rivaliser avec celles que nous a montré notre ami la veille au soir. Nous quittons la jeune femme qui est en fait le conservateur du musée, et notre équipe de photographes et nous mettons en quête de change, et de denrées alimentaires avant de prendre la route.

 

Nous quittons Zahedan  par la vieille ville. Il nous faut ensuite 4h pour rejoindre Bam à 300km par de bonnes routes.

 

 

Petit excès de vitesse de F, non sanctionné par la police pour cause d’impossibilité de communication. Nous passons la nuit dans une guesthouse un peu chère pour la qualité de la prestation.

J42 30/06/2017 Noukous, Itchan Kala

Ce matin, nous retournons au bazar, nous avons besoin de change 100€, dont nous tirons 840000sums, ce qui met en évidence la perte de change de la veille. Mais la veille, nous avions changé des manats en sums. Bon…

Midi, nous cherchons un petit restaurant pour manger un kebab. Comme toutes les tables sont occupées, nous nous invitons à la table d’une femme seule (elle attend sa sœur). Nous commandons quelques chose qui ressemble à ce que nous voulons. La femme et la sœur parlent derrière nous. A la fin, la note est de 24000sums au lieu de 14500 anticipés. C’est elles qui ont modifié la commande parce qu’elles savaient qu’il n’y aurait pas assez. Inutile pourtant de protester : on parle de 2,8€. Il faut s’adapter. Et la femme qui se prétend prof d’anglais mais qui ne nous comprend qu’à peine, nous paie 2 glaces. Son salaire est de 1500000sums/mois, soit 200€ environ, mais impossible de refuser. Elle et sa sœur sont à Noukous pour une formation continue. Nous comprenons qu’elle est veuve depuis peu de temps et qu’en fait, elle garde des enfants à la maison.

Il nous faut nous dépêcher, au musée ce matin, une étudiante a fixé RV à JL à 14h30 pour pratiquer son anglais. Nous sommes 10mn en retard, mais il faut encore attendre mademoiselle pendant 20mn. Après qq mn d’entretien, elle comprend que JL n’est pas anglais. Frustration de s’être fait tromper et vexation de ne pas s’en être rendue compte, elle perd un peu d’intérêt à cette entretien jusqu’au moment où l’on parle de ses aspirations pour son futur job : chercheuse en mathématiques appliquées à l’informatique. Cela ne s’invente pas…

Le musée de Noukous est un peu particulier. Il a été démarré par un peintre polonais, Savitsky et il a été soutenu par une fondation. Il semble qu’il ait eu tant d’argent que décision a été prise de construire un bâtiment pour l’abriter. Dans ce groupe de bâtiment seront rassemblées toutes les collections des 3 musées de Noukous, mais pour l’instant, nous ne pouvons voir qu’une partie du musée ethnographique et du musée d’art contemporain soviétique monté par Savitsky. Il y a du bon et du moins bon. Des objets récupérés sur les sites archéologiques voisins lorsqu’ils n’ont pas été envoyés à l’étranger, des collections de bijoux et de vêtements locaux. Quelques bons tableaux.

Nous quittons Noukous après avoir visité le site d’un village féodal (sic) abandonné à Itchan kala.

Intérêt pour les techniques de construction à base d’argile et de paille. Peu d’information concernant l’organisation du village lui-même, le plan n’est pas lisible. Mais quand on voit les maisons actuelles, on se demande pourquoi les habitants ont quitté le vieux village pour en construire un juste à côté. Il y a sûrement quelque chose qui nous échappe.

Coucher de soleil sur le « fleuve » Amou Daria qui ne se jette plus nulle part par manque d’eau pompée abondamment et aveuglément tout au long de son parcours. La mer d’Aral ne recevant plus d’eau de ses sources se meurt depuis seulement trente ans. Notre projet prévoyait d’aller voir la situation de la mer d’Aral depuis Noukous, mais nous avons laissé tomber. Il faut maintenant 2 jours pour faire l’aller/retour, et un 4×4 puissant, car il y a des sables profonds à passer. Le tout pour plus de 500$ par personne. Les photos des bateaux échoués en pleine terre et complètement attaqués par le sel ont fait le tour de la terre. D’ici 10 ans si l’Ouzbékistan et le Turkménistan ne font rien, cette mer ne sera plus qu’un souvenir,et l’on parlera du sel. Un désastre.

Nous longeons l’Amou Daria vers l’Est pour nous rapprocher de Khiva. Mais avant d’aller à Khiva, nous voulons voir les châteaux qui défendaient les caravanes au nord de la ville. Après avoir grimpé les pentes de la forteresse Chilpik Dakhma surplombant le fleuve, nous choisissons de nous poser près d’une maisonnette vide proche d’un cimetière au bord du fleuve.

Le gardien devrait revenir le lendemain, il y a un chien pas trop agressif et une chatte très maigre investigatrice de l’intérieur du K6. Un homme qui passe à vélo nous fait comprendre que nous pouvons coucher dans la maison, ce sera plus confortable que le K6. Peut-être mais il n’y a pas d’insectes indésirables dans le K6…

La nuit sous les étoiles du désert est calme.