J94 21/08/2017 Filtre à particules, épisode n°3

C’est le grand départ, ou du moins, c’est prévu comme cela. MeiShiLi arrive comme annoncé à 9h, heure de Pékin, ce qui fait quand même que nous devons être prêts à 7h, heure locale. Lever tôt donc, petit déjeuner dans le K6 sur le parking, et les voilà. En fait, il n’est pas seul. Ali l’accompagne, MeiShiLi ayant un autre groupe ne peut nous accompagner à Tashkorgan. Mais Ali est chevronné et parle anglais, tout devrait bien se passer.

Première étape chez le mécanicien recommandé par Abdul. Même scénario. Finalement, il se déclare non compétent, mais son patron nous convoie vers un autre garage qui doit régler le problème. Ce n’est pas très loin. On nous prend en charge immédiatement, et les ordinateurs sortent, confirment la panne d’un capteur, et le patron du garage, en t-shirt blanc et pantalon clair, se glisse sous la voiture et ressort avec 2 capteurs, dont il me montre que l’électrode de l’un est dessoudée, impossible à réparer. Là, ils sortent un seau de capteurs visiblement d’occasion, et choisissent l’un dont la résistance est proche de celle du capteur qui fonctionne, et le pas de vis identique. Et hop, magie, les voyants s’éteignent presque tous (le filtre à particules reste obstinément allumé), et la puissance semble être là. 200RMB, et nous voilà repartis.

Deuxième étape chez un photographe pour tirer les photos du potier, puis épisode potier, guidés par Ali qui a passé toute son enfance dans la vieille ville en dessous de ce potier. Émotion, congratulations, le tout un peu édulcoré par une équipe de reportage qui fait prendre des poses à notre potier. On comprend qu’il fait un peu d’argent en vendant des photos de son art. Le fabricant de loukoums voisin n’est pas là, mais sa femme reçoit nos photos sans trop comprendre de quoi il s’agit.

Quelques courses, et nous voilà au déjeuner. Ali nous trouve un « bon » restaurant local dans le coin, et nous nous retrouvons devant un pilaf et une soupe rouge non identifiée mais super épicée (cela a eu probablement des conséquences…).

Et nous prenons la route, tous contents d’avoir fait tout ce que nous avions prévu de faire dans le temps imparti. A 20km de Kashgar, les 3 voyants se rallument tout guillerets, et la puissance disparaît…Question à Ali ; si nous retardons notre départ de 24h, que se passe-t-il ? Réponse : You Wenqi (gros problème). Nous comprenons que nous avons probablement épuisé nos possibilités de traitement du cas particules, et décidons de continuer jusqu’au Pakistan (après tout, cela devrait descendre jusqu’à Islamabad…).

La montée au lac de Karakul ne nous rappelle rien, et pour cause, la route a été complètement refaite, et évite tous les endroits encaissés. Le spectacle est bien là, les montagnes de tous les côtés, le lac de sable, les chameaux, c’est magnifique et enthousiasmant.

Soudain, barrage, il faut s’arrêter. La raison ? Vous êtes fatigués par la montée et devez vous reposer. La police nous impose un arrêt d’un quart d’heure d’acclimatation à l’altitude. Nous avions le projet de retrouver une jeune femme qui nous avait vendu du raisin dans un village kyrgyze à côté du lac Karaku et de lui donner une photo d’il y a dix ans, mais Ali nous informe qu’il faut oublier ce projet car ce village est maintenant interdit aux étrangers. C’est une zone sensible, il y a eu des troubles. Nous discuterons de la façon de faire parvenir cette photo à la jeune femme à Tashkorgan, Ali peut peut-être trouver un chauffeur kyrgyze là-bas.

Arrivée à Tashkorgan assez tardive et dîner avec notre Ali et son pote MeiXiLi dans un petit restaurant très local où nous dégustons des pigeons rôtis qui nous réconcilient avec le monde. Et nous parlons de notre histoire de photo. MeiXiLi demande à voir la photo et nous déclare qu’il connaît cette jeune fille et son frère. La jeune femme est maintenant mariée, elle a 27 ans et 3 enfants. Ce sont des nomades, et ils sont en ce moment dans les Alpages du côté du col d’Irkeshtam. Il sait comment lui faire parvenir la photo et s’y engage. Au retour, le chauffeur de MeiXiLi pas mal émèché nous attend dans l’entrée de l’hôtel, et une bonne séance de rigolade nous secoue, car il nous raconte que ses clients allemands lui en ont fait voir de toutes les couleurs. Nous avions vu ces Allemands à Kashgar et les avions évités, les trouvant un peu bizarres. Nous prenons des photos d’adieu avec MeiXiLi et Ali qui nous ont bien aidés et nous pensons que dans quelques heures nous ne les verrons plus.

Nuit à peu près calme dans la chambre de l’hôtel.

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