J114 10/09/2017 Remise à la route indienne

Au moment de payer, les Indiens ont toujours une petite surprise désagréable pour le client. C’est souvent les taxes, non mentionnées nulle part et surtout pas incluses dans le prix d’origine, c’est parfois des trucs non inclus, la bouteille d’eau ou autre. Ce matin, c’est une commission de 3 % parce que nous payons par carte de crédit. En tous les cas, il faut être préparé à négocier, car sinon, cela casse l’ambiance. Dix petites minutes de coups de téléphone ici et là, de conciliabules, et finalement, nous arrivons à lever cet obstacle. Le paiement effectué, nous voilà repartis.

L’Inde, c’est probablement les pires conditions de circulation que nous ayons connues. Il n’y a pas de règle, même non écrites. C’est du « SCP » partout. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un terme d’hôtellerie qui signifie « si c’est possible ». Alors, des dépassements en triple position, des circulations à l’envers, même sur l’autoroute, et même par des tracteurs, ou par des chars à bœufs, il faut être préparés à les confronter.

Par exemple, nous arrivons à un péage de l’autoroute. Apparemment, la barrière est cassée, il y a un préposé pour faire signe de s’arrêter. Mais c’est possible de passer à côté, il ne va pas se faire tuer pour quelques roupies. Et donc la moitié des véhicules ignorent ses gestes et passent. C’est tellement possible qu’au moment où nous passons, il se préoccupe déjà de la voiture qui suit. Là, nous avons quand même économisé 30 roupies (moins d’un demi Euro). Bon, comparé à ce que nous avons payé hier…

Notre ambition était d’aller jusqu’à Lucknow pour visiter les palais des maharadjahs, mais il a fallu ce contenter de Shahjahanpur, petite ville sans intérêt aux 2/3 du chemin.

Nuit dans un hôtel sans charme avec le bruit des klaxons des camions en toile de fond, dans une chambre sans fenêtre.

J113 09/09/2017 Sans commentaires

Pour notre dernier jour à Dehli, nous avons décidé que, quelque soit le sort du K6, nous allons quand même faire un peu de tourisme et visiter le fort rouge. En 2013 nous avions manqué de temps et seulement fait le tour. Nous voilà donc partis en tuctuc pour la place Connaught afin de poster les cartes postales et de prendre le métro. JL fait une tentative de conduite mais le chauffeur est trop mal à l’aise.

Et là, il se passe un truc incroyable, JL se fait harponner par un soit-disant agent de sécurité (il montre sa carte) qui lui explique que le fort n’est ouvert qu’à partir de midi, et qu’il y a un bien meilleur plan que de prendre le métro. Il commande un tuctuc qui doit nous emmener pour une somme modique dans un grand centre commercial près du fort où nous pourrons perdre notre temps puis aller à pied jusqu’au fort. En fait, le tuctuc nous ramène à proximité de notre hôtel, ce qui n’est pas précisément dans la région du fort. Et le centre commercial est évidemment une boutique de souvenirs plus ou moins antiques et très chers. Il faut croire que 15 ans d’Asie ne nous a pas encore guéri de la naïveté naturelle…Métro donc, et ballade dans la cohue de l’avenue qui mène au fort.

Visite d’un temple sikh et du temple jaïn en face du fort où se trouve un hôpital pour les oiseaux. On n’en visite qu’une partie, mais c’est édifiant. Majorité d’ailes cassées, de pattes manquantes, de morsures. Ils sont en bien piteux état, chacun dans une cage de 40x40x40. Il y en a plusieurs milliers. La religion jaïn mériterait plus de développements, mais là encore, nous n’avons pas la place. Disons que en gros, c’est la compassion pour le règne animal, homme compris.

Le fort rouge, c’est le château de Versailles de Dehli. Nous avons trouvé beaucoup d’analogies avec le palais Topkapi à Istamboul. C’est un grand parc avec des bâtiments répartis sans connections entre eux. Il y a une grande sérénité dans ces lieux, même avec les foules de touristes plus ou moins respectueux des lieux, grâce à l’éloignement. Chaque bâtiment a sa fonction propre, et a sa propre architecture. On trouve beaucoup de pierre rouge, d’où le nom du fort, mais aussi du marbre, des granits colorés. Tous ces matériaux sont sculptés, engravés, polis, c’est magnifique.

Après un déjeuner rapide dans un fast-food indien dans l’enceinte du fort, nous voilà de nouveau dans le métro pour une bonne heure pour rejoindre le garage VW où nous attend le K6. Ce n’est pas l’heure de pointe, donc on nous cède des places.

A l’arrivée au garage, nous sommes reçus avec de grands sourires, visiblement les nouvelles sont bonnes. Effectivement, le K6 est lavé et astiqué à l’intérieur, et les voyants sont éteints. Un test routier confirme que la panne est résolue, tout le monde est content, nous payons sans trop râler 13500 roupies (environ 200€, oui), et repartons tous contents. ..pour 9km seulement. Le voyant du filtre à particules se rallume. Pas d’autre symptôme, mais il n’est que 17h, nous retournons au garage. Le technicien nous propose un test routier plus sévère pour voir si quelque chose se passe. Nous malmenons le K6 sur un bout de route pas encore en service, sans changement. Mine déconfite du technicien qui nous explique qu’il y a peu de chances que la réparation dure plus de 2000km. En tous cas, VW Dehli ne peut rien faire de plus à court terme, changer le filtre prendrait du temps (attention!). Nous repartons donc en appréciant le plaisir de pouvoir suivre dans les embouteillages. Et paf, à 2 pas du parlement indien, en sortie d’un rond-point, un Indien accroche l’arrière du K6. JL le coince, et demande compensation, ils veulent « effacer » la rayure. Un flic arrive pour nous faire dégager et l’Indien en profite pour se barrer. Nous décidons de reprendre la route et de réfléchir au cas K6 plus tard.

Un bon dîner dans un restaurant sympa de la place que nous aimons bien nous remet les idées en place, et bonsoir. La rue du Jyoti Mahal est toujours complètement défoncée et impraticable par aucun véhicule, ce qui n’empêche pas les habitants du quartier d’y dormir sur leurs châlits et les prêtres de psalmodier leurs prières.

J112 08/09/2017 La galère VW

Peu confiants dans les capacités du concessionnaire à régler notre problème, nous essayons une autre voie.

En fait, nous sommes perplexes devant cette situation : si nous nous présentons dans un petit garage qui ne paye pas de mine, on s’occupe de nous tout de suite, et avec les moyens du bord, les mécanos trouvent assez rapidement une solution et la mettent en œuvre. Si on se présente dans les garages censés être les plus compétents sur notre véhicule, nous sommes souvent mal reçus (Kashgar, ici), les moyens mis en œuvre sont mal adaptés, et les marges de manœuvre des opérateurs sont très limitées. Il est à peu près clair que les petits garages ont l’habitude de tricher avec l’électronique des voitures, ce qui est interdit à un concessionnaire. Nous avons donc utilisé une publicité pour un garage indépendant travaillant sur des grosses voitures qui nous paraît plus adapté à notre demande : nous ne tenons aucun compte des voyants lumineux, nous voulons simplement que la voiture retrouve sa puissance.

Là encore, nous pataugeons pour trouver l’endroit, mais comme nous sommes partis tôt pour éviter les embouteillages, nous sommes finalement en avance d’une demi-heure sur l’ouverture. Ensuite, il faut attendre le technicien compétent. « Cela prend du temps ». Une heure. Une bonne demi-heure d’explications réciproques qui se termine dans le bureau du chef. En gros, ils ne sont pas trop chauds pour s’occuper de ce véhicule qu’ils n’ont jamais vu, et ils ne savent pas s’ils sont capables de gérer le cas. Mais ils veulent bien faire un diagnostic si on le paye (2000IR, à peu près 30€). JL part dans la zone rouge et explique que ce qu’il veut, ce n’est pas un diagnostic, mais retrouver la puissance du véhicule. Donc on ne paye que si on a la puissance (il me semble avoir déjà écrit quelque chose comme cela à Kashgar…). Fin abrupte de la conversation. Nous repartons vers le concessionnaire VW de la veille. Arrivée pendant la pause déjeuner. Décidément…Les choses vont plus vite. Mais là où un garagiste qui n’a jamais vu de VW est capable de faire tourner son PC portable sur le cas exact du K6, ce concessionnaire VW fait tourner sa « valise » officielle sur un Multivan de 2013. Bon, c’est le même moteur…Finalement, nous avons le choix entre 3 solutions cette fois : repartir comme nous sommes venus (oui, cela ne les fait pas frémir), attendre un filtre à particules venant d’Allemagne « cela va prendre du temps » (on parle d’une semaine, donc nous savons où cela risque de nous mener) ou accepter un nettoyage dudit filtre manuellement, puisque la régénération pratiquée n’a pas été suffisante. Cela aussi « va prendre du temps », mais on devrait y arriver dans l’après-midi. Oui, en commençant immédiatement, mais le préposé à l’accueil doit modifier son ordre de travaux, l’imprimer, le faire signer à son chef (qui n’a pas que ça à faire), et à JL. Une heure. On n’y arrivera pas dans l’après-midi, surtout qu’ils viennent de découvrir une résistance posée en catimini en remplacement d’un capteur pour tromper le système. On nous demande de revenir le lendemain récupérer le K6. Pas de voiture de prêt (ça nous arrange, pas fanas des embouteillages). Un chauffeur va nous déposer à la station de métro, mais « cela va prendre du temps », il est dans les embouteillages. Une heure. Après, c’est la métro de New Dehli à l’heure de pointe. Odeurs, contacts. La cohabitation hommes/femmes pose des problèmes en Inde. Même chose pour Indiens/étrangers. Là, comprimés comme des sardines en boîte, nous nous demandons où est parti notre projet de voyage en liberté sur les routes lointaines dans des paysages fantastiques.

Nous n’avons pas pris de photo aujourd’hui. Ah, si, une de l’entrée de l’hôtel pratiquement finie. Cela sent encore très fort les solvants.

J111 07/09/2017 Rebelote

Il faut croire que de temps en temps, cela ne veut pas fonctionner. Nous avons passé suffisamment de temps en Asie pour devenir un peu fatalistes et accepter les revers. Mais dans notre situation actuelle, il y a des aspects vitaux qu’il faut sauvegarder. Nous ne pouvons pas rouler indéfiniment avec un véhicule sans puissance. Donc, pleins d’espoir, nous repartons dans les rues de New Dehli vers ce nouveau concessionnaire qui doit trouver une solution au problème du filtre à particules surchargé. Une fois de plus, problème d’adresse illisible, erreur d’interprétation, sollicitation de mauvais interlocuteurs sur la route nous font perdre un temps fou et ce n’est que vers 12h30 que nous atteignons la cible idéalement située dans un champ de boue derrière une boutique de vente d’alcools et bières. Pause déjeuner (nous mangeons dans le K6 dans la cour du garage devant les Indiens surpris), reprise. Et là nous pouvons constater les dégâts de l’assurance qualité mal comprise. Il faut une heure au préposé à l’accueil des véhicules pour noter des choses aussi intéressantes qu’essentielles pour l’analyse technique de notre problème que notre adresse en France, la couleur de la voiture, etc d’abord sur papier (nous ne nous comprenons pas bien, il a un accent très prononcé et un gros défaut de prononciation qui s’accentue violemment sous stress) puis dans l’ordinateur. Ensuite, on entre le K6 dans l’atelier, et 3 à 4 opérateurs tous aussi compétents les uns que les autres bataillent avec la « valise ». JL constate avec effarement que le véhicule le plus proche du nôtre qu’ils souhaitent utiliser pour le diagnostic est une Caravelle de 2003. Le K6 n’est pas un véhicule de transport en commun et date de 2014, n’a pas la même cylindrée… Finalement, une autre heure plus tard, ils admettent que l’outil n’est pas adapté. Discussion houleuse, car on nous donne le choix entre partir ou changer des pièces importantes (par ailleurs non disponibles) sans diagnostic. On finit par nous dire qu’un autre outil de diagnostic est envoyé chercher, et qu’il devrait être à jour. Mais « cela va prendre du temps » (à ce moment-là, nous n’avons pas encore compris la signification précise de cette affirmation). Attente donc. Et à 17h30, il devient évident que l’outil arrivera trop tard, et comme ce garage refuse les heures supplémentaires, nous repartons avec un rendez-vous pour le lendemain. Non sans avoir attendu que le préposé à l’accueil ait imprimé le document de sortie et l’ait fait signer à sa hiérarchie. Moment intéressant où le K6 a servi à bloquer le portail d’accès au garage pour faire pression afin qu’il s’ouvre. Il nous faut 2h pour retourner à l’hôtel dans les embouteillages infernaux de New Dehli. Nous ne savons pas pourquoi, mais nous n’avons pas pris de photo ce jour-là…

J110 06/09/2017 Encore une galère d’orientation

Les priorités du jour permettent de s’immerger dans la vie trépidante de Dehli : obtenir de l’argent d’un ATM HSBC parce que nous pensons que nous pourrons en tirer plus à la fois et diminuer la commission, déposer notre demande de visas au consulat népalais, faire remettre en état le K6. Pour les deux premiers, un tuctuc suffira, pas question de se déplacer dans la ville avec le K6 qu’un employé de l’hôtel est en train de laver. Et comme d’habitude, ça ne se passe pas comme prévu. La limite du distributeur HSBC est universelle, la carte de F ne peut pas obtenir plus de 10000 roupies, ce qui ne représente que 130 €, peut-être trop peu pour les visas. En plus, la banque appelle sur son portable dans la journée pour confirmation de la transaction. Au consulat du Népal, il nous faut une copie du visa indien et des photos d’identité oubliées à l’hôtel. Trouver les boutiques, se faire prendre en photo, aller et venir. Bonnes surprises cependant : les visas ne coûtent que 2400IR chacun pour un séjour de maximum 30 jours, et ils seront rendus dans l’après-midi. Nous profitons du fait que la banque et le consulat sont voisins de Connaught place pour nous promener dans la coin très peuplé.

Sur les murs des bâtiments élégants autour de la place, des jets de salive au bétel ressemblent aux giclures de sang du Pakistan.

 

 

Déjeuner dans la rue commerçante qui mène à la gare. Beaucoup de touristes étrangers déambulent, cela nous change du Pakistan.

L’après-midi est consacré à une galère comme nous savons les organiser et qui partent en spirale toutes seules. Nous partons de l’hôtel avec uniquement la carte sur l’écran de la tablette et qui disparaît après 2 ou 3 km faute de connection internet. Nous savons à peu près où cela nous menait. Demandes aux passants y compris la police, pataugeage, finalement deux militaires nous font un wifi local avec leur téléphone, et l’adresse indiquée apparaît sur le GPS, à 180° de là où nous allions, et bien plus loin. Nous remercions, pensons qu’ils se sont trompés, et finissons par entrer dans un café hyper sélect (valet, piscine, etc) pour bénéficier du wifi en échange d’un cappuccino. Le point sur le plan fourni par VW ne correspondait pas à l’adresse exacte, seulement au centre de la ville, près du parlement indien. Il faut aller au nord-ouest. A ce moment, il est déjà plus de 16h, cela devient compliqué. Nous y allons quand même, dans le trafic qui se densifie. A l’arrivée, l’adresse non plus n’est pas exacte. Allers et retours de nouveau sur des axes à chaussées séparées… Finalement, il est 17h30 quand nous sommes reçus avec le sourire par les employés d’un concessionnaire VW. Mais ils n’ont pas l’autorisation de traiter ce type de véhicule, trop gros. Il faut aller dans un autre garage, dans une autre direction et encore plus loin. Problèmes de connection, de cartes manquantes, il faut maintenant retourner bredouilles à l’hôtel, re-parquer le K6 dans la petite rue… Dîner sur la place très commerçante en allant vers la gare, et au lit.

J109 05/09/2017 New Dehli, le chaos circulatoire

La matinée se passe à traiter divers problèmes à distance, ce qui démultiplie les tâches à effectuer. Les impôts autistes qui ne se parlent pas d’une porte à l’autre, le treck au Népal qui commence à prendre tournure. Comme de plus, il reste quelques achats alimentaires à faire avant de partir, nous ne prenons la route qu’en fin de matinée. Et nous allons payer ce retard au prix fort à l’arrivée. La sortie d’Amritsar est congestionnée, et nous ne progressons que difficilement.

Les Indiens se déplacent dans tous les véhicules possibles.

 

 

 

 

 

Arrêt déjeuner dans un petit village. Les entrées de village sont signalées pae des monuments parfois très étranges.

 

 

 

 

 

L’autoroute est correctement protégée contre les véhicules locaux, mais il faut l’atteindre, elle ne commence qu’à plusieurs dizaines de km d’Amritsar. Mis à part quelques tronçons en travaux, la qualité de la chaussée est correcte, le K6 peut rouler dans le flot, la vitesse de croisière est de 100km/h (limite officielle à 90). Mais en fin de journée, la nuit tombée et à l’approche de Dehli, le trafic est très dense, devient plus compliqué, et c’est l’embouteillage. Nous voudrions nous arrêter, il y a de grands hôtels au bord de l’autoroute. Ils sont tous pleins, entièrement réservés pour des réceptions privées ! Retour dans l’embouteillage et entrée dans New Dehli absolument chaotique. Il y a 5 véhicules de front sur seulement 3 voies, et d’autres qui arrivent en face, tous en pleins phares. Concert de klaxons. Au bout d’une bonne heure après l’entrée dans l’agglomération, nous finissons par entrer dans la rue de l’hôtel pour lequel nous avons une réservation le 9 au soir…Le K6 se faufile entre les scooters, les motos, les voitures, les vaches et les gens qui dorment sur des châssis dans la rue. Personne ne bouge. Finalement, JL va à pied confirmer que l’on peut dormir là cette nuit et garer le K6 devant la porte. Incroyable, c’est possible, et brusquement, plusieurs personnes déplacent des scooters, guident la voiture, et nous arrivons à ranger le K6 exactement devant l’hôtel, au cm près. Nous retrouvons l’ambiance de cette petite rue encombrée le soir par les gens qui y vivent. Les voisins viennent nous parler, visiter la voiture, proposer leur aide. L’hôtel est en cours de rénovation, mais nous y sommes accueillis chaleureusement, et passons une nuit assez calme, malgré les bruits du chantier qui continue toute la nuit dans l’entrée de l’hôtel.

J108 04/09/2017 Le temple d’or

Amristar, c’est la ville sainte des Sikhs. On y trouve quantité de mausolées et lieux de prière, mais le plus important, c’est le temple d’or. Nous nous devons d’aller voir ce monument et ce qui s’y passe. Un tuctuc à l’entrée de la guesthouse accepte de nous emmener au plus proche distributeur de billets (ATM), ce qui prend plus de temps que prévu, car nous devons nous arrêter 4 fois avant d’en trouver un qui accepte notre carte ou simplement qui fonctionne. Et nous voilà repartis vers le centre d’Amritsar. A quelques centaines de mètres de l’enceinte du temple dans laquelle le riskshaw ne peut pas pénétrer, la pluie commence à tomber. D’abord petite pluie peu impressionnante, à l’arrivée, nous ne pouvons pas descendre de notre engin pourtant peu abritant.

De grosse pluie, on passe à pluie diluvienne et aux gros seaux, le vent s’en mêle et nous sommes trempés. Il ne fait pas froid, mais c’est assez inconfortable. Tant qu’à être mouillés, autant traverser la rue et aller dans un café. Il faut se déchausser car la hauteur avoisine les 15cm. Et nous constatons notre erreur : le café est climatisé et cela ne fait pas bon ménage avec nos vêtements dégoulinants. Heureusement, l’abondance de la pluie provoque une coupure d’électricité. Au total, l’épisode pluvieux a duré une bonne heure et demie. Les rues sont impraticables pour les piétons, la boue envahit tout, les égouts débordent…

Nous n’avions jamais expérimenté les pluies de mousson, c’est très impressionnant. Dans la zone où nous sommes, les balayeurs sont à l’oeuvre dès l’arrêt de la pluie. 2H après, il n’y a plus trace de l’inondation. Ce n’est pas le cas ailleurs dans la ville, la circulation est perturbée jusqu’au soir.

 

 

 

Dans la cour carrée qui entoure le temple d’or, les fidèles se pressent, effectuent le tour et font la queue sur la jetée qui permet de rejoindre le temple en traversant le bassin

Il y a une majorité d’hommes, mais aussi des femmes et des enfants. Comme il se doit, les eaux du bassin sont curatives et purificatrices, il y a donc des baigneurs. Les hommes (en caleçon) ont un emplacement aménagé, les femmes bénéficient d’une enceinte.

Après un déjeuner pris dans un restaurant local (mais où se trouvaient déjà 3 Français), nous visitons d’autres monuments liés aux Sikhs, y compris un restaurant où la nourriture est distribuée gratuitement aux pélerins. Nous profitons du centre ville et faisons des courses au marché.

Retour en tuctuc, une vache sacrée nous attend à l’entrée de la guesthouse.

 

 

 

Et nous n’avons plus qu’à nettoyer les dégâts de la pluie dans Le K6 puisque nous avions laissé le toit levé et la fenêtre latérale ouverte. Pas de bain dans la piscine ce soir.

J107 03/09/2107 Wagah poste frontière historique entre Inde et Pakistan

Avant de quitter Lahore, nous voudrions visiter la cathédrale qui se trouve non loin de l’hôtel. Ce matin, les cloches ont sonné 2 fois, annonçant qu’il y a de l’activité là-bas. C’est un peu difficile à trouver, et quand on s’en rapproche, les barrages de police se font plus sérieux. A l’entrée du jardin, fouille au corps. A l’entrée de l’enceinte de kla cathédrale, fouille au corps. Les motos sont garées très loin, et la rue est interdite à tous véhicule, des barrages physiques sont en place. Et nous découvrons qu’il y a une célébration en cours, avec des communiants, majoritairement des filles, toutes de blanc vêtues. Musique, chœurs, et grands discours dans les haut-parleurs, l’église est pleine et il y une atmosphère de fête.

Un passage à une pompe à essence Total qui prend les cartes visa, et nous voilà partis en direction de la frontière. En route, nous cherchons un vendeur de gaz, imaginant que les 500 roupies qui nous restent pourraient passer dans une charge de notre bouteille vide. En fait, tous ceux que nous avons consultés ont la même réponse ; la bouteille est importée, ils n’ont pas le raccord pour le remplissage. Mais le gaz vendu est du GPL, et le détendeur 30mb du K6 est compatible avec ce gaz. Donc, il ne nous reste plus qu’à faire fabriquer un raccord permettant de connecter la bouteille à leurs installations et le remplissage est une affaire de minutes, car ils utilisent une pompe pour transférer le gaz liquide. La sécurité est assurée par une balance sur laquelle est posée la bouteille à remplir, le poids est mesuré en direct. Nous entrons dans le poste frontière sans avoir résolu ce sujet. La sortie se fait rapidement, mais le fonctionnaire nous fait remarquer que notre CPD n’est pas correctement visé par le poste d’entrée au Pakistan, il manque un tampon. Mais il nous accorde une faveur ; il va mettre une mention expliquant la situation en échange de nos 500 roupies qu’il va nous changer en roupies indiennes. Il applique un taux inconnu pour nous, et nous repartons vers l’Inde. Il n’y a pas d’espace entre les 2 barrières, il ne serait pas possible de dormir dans le K6 entre les 2 postes. C’est là que va se dérouler la parade de clôture de la frontière ce soir. C’est F qui se charge de superviser la fouille du K6 côté indien. Le passage en Inde est un peu plus long, mais globalement, tout se déroule en moins de 2h. Nous devons ressortir du poste et accéder à un « parking » pour pouvoir assister à la parade. Encore une occasion de mettre de la boue partout sur le K6. Déjeuner rapide dans la voiture. Bain de foule pour aller sur les gradins attendre le début de la parade 1h30 avant l’heure. Ensuite, c’est l’hystérie. Il y a un animateur qui fait crier les gens, et ce, de chaque côté de la frontière. Et de la musique à très haut volume

A un moment, les femmes sont invitées à venir danser sur la route.

La parade elle-même dure 1/2h pendant laquelle les soldats des 2 côtés se font des mines et agitent les jambes.

La foule suit et hurle en rythme. Finalement, les drapeaux sont rangés et les grilles fermées, nous pouvons repartir vers Amristar, à condition évidemment de pouvoir sortir du parking, ce qui nécessite un peu d’aide des Indiens. Rouler la nuit à gauche, en Inde…cela demande pas mal de concentration, et avec le manque du puissance du K6, il faut vraiment être attentif. F trouve une guesthouse avec piscine, et avec l’aide de la police, nous arrivons à dîner, prendre un bain et nous coucher pas trop tard.

J106 02/09/2107 Lendemain de fête

Hier soir, c’était l’Asie telle que nous la connaissons, exubérante, gouailleuse, bruyante, extrêmement mobile. Ce matin, c’est fini. Plus de voitures ou motos garées dans tous les sens, plus de coups de klaxon, de bruits de moteurs. Le calme, étrange, inhabituel. Seuls les muezzins se répondent à grands coups de haut-parleurs durant de longues minutes. Le fête est finie ? Nous prenons notre petit déjeuner sur la terrasse de l’hôtel, appréciant un niveau de bruit reposé. Après avoir fait quelques travaux d’écriture, toilette et rangement, nous partons pour la visite du château de Lahore. Il nous faut repasser par les mêmes rues que la veille au soir.

Elles sont désertes. Seuls des hommes de service, sales, à l’air fatigué, nous regardent passer. Nous finissons par accepter l’offre d’une moto-taxi pour éviter de faire tout ce chemin dans ce désert. Ce qui nous fait comprendre en passant la différence entre une moto-taxi et un rickshaw : le conducteur de la première cherche d’autres clients pour compléter sa charge et le second va directement et exclusivement au but indiqué. La moto-taxi est donc moins chère mais moins rapide et confortable. Au passage, malgré une négociation serrée, le conducteur nous indique les noms des monuments, et fait des commentaires que nous comprenons à moitié, à cause du bruit du moteur et d’un accent incompréhensible. Nous ramassons une passagère supplémentaire qui nous tourne le dos et voyage à l’envers.

Le fort de Lahore, c’est un peu la tour Eiffel du lieu. Tout le monde y va. Surtout les gamins, qui nous tournent autour en réclamant (ou non) des selfies que nous finissons par refuser sans distinction, agacés par ces mouches qui nous tournent autour, nous regardent avec insistance à 30cm et ricanent bêtement quand nous leur parlons.

Du fort, il ne reste que des squelettes de bâtiments. Aucune décoration n’a passé les étapes de l’histoire mouvementée de Lahore, et les irrespects récents des visiteurs. Il y a des tags partout, et surtout sur les marbres blancs. Le fort est sous juridiction des parcs de la ville, les jardins sont donc bien tenus et propres. Il y a des bâtiments qui retiennent l’attention, comme un petit hall avec un toit en forme de coque de bateau retournée constituée de plaques fines de marbre agrafées, magnifique de pureté de lignes.

Il y a des restes d’aménagements luxueux comme une immense vasque superbe au centre d’une cour avec des formes arrondies et souples, toute en marbre blanc. Il y a des rénovations en cours avec l’aide de pays étrangers, les miroirs de la salle d’audience par exemple. Il faudrait plus d’efforts, plus de contraintes au public pour sauvegarder et restaurer. Par endroits, on arrive à imaginer quel pouvait être le luxe de ce qui était plutôt un palais qu’un fort.

Déjeuner d’un hamburger local juste à la sortie du fort.

Nous ressortons en direction de la vieille ville où nous n’avons pas eu l’audace de pénétrer la veille au soir. Là aussi, les bazars sont déserts, les rideaux de fer baissés. Peu de gens, peu de circulation. Les rues étroites nous livrent des ouvertures aveugles, absentes d’activité. Nous nous rendons compte que les seuls métiers que nous rencontrons sont les équarrisseurs dont le travail n’est apparemment pas fini.

L’abattage continue. Seulement, nous ne voyons rien, tout se déroule maintenant dans les cours, derrière les façades fermées. Ce que nous pouvons voir, c’est que les rues ont été balayées et les trottoirs arrosés d’une poudre blanche que nous pouvons imaginer être du désinfectant pour éviter la prolifération des parasites. Il y a eu un réel effort de propreté. Les bennes à ordures sont cachées derrière des tentures. Cependant, quelques traces subsistent çà et là. Taches de sang ; peaux s’échappant de sacs en plastiques ; viscères débordant sur le trottoir ; l’odeur surtout de la viande, insistante, permanente. Nous nous fendons de jus de fruits frais délicieux pour nous rafraîchir. Finalement, nous profitons un peu de ce lendemain de fête : les rares passants que nous rencontrons nous sourient et acceptent ou demandent des photos.

Une petite sieste pour nous reposer de la chaleur, et nous repartons vers 17h pour aller à la frontière voir la relève de la garde. Embouteillage monstre dans les travaux du métro. Nous arrivons au bout des 25km 1h après être partis de l’hôtel. Le douanier nous informe navré que la cérémonie était à 17h30. Demain, ce sera 16h30, et pas pour nous, car la barrière ferme une heure plus tôt. Comme nous voulons passer la frontière demain, nous devons y être avant 15h30 ! Le plan sera de voir la cérémonie du côté indien.

Retour vers l’hôtel et embouteillage dans l’autre sens évidemment. Quelle galère. Où est notre voyage dans les paysages magnifiques du Karakorum ?

Un peu écœurés par cet aller et retour inutile, nous allons manger une pizza dans le fast-food du coin (pas local) et au lit. Le garde est de nouveau assis au pied du K6.

J105 01/09/2017 Eïd el Kebir à Lahore

Notre première cible de ce jour est la mine de sel de Khewra à l’ouest de Jhelum. Ali, venu prendre le petit déjeuner avec nous, va nous conduire sur la route militaire qui fait raccourci mais qui nécessite une autorisation. Photo d’adieu devant l’hôtel, et nous voilà partis.

Nous avons du mal à le suivre, il connaît bien la route, n’a pas peur des obstacles et a la puissance intacte de sa voiture. Nous traversons des villages très peuplés de gens très occupés sur la route. Nous traversons aussi des campagnes de culture et d’élevage. La route n’est pas dans un état fantastique, et comme il a beaucoup plu dans la nuit, le K6 est de nouveau couvert de boue. Enfin, au bout de 60km, nous quittons Ali qui va à un RV et nous prenons la route de la mine. Nous nous arrêtons 2 fois pour nous renseigner sur le gaz que des revendeurs transvasent d’une bouteille dans une plus petite. La réponse est toujours la même : c’est du LPG, il n’y a qu’une qualité au Pakistan, et ce n’est pas un problème de remplir votre bouteille. Le problème, c’est qu’en France, le GPL est un mélange de Butane et Propane compatible avec notre détendeur. Mais nous ne savons pas ce qu’est ce LPG, ni quelle est la pression de détente nécessaire. Manque de réflexe, car dans la 2e boutique consultée, il y avait des réchauds à vendre, donc des détendeurs…Affaire à suivre, mais nous approchons de la solution.

La mine de sel. En fait, on ne visite pas d’exploitation. Une partie inutilisée du site a éé transformée en attraction et on peut entrer dans des galeries aménagées pour le public à pied ou avec un petit train.

Le prix du ticket est exorbitant, même en termes européens : 20$. Nous payons donc 4000PR, à comparer aux 400PR payées par un couople pakistanais. Nous avions déjà vu un rapport de 2,5, mais là c’est un rapport de 10 ! Et franchement, c’est intéressant de voir ce qu’est le sel et les filons.

Mais la prestation est décevante. Il n’y a aucune explication correcte, une galerie censée montrer des cristaux de sel est fermée, c’est sale. Le plus décevant, c’est l’absence totale d’outils ou de photos permettant d’imaginer les méthodes de travail. Rapport qualité/prix déplorable.

Déjeuner dans le K6 sur le parking de la « mine » avec les restes du dîner de la veille.

Autoroute jusqu’à Lahore, très bonne chaussée totalement protégée, sans problème cette fois.

Après quelques essais infructueux, nous optons pour un hôtel sur le Mall, avenue majeure de Lahore, où un garde restera à côté du K6 toute la nuit car le parking est dans la rue devant l’hôtel. Nous partons dîner dans une des « food streets » de Lahore. Comme souvent, le repas est découpé en autant de « restaurants » que de plats. Un restaurant de riz au curry et poulet pour F, et un restaurant de brochettes pour JL. Nous mangeons dehors et pouvons admirer le défilé incessant d’animaux préparés pour la fête de l’EID comme ils en parlent au Pakistan. Beaucoup de chèvres, des vaches et même des chameaux, en majorité mâles.

Nous nous demandons si tous ces animaux ont été sélectionnés pour être abattus cette nuit. En tous cas, la fête bat son plein,il y a du monde partout dans les rues, le ballet des motos, scooters à trois roues, voitures est infernal. Nous ne ressentons aucune animosité, juste de la curiosité à notre égard. Nous ne voyons aucun autre touriste occidental.

Nous rentrons à l’hôtel en scooter à 3 roues (appelés tuktuk comme à Bangkok, mais ce ne sont pas les mêmes, ou rickshaw comme à ShangHai, mais il y a un moteur) pour 1,5€ et rejoignons notre chambre sur le toit de l’hôtel. L’hôtel est quasi vide, il n’y a qu’une autre chambre occupée par un japonais. La terrasse est à nous.