31/08/2018 J27 Alexandroupoli – Cavuskoy 109km, 830m+

Départ tôt à 7h20, un peu retardé par le check-out du camping. La route est très confortable, et les pentes relativement aisées. Je suis à la frontière dans les temps (10h30), après avoir emprunté l’autoroute malgré moi sur 6km avant la douane, ce que le douanier ne relève pas « l’autoroute s’arrête de toutes façons avant le poste de douane, donc vous n’étiez pas sur l’autoroute ». Passage rapide aux deux postes, les douaniers sont sympas pour les pédaleurs. Du côté Turc, je ressens le vent du nord, de plus en plus présent. Les pentes de la route sont plus fortes, et la fatigue vient vite. Je déjeune sous une tonnelle d’un restaurant inoccupé avec la bénédiction du patron, et fais la sieste à l’ombre des pampres. Je repars, mais dois m’arrêter un peu plus loin pour acheter un Coca. Le cafetier, « Mike », a passé 25 ans aux USA, et nous parlons pendant une bonne heure. Courses du soir à Marsala, où je bataille pour trouver un distributeur de billets. Trop difficile de trouver le vendeur d’or qui pourrait changer des Euros, et sans Lires Turques, pas de fruits sur le bord de la route. Je suis interviewé par une équipe de reporters locaux amusés par ma présence. Bilan, il est urgent de trouver un lieu de couchage, il n’est plus question d’avancer aussi loin que prévu dans l’itinéraire bâti à Lin qui prévoit d’aller jusqu’à Cavuskoy. En fait, je m’arrête à 2km de Cavuskoy, dans un petit chemin menant aux champs, à 200m de la route dont j’ai toujours le bruit porté par le vent du nord. Il y a une auge, je peux me laver et faire la vaisselle. En principe, pas de troupeau à prévoir, il n’y a pas de crottes autour de l’auge très propre.

Je découvre que les photos prises hier et aujourd’hui sont absentes de mon téléphone. Ah, la technologie me lâche petit à petit, le compteur de mon vélo s’étant aussi réinitialisé sans prévenir. Bon, je pense bien que c’est l’opérateur qui est nul dans ces deux cas.
Nuit très calme, sauf le bruit de la route porté par le vent. Boules d’oreilles en fin de nuit.

30/08/2018 J26 Porto Lagos – Alexandroupoli 97km, 530m+

Départ peu après 7h, après un joli lever de soleil. Je roule bien, vent travers arrière. Depuis quelques jours, de temps en temps et de plus en plus souvent, le pédalier grogne. Je n’arrive pas à déterminer s’il s’agit d’une bille cassée ou d’usure des chemins de roulements. Déjeuner dans une cabane et sieste à l’ombre d’un arbre, pas très confortable. La suite est moins drôle, la route que je suis serpente autour de l’autoroute. On remonte à 350m. Par contre, le paysage est magnifique, la garrigue et les incidentes sur la mer très belles. Arrivée à Alexandroupoli vers 15h30. Je m’arrête au camping municipal qui est à l’entrée. Je dois déloger la voiture du Slovaque d’en face qui squattait l’ombre de l’emplacement que l’on vient de m’attribuer. Bain dans l’eau peu profonde de la plage du camping. Grande lessive (et probablement dernière) du cuissard, des tee-shirts et du sac à viande. Je m’accorde un Coca au bar et une douche. Après avoir attendu le temps réglementaire de repos (c’est elle qui pilote), la femme de l’accueil prend contact avec une super boutique pour vélos pour que je puisse faire un état des lieux du pédalier. Je peux m’y rendre, le gars essaie le vélo et me dit qu’il faut ouvrir le boîtier pédalier, il ne sait pas ce qu’il y a. Je dois laisser mon vélo et venir le reprendre le lendemain à midi. J’avance une autre hypothèse : la chaîne. Il sort la jauge et le verdict tombe, sec, la chaîne est morte, trop longue. La changer seulement est possible immédiatement, mais c’est une source sûre d’ennuis rapides. Il faut aussi changer plateaux et pignons. Nous tombons d’accord pour dire que cela devrait aller jusqu’à Istamboul, mais que les derniers km vont être pénibles. Un coup de compresseur, et je repars. Courses du soir dans un supermarché et une vraie boulangerie, dîner au camping et dodo malgré les buveurs de bière voisins qui se transformeront en ronfleurs sonores.
Quelques bruits dans la nuit, dont des compétitions violentes de motos sur la grande route, mais pas de dancing comme la dernière fois en revenant du Népal.

29/08/2018 J25 Ofrinou – Porto Lagos 132km, 575m+

Réveil avant l’heure, il fait frais, j’ai dormi dans le sac à viande. Départ avant 7h, vent de face d’entrée. La matinée est un peu dure à cause de ce vent, mais cela avance.

Istamboul à 460km

 

Tellement bien qu’à Kavala, je vois mon premier panneau indiquant Istamboul. Bon, il y a encore presque 500km quand même…

 

 

Je déjeune dans une usine jamais finie, très bien ventilée, sieste au sol. 1km plus loin, un jeune Suédois est allongé dans un abri-bus. Il est parti de Stockholm depuis 2 mois, et le moral n’est pas fameux. On se dit qu’on se reverra, puisqu’il va aussi à Istamboul (jamais revu, je pense qu’il n’allait pas assez vite).

J’ai une très mauvaise expérience dans un restaurant de station-service Shell où l’on me refuse de l’eau. Le patron m’insulte et m’arrose après m’avoir proposé de boire dans le seau destiné au lavage des pare-brises. Charmant. Puis une autre expérience bizarre. Une vieille FIAT Punto s’arrête de l’autre côté de la route et le conducteur me braille en anglais de téléphoner à ma famille. Au sud de Xanthi, le patron du restaurant Bion est plus accueillant et me donne de l’eau avec des glaçons. Je prends la déviation vers Porto Lagos. A Porto Lagos, achats du soir sur le port, et retour en arrière d’un km pour coucher sur la plage. Sympa, un peu sale et la mer est impraticable, il n’y a pas d’eau. Mais il y a de l’herbe, c’est confortable. Une voiture se gare à côté de ma tente pendant mon dîner, et s’en va avant que je me couche.
Une autre voiture vers minuit fait un tour d’honneur et va se cacher dans les bois, repart vers 2h.

Le reste de la nuit, je dors comme un loir.

28/08/2018 J24 Thessalonique – Ofrinou 122km, 786m+

Il a plu au moins 2 fois dans la nuit, et je m’inquiète pour le départ. Petit déjeuner chez les chats, toilette rapide dans les communs où l’on trouve les restes des autres. Je récupère un fond de tube dentifrice, ce qui m’évitera d’en porter un plein. Et à 7h30, c’est parti.

Le fort de Thessalonique, en haut de la ville

 

Pas pour longtemps : les côtes sont très raides et j’en fais une bonne part à pied. Sortir de Thessalonique par mon itinéraire, c’est 10km de côtes abruptes et des meutes de chiens plus ou moins agressifs. Cela me prend 2h et de l’énergie.

 

Il faut dire un mot de ces chiens qui traînent dans les faubourgs de Thessalonique. Ils attendent au bord de la route, et se jettent sur le cycliste au moment où il passe au plus près, en aboyant furieusement. C’est très impressionnant, surtout qu’à cet endroit-là, ils sont nombreux, et que si l’un se lève et commence à aboyer, tous les autres s’y mettent. La technique que j’avais mise au point jusque là, c’est à dire ralentir et parler au chien, ne marche que s’il y en a un, maximum deux. Quand ils sont dix ou quinze, il faut pour s’en débarrasser utiliser les voitures en se mettant au milieu de la route, obligeant les voitures à venir au contact. Les chiens ont peur des voitures, pas des cyclistes. Et contrairement à ce que m’avait dit un Albanais, ils sont dangereux : l’un deux a raté mon mollet et a mordu la sacoche, l’arrachant du porte-bagages. J’ai plusieurs fois shooté dans le chien pour m’en débarrasser. J’en ai vu depuis le sud de la Croatie jusqu’en Grèce.

Le lac Limni Koronia à l’est de Thessalonique

 

Une fois sorti de la ville, c’est un parcours en crêtes, et la descente vers le premier lac. Au bout d’une trentaine de km, je rejoins la route « normale », et cela roule beaucoup plus vite.

 

Finalement, la météo est bonne et tout se passe bien. Déjeuner vers midi au bord du lac Limni Volvi, sieste impossible pour cause de mouches. En fin d’après-midi, j’arrive à la station balnéaire d’Ofrinou, but de la journée. Je m’offre un gâteau (le premier du voyage) dans une pâtisserie, et la gentille patronne me donne des petits pains pour 2 jours.

Coucher de soleil sur la mer Egée

 

Je continue quelques km, et trouve un endroit superbe au bord de la mer pour poser la tente. Un terrain plat un peu au-dessus de la mer, il y a bien quelques camping-cars, mais tout va bien, je me trouve un coin tout seul.

 

La route est loin, la nuit est calme avec juste le bruit de la mer.

27/08/2018 J23 Edessa – Thessalonique 76km, 165m+

A 5h15, il fait encore noir ici. J’attends un peu. A 6h, je me lève, le plafond est très bas, et il y a des éclairs. Puis il pleut, assez fort pour que je puisse prendre une douche sous une gouttière. A 8h30, je me décide et c’est parti. Pas pour longtemps. 1km plus loin, c’est le déluge. Je continue sous la cape. Il y a 75km à faire. J’en fais les 2/3 sous une pluie diluvienne. Tout est trempé par les giclures des camions et des voitures, il va falloir trouver un endroit pour faire sécher. Arrivé à Thessalonique vers 12h30, je dois aller au centre, les vélos sont interdits sur tous les grands axes. Je déjeune à la terrasse d’un café de la rue Egnatia, la grande avenue bruyante du centre. La météo n’est pas bonne pour la fin de journée et la nuit. Je prends la décision de trouver un abri pas cher pour la nuit. A peu de distance, je repère un « hôtel » proposant des hébergements décalés : l’Urban Donkey. Je prends un lit dans un dortoir pour 21€ sans repas. Il faut descendre le vélo au sous-sol où se trouve le dortoir, par l’ascenseur. Chacun des 6 lits est équipé de son rideau d’isolement, c’est très propre. Les autres occupants sont dehors, je peux faire sécher mon barda et prendre une grande douche. Comme la pente de la rue est très raide, ce sous-sol est en fait à niveau côté jardin, et je bénéficie de la proximité d’une grande fenêtre sur le garage d’à côté. Je ressors pour me promener dans Thessalonique et faire les courses pour le dîner.

Le wifi me permet d’acheter mon billet d’avion pour le retour. Il me restera à aménager la solution pour faire accepter mon vélo à bord : emballage et transport vers l’aéroport. La technologie ne suit pas ces temps-ci. Mon cardiofréquencemètre indique n’importe quoi (j’ai pourtant changé la pile au début du voyage), et l’appareil photo a quelques soucis avec l’écran tactile. Pas de photo aujourd’hui de toutes façons, à cause de la pluie.

L’hôtel n’accepte pas que les occupants fassent leur cuisine. Je vais donc dans le parc en face tenir compagnie aux chats. Curieux de voir le réchaud à gaz, des gamins viennent me tourner autour jusqu’à ce que leur mère les appelle pour le dîner.
Nuit dans un lit, je n’entends même pas les autres occupants rentrer.

26/08/21018 J22 Viglia-Pissoderi – Edessa 117km, 532m+

Départ à 7h40, une heure après la prévision : oublié de mettre la montre à l’heure. Je suis obligé de m’équiper polaire + coupe-vent, il fait frisquet. Je découvre que j’ai couché à 1410m d’altitude. Il n’y a plus personne alentour. Je monte au col en compagnie de 2 chiens sympas qui m’abandonnent juste avant la station de ski à 1540m. Je remets l’équipement et dévale jusqu’à Florina. Rien n’est ouvert, c’est trop tôt ? Non, c’est dimanche. Je reste donc avec mon petit déjeuner frugal, et j’engage la route d’Edessa. Au carrefour où il faut choisir entre la grande route rapide et l’ancienne qui se tortille dans la montagne, je choisis la grande, et attaque bientôt une grosse côte en me demandant si mon choix était le bon. Quelques km plus loin, je suis fixé : la route est coupée, on nous renvoie vers l’ancienne. Dépité, et toujours sans provisions, je m’arrête dans un restaurant au bord du lac Vegoritida. Grande conversation en allemand avec les trois papis de la table d’à côté. Poisson-frites. Je repars trop lesté. Sieste dans un parc pour enfants. Nouvelle tentative, j’arrive à repartir, mais le soleil tape, et j’ai du mal, je suis tenté de me baigner dans le lac, très propre. Je finis par chiper 2 pommes dans un verger, en manger une à l’ombre, et avancer jusqu’à Arnissa. Pour quitter le bord du lac, il faut remonter à 15% de pente pour rejoindre la grande route : à pied. A Edessa, j’opte pour le centre ville, et trouve un petit super marché ouvert. Je peux me ravitailler et envisager l’autonomie pour la nuit. Et c’est reparti dans la descente vertigineuse sur la route de Thessalonique. Je m’arrête à une dizaine de km d’Edessa dans une maison jamais finie, beaucoup squattée, et plante la tente à l’intérieur, car le ciel est bien noir, et le tonnerre se fait entendre. La maison est à 20m à peine de la route, c’est un peu bruyant. Un chien entre dans la maison, me voit mais ne fait rien, repart. Plus tard, j’entends du bruit dehors, et je vois la silhouette de 2 chiens. Un coup de frontale et ils s’en vont sans bruit.
Pas de pluie pendant la nuit, finalement pas très romantique ni même propre, mais assez confortable sur une plaque de polystyrène.

25/08/2018 J21 Lin – Viglia-Pissoderi 124km, 1240m+

Départ tôt à 6h40, il a fallu attendre le réveil du patron pour payer. Je m’arrête à Bilisht avant la frontière pour acheter un dernier Coca et finir ma monnaie. Deux kilomètres plus loin, je rattrape Sally qui a dû passer pendant mon arrêt au supermarché.

Sally Allen

On prend un pot ensemble et je pars devant, elle n’a pas déjeuné. Je passe la frontière et file vers mon objectif : Antartiko où j’espère coucher dans une guesthouse. Mais pas de boutiques sur la route, et la guesthouse ne fait pas à manger. Je dîne donc dans un restaurant où j’ai commandé du riz avec un assaisonnement comportant de la viande. Sally qui me rattrape ici essaie de manger la même chose, puis sort un paquet de chips de ses sacoches. Le patron veut nous faire peur et parle d’ours et de loups. Sally décide de s’arrêter là et essaie de me convaincre de planter ma tente à côté de la sienne,

Tout cela m’agace et je décide de monter jusqu’au col où devrait se trouver une station de sport d’hiver (1250m), donc des hébergements. Il y a un village avant la station, et un petit restaurant très sympathique, équipé d’un bar avec un grand écran pour les matches de foot. Nous nous trouvons des points communs avec ce patron de « la Pisaderi » : il fait de la montagne et de la randonnée, et il a grimpé le pic Karapater 3 semaines avant nous l’année dernière. Il téléphone à un gîte qui veut bien m’héberger pour 30€ sans repas. Je trouve que c’est trop cher.

La Pisoderi, bien à l’abri de l’orage de la nuit

D’accord avec moi, il me prête l’abri de sa voiture. Bien vu, il pleut dans la soirée. En reconnaissance, je lui achète une soupe de champignons délicieuse. Encore une fois, je couche à la dure, mais à l’abri. Vacation téléphone avec F via la wifi du restaurant au dessus de ma tête.
Nuit très calme après le départ des spectateurs du foot.

24/08/2018 J20bis Lin 0km

Bain matinal dans le lac. L’eau est limpide, pas froide, c’est très agréable. Une femme me rejoint, mais le reste du camping dort encore. Les Tchèques repartent très vite. Je profite du beau temps, lessive complète.

Je jette un coup d’oeil sur la fin du voyage. Il reste 900km jusqu’à Istamboul, ce qui fait un total de 3000, un peu plus que ce que j’avais prévu. C’est possible en 9 jours. Le dernier jour promet d’être très difficile, c’est de l’agglomération plus de la moitié du parcours.

Je bulle toute la journée, l’objectif étant de récupérer un maximum et retrouver une bonne sensation abdominale. Discussions avec le patron du camping, qui dit me reconnaître de l’année dernière et me demande des nouvelles de F. et de la voiture. Son camping n’est pas ouvert toute l’année, il a aussi 2 restaurants à Pogradec.

L’ambiance d’un anniversaire au camping d’Erling en Albanie

 

Une famille albanaise fête l’anniversaire d’un gamin de 15ans. La musique est lancinante, des couples dansent des danses locales, on m’invite, je décline, je préfère être au calme. Petite balade pour échapper à la musique.

 

Je remets toutes mes affaires en ordre, mon estomac va mieux, je sais que je vais aller au bout, ce qui ne m’était pas évident jusque là. Je me couche tôt.

23/08/2018 J20 Labinot-Fushe – Lin 58km

Je traîne un peu avant de me lever. Partie parce que le trajet est court, partie parce que je ne me sens pas bien. Et j’ai du mal à avaler le petit déjeuner. Je me rends compte que le champ où je me suis installé était en fait ouvert sur 2 côtés, et que tous les gens qui sont passés sur l’autre chemin que celui que j’ai emprunté pouvaient me voir. Au bistrot à côté du pont, j’ai l’impression que tout le monde savait que je couchais dans ce champ. On me permet d’utiliser les WC. Beaucoup de faux-plats montants, puis des montées courtes avec les descentes qui vont avec. Je mange 2 bananes. Je choisis de déjeuner dans un restaurant pour avoir des nouilles, mais je n’ai pas pu avaler plus d’un tiers de l’assiette, et quand même bu le Coca. J’ai manqué de m’endormir en attendant mon repas. Je fais donc une sieste dans l’herbe au bord de la route et essaie de récupérer avant la côte de 6km qui m’attend. Je finis par absorber cette côte vaillamment et dévale vers le camping Erlin au bord du grand lac Ohrid où nous sommes passés l’an dernier. Arrivée vers 17h30 après seulement 58km. Je décide de récupérer ici et donc de rester 2 nuits. Sur les quelques camping-cars présents sur le site, la moitiés sont des Californias. Un Tchèque sympa trouve que je n’ai pas bonne mine et me donne du charbon. C’est un baroudeur habitué aux voyages, cette fois-ci il a toute la famille dans sa Range Rover, mais pour les expéditions lointaines, il a un Toyota Land Cruiser, bien sûr…
Nuit calme mis à part un réveil dû à des conversations tardives allemandes. Je dors dans le duvet pour la première fois, et avec un tee-shirt.

22/08/2018 J19 Fishte – Labinot-Fushe, 125km, 690m+

Au matin, je peux même aller faire ma toilette dans les WC du restaurant. Départ vers 7h, c’est plat, mais il y a beaucoup de voitures et de camions. Ce qui est bizarre, c’est que de temps en temps, il y a des ralentissements importants, avec des embouteillages. Quelques kilomètres avant Tirana, je suis devant une impasse : la route que je suivais s’est brutalement transformée en autoroute, théoriquement interdite aux vélos. Le patron d’une station service me rassure et m’informe que tout le monde peut y circuler. Je vois plus tard des tracteurs et même un âne.

Central Tirana

Bon, j’arrive vers 11h30 à Tirana, seule capitale sur le trajet, mais sans intérêt. Déjeuner dans un restaurant local, un seul plat de viande et yaourt, arrosé d’une bière, le tout pour un peu plus de 3€. Sieste sur un banc public voisin.

 

Et en repartant, je rattrape une Australienne équipée comme moi. Nous roulons un peu ensemble et constatons que les rythmes ne s’accordent pas. Alors, pour la montée au tunnel sur la route de Elbasan, je pars devant, consigne de l’attendre avant le tunnel. Elle ne veut pas poser sa tente seule dans la nature. Le trafic est épouvantable, la route assez étroite, elle monte en virages serrés, les conducteurs sont impatients et tentent souvent de doubler sans visibilité. Arrivé en vue du tunnel tout neuf qui constitue l’entrée de l’autoroute vers Elbasan, je l’attends 45mn avant de demander à une voiture de passage s’ils ont vu quelqu’un à vélo. Personne. J’ai perdu Sally. Je dévale tout seul l’autoroute en limitant ma vitesse à 60km/h pour contrôler le vélo. Après tout, ce n’est limité qu’à 110km/h… Cela fera en tout environ 40km d’autoroute aujourd’hui. Je ne sais pas comment s’est débrouillée Sally pour la nuit. Courses du dîner à Elbasan, et je repars sur la route de Progradec. A environ 10km d’Elbasan, un petit pont enjambe la rivière, et je compte m’en servir pour m’installer. C’est exposé, plein d’ordures et peuplé par des groupes de chiens. Je choisis plutôt un champ d’oliviers, malgré les conseils d’un jeune Albanais qui m’a montré d’autres endroits plus publics. Mon champ est évidemment privé.
Nuit de pleine lune sous un olivier.