Arslanbob est connu dans les guides touristiques pour deux choses. Son accessibilité à la montagne pour les touristes et sa forêt de noyers. Nous avons testé la montagne sans trop insister, notre forme étant moyenne, et nous ne voulons pas repartir sans nous faire une idée sur sa forêt.
Nous voilà donc partis de bon matin (enfin, presque) à travers la forêt après avoir garé le K6 à l’ombre d’un noyer généreux au début de la route qui traverse la forêt pour rejoindre Kysyl-Unkür. Cette « route » est en fait un chemin de montagne fréquenté essentiellement par de vieux camions tous terrains de l’armée soviétique qui servent aux paysans à transporter toute leur production.
Il y a énormément de poussière. Heureusement, les paysans ont créé aussi des sentiers qui coupent les virages ou plus à travers la forêt. Nous pouvons donc apprécier sans trop être gênés par ces camions. C’est la période des foins et il y a du trafic. La forêt comporte aussi (suivez le guide) des pommiers, des pruniers et des pistachiers. Les noyers occupent une grande surface de la petite montagne sur les crêtes environnant Arslanbob. Les arbres sont vieux en majorité, certains très grands. Nous avons vu quelques troncs d’un diamètre supérieur à 2m. Il semble que du temps de la Russie soviétique, il y ait eu des plantations. Cependant, aujourd’hui, cette forêt semble laissée à elle-même et on ne voit pas de signe d’entretien pour son exploitation efficace. La plupart des arbres n’a de noix que vers la cime, et en faible quantité. Il n’y a pas de traitement du sol comme en France. Il y a effectivement des pommiers, et beaucoup de pommes, mais d’un diamètre maxi de 5cm. Nous avons vu des groupes de jeunes filles à la cueillette, et elle nous ont confirmé que ces pommes ne sont pas consommées telles qu’elles. Elles sont utilisées pour faire de la compote. La compote, en langage des « stans », c’est une sorte de jus de fruit stérilisé avec la pulpe. On peut en faire avec des cerises, des pommes, et probablement d’autres fruits. C’est très bon à consommer en été. Nous avons aussi trouvé des prunes, malheureusement pas d’un diamètre supérieur au cm. Alors une fois enlevé le noyau et la peau épaisse, il ne reste pas grand-chose à manger. Pas vu de pistaches, mais nous ne savons pas quelle est l’allure d’un pistachier.
Notre but de balade était aussi de voir les lacs signalés par le GPS. Le plus bas n’était pratiquement qu’un marais avec beaucoup de joncs. Les deux autres plus haut étaient envahis par les algues mais bien remplis et la vie animale très présente. Des chevaux (troupeau d’une vingtaine de très beaux chevaux, juments et poulains) étaient en train de boire dans celui du haut, gardés par un gamin.
Nous sommes redescendus par la route et avons subi la poussière des camions. Pour nous laver, nous avons changé de vallée et sommes passés de l’autre côté de la montagne pour constater que la forêt est là encore, immense.
Campement de nouveau au bord d’un torrent, bain prolongé de nettoyage. C’est notre 7e nuit en camping sauvage, une petite lessive est nécessaire. Dîner dans le K6 après avoir changé la bouteille de gaz (il va falloir trouver de quoi la remplir).