Lever tôt, le soleil est là, le paysage étant plat, les montagnes on disparu à l’horizon. Petit déjeuner dans le K6, nous sommes au bord d’un chemin et il y a beaucoup de poussière. Un homme à moto s’approche, puis fait demi-tour. Évidemment, quelques minutes plus tard, un gros 4×4 militaire fait son apparition. Passeports, etc. Il faut les suivre. Cette fois-ci, nous disons non. Si nous n’avons rien fait d’illégal, nous voulons terminer notre petit déjeuner. Et ils attendent, tous les 3, dont l’un avec une mitraillette. Lavage de dents, vaisselle, nous bouclons tout tranquillement. Et finissons par suivre le 4×4 qui nous emmène…à la station service à l’entrée de la route de la frontière et nous quitte avec un grand sourire. Quelques fois, il vaudrait vraiment mieux que l’on puisse se comprendre !
Sortie d’Iran, 2,5h de palabres, attentes, vas-et-vients, c’est long mais tout se passe bien, dans l’environnement habituel : bâtiment plus tout jeune, absence de mobilier, informalité des uniformes. Juste un problème, JL est enfermé dans un bureau avec un homme sans uniforme qui se prend très au sérieux, et un interprète. Beaucoup de questions sur notre itinéraire, puis viennent des questions plus gênantes. Avons-nous des contacts en Iran ? Où ? Et finalement qui ? Là, JL se lève et déclare qu’il ne veut pas répondre à ces questions, qu’il ne sait pas qui est en face de lui et que si l’on veut continuer, il veut appeler l’ambassade de France pour savoir quels sont ses droits. Immédiatement, il est poussé hors du bureau et une bonne heure d’attente commence, qui finira dans les bureaux de la police, où les mêmes questions seront posées, sauf les demandes de noms. Et nous sommes libres. Il s’agissait probablement d’un gardien de la révolution qui cherchait à se faire mousser en fournissant quelques noms de personnes en contact avec des étrangers.
Nous franchissons le pont métallique sur la rivière et nous engageons dans le chemin pour aller à la douane turkmène. Ce chemin est défoncé, les camions avancent au pas, et nous aussi. En fait, il y aune nouvelle route toute neuve avec un nouveau pont, mais elle n’est pas finie, ou pas encore inaugurée, et nous passons à côté.
Au Turkménistan, le bâtiment est neuf, moderne et propre. Administratif et vide. Très peu de gens passent là, car les chauffeurs de poids-lourds discutent ailleurs. On ne s’adresse qu’à JL. Il semble que le système est moderne, écrans plats, caméras de prise de photo d’identité, capteur d’empreintes digitales,etc. Mais l’opérateur en face de JL semble ne pas savoir se servir du logiciel, il passe un temps fou à taper sur son clavier. Puis in va s’occuper de passagers dans l’autre sens, revient, hésite. Il a fallu déjà passer 2 fois à la banque, 38$ pour « immigration », puis 100$ (?), puis 10$, probablement pour usage du GPS. Enfin, nous avons les visas sur les passeports, remplaçant la lettre d’invitation obtenue via le consulat à Paris. On fait signe de passer au guichet suivant. Là, on découvre qu’il y a des fonctionnaires où tout était vide auparavant. C’était l’heure du déjeuner ! Nous aurions bien aimé manger, mais pas dans le K6 planté devant la porte en plein soleil. JL veut le déplacer à l’ombre. Interdit. JL passe de guichet en guichet, le long d’un comptoir, en faisant glisser ses papiers d’un fonctionnaire au suivant. C’est comique. IL s’agit d’enregistrer le K6 au Turkménistan et de l’assurer 5 jours. Dernier guichet, passage à la case banque de nouveau, 126$ cette fois-ci, et des beaux, pas froissés, pas déchirés, pas annotés. C’est fini. On peut avancer le K6 derrière un camion qui lui est à l’ombre sous un toit. Il y a 6 voies sous le toit, mais nous devons attendre au soleil. JL râle, le chef vient, on lui montre le thermomètre de la montre de JL (tu vois Fabien, finalement, cela sert) qui indique 46°C en hausse régulière depuis que nous sommes sortis du bâtiment. Il comprend, nous fait passer à côté, une équipe de 5 ou 6 bonshommes tournent autour du K6, les portes sont ouvertes, le chef monte dedans, JL dit sans les chaussures, il redescend et c’est fini.
6h15 en tout, c’est un record pour nous. Évidemment, pas de photo pour montrer tout cela.
Au Turkménistan, il y a des dromadaires (ils n’ont qu’une seule bosse). Nous n’avons pas compris exactement à quoi ils peuvent servir, mais il y en a.
Pas de pain, il nous faut changer vite de l’argent. La gare de Mary semble être le bon endroit pour trouver un changeur le samedi. C’est le désert. La gare est grandiose, mais il semble n’y avoir aucun train. Un homme se présente, et veut bien changer des Euros en Manats. Le guide dit 1€=3,85TM. L’homme dit 100€=3300TM. JL ne retient que les chiffres significatifs, proteste, obtient 3400. Nous partons sans changer, cette situation est incompréhensible. Dans un hôtel, le gardien veut aider et nous renvoie au même homme. Nous changeons 50€ pour 340TM. Dans les stations service, le GO est à 0,94, ce qui le met à 0,14€, conforme à ce que nous attendions avec le change appliqué par l’homme. Si vous avez compris, vous nous expliquez.
Le pain est à 1TM.
Dans les procédures d’immigration, notre séjour autorisé s’est réduit d’un jour : nous devons ressortir le 28 au lieu du 29. Et sur l’enregistrement du K6, l’itinéraire est mentionné, Mary n’y figure plus. Nous somme donc là probablement illégalement. Nous faisons en sorte de ne pas nous faire contrôler aux nombreux barrages routiers rencontrés, et allons jusqu’à Merv pour trouver un coin pour dormir. Nous suivons un chemin qui mène à des arbres, et entrons dans un endroit où se trouvent 3 bâtiments pratiquement identiques et une cabane de gardien au fond du terrain. Le gardien est là et nous accepte pour la nuit, nous invite à dîner. Sa femme est là, le dîner est rapidement servi sur le lit en bois à l’extérieur de la cabane. Deux autres femmes viennent avec un peu de nourriture pour compléter le menu, nous apportons des courgettes, des saucisses turques et un oignon, et on commence à discuter avec l’aide d’un simili dictionnaire de russe. Françoise sympathise immédiatement avec la moins jeune qui doit avoir à peu près notre âge. Les 2 femmes repartent et nous finissons à la lumière d’une ampoule, dévorés par les moustiques. Ensuite, le gardien nous montre ce que nous prenons pour son domaine, les lieux semblent peu utilisés, et nous avons compris que les 2 femmes sont des « locataires » dans l’un des bâtiments. Le domaine est utilisé comme une ferme, avec 5 vaches et 2 veaux, des poules, et beaucoup d’arbres fruitiers, abricotiers, pruniers, pommiers, etc. Il y a aussi un drôle de bassin avec des monuments (fontaines?) figurant des dauphins) Nous allons dormir après ablutions tous nus sous les arbres avec l’eau d’un tuyau.Il fait totalement nuit. C’est très calme.