Réveil à 5h40 par un vieux side-car. C’est le gardien qui nous découvre avec un grand sourire de ses dents en or (grande mode pour hommes et femmes en Ouzbékistan). JL doit sortir impérativement. Et comprendre assez rapidement que notre homme est ivre, ce qui ne l’empêche pas de nous inviter pour le petit déjeuner. Il nous embrasse, et même sur la bouche pour Françoise qui n’apprécie pas du tout. L’haleine chargée sans doute…Le petit déjeuner se résume à une pastèque pour ce qui est de l’alimentation, du thé et…de la bière pour les boissons. Notre homme vide rapidement une demi bouteille de 2l de bière, et nous ne pensons plus qu’à fuir.
Pendant que JL occupe notre hôte en mangeant une demi-pastèque, F met le K6 en mode route, et nous levons le camp à 6h30, ce qui est, convenons-en, assez inhabituel.
Sur le chemin, apparaît encore une fois une arche à l’entrée d’une route transversale. Nous nous engageons et trouvons une nécropole ou plutôt un immense cimetière, avec services. La vue est étonnante. Il y a beaucoup de visiteurs qui viennent par minibus. Nous pouvons monter plus haut et la route finit au pied d’une montagne au sommet de laquelle est installée une buvette. Le lieu est sacré et sert aux pèlerinages. A la descente, nous trouvons les marchands de souvenirs et bondieuseries. On nous offre de la pastèque, du coca fait sur place (déjà vu en Amérique Centrale) et des graines de quelque chose que nous n’avons pas identifié.
Nous enchaînons les Khalas (châteaux forts), tous plus ou moins en ruines, mais les sites sont très beaux :
Topirak khala
Qizil khala
Sur Topirak khala, nous rencontrons des touristes européens et asiatiques. Les chauffeurs nous posent des questions sur le K6. En échange, nous glanons des informations sur le gazole qui pose problème en Ouzbékistan, car il n’est théoriquement pas en vente libre. Nous apprenons qu’il y a quelques pompes maintenant autorisées à en vendre et qu’il y a deux qualités, le noir à 2800OS/l à éviter et l’autre à 3500OS/l (moins de 0,5€). Encore faut-il trouver les pompes.
Déjeuner au bord d’un village, un villageois vient nous proposer des débris de poterie que nous déclinons. Les gamins pataugent un peu plus loin dans l’eau d’un tuyau d’irrigation.
L’après-midi, d’autres khalas, toujours intéressants :
Ayaz khala dont les 3 forteresses successives ne sont pas sur les mêmes emplacements, ce qui nous fait marcher un peu…avec 42°C, il faut boire.
Nous posons notre K6 dans un « camping sanatorium », c’est un lieu de villégiature du parti au bord d’un bras de l’Amou Darya qui sert aujourd’hui de lieu de convalescence. Les petites maisons sont très peu occupées et les bâtiments de service complètement abandonnés. Un policier vient nous saluer et tailler une bavette avec un copain, et nous rassure, tout va très bien. Mais Monsieur le Directeur du site arrive avec des papiers,et tient des discours que nous ne comprenons pas. Au début, il nous fait signe de partir. Devant le refus tout net, il s’assied dans un de nos fauteuils, pousse un soupir admiratif et reste là. De temps en temps, il essaie de communiquer mais comme il ne parle que ouzbèque et russe, cela ne passe pas. Au bout d’une heure et demi de ce jeu, nous nous mettons à table et il comprend, s’écarte, mais ne s’en va pas. Puis une voiture arrive et quelqu’un lui tend une demi-pastèque qu’il nous apporte tout fier. Bilan : il a empoché le paquet de chewing-gums de JL et n’a pas signé de papiers d’enregistrement pour l’OVIR comme promis. L’OVIR est un organisme de contrôle des étrangers qui nous impose de nous faire enregistrer au moins tous les 3 jours. Si nous ne couchons pas à l’hôtel, il est très difficile de se faire enregistrer. JL s’empiffre de pastèque puisque F n’en mange pas. Comme le Directeur nous a interdit d’aller nous baigner (il y a des gros poissons qui mordent – sic) et que de toutes façons, il fait nuit, nous allons prendre une douche sous la fuite du château d’eau et allons nous coucher. Nuit très calme.