J45 03/07/2017 Pourquoi les muezzins ne montent plus dans les minarets

 

Debout dès le matin, nous sommes en route pour visiter le minaret. 44M de haut, on peut monter dedans par un escalier de 118 marches. Oui, mais (vous avez fait le calcul) des marches de 40cm. 60Cm de large. C’est très étroit, et il n’y a pratiquement pas de lumière, juste un petit fenestron de 20x20cm tous les demis tours. Voilà. Vous avez compris pourquoi les muezzins se sont équipés de haut-parleurs, et font l’appel à la prière depuis le bas. Et à la descente, c’est pire, car on a la tête dans les marches du dessus, il faut se contorsionner pour y arriver. Pas question de tomber, la pente est telle que l’on ne pourrait pas s’arrêter. Mais il faut le dire, la vue d’en haut vaut cet effort.

Le volume du WiFi utilisé toute la nuit n’a pas permis le chargement des 67 photos prévues. Il faudra recommencer. Le volume du petit déjeuner semble être prévu pour compenser. Œufs sur le plat, pancakes, pain, croissants locaux, confiture, fromage, jus de fruits, thé, nous n’arrivons pas à finir.

La forteresse est un lieu qui permet de s’imaginer dans la vie des dirigeants de l’époque. Il y a plus de 100 pièces, la plupart fermées au public et à l’état d’abandon. Mais on peut y voir de beaux plafonds et des céramiques toujours époustouflantes : chaque carreau est unique puisque les motifs ne se répètent pas. Ils sont d’ailleurs numérotés.

Il est l’heure de reprendre la route, en commençant par le lavage du K6 car des gamins l’ont tagué dans la poussière avec des petits cœurs et des inscriptions incompréhensibles.

A la sortie de Khiva, la route est barrée, il y a des travaux routiers. Les routes de contournement sont épouvantables, pleines de nids de poule. Nous naviguons une heure pour visiter un mausolée sans intérêt, puis la maison Chadra Khouli de 4 étages en pleine campagne, accompagnés de 2 gamines délurées qui courent partout.

Nous déjeunons sur place avant de reprendre l’enfer des routes défoncées de cette région. Le raccord avec l’autoroute A380 est particulièrement défoncé et déprimant : nous faisons une douzaine de km en longeant un canal sachant que l’autoroute est juste derrière. Mais il faut aller chercher le pont !

Une fois sur l’autoroute, c’est la surprise : qualité internationale, la chaussée est parfaite, des glissières de protection existent. Manquent cependant la signalisation et les pompes à essence. Pour nous, le prochain plein est à Boukhara, nous avons même 100km d’autonomie en plus. Il faut seulement faire attention, car les troupeaux sont prioritaires dans ce pays.

Le paysage est désertique, il n’y a rien autour. Le fleuve Amou Darya est à notre droite, il fait des méandres qui ne sont pas pris en compte par les frontières, il est donc de temps en temps entre la frontière et nous, de temps en temps c’est l’inverse. Nous ne le voyons pas, il est dans un creux de terrain en permanence.

Nous nous arrêtons et progressons dans le désert en direction du fleuve pour voir la situation. F hésite à lancer le K6 dans un chemin en sable mou, nous terminons donc à pied pour constater que de toutes façons, nous ne pourrons pas accéder au fleuve, il y a une marche à franchir. Nous décidons de camper entre l’autoroute et l’Amou Darya, dans une zone où la frontière est sur l’autre rive. Nous sommes cachés de l’autoroute par une dune, et personne n’est en vue. Nuit calme avec le bruit lointain des camions.