En fait, la connection était assez bonne, quoique instable. JL a pu télécharger les photos des 2 jours et mettre à jour le blog. Par contre, pas de skype avec Tiphaine ou le n° qui a appelé JL dans la journée sur l’iPhone. Petite surprise, nous ne payons pas le WiFi. Nous partons à la recherche d’un DAB qui marche, et cela nous ramène près de l’hôtel, dans un bâtiment qui était fermé la veille et dont le DAB est à l’intérieur. Et il marche. Nous pensons fortement à ce problème de bruit à l’avant gauche du K6 et recherchons un mécanicien avant de nous lancer sur la route. Nous trouvons un Tadjik sympa (Chafkat?)qui nous emmène à 8km de Khorog, nous fait passer les barrages de police sans ralentir et fait dégager 3 micro bus pour que le JK6 passe sur la fosse. Inspection rigoureuse par le mécano et JL, de nouveau on ne voit rien. Et donc, nous pouvons repartir tranquilles, rien de grave n’est en jeu. Après 20km, le bruit étant quand même gênant, JL glisse la tête dans le passage de roue, et constate que le souffet de protection de la tige d’amortisseur est tassé sur le corps du vérin. Il y a eu un coup important qui a écrasé complètement et violemment la suspension, le soufflet s’est tassé, et il y a eu des dégâts dans le corps de l’amortisseur. Bilan : on peut rouler, mais la roue va rebondir sur les chaos, faisant vibrer l’arbre à cardans. Il faut donc éviter les chocs de ce côté-là et rouler doucement. En effet, il est hors de question de trouver un amortisseur compatible à Khorog, et nous ne voulons pas nous engager dans la procédure d’urgence en demandant à l’assistance de nous envoyer la pièce. Il paraît que le service est correct à Osh au Kirigizstan où nous allons, nous traiterons le problème là-bas. Et nous voilà repartis sur 700km de route défoncée avec un amortisseur HS.
Les premiers 50km sont impeccables, nous remontons la vallée du Donj, le temps est au beau, et le paysage de plus en plus sauvage, même si les cultures continuent le long de la rivière. Après, cela se gâte, la route se dégrade, et il faut ralentir. Nous avons une chance. Comme la route du sud est inondée, la police stoppe les gros camions aux barrages pour éviter un engorgement massif à l’endroit de l’inondation. Nous n’avons donc pas ces énormes bahuts sur la route en face de nous, et nous ne les verrons pas dans notre sens. Restent les 4×4 fous furieux des touristes et des taxis locaux.
Nous faisons une petite escapade pour visiter un hameau pour lequel une ONG suisse a payé une passerelle sur le torrent.
La route monte régulièrement et à midi, nous mangeons à 3200m d’altitude au bord du torrent. Les paysages traversés sont fantastiques, les montagnes alentours impressionnantes. Un peu plus loin, nous expérimentons la source chaude de Jelandy. Cela vaut la source chaude dans laquelle nous étions allés au Tibet. Pas très propre, c’est un euphémisme. Mais il y a un petit effort de présentation avec un chalet en bois et une baraque dans laquelle on peut manger et dormir.L’eau est très chaude (45°C?) et sent le souffre. 20mn dans le bain et nous sommes ravis. L’ascension se termine dans le champ de bosses de la route non asphaltée à 4272m d’altitude.
Tout va bien, il y a un grand soleil, du vent et nous ne ressentons pas de malaise particulier. Ce col ne présente aucun intérêt, pas de vue. Nous ne nous arrêtons pas, et allons planter le K6 à côté du lac Sasy, 300m plus bas. Il n’y a personne à l’horizon, le ciel est magnifique grâce à l’absence totale de pollution visuelle.
Seul petit problème : le K6 signale que puisque nous utilisons du gazole de mauvaise qualité, le filtre à particules est encrassé et doit être nettoyé par 15mn au moins de route à minimum 70km/h en 4e ! Ben voyons, nous ne dépassons pas 50km/h en pointe, et 15mn, c’est totalement illusoire. Ce ne sera pas avant longtemps…
Comme nous avons passé notre 100e nuit dans le K6, nous fêtons cela avec une bouteille de bière locale. Grandiose. Il a quand même fallu ressortir la couette et même une couverture supplémentaire pour ne pas avoir trop froid. F a quelques problèmes de maux de tête dus à l’altitude et doit se relever dans la nuit pour prendre de l’aspirine.