J44 02/07/2017 Khiva l’esclavagiste

Dès le lever du soleil, nous sommes debout. Pour une fois que nous pouvons nous adonner à notre réveil favori (bain dans la nature avant le petit déjeuner), pas question de la rater. Et hop trempette dans l’Amou Darya malgré les gros poissons (haha). Quel plaisir et quel rafraîchissement ! Petit déjeuner dehors sur le parking du « camping », petit au-revoir à Monsieur le Directeur qui apparaît magiquement au moment du départ, et en route.
A l’entrée de Khiva, un minibus nous arrête et nous vante la Guesthouse Alibek qui se trouve comme par hasard à l’entrée Ouest de la ville, là où l’on vend les tickets pour 2 jours. L’endroit est sympathique, l’offre généreuse : 20$ pour la chambre pour 2 avec un grand lit et une douche, le wifi et les petits déjeuners. Bon, c’est petit, mais cela fait très local.
Et nous voilà partis pour visiter la ville des esclavagistes, ceux qui ont dévalisé les caravanes dans la région pendant des siècles, et réduit en esclavage un peu toutes les nationalités. Cette ville a été déclarée ville-musée par l’Unesco, ce qui est probablement une erreur car avec des habitants revenant dans les murs, la ville redevient vivante, et on s’y sent intégré à l’humanité environnante. Il y a à Itchan Khala (la ville intérieure) une profusion de monuments intéressants pour se sentir dans l’ambiance du Moyen-Age et des marchés ouverts.

Très peu de touristes (quelques couples de jeunes), nous sommes immergés dans la foule des Ouzbeks qui nous accueillent avec le sourire, demandent à être pris en photo avec nous et nous offrent souvent des fruits ou du thé.
Nous en profitons pour déjeuner sur le marché de quelques brochettes et des sumsas (chaussons fourrés de viande). Nous buvons au moins 2 bouteilles d’1,5l d’eau par jour.
Retour à Khiva vieille ville, déambulations dans les rues, visites de musées, de mosquées, de mausolées et nous oublions le caravansérail qui a été couvert pour devenir un marché. Dommage, car le lendemain, il est fermé et nous repartons. Nous sommes fascinés par les poteaux soutenant les avant-toits dans les maisons, les palais.

A la base, il y a un cône en pierre sur lequel repose le poteau par un cylindre de bois gaîné de tôle de 10cm de diamètre. Très impressionnant quand le poteau fait une dizaine de mètres de haut. Ces poteaux sont sculptés et les plafonds sont peints à la main de manière très fine. Évidemment, les céramiques sont magnifiques. A Khiva, on a l’impression que l’on va rencontrer des chameaux lorsque l’on sort d’une maison.
Réparation des sandales de JL qui perdent la bride arrière.
Dîner dans un restaurant pour touristes sur une terrasse abritée, entourés d’Européens. Retour à la pension de Charboss où nous couchons dans une chambre qui donne directement sur la rue.

J43 01/07/2017 Pastèques, nécropoles et 50 khalas

Réveil à 5h40 par un vieux side-car. C’est le gardien qui nous découvre avec un grand sourire de ses dents en or (grande mode pour hommes et femmes en Ouzbékistan). JL doit sortir impérativement. Et comprendre assez rapidement que notre homme est ivre, ce qui ne l’empêche pas de nous inviter pour le petit déjeuner. Il nous embrasse, et même sur la bouche pour Françoise qui n’apprécie pas du tout. L’haleine chargée sans doute…Le petit déjeuner se résume à une pastèque pour ce qui est de l’alimentation, du thé et…de la bière pour les boissons. Notre homme vide rapidement une demi bouteille de 2l de bière, et nous ne pensons plus qu’à fuir.

Pendant que JL occupe notre hôte en mangeant une demi-pastèque, F met le K6 en mode route, et nous levons le camp à 6h30, ce qui est, convenons-en, assez inhabituel.

Sur le chemin, apparaît encore une fois une arche à l’entrée d’une route transversale. Nous nous engageons et trouvons une nécropole ou plutôt un immense cimetière, avec services. La vue est étonnante. Il y a beaucoup de visiteurs qui viennent par minibus. Nous pouvons monter plus haut et la route finit au pied d’une montagne au sommet de laquelle est installée une buvette. Le lieu est sacré et sert aux pèlerinages. A la descente, nous trouvons les marchands de souvenirs et bondieuseries. On nous offre de la pastèque, du coca fait sur place (déjà vu en Amérique Centrale) et des graines de quelque chose que nous n’avons pas identifié.

Nous enchaînons les Khalas (châteaux forts), tous plus ou moins en ruines, mais les sites sont très beaux :

Topirak khala
Qizil khala

Sur Topirak khala, nous rencontrons des touristes européens et asiatiques. Les chauffeurs nous posent des questions sur le K6. En échange, nous glanons des informations sur le gazole qui pose problème en Ouzbékistan, car il n’est théoriquement pas en vente libre. Nous apprenons qu’il y a quelques pompes maintenant autorisées à en vendre et qu’il y a deux qualités, le noir à 2800OS/l à éviter et l’autre à 3500OS/l (moins de 0,5€). Encore faut-il trouver les pompes.

Déjeuner au bord d’un village, un villageois vient nous proposer des débris de poterie que nous déclinons. Les gamins pataugent un peu plus loin dans l’eau d’un tuyau d’irrigation.

L’après-midi, d’autres khalas, toujours intéressants :

Ayaz khala dont les 3 forteresses successives ne sont pas sur les mêmes emplacements, ce qui nous fait marcher un peu…avec 42°C, il faut boire.

Nous posons notre K6 dans un « camping sanatorium », c’est un lieu de villégiature du parti au bord d’un bras de l’Amou Darya qui sert aujourd’hui de lieu de convalescence. Les petites maisons sont très peu occupées et les bâtiments de service complètement abandonnés. Un policier vient nous saluer et tailler une bavette avec un copain, et nous rassure, tout va très bien. Mais Monsieur le Directeur du site arrive avec des papiers,et tient des discours que nous ne comprenons pas. Au début, il nous fait signe de partir. Devant le refus tout net, il s’assied dans un de nos fauteuils, pousse un soupir admiratif et reste là. De temps en temps, il essaie de communiquer mais comme il ne parle que ouzbèque et russe, cela ne passe pas. Au bout d’une heure et demi de ce jeu, nous nous mettons à table et il comprend, s’écarte, mais ne s’en va pas. Puis une voiture arrive et quelqu’un lui tend une demi-pastèque qu’il nous apporte tout fier. Bilan : il a empoché le paquet de chewing-gums de JL et n’a pas signé de papiers d’enregistrement pour l’OVIR comme promis. L’OVIR est un organisme de contrôle des étrangers qui nous impose de nous faire enregistrer au moins tous les 3 jours. Si nous ne couchons pas à l’hôtel, il est très difficile de se faire enregistrer. JL s’empiffre de pastèque puisque F n’en mange pas. Comme le Directeur nous a interdit d’aller nous baigner (il y a des gros poissons qui mordent – sic) et que de toutes façons, il fait nuit, nous allons prendre une douche sous la fuite du château d’eau et allons nous coucher. Nuit très calme.