A 5h15, il fait encore noir ici. J’attends un peu. A 6h, je me lève, le plafond est très bas, et il y a des éclairs. Puis il pleut, assez fort pour que je puisse prendre une douche sous une gouttière. A 8h30, je me décide et c’est parti. Pas pour longtemps. 1km plus loin, c’est le déluge. Je continue sous la cape. Il y a 75km à faire. J’en fais les 2/3 sous une pluie diluvienne. Tout est trempé par les giclures des camions et des voitures, il va falloir trouver un endroit pour faire sécher. Arrivé à Thessalonique vers 12h30, je dois aller au centre, les vélos sont interdits sur tous les grands axes. Je déjeune à la terrasse d’un café de la rue Egnatia, la grande avenue bruyante du centre. La météo n’est pas bonne pour la fin de journée et la nuit. Je prends la décision de trouver un abri pas cher pour la nuit. A peu de distance, je repère un « hôtel » proposant des hébergements décalés : l’Urban Donkey. Je prends un lit dans un dortoir pour 21€ sans repas. Il faut descendre le vélo au sous-sol où se trouve le dortoir, par l’ascenseur. Chacun des 6 lits est équipé de son rideau d’isolement, c’est très propre. Les autres occupants sont dehors, je peux faire sécher mon barda et prendre une grande douche. Comme la pente de la rue est très raide, ce sous-sol est en fait à niveau côté jardin, et je bénéficie de la proximité d’une grande fenêtre sur le garage d’à côté. Je ressors pour me promener dans Thessalonique et faire les courses pour le dîner.
Le wifi me permet d’acheter mon billet d’avion pour le retour. Il me restera à aménager la solution pour faire accepter mon vélo à bord : emballage et transport vers l’aéroport. La technologie ne suit pas ces temps-ci. Mon cardiofréquencemètre indique n’importe quoi (j’ai pourtant changé la pile au début du voyage), et l’appareil photo a quelques soucis avec l’écran tactile. Pas de photo aujourd’hui de toutes façons, à cause de la pluie.
L’hôtel n’accepte pas que les occupants fassent leur cuisine. Je vais donc dans le parc en face tenir compagnie aux chats. Curieux de voir le réchaud à gaz, des gamins viennent me tourner autour jusqu’à ce que leur mère les appelle pour le dîner.
Nuit dans un lit, je n’entends même pas les autres occupants rentrer.