Il a plu au moins 2 fois dans la nuit, et je m’inquiète pour le départ. Petit déjeuner chez les chats, toilette rapide dans les communs où l’on trouve les restes des autres. Je récupère un fond de tube dentifrice, ce qui m’évitera d’en porter un plein. Et à 7h30, c’est parti.
Pas pour longtemps : les côtes sont très raides et j’en fais une bonne part à pied. Sortir de Thessalonique par mon itinéraire, c’est 10km de côtes abruptes et des meutes de chiens plus ou moins agressifs. Cela me prend 2h et de l’énergie.
Il faut dire un mot de ces chiens qui traînent dans les faubourgs de Thessalonique. Ils attendent au bord de la route, et se jettent sur le cycliste au moment où il passe au plus près, en aboyant furieusement. C’est très impressionnant, surtout qu’à cet endroit-là, ils sont nombreux, et que si l’un se lève et commence à aboyer, tous les autres s’y mettent. La technique que j’avais mise au point jusque là, c’est à dire ralentir et parler au chien, ne marche que s’il y en a un, maximum deux. Quand ils sont dix ou quinze, il faut pour s’en débarrasser utiliser les voitures en se mettant au milieu de la route, obligeant les voitures à venir au contact. Les chiens ont peur des voitures, pas des cyclistes. Et contrairement à ce que m’avait dit un Albanais, ils sont dangereux : l’un deux a raté mon mollet et a mordu la sacoche, l’arrachant du porte-bagages. J’ai plusieurs fois shooté dans le chien pour m’en débarrasser. J’en ai vu depuis le sud de la Croatie jusqu’en Grèce.
Une fois sorti de la ville, c’est un parcours en crêtes, et la descente vers le premier lac. Au bout d’une trentaine de km, je rejoins la route « normale », et cela roule beaucoup plus vite.
Finalement, la météo est bonne et tout se passe bien. Déjeuner vers midi au bord du lac Limni Volvi, sieste impossible pour cause de mouches. En fin d’après-midi, j’arrive à la station balnéaire d’Ofrinou, but de la journée. Je m’offre un gâteau (le premier du voyage) dans une pâtisserie, et la gentille patronne me donne des petits pains pour 2 jours.
Je continue quelques km, et trouve un endroit superbe au bord de la mer pour poser la tente. Un terrain plat un peu au-dessus de la mer, il y a bien quelques camping-cars, mais tout va bien, je me trouve un coin tout seul.
La route est loin, la nuit est calme avec juste le bruit de la mer.