Après avoir discuté avec Vali de choses et d’autres, et rangé toutes nos affaires, nous repartons vers le complexe religieux avec la ferme intention de visiter le bazar qui est à côté. Mais d’une part, dans la rue l’ambiance a changé, les gens nous regardent de côté et ne nous sourient plus, et il y a beaucoup de voitures garées dans les avenues et sur les trottoirs. Certains portent des casquettes bizarres et d’autres des drapeaux jaunes dont nous finissons par voir les slogans en farcie t en anglais : « down with Isarel, USA and Great Britain ». Arrivés au grand rond-point Khomeni où nous devons tourner à gauche, nous voyons que l’avenue est bondée de gens en marche criant des slogans en réponse à des haut-parleurs hurlant. Nous rebroussons prudemment chemin. Questionné, Vali s’excuse de ne pas nous avoir déconseillé notre sortie. Ces gens manifestent pour « OUDS », c’est à dire « Liberté pour Jérusalem ». Peut-être, mais « down with… » pourait bien se traduire par « mort à… ». Mashhad à soi seul attendait plus de 3 millions de participants « spontanés » à cette manifestation annuelle qui a lieu le dernier vendredi du ramadan. Toutes les grandes villes sont concernées.
JL n’en veut pas à Vali puisqu’il lui achète quand même une carpette de soie faite par des nomades turkmens (220€). Sur ce, nous partons, laissons nos compagnons de chambrée enfermés chez Vali pour la matinée.
Nous allons manger devant le mausolée de Hâruniyeh à Tüss en attendant l’ouverture. Le ticket est à 150000IR, environ 4€. Nous jugeons que c’est trop cher et rebroussons chemin, mais le garde nous rappelle et nous fait entrer pour un billet pour deux.
Cela ne vaut pas plus, il n’y a pas grand’chose à voir. Quelques explications intéressantes sur la ville de Tüss, et la coupole du mausolée. Au bout de l’avenue, la tombe de Ferdowsi, poète d’avant les Arabes qui a écrit « le livre des rois », livre classique de la culture perse. Le ticket est encore plus cher, et nous ne voyons pas l’intérêt de cette visite dans le détail. Nous passons et nous mettons en route pour Saraghs.
Sur la route, le caravansérail Robât-e Mâhi, près de l’endroit où le chemin de fer franchit la rivière (quasi sèche). Un gendarme du poste de contrôle voisin nous montre comment y aller à pied, et propose de nous escorter ! Il n’y a plus que des ruines, de la terre qui s’effondre et quelques briques. Juste quelques sculptures dans l’iwan d’entrée.
Plus loin, et à 6km de la route, un caravansérail royal, Robât-e Sharaf, qui a l’air très restauré. Malheureusement, nous ne pouvons voir que l’extérieur, il y une enceinte grillagée tout autour, et personne dedans pour nous ouvrir.
Nous arrivons tard près de Saraghs, à bout de réservoir, et nous installons près d’une bergerie, accueillis par un gardien. Mais nous sommes presque couchés quand le berger qui vient d’arriver avec son troupeau nous signale que l’un de ses chiens mord les inconnus, il a déjà sévi 4 fois et cela nous interdit de sortir du K6 dans la nuit… Nous plions bagage et allons nous installer un peu à l’écart de la route de l’aéroport qui ne semble pas très fréquenté. Pas d’eau évidemment, mais nuit très calme.