J34 22/06/2017 Mashhad, ville sainte

 

Nuit confortable, le ventilateur nous aidés à garder une température agréable. Le petit déjeuner nous rassemble, l’Espagnol et l’Allemand ont vu leurs demandes de visa pour le Turkmenistan refusées. L’un va voler vers l’Inde et l’autre vers le Tadjikistan tous deux accompagnés par leur vélo, emballés dans des cartons spécifiques dont l’un provient d’un Belge qui va arriver dans la journée, et l’autre reçu d’un vendeur local de vélos neufs. Grande flexibilité pour ces voyageurs solitaires. L’Australien va revoir sa compagne arrivée par train avec son vélo, et le Français s’envole vers le Tadjikistan avec son sac à dos après avoir demandé beaucoup de conseils sur les choses à voir en Chine sur la route de la soie.

Pour nous, c’est logistique en vacances ce jour, car nous restons une nuit de plus pour nous permettre de visiter le complexe religieux construit autour du mausolée de l’imam Reza. C’est assez extraordinaire, il y a là plusieurs lieux de prière (on nous dit pas des mosquées), une clinique, une crèche, deux écoles coraniques, une université, deux restaurants, etc. La fondation qui est propriétaire de tout cet ensemble possède encore beaucoup de biens immobiliers dans Mashhad et ailleurs. Le plus gros des revenus de cette fondation provient des dons effectués continûment par les fidèles. Le guide qui nous accompagne (pas moyen d’être seul à l’intérieur du complexe) nous explique que 22000 personnes travaillent quotidiennement dans et autour du complexe. Seulement 2000 d’entre elles sont rémunérées. Les autres sont bénévoles, y compris lui.

La visite commence très mal, puisque nous arrivons à 11h pour être sûrs de pouvoir visiter le musée anthropologique situé dans l’ancien Hammam du mausolée. Mais on nous fait attendre à l’entrée parce que le guide est obligatoire. Il met 25mn à arriver et quand nous nous présentons à l’entrée du musée (qui n’est pas dans l’enceinte du complexe), les gardiens veulent fermer. Devant notre irritation, le chef des gardiens accepte de nous laisser entrer et met un point d’honneur à nous montrer les meilleurs aspects du musée qui a des aspects intéressants. Un seul exemple réside dans les peintures murales représentation de scènes du livre des rois de Ferdowsi, et l’on peut voir des faunes enlacer des femmes aguichantes. Une grande série de photos des métiers d’antan et de la vie populaire est instructive aussi. Bien entendu, l’agencement du hammam fait que le lieu est chaleureux, le fonctionnement est détaillé.

Le grand musée est plus étendu, mais pas aussi intéressant pour des étrangers. Mais on y trouve par exemple les médailles gagnées à différents jeux internationaux par les athlètes de Mashhad, notamment une mention de la victoire de l’Iran sur les USA lors des championnats du monde de football de 1998. C’était au stade de Gerland à Lyon. Le rez-de-chaussée présente une série de portes ouvragées qui ont servi dans le mausolée, ainsi que 2 des 5 cages successives de protection du cercueil de l’imam.

Nous avons visité aussi une partie du mausolée, avec notamment une entrée majestueuse dont les stalactites sont totalement recouvertes d’or. Dans la cour, 2 enterrement se succèdent, le cercueil présenté devant le mausolée de l’imam puis repris par 8 hommes qui repartent en psalmodiant.

La chaleur, le voile et le tchador obligatoire rendent la visite très éprouvante pour Françoise et nous ressortons de ce lieu épuisés, mais après avoir eu une présentation vidéo du complexe, de ses œuvres, etc, suivie d’un entretien avec un soufi en anglais « sur les sujets de votre choix ». JL l’entreprend sur l’existence de Dieu, on parle de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, le soufi montre même une video de la NASA sur la comparaison de la taille des planètes. Nous recevons aussi un « cadeau » constitué de littérature sur la vie de l’imam et une présentation de la fondation.

Dîner différent de celui d’hier, la moitié des participants ayant changé. Ceux qui étaient présents la veille sont des anciens, et les nouveaux posent les questions qui roulent beaucoup sur les procédures de passage de frontières, les transports, les lieux d’intérêt. Et l’on peut voir que ces voyageurs ont tous des intérêts différents. Pourtant le moteur de leur mouvement est la curiosité.