Nous repartons tôt ce matin, l’objectif étant de tester notre vitesse sur un parcours particulièrement difficile, la chaussée étant très dégradée. Les manilles n’y étaient pour rien, le bruit est toujours là, et c’est surprenant, car les attaches de la roue avant gauche sont toutes en parfait état. Dons, nous continuons comme cela, et voyons comment cela évolue. Il nous reste Khorog pour revoir le problème. La rivière que nous longeons est café au lait. Et maintenant nous savons pourquoi. La rive s’effondre toute seule dans le lit de la rivière, alimentant en permanence le limon qui la charge. Dans les endroits d’étiage, le limon se dépose et la rivière augmente de largeur. Dans les rapides, elle arrache de la terre à la rive, et cela recommence.
De temps en temps, les rives s’aplatissent et nous voyons de la vie de l’autre côté.
Les Afghans construisent une nouvelle route. C’est très impressionnant car la paroi est généralement à-pic, et rocheuse. Les techniques employées sont extrêmement rustiques. Marteau-piqueur et barre à mine, ce chantier va durer des années. Mais il est réparti sur plusieurs km et progresse. Depuis l’autre côté, les Afghans qui nous ont vus prendre des photos nous font de grands signes. Nous les applaudissons, et pour nous remercier, l’un d’eux se met à danser. Il est sur un sentier creusé dans la falaise, au dessus du torrent très tumultueux à cet endroit.
Khorog n’est pas une ville très intéressante, mais on y fait des rencontres sympathiques. Un Allemand qui nous a vus sur la route bien à l’abri dans son Land-Cruiser nous offre un demi-melon pour le dîner. Ce couple est allé d’Allemagne à Khorog en scooter, à raison de 10 jours par an depuis 2008. L’aventure s’arrête là puisque le scooter a été détruit cet hiver par la chute d’un arbre. Ils repartent en avion, n’ayant aucune envie de repasser 16h dans une Toyota lancée à 70km/h dans les nids-de-poule.