Aujourd’hui, je vais franchir 2 frontières, sans pour autant voir un seul douanier. C’est dimanche, les Italiens sont à la plage, il faut être prudent sur la route côtière, parce que les places sont chères, et les conducteurs peu attentifs. J’arrive rapidement à Trieste.
Après avoir fait le plein d’€ avant de passer en Slovénie et Croatie, je longe la darse où est accosté un paquebot allemand plus haut que les plus hauts immeubles alentour, et fais une halte sur le port où j’ai une rencontre curieuse avec 2 marins algériens qui, pleins d’admiration, veulent absolument me payer une bière ou une glace.
Après Trieste, d’après ce que j’avais vu sur le site de l’Eurovélo 8 que pour rejoindre Porec en Istrie, il y une voie verte en site propre. Eh bien, c’est vrai. C’est une ancienne voie de chemin de fer panoramique qui doit être magnifique à parcourir. Il y a cependant 2 (gros) problèmes. Elle n’est pas constante, certains riverains s’étant accaparé le terrain, et obligeant les cyclistes à faire des évitements coûteux en énergie. Et l’autre objection, c’est que cette voie fait 126km de long pour rejoindre Porec en Croatie, alors qu’à vol d’oiseau, c’est dans les 40/50… De plus, Porec est à l’ouest de l’Istrie qu’il faut donc traverser pour rejoindre Rijeka sur la côte à l’est.
Et donc, j’opte pour traverser l’Istrie directement. C’est probablement un mauvais choix. Il semble que si l’on ne s’est pas aventuré le long de la côte slovène, il y un itinéraire moins coûteux en énergie à partir de Trieste vers Kozina et rejoignant directement Kastav sur la côte croate. La fin de ma journée est très éprouvante, je monte les côtes à pied, avant de comprendre que ces pentes sont à plus de 10%…
Comble de malheur, la route est en réfection aux environs de Buzet, les stries dans la chaussée provisoire font louvoyer le vélo dangereusement, c’est très inconfortable.
A 8h du soir, j’atteins le col de Vela Ucka où je trouve un restaurant très accueillant tenu par un père et son fils qui m’offrent aussi un emplacement pour coucher. Sur le béton, d’accord, mais en propriété privée, donc légal. Ne pas oublier qu’à partir de la Slovénie et jusqu’à la Grèce, le camping sauvage est interdit.
Dîner local très copieux et bon marché, arrosé d’un demi sur lequel le patron rajoute un tord-boyau qui m’envoie au lit direct oublier le béton. Cette journée est celle du plus gros dénivelé du voyage. Et même s’il fait un peu frais (plus de 1000m d’altitude), cela ne retarde en rien mon sommeil parfait, la route n’étant pas fréquentée la nuit.