J45 03/07/2017 Pourquoi les muezzins ne montent plus dans les minarets

 

Debout dès le matin, nous sommes en route pour visiter le minaret. 44M de haut, on peut monter dedans par un escalier de 118 marches. Oui, mais (vous avez fait le calcul) des marches de 40cm. 60Cm de large. C’est très étroit, et il n’y a pratiquement pas de lumière, juste un petit fenestron de 20x20cm tous les demis tours. Voilà. Vous avez compris pourquoi les muezzins se sont équipés de haut-parleurs, et font l’appel à la prière depuis le bas. Et à la descente, c’est pire, car on a la tête dans les marches du dessus, il faut se contorsionner pour y arriver. Pas question de tomber, la pente est telle que l’on ne pourrait pas s’arrêter. Mais il faut le dire, la vue d’en haut vaut cet effort.

Le volume du WiFi utilisé toute la nuit n’a pas permis le chargement des 67 photos prévues. Il faudra recommencer. Le volume du petit déjeuner semble être prévu pour compenser. Œufs sur le plat, pancakes, pain, croissants locaux, confiture, fromage, jus de fruits, thé, nous n’arrivons pas à finir.

La forteresse est un lieu qui permet de s’imaginer dans la vie des dirigeants de l’époque. Il y a plus de 100 pièces, la plupart fermées au public et à l’état d’abandon. Mais on peut y voir de beaux plafonds et des céramiques toujours époustouflantes : chaque carreau est unique puisque les motifs ne se répètent pas. Ils sont d’ailleurs numérotés.

Il est l’heure de reprendre la route, en commençant par le lavage du K6 car des gamins l’ont tagué dans la poussière avec des petits cœurs et des inscriptions incompréhensibles.

A la sortie de Khiva, la route est barrée, il y a des travaux routiers. Les routes de contournement sont épouvantables, pleines de nids de poule. Nous naviguons une heure pour visiter un mausolée sans intérêt, puis la maison Chadra Khouli de 4 étages en pleine campagne, accompagnés de 2 gamines délurées qui courent partout.

Nous déjeunons sur place avant de reprendre l’enfer des routes défoncées de cette région. Le raccord avec l’autoroute A380 est particulièrement défoncé et déprimant : nous faisons une douzaine de km en longeant un canal sachant que l’autoroute est juste derrière. Mais il faut aller chercher le pont !

Une fois sur l’autoroute, c’est la surprise : qualité internationale, la chaussée est parfaite, des glissières de protection existent. Manquent cependant la signalisation et les pompes à essence. Pour nous, le prochain plein est à Boukhara, nous avons même 100km d’autonomie en plus. Il faut seulement faire attention, car les troupeaux sont prioritaires dans ce pays.

Le paysage est désertique, il n’y a rien autour. Le fleuve Amou Darya est à notre droite, il fait des méandres qui ne sont pas pris en compte par les frontières, il est donc de temps en temps entre la frontière et nous, de temps en temps c’est l’inverse. Nous ne le voyons pas, il est dans un creux de terrain en permanence.

Nous nous arrêtons et progressons dans le désert en direction du fleuve pour voir la situation. F hésite à lancer le K6 dans un chemin en sable mou, nous terminons donc à pied pour constater que de toutes façons, nous ne pourrons pas accéder au fleuve, il y a une marche à franchir. Nous décidons de camper entre l’autoroute et l’Amou Darya, dans une zone où la frontière est sur l’autre rive. Nous sommes cachés de l’autoroute par une dune, et personne n’est en vue. Nuit calme avec le bruit lointain des camions.

J44 02/07/2017 Khiva l’esclavagiste

Dès le lever du soleil, nous sommes debout. Pour une fois que nous pouvons nous adonner à notre réveil favori (bain dans la nature avant le petit déjeuner), pas question de la rater. Et hop trempette dans l’Amou Darya malgré les gros poissons (haha). Quel plaisir et quel rafraîchissement ! Petit déjeuner dehors sur le parking du « camping », petit au-revoir à Monsieur le Directeur qui apparaît magiquement au moment du départ, et en route.
A l’entrée de Khiva, un minibus nous arrête et nous vante la Guesthouse Alibek qui se trouve comme par hasard à l’entrée Ouest de la ville, là où l’on vend les tickets pour 2 jours. L’endroit est sympathique, l’offre généreuse : 20$ pour la chambre pour 2 avec un grand lit et une douche, le wifi et les petits déjeuners. Bon, c’est petit, mais cela fait très local.
Et nous voilà partis pour visiter la ville des esclavagistes, ceux qui ont dévalisé les caravanes dans la région pendant des siècles, et réduit en esclavage un peu toutes les nationalités. Cette ville a été déclarée ville-musée par l’Unesco, ce qui est probablement une erreur car avec des habitants revenant dans les murs, la ville redevient vivante, et on s’y sent intégré à l’humanité environnante. Il y a à Itchan Khala (la ville intérieure) une profusion de monuments intéressants pour se sentir dans l’ambiance du Moyen-Age et des marchés ouverts.

Très peu de touristes (quelques couples de jeunes), nous sommes immergés dans la foule des Ouzbeks qui nous accueillent avec le sourire, demandent à être pris en photo avec nous et nous offrent souvent des fruits ou du thé.
Nous en profitons pour déjeuner sur le marché de quelques brochettes et des sumsas (chaussons fourrés de viande). Nous buvons au moins 2 bouteilles d’1,5l d’eau par jour.
Retour à Khiva vieille ville, déambulations dans les rues, visites de musées, de mosquées, de mausolées et nous oublions le caravansérail qui a été couvert pour devenir un marché. Dommage, car le lendemain, il est fermé et nous repartons. Nous sommes fascinés par les poteaux soutenant les avant-toits dans les maisons, les palais.

A la base, il y a un cône en pierre sur lequel repose le poteau par un cylindre de bois gaîné de tôle de 10cm de diamètre. Très impressionnant quand le poteau fait une dizaine de mètres de haut. Ces poteaux sont sculptés et les plafonds sont peints à la main de manière très fine. Évidemment, les céramiques sont magnifiques. A Khiva, on a l’impression que l’on va rencontrer des chameaux lorsque l’on sort d’une maison.
Réparation des sandales de JL qui perdent la bride arrière.
Dîner dans un restaurant pour touristes sur une terrasse abritée, entourés d’Européens. Retour à la pension de Charboss où nous couchons dans une chambre qui donne directement sur la rue.

J43 01/07/2017 Pastèques, nécropoles et 50 khalas

Réveil à 5h40 par un vieux side-car. C’est le gardien qui nous découvre avec un grand sourire de ses dents en or (grande mode pour hommes et femmes en Ouzbékistan). JL doit sortir impérativement. Et comprendre assez rapidement que notre homme est ivre, ce qui ne l’empêche pas de nous inviter pour le petit déjeuner. Il nous embrasse, et même sur la bouche pour Françoise qui n’apprécie pas du tout. L’haleine chargée sans doute…Le petit déjeuner se résume à une pastèque pour ce qui est de l’alimentation, du thé et…de la bière pour les boissons. Notre homme vide rapidement une demi bouteille de 2l de bière, et nous ne pensons plus qu’à fuir.

Pendant que JL occupe notre hôte en mangeant une demi-pastèque, F met le K6 en mode route, et nous levons le camp à 6h30, ce qui est, convenons-en, assez inhabituel.

Sur le chemin, apparaît encore une fois une arche à l’entrée d’une route transversale. Nous nous engageons et trouvons une nécropole ou plutôt un immense cimetière, avec services. La vue est étonnante. Il y a beaucoup de visiteurs qui viennent par minibus. Nous pouvons monter plus haut et la route finit au pied d’une montagne au sommet de laquelle est installée une buvette. Le lieu est sacré et sert aux pèlerinages. A la descente, nous trouvons les marchands de souvenirs et bondieuseries. On nous offre de la pastèque, du coca fait sur place (déjà vu en Amérique Centrale) et des graines de quelque chose que nous n’avons pas identifié.

Nous enchaînons les Khalas (châteaux forts), tous plus ou moins en ruines, mais les sites sont très beaux :

Topirak khala
Qizil khala

Sur Topirak khala, nous rencontrons des touristes européens et asiatiques. Les chauffeurs nous posent des questions sur le K6. En échange, nous glanons des informations sur le gazole qui pose problème en Ouzbékistan, car il n’est théoriquement pas en vente libre. Nous apprenons qu’il y a quelques pompes maintenant autorisées à en vendre et qu’il y a deux qualités, le noir à 2800OS/l à éviter et l’autre à 3500OS/l (moins de 0,5€). Encore faut-il trouver les pompes.

Déjeuner au bord d’un village, un villageois vient nous proposer des débris de poterie que nous déclinons. Les gamins pataugent un peu plus loin dans l’eau d’un tuyau d’irrigation.

L’après-midi, d’autres khalas, toujours intéressants :

Ayaz khala dont les 3 forteresses successives ne sont pas sur les mêmes emplacements, ce qui nous fait marcher un peu…avec 42°C, il faut boire.

Nous posons notre K6 dans un « camping sanatorium », c’est un lieu de villégiature du parti au bord d’un bras de l’Amou Darya qui sert aujourd’hui de lieu de convalescence. Les petites maisons sont très peu occupées et les bâtiments de service complètement abandonnés. Un policier vient nous saluer et tailler une bavette avec un copain, et nous rassure, tout va très bien. Mais Monsieur le Directeur du site arrive avec des papiers,et tient des discours que nous ne comprenons pas. Au début, il nous fait signe de partir. Devant le refus tout net, il s’assied dans un de nos fauteuils, pousse un soupir admiratif et reste là. De temps en temps, il essaie de communiquer mais comme il ne parle que ouzbèque et russe, cela ne passe pas. Au bout d’une heure et demi de ce jeu, nous nous mettons à table et il comprend, s’écarte, mais ne s’en va pas. Puis une voiture arrive et quelqu’un lui tend une demi-pastèque qu’il nous apporte tout fier. Bilan : il a empoché le paquet de chewing-gums de JL et n’a pas signé de papiers d’enregistrement pour l’OVIR comme promis. L’OVIR est un organisme de contrôle des étrangers qui nous impose de nous faire enregistrer au moins tous les 3 jours. Si nous ne couchons pas à l’hôtel, il est très difficile de se faire enregistrer. JL s’empiffre de pastèque puisque F n’en mange pas. Comme le Directeur nous a interdit d’aller nous baigner (il y a des gros poissons qui mordent – sic) et que de toutes façons, il fait nuit, nous allons prendre une douche sous la fuite du château d’eau et allons nous coucher. Nuit très calme.

J42 30/06/2017 Noukous, Itchan Kala

Ce matin, nous retournons au bazar, nous avons besoin de change 100€, dont nous tirons 840000sums, ce qui met en évidence la perte de change de la veille. Mais la veille, nous avions changé des manats en sums. Bon…

Midi, nous cherchons un petit restaurant pour manger un kebab. Comme toutes les tables sont occupées, nous nous invitons à la table d’une femme seule (elle attend sa sœur). Nous commandons quelques chose qui ressemble à ce que nous voulons. La femme et la sœur parlent derrière nous. A la fin, la note est de 24000sums au lieu de 14500 anticipés. C’est elles qui ont modifié la commande parce qu’elles savaient qu’il n’y aurait pas assez. Inutile pourtant de protester : on parle de 2,8€. Il faut s’adapter. Et la femme qui se prétend prof d’anglais mais qui ne nous comprend qu’à peine, nous paie 2 glaces. Son salaire est de 1500000sums/mois, soit 200€ environ, mais impossible de refuser. Elle et sa sœur sont à Noukous pour une formation continue. Nous comprenons qu’elle est veuve depuis peu de temps et qu’en fait, elle garde des enfants à la maison.

Il nous faut nous dépêcher, au musée ce matin, une étudiante a fixé RV à JL à 14h30 pour pratiquer son anglais. Nous sommes 10mn en retard, mais il faut encore attendre mademoiselle pendant 20mn. Après qq mn d’entretien, elle comprend que JL n’est pas anglais. Frustration de s’être fait tromper et vexation de ne pas s’en être rendue compte, elle perd un peu d’intérêt à cette entretien jusqu’au moment où l’on parle de ses aspirations pour son futur job : chercheuse en mathématiques appliquées à l’informatique. Cela ne s’invente pas…

Le musée de Noukous est un peu particulier. Il a été démarré par un peintre polonais, Savitsky et il a été soutenu par une fondation. Il semble qu’il ait eu tant d’argent que décision a été prise de construire un bâtiment pour l’abriter. Dans ce groupe de bâtiment seront rassemblées toutes les collections des 3 musées de Noukous, mais pour l’instant, nous ne pouvons voir qu’une partie du musée ethnographique et du musée d’art contemporain soviétique monté par Savitsky. Il y a du bon et du moins bon. Des objets récupérés sur les sites archéologiques voisins lorsqu’ils n’ont pas été envoyés à l’étranger, des collections de bijoux et de vêtements locaux. Quelques bons tableaux.

Nous quittons Noukous après avoir visité le site d’un village féodal (sic) abandonné à Itchan kala.

Intérêt pour les techniques de construction à base d’argile et de paille. Peu d’information concernant l’organisation du village lui-même, le plan n’est pas lisible. Mais quand on voit les maisons actuelles, on se demande pourquoi les habitants ont quitté le vieux village pour en construire un juste à côté. Il y a sûrement quelque chose qui nous échappe.

Coucher de soleil sur le « fleuve » Amou Daria qui ne se jette plus nulle part par manque d’eau pompée abondamment et aveuglément tout au long de son parcours. La mer d’Aral ne recevant plus d’eau de ses sources se meurt depuis seulement trente ans. Notre projet prévoyait d’aller voir la situation de la mer d’Aral depuis Noukous, mais nous avons laissé tomber. Il faut maintenant 2 jours pour faire l’aller/retour, et un 4×4 puissant, car il y a des sables profonds à passer. Le tout pour plus de 500$ par personne. Les photos des bateaux échoués en pleine terre et complètement attaqués par le sel ont fait le tour de la terre. D’ici 10 ans si l’Ouzbékistan et le Turkménistan ne font rien, cette mer ne sera plus qu’un souvenir,et l’on parlera du sel. Un désastre.

Nous longeons l’Amou Daria vers l’Est pour nous rapprocher de Khiva. Mais avant d’aller à Khiva, nous voulons voir les châteaux qui défendaient les caravanes au nord de la ville. Après avoir grimpé les pentes de la forteresse Chilpik Dakhma surplombant le fleuve, nous choisissons de nous poser près d’une maisonnette vide proche d’un cimetière au bord du fleuve.

Le gardien devrait revenir le lendemain, il y a un chien pas trop agressif et une chatte très maigre investigatrice de l’intérieur du K6. Un homme qui passe à vélo nous fait comprendre que nous pouvons coucher dans la maison, ce sera plus confortable que le K6. Peut-être mais il n’y a pas d’insectes indésirables dans le K6…

La nuit sous les étoiles du désert est calme.

J41 29/06/2017 Entrée en Ouzbékistan et Noukous

A 9h, ouverture de la douane, cela fait déjà 1h que nous avons avancé le K6 devant la barrière. Accueil plutôt agréable, mais cela reste professionnel. Les papiers se font un peu bizarrement, nous sommes seuls face aux formulaires pas très clairs. Nous ne déclarons que les devises que nous avons sur nous. La carte grise du K6 est examinée sous toutes les coutures, les passeports tripotés dans tous les sens. En jetant un coup d’oeil sur le registre des entrées, on ne voit que très peu de gens. Il n’y a aucun véhicule. La veille aus soir, peu avant la fermeture de la douane, 2 femmes sont passées, faisant du trafic à la frontière. Aujourd’hui, une seule dans l’autre sens. Ces douaniers ne sont pas surchargés par le travail. Inspection du véhicule, nous avons affaire à des curieux plus qu’à des inspecteurs. Pourtant, l’un plus rusé que les autres demande ce qu’il y a dans le caisson du côté droit du K6 (la marquise), JL se méprend et ouvre le toit. Ébahissement, c’est tout juste si le chef des douaniers n’est pas monté dans le toit pour voir. Il a fallu tout sortir cu coffre, mais ils n’ont pas vu les médicaments, donc pas posé de questions. Appareils photos examinés aussi, les photos les ont beaucoup intéressés. L’un dans l’autre, nous y passons 2h.

Quelques km après la douane, visite d’un site ancien en ruines.

Au premier village, nous longeons un marché. Après réflexion, nous entrons avec le K6 pour faire quelques achats de fruits et changer l’argent. Au fond de la 3e cours, un vendeur de vêtements accepte de reprendre les manats. Il change les 104 manats restants pour 83000sums, donc 1€=3192soms et nous sommes contents, le taux officiel que JL a noté est 3500, il ne semble pas y avoir de perte.

Pour le déjeuner, nous achetons 1 sumsa sur le même marché pour 5000 sums, et cela fait le repas (1,5€) avec quelques abricots. Puis nous roulons vers Noukous, capitale de la république du Karakalpakstan, nous visons l’hôtel le plus vite possible. Les activités de l’après-midi : douche et rattrapage retards CR et photos, la connection est rapide et stable.

JL essaie de traiter le pb des frais pour la Chine. Il faut appeler le service clients d’HSBC qui refuse de répondre aux appels via Skype ou Viber. La dernière solution consiste à imprimer un document, le signer, le scanner et le renvoyer par fax (obligatoire!??) à Paris. On y arrive avec 1$.

En fin d’après-midi, en allant voir le bazar, nous repérons 2 routards sortant du musée. Ce sont 2 jeunes Anglais (lui Irlande du nord, elle anglaise) à motos, 2 Honda 400 monocylindres surchargées. Ils viennent de la mer d’Aral et elle est tombée sur la piste. Mais le moral va bien, ils sont sur la même route que nous. Visite du bazar, puis nous rentrons à pied pour un dîner dans le K6. Mais sur le chemin du retour à l’hôtel, un homme qui prépare le dîner sur son trottoir nous invite à manger le plov familial. Comme nous sommes intéressés de manger un plov,nous acceptons. L’accueil est très chaleureux, la communication facile, le fils parle très bien l’anglais. Une bouteille de vin fait son apparition, et du coup, il faut rentrer pour manger et boire, occasion de visiter la maison. 2 grandes pièces de réception immenses, totalement vides, à l’exception des tapis et de futons. Décoration super kitsch. Dîner entre hommes avec Françoise. Cet homme est commissaire de police et a été muté de Tachkent à Noukous il y a moins d’un an.

C’est un peu le portrait du commissaire Maigret. Détail amusant : il est né le 8 mai. Le plov est excellent, le reste du dîner aussi, le vin ouzbek par contre…

Quelques informations glanées au fil de repas : il y des pompes qui vendent du gazole, contrairement à ce qui est communément dit. Nous saurons plus tard qu’il y a 2 types de GO, et qu’il faut choisir le plus cher pour le K6. L’eau est définitivement imbuvable en Ouzbékistan. Il faut acheter des bouteilles ou des bonbonnes recyclées. Nous nous quittons sur le trottoir, après avoir découvert que le dîner des femmes (sans alcool) se déroulait en même temps dehors.

J40 28/06/2017 Kounia-Ourgentch et la sortie du Turkménistan.

 

Lever tôt, réveillés par le muezzin. En route pour le site archéologique qui est dispersé sur une assez grande surface. Nous décidons de marcher car il ne fait pas encore très chaud.

De mausolée en ruines de mosquées et un minaret impressionnant de hauteur et en virgule au sommet, nous essayons de nous figurer ce qui a fait que cette ville a été rasée 2 fois et que les habitants l’ont reconstruite à chaque fois. Il y a de l’eau, c’est un peu la porte nord du désert du Karakoum. Ce n’est pas une ville, il n’y a aucune infrastructure, un seul hôtel minable, une mosquée en reconstruction.Du caravansérail du 13e siècle ne reste que le portail d’entrée, bien abîmé et squatté par les chauve-souris et les hirondelles. Les dimensions du lieu semblent avoir été importantes, mais il n’y a plus que de vagues tas de terre. Tout le site abrite des tombes. Gengis Khan avait liquidé là les habitants qui n’avaient pas voulu laisser leur ville et avaient brûlé les barbes des émissaires du chef mongol. A partir de 10h, le site se peuple de Turkmènes qui vont en pèlerinage et prient près de tous les monuments. Pour les aider dans leurs prières, un diseur de textes religieux se trouve toujours là pour réciter des versets du Coran et récolter quelques manats. Nous partons en quête de gazole, d’eau pour le réservoir et d’air pour les pneus avant qui ont bien souffert la veille. Pour ces trois consommables que l’on trouve dans un même lieu en France, il nous faut trouver le fournisseur adequat. Le gazole est à la station hors la ville. L’air chez un « vulkanizer » qui pour 1 manat regonfle nos pneus. Pour l’eau, c’est à la Police que se trouve le tuyau d’eau buvable, test à l’appui. Au retour, en passant devant le site, nous retrouvons nos amis de la veille.

Puis nous visitons le marché et déjeunons dans un tchaïkana pour 4 manats (1€).

Ensuite, force est de constater que nous n’avons plus rien à faire ici et nous nous acheminons vers le lieu de notre nuit : la frontière. Nous allons dormir dans la zone franche dont un policier nous a dit la veille qu’elle comporte tout ce dont on a besoin, toilettes, eau, etc.

Le K6 est fouillé cette fois-ci de fond en comble, il a fallu tout sortir. La raison est que le douanier a trouvé un Coran qui nous a été donné en Turquie et qu’il soupçonne que nous sommes des porteurs de propagande islamique, ce qui nous surprend. Ils cherchent donc des armes et des bouquins. Finalement, cela se termine comme d’habitude, avec des sourires, tout va bien. Sauf qu’en passant la barrière vers l’Ouzbékistan, pour éviter le trou énorme à droite, JL tourne le volant légèrement à gauche et érafle le bas de caisse du K6 avec une grosse borne qui dépassait du trottoir. 50m plus loin, il faut s’arrêter, les douaniers Ouzbèques consultés refusent le passage, il faut bel et bien dormir dans ce marécage de 100m de large qui constitue la zone franche et où, bien entendu, il n’y a rien, que 3 épaves de voitures russes qui n’ont pu aller plus loin, et nous.

Nous aurons la visite d’un chien qui passe la frontière sans passeport et sans visa puis d’un lapin, itou, tout gris un peu effarouché, vers 20h un ouzbèque nous interpellera, nous venons juste d’ouvrir le toit, il échangera quelques mots avec JL Est-ce le gardien de nuit ? Sans doute et il s’ennuie déjà mais une grande grille nous sépare. Des chiens jappent ils semblent enfermés dans un enclos, bienvenue au club les chiens, pourvu que cela ne dure pas toute la nuit. Le soleil se couche il est temps de préparer un repas.

J39 27/06/2017 La route du désert du Karakoum

Lever tôt le matin (6h), nous sommes bien décidés à profiter du 4×4 de remorquage des Allemands pour nous assurer la remontée d’une côte un peu raide et très brassée. Surprise, ils sont déjà partis. Nous nous lançons donc immédiatement, il reste 2 4×4 autour du cratère. Ensablement à 20m du haut de la côte. Un camion s’arrête et s’engage à nous aider à son retour (il est plein d’eau). UnTurkmen à moto s’arrête et commence à négocier. Si nous pouvons redescendre, il peut nous montrer un autre chemin moins raide. On fait le deal pour 50 manats, environ 13€. Effectivement, en poussant un peu, le K6 redescend, et nous faisons un grand tour sans problème.

Sur le reste de cette route du Karakoum, la seule chose à rapporter, c’est que si le cratère s’appelle la porte de l’enfer, c’est sur la route qu’est l’enfer. Elle est défoncée et il faut zigzaguer entre les trous pour passer sans rien casser. Déjeuner au milieu du désert, sur la « chaussée » non goudronnée de droite.

Environ 140km avant Kounia-Ourgentch, un embranchement sur la gauche signalé par une arche improbable dans ce paysage désolé nous attire, et nous nous rendons à un mausolée où un couple (?) se séparant d’un groupe nous accueille et demande d’être pris en photo.

De fil en aiguille, nous sommes invités à prendre le thé et rencontrons toute la famille. Enesh (?) est le cœur du groupe qui est là en pèlerinage à ce sanctuaire célébrant un musicien culte au Turkménistan car elle est chanteuse-danseuse. Ils ont bien pris une centaine de photos avec nous. Communication très difficile sans langue commune. JL se retrouve avec le chapeau turkmène de l’homme sur la tête sans pouvoir refuser. Visite et au revoir. Nous les reverrons le lendemain avant de quitter Kounia-Ourgentch. Grosses bises chaleureuses.

Le tronçon entre l’embranchement vers Dashoguz et Kounia-Ourgentch est le pire. 50Km/h maxi sous peine de tout casser, poussière et sable car nous utilisons la plupart du temps des pistes en terre qui longent la route. Nous arrivons fourbus et recherchons l’hôtel. On nous annonce 40$ pour une chambre à la campagne, et nous reculons. Cet hôtel n’a aucun intérêt pour nous. Un militaire rencontré sur la route de la frontière nous indique que nous pouvons loger gratuitement dans une des mosquées de la ville. Erreur, nous ne sommes ni musulmans, ni migrants, on nous refoule. Nous dormirons donc sur le parking de cette mosquée, profitant des toilettes. Dîner sur la terrasse d’un restaurant turkmène tenu par un Russe de Moscou, 13€ pour 2, avec les bières locales (moins bonnes qu’à Ashgabat).

Nuit très calme à part un combat de chiens à 2h et le Muezzin de 5h. Un peu perturbés cependant car nous venons de découvrir que le Turkménistan nous a rabioté un jour, et que le visa de l’Ouzbékistan n’est donc valable que le lendemain de notre dernier jour autorisé au Turkménistan…

J36 24/06/2017 Frontière Iran – Turkménistan

Lever tôt, le soleil est là, le paysage étant plat, les montagnes on disparu à l’horizon. Petit déjeuner dans le K6, nous sommes au bord d’un chemin et il y a beaucoup de poussière. Un homme à moto s’approche, puis fait demi-tour. Évidemment, quelques minutes plus tard, un gros 4×4 militaire fait son apparition. Passeports, etc. Il faut les suivre. Cette fois-ci, nous disons non. Si nous n’avons rien fait d’illégal, nous voulons terminer notre petit déjeuner. Et ils attendent, tous les 3, dont l’un avec une mitraillette. Lavage de dents, vaisselle, nous bouclons tout tranquillement. Et finissons par suivre le 4×4 qui nous emmène…à la station service à l’entrée de la route de la frontière et nous quitte avec un grand sourire. Quelques fois, il vaudrait vraiment mieux que l’on puisse se comprendre !

Sortie d’Iran, 2,5h de palabres, attentes, vas-et-vients, c’est long mais tout se passe bien, dans l’environnement habituel : bâtiment plus tout jeune, absence de mobilier, informalité des uniformes. Juste un problème, JL est enfermé dans un bureau avec un homme sans uniforme qui se prend très au sérieux, et un interprète. Beaucoup de questions sur notre itinéraire, puis viennent des questions plus gênantes. Avons-nous des contacts en Iran ? Où ? Et finalement qui ? Là, JL se lève et déclare qu’il ne veut pas répondre à ces questions, qu’il ne sait pas qui est en face de lui et que si l’on veut continuer, il veut appeler l’ambassade de France pour savoir quels sont ses droits. Immédiatement, il est poussé hors du bureau et une bonne heure d’attente commence, qui finira dans les bureaux de la police, où les mêmes questions seront posées, sauf les demandes de noms. Et nous sommes libres. Il s’agissait probablement d’un gardien de la révolution qui cherchait à se faire mousser en fournissant quelques noms de personnes en contact avec des étrangers.

Nous franchissons le pont métallique sur la rivière et nous engageons dans le chemin pour aller à la douane turkmène. Ce chemin est défoncé, les camions avancent au pas, et nous aussi. En fait, il y aune nouvelle route toute neuve avec un nouveau pont, mais elle n’est pas finie, ou pas encore inaugurée, et nous passons à côté.

Au Turkménistan, le bâtiment est neuf, moderne et propre. Administratif et vide. Très peu de gens passent là, car les chauffeurs de poids-lourds discutent ailleurs. On ne s’adresse qu’à JL. Il semble que le système est moderne, écrans plats, caméras de prise de photo d’identité, capteur d’empreintes digitales,etc. Mais l’opérateur en face de JL semble ne pas savoir se servir du logiciel, il passe un temps fou à taper sur son clavier. Puis in va s’occuper de passagers dans l’autre sens, revient, hésite. Il a fallu déjà passer 2 fois à la banque, 38$ pour « immigration », puis 100$ (?), puis 10$, probablement pour usage du GPS. Enfin, nous avons les visas sur les passeports, remplaçant la lettre d’invitation obtenue via le consulat à Paris. On fait signe de passer au guichet suivant. Là, on découvre qu’il y a des fonctionnaires où tout était vide auparavant. C’était l’heure du déjeuner ! Nous aurions bien aimé manger, mais pas dans le K6 planté devant la porte en plein soleil. JL veut le déplacer à l’ombre. Interdit. JL passe de guichet en guichet, le long d’un comptoir, en faisant glisser ses papiers d’un fonctionnaire au suivant. C’est comique. IL s’agit d’enregistrer le K6 au Turkménistan et de l’assurer 5 jours. Dernier guichet, passage à la case banque de nouveau, 126$ cette fois-ci, et des beaux, pas froissés, pas déchirés, pas annotés. C’est fini. On peut avancer le K6 derrière un camion qui lui est à l’ombre sous un toit. Il y a 6 voies sous le toit, mais nous devons attendre au soleil. JL râle, le chef vient, on lui montre le thermomètre de la montre de JL (tu vois Fabien, finalement, cela sert) qui indique 46°C en hausse régulière depuis que nous sommes sortis du bâtiment. Il comprend, nous fait passer à côté, une équipe de 5 ou 6 bonshommes tournent autour du K6, les portes sont ouvertes, le chef monte dedans, JL dit sans les chaussures, il redescend et c’est fini.

6h15 en tout, c’est un record pour nous. Évidemment, pas de photo pour montrer tout cela.

Au Turkménistan, il y a des dromadaires (ils n’ont qu’une seule bosse). Nous n’avons pas compris exactement à quoi ils peuvent servir, mais il y en a.

Pas de pain, il nous faut changer vite de l’argent. La gare de Mary semble être le bon endroit pour trouver un changeur le samedi. C’est le désert. La gare est grandiose, mais il semble n’y avoir aucun train. Un homme se présente, et veut bien changer des Euros en Manats. Le guide dit 1€=3,85TM. L’homme dit 100€=3300TM. JL ne retient que les chiffres significatifs, proteste, obtient 3400. Nous partons sans changer, cette situation est incompréhensible. Dans un hôtel, le gardien veut aider et nous renvoie au même homme. Nous changeons 50€ pour 340TM. Dans les stations service, le GO est à 0,94, ce qui le met à 0,14€, conforme à ce que nous attendions avec le change appliqué par l’homme. Si vous avez compris, vous nous expliquez.

Le pain est à 1TM.

Dans les procédures d’immigration, notre séjour autorisé s’est réduit d’un jour : nous devons ressortir le 28 au lieu du 29. Et sur l’enregistrement du K6, l’itinéraire est mentionné, Mary n’y figure plus. Nous somme donc là probablement illégalement. Nous faisons en sorte de ne pas nous faire contrôler aux nombreux barrages routiers rencontrés, et allons jusqu’à Merv pour trouver un coin pour dormir. Nous suivons un chemin qui mène à des arbres, et entrons dans un endroit où se trouvent 3 bâtiments pratiquement identiques et une cabane de gardien au fond du terrain. Le gardien est là et nous accepte pour la nuit, nous invite à dîner. Sa femme est là, le dîner est rapidement servi sur le lit en bois à l’extérieur de la cabane. Deux autres femmes viennent avec un peu de nourriture pour compléter le menu, nous apportons des courgettes, des saucisses turques et un oignon, et on commence à discuter avec l’aide d’un simili dictionnaire de russe. Françoise sympathise immédiatement avec la moins jeune qui doit avoir à peu près notre âge. Les 2 femmes repartent et nous finissons à la lumière d’une ampoule, dévorés par les moustiques. Ensuite, le gardien nous montre ce que nous prenons pour son domaine, les lieux semblent peu utilisés, et nous avons compris que les 2 femmes sont des « locataires » dans l’un des bâtiments. Le domaine est utilisé comme une ferme, avec 5 vaches et 2 veaux, des poules, et beaucoup d’arbres fruitiers, abricotiers, pruniers, pommiers, etc. Il y a aussi un drôle de bassin avec des monuments (fontaines?) figurant des dauphins) Nous allons dormir après ablutions tous nus sous les arbres avec l’eau d’un tuyau.Il fait totalement nuit. C’est très calme.

J35 23/06/2017 Manifestation du dernier vendredi du ramadan

Après avoir discuté avec Vali de choses et d’autres, et rangé toutes nos affaires, nous repartons vers le complexe religieux avec la ferme intention de visiter le bazar qui est à côté. Mais d’une part, dans la rue l’ambiance a changé, les gens nous regardent de côté et ne nous sourient plus, et il y a beaucoup de voitures garées dans les avenues et sur les trottoirs. Certains portent des casquettes bizarres et d’autres des drapeaux jaunes dont nous finissons par voir les slogans en farcie t en anglais : « down with Isarel, USA and Great Britain ». Arrivés au grand rond-point Khomeni où nous devons tourner à gauche, nous voyons que l’avenue est bondée de gens en marche criant des slogans en réponse à des haut-parleurs hurlant. Nous rebroussons prudemment chemin. Questionné, Vali s’excuse de ne pas nous avoir déconseillé notre sortie. Ces gens manifestent pour « OUDS », c’est à dire « Liberté pour Jérusalem ». Peut-être, mais « down with… » pourait bien se traduire par « mort à… ». Mashhad à soi seul attendait plus de 3 millions de participants « spontanés » à cette manifestation annuelle qui a lieu le dernier vendredi du ramadan. Toutes les grandes villes sont concernées.

JL n’en veut pas à Vali puisqu’il lui achète quand même une carpette de soie faite par des nomades turkmens (220€). Sur ce, nous partons, laissons nos compagnons de chambrée enfermés chez Vali pour la matinée.

Nous allons manger devant le mausolée de Hâruniyeh à Tüss en attendant l’ouverture. Le ticket est à 150000IR, environ 4€. Nous jugeons que c’est trop cher et rebroussons chemin, mais le garde nous rappelle et nous fait entrer pour un billet pour deux.

Cela ne vaut pas plus, il n’y a pas grand’chose à voir. Quelques explications intéressantes sur la ville de Tüss, et la coupole du mausolée. Au bout de l’avenue, la tombe de Ferdowsi, poète d’avant les Arabes qui a écrit « le livre des rois », livre classique de la culture perse. Le ticket est encore plus cher, et nous ne voyons pas l’intérêt de cette visite dans le détail. Nous passons et nous mettons en route pour Saraghs.

Sur la route, le caravansérail Robât-e Mâhi, près de l’endroit où le chemin de fer franchit la rivière (quasi sèche). Un gendarme du poste de contrôle voisin nous montre comment y aller à pied, et propose de nous escorter ! Il n’y a plus que des ruines, de la terre qui s’effondre et quelques briques. Juste quelques sculptures dans l’iwan d’entrée.

Plus loin, et à 6km de la route, un caravansérail royal, Robât-e Sharaf, qui a l’air très restauré. Malheureusement, nous ne pouvons voir que l’extérieur, il y une enceinte grillagée tout autour, et personne dedans pour nous ouvrir.

Nous arrivons tard près de Saraghs, à bout de réservoir, et nous installons près d’une bergerie, accueillis par un gardien. Mais nous sommes presque couchés quand le berger qui vient d’arriver avec son troupeau nous signale que l’un de ses chiens mord les inconnus, il a déjà sévi 4 fois et cela nous interdit de sortir du K6 dans la nuit… Nous plions bagage et allons nous installer un peu à l’écart de la route de l’aéroport qui ne semble pas très fréquenté. Pas d’eau évidemment, mais nuit très calme.

J34 22/06/2017 Mashhad, ville sainte

 

Nuit confortable, le ventilateur nous aidés à garder une température agréable. Le petit déjeuner nous rassemble, l’Espagnol et l’Allemand ont vu leurs demandes de visa pour le Turkmenistan refusées. L’un va voler vers l’Inde et l’autre vers le Tadjikistan tous deux accompagnés par leur vélo, emballés dans des cartons spécifiques dont l’un provient d’un Belge qui va arriver dans la journée, et l’autre reçu d’un vendeur local de vélos neufs. Grande flexibilité pour ces voyageurs solitaires. L’Australien va revoir sa compagne arrivée par train avec son vélo, et le Français s’envole vers le Tadjikistan avec son sac à dos après avoir demandé beaucoup de conseils sur les choses à voir en Chine sur la route de la soie.

Pour nous, c’est logistique en vacances ce jour, car nous restons une nuit de plus pour nous permettre de visiter le complexe religieux construit autour du mausolée de l’imam Reza. C’est assez extraordinaire, il y a là plusieurs lieux de prière (on nous dit pas des mosquées), une clinique, une crèche, deux écoles coraniques, une université, deux restaurants, etc. La fondation qui est propriétaire de tout cet ensemble possède encore beaucoup de biens immobiliers dans Mashhad et ailleurs. Le plus gros des revenus de cette fondation provient des dons effectués continûment par les fidèles. Le guide qui nous accompagne (pas moyen d’être seul à l’intérieur du complexe) nous explique que 22000 personnes travaillent quotidiennement dans et autour du complexe. Seulement 2000 d’entre elles sont rémunérées. Les autres sont bénévoles, y compris lui.

La visite commence très mal, puisque nous arrivons à 11h pour être sûrs de pouvoir visiter le musée anthropologique situé dans l’ancien Hammam du mausolée. Mais on nous fait attendre à l’entrée parce que le guide est obligatoire. Il met 25mn à arriver et quand nous nous présentons à l’entrée du musée (qui n’est pas dans l’enceinte du complexe), les gardiens veulent fermer. Devant notre irritation, le chef des gardiens accepte de nous laisser entrer et met un point d’honneur à nous montrer les meilleurs aspects du musée qui a des aspects intéressants. Un seul exemple réside dans les peintures murales représentation de scènes du livre des rois de Ferdowsi, et l’on peut voir des faunes enlacer des femmes aguichantes. Une grande série de photos des métiers d’antan et de la vie populaire est instructive aussi. Bien entendu, l’agencement du hammam fait que le lieu est chaleureux, le fonctionnement est détaillé.

Le grand musée est plus étendu, mais pas aussi intéressant pour des étrangers. Mais on y trouve par exemple les médailles gagnées à différents jeux internationaux par les athlètes de Mashhad, notamment une mention de la victoire de l’Iran sur les USA lors des championnats du monde de football de 1998. C’était au stade de Gerland à Lyon. Le rez-de-chaussée présente une série de portes ouvragées qui ont servi dans le mausolée, ainsi que 2 des 5 cages successives de protection du cercueil de l’imam.

Nous avons visité aussi une partie du mausolée, avec notamment une entrée majestueuse dont les stalactites sont totalement recouvertes d’or. Dans la cour, 2 enterrement se succèdent, le cercueil présenté devant le mausolée de l’imam puis repris par 8 hommes qui repartent en psalmodiant.

La chaleur, le voile et le tchador obligatoire rendent la visite très éprouvante pour Françoise et nous ressortons de ce lieu épuisés, mais après avoir eu une présentation vidéo du complexe, de ses œuvres, etc, suivie d’un entretien avec un soufi en anglais « sur les sujets de votre choix ». JL l’entreprend sur l’existence de Dieu, on parle de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, le soufi montre même une video de la NASA sur la comparaison de la taille des planètes. Nous recevons aussi un « cadeau » constitué de littérature sur la vie de l’imam et une présentation de la fondation.

Dîner différent de celui d’hier, la moitié des participants ayant changé. Ceux qui étaient présents la veille sont des anciens, et les nouveaux posent les questions qui roulent beaucoup sur les procédures de passage de frontières, les transports, les lieux d’intérêt. Et l’on peut voir que ces voyageurs ont tous des intérêts différents. Pourtant le moteur de leur mouvement est la curiosité.