Il ne s’agit pas d’un détour. La vallée Alamut comporte plusieurs monuments très intéressants de l’histoire iranienne. Il y là des châteaux perchés où ont vécu les membres de la secte des Assassins. Il n’y a pas le temps ici pour expliquer en détails ce qu’étaient les Assassins, mais ce qu’il faut savoir c’est que l’histoire (ou la légende?) rapporte que pour se défendre face à une menace d’extermination, la tactique employée par cette secte était d’envoyer un assassin suicide qui tuait un membre important du clan menaçant la secte. Ils avaient dans la vallée Alamut plusieurs châteaux perchés très difficiles d’accès, et ce sont ces châteaux que nous allons voir.
Donc, après avoir fait le plein de gazole (13€ pour 83l), nous affrontons les pentes menant au château Lamiasar. Il ne s’agit pas d’une balade de 3h comme celle du château de Babak, mais il faut quand même grimper des marches au soleil. Et la vue est magnifique, on se demande pourquoi aller planter un château au sommet d’une montagne. Quel usage principal ? Défense ou attaque ? Les caravanes ne passent pas loin dans la vallée…
Il n’y a personne, et nous pouvons jouir du paysage sans bruit.
Déjeuner à l’ombre d’un arbre au bord de la route, tous les abords des rivières sont envahis par les rizières où travaillent les paysans au repiquage.
Encore quelques km et c’est le château Alamut, le plus connu, le plus couru et qui fait l’objet d’un projet de rénovation de l’Unesco. Donc, échafaudages tout autour, cela manque de sauvagerie. Le site pourtant est fantastique, encore au sommet d’une montagne dominant un défilé dans cette montagne rouge aride et raide. Seul un couple de jeunes Chinois super équipé se trouve là.
Sur le parking, un jeune Iranien vient vers nous et nous offre spontanément un sac contenant environ 2kg de cerises. En échange, je lui laisse un paquet de chewing-gums apportés de France.
Comme nous avons encore du temps avant le coucher du soleil, nous décidons de monter jusqu’au caravansérail au bout de la route. Une bonne quarantaine de km plus loin, et à 3200m d’altitude, se trouve effectivement une structure plus ou moins en ruines qui tient plus du refuge que du caravansérail. La route n’est goudronnée qu’en partie, et les virages sont impressionnants les uns sur les autres. Le bâtiment est pratiquement au col et la vue est claire sur les montagnes environnantes. Le toit est en partie effondré, et il y a de la neige à l’intérieur. Une partie a été agencée récemment avec du carrelage, probablement par des bergers. Peu de gens montent jusque là, avec des voitures standard. Surprise, nous voyons que la route passe le col et redescend sur l’autre versant, en direction de la mer Caspienne. Pourtant, nous ne sommes pas certains de la viabilité de la route et de sa destination. Nous décidons de redescendre par le même chemin et d’aller coucher dans un hôtel vu à la montée dans le village de Garamud, afin de pouvoir se renseigner sur la route et d’avoir un accès internet pour la soirée.
Mauvais calcul. L’hôtel n’est pas équipé pour l’internet. Par contre, l’hôte est très sympathique, l’accueil est franc. Nous restons là pour cette nuit, malgré le prix élevé comparé à la prestation offerte : mobilier plastique, plomberie moyenne, lits à la chinoise.