Levés de grand matin -il nous faut remettre le K6 dans une position imposée par le gardien qui range ses voitures suivant son organisation et les souhaits des conducteurs- nous repartons avec l’ambition de voir le harem du sultan.
Nous commençons donc par le grand bazar. C’est sur la parcours, et c’est attirant, il y a tellement de monde, de dialectes, de costumes et d’activité. A la sortie, surprise, nous sommes dans un quartier chic, ce sont les vendeurs de montres de luxe -pas de copies ici monsieur, en français- et on y trouve l’or (14K, le standard asiatique) en quantité. Il y a aussi des gardes armés partout.
Le parc Tokapi nous attend, avec le palais du sultan et son harem. C’est très grand, le parc lui-même est ombragé par des centaines de platanes, certains très vieux mais maintenus en vie.
Le palais comporte des salles intéressantes, avec le trésor, des collections, peu de vie. Il est fait de bâtiments séparés et placés sans plan apparent dans le parc. La terrasse dominant la corne d’or est superbe avec le sol en marbre.
Les cuisines avec les collections de vaisselle très kitch donnent un peu une idée du decorum imposé aux habitants des lieux. 4 à 5000 repas par service quand même, et 15000 les jours de paye des janissaires. Mais le plus parlant, c’est le harem, car c’est là que l’on trouve le plus de trace de vie, que l’on peut s’imaginer les gens dans leur environnement. Bien sûr, 300 femmes vivaient recluses là, entourées de 200 eunuques. Mais toute la famille du sultan -plus ou moins enfermée elle aussi-et ce qui constitue la suite, les serviteurs, etc. C’est un gros village dans le palais, avec ses allées, ses rues, les portes de séparation des différents quartiers. Ce lieu, pourtant essentiel, ne semble pas recevoir les soins d’entretien qui permettraient de le mettre complètement en valeur.
Harassés par les montées et descentes d’escaliers, nous nous rendons près du pont reliant la ville historique à la vieille ville. Nous nous arrêtons sous le pont pour manger un sandwich au maquereau, grande spécialité du coin (balik ekmek). Pas de pot, comme nous avions très faim, nous nous sommes jetés sur la première enseigne vue, mais il faut passer le pont et aller dans les petites rues à l’est du pont pour payer 8TL au lieu de 10, avoir un filet complet sans arrête et une toute autre ambiance. C’est après avoir consommé un dessert local (flans à la pistache et au chocolat) au-delà du pont que nous avons compris.
Nous pataugeons un peu pour trouver le vieux caravansérail que nous cherchons, très usé mais toujours conservé avec diverses activités, des ateliers de ferronnerie, des vendeurs de visserie en gros, et de nouvelles activités de service et de design.
Et nous atteignons la Tour Galatée, à flanc de la colline. C’est un peu la tour Eiffel d’Istamboul. Tout le monde veut être là et prendre la photo du voyage, en tournant de préférence à l’envers. Joyeux méli-mélo à 63m de haut, gardé par une vieille rambarde en ferraille. La vue est superbe, le temps est clair, on voit très bien les grandes mosquées visitées hier sur l’autre rive.
Après un passage chez le barbier pour JL -cheveux à la tondeuse, barbe rase, sourcils taillés, poils des oreilles brûlés (bonjour l’odeur), massage, le tout pour 35TL, 9€- nous arrivons au musée des Derviches tourneurs. Le gardien (qui paye 10TL pour ce que je viens de subir) nous indique qu’il n’a plus de manifestations publiques à cet endroit, mais le musée est assez intéressant, expliquant l’essence de ce mouvement.
Nous prenons un bateau pour retourner sur l’autre rive, et évidemment, nous atterrissons sur la rive Asiatique.
Dîner de sardines et boules de poisson, délicieux, trop copieux.
Coucher de soleil romantique sur la Corne d’Or.
Nous repartons cette fois sous la mer par la ligne de train Marmaray, puis le métro, le hammam visé est fermé, nous nous perdons, nous rabattons sur le tram et arrivons fourbus sur notre parking pour une nouvelle nuit au milieu des chats errants.